C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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1
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     ABELLIR     
Empl. trans. "Rendre beau et agréable" : Mais j'ay voulu parler plus generalement en ceste maniere : O ame devote, creée de Dieu a son ymage, et de son precieux sang amoureusement rachetee, considere et te remambre que jadiz puisque tu estoyes layde et diffiguree par pechié originel, il pleust a ton Dieu toy regenerer, abelir et purifier par le sacrement de baptesme (GERS., Concept., 1401, 408).
2
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     ABSOUDRE     
A. -

THÉOL. [D'un confesseur] "Remettre, au nom de Dieu, les péchés d'un pénitent" : La IIIe question : Puet une personne sans pechier mortelment refuser penitence en ce monde et attendre celle de purgatoire, et se ung confesseur devroit assoldre telle personne ? (GERS., Déf., 1400, 232). Et se tu dis : "Pourquoy me confesseroye je a mon curé car j'ay pluseurs pechiez desquelz il ne me pourroit absoldre". Response : Le curé te renvoyra, et souffist cecy dire : on demandera la licence pour toy. (GERS., Concept., 1401, 428).

3
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     ACCOMPLIR     
II. -

Empl. pronom. à sens passif. [Avec une idée de finalité et de perfection ; d'une chose abstr.] "Se réaliser pleinement" : ...et le temps vint que l'incarnation se deust accomplir et celebrer, Dieu esleu faire et former Dame selon sa sapience infinie, telle comme il appartenoit a filz de si hault et noble lignage (GERS., Concept., 1401, 390).

4
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     ACCORD     
1.

De commun accord. "D'une même opinion, par une entente générale" : Nous ottroyons tout au premier de grace especiale l'umble supplicacion que Oroison a faicte pour noz bonnes gens de nostre bonne ville de Nazareth, Joachim et Anne, attendue la bonne et veritable relacion que vous de commun accort avez faicte d'eulx. (GERS., Concept., 1401, 405).

5
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     ACCORDER     
1.

[D'une pers.] Accorder qqc. "Reconnaître, affirmer qqc." : Disoit aussy qu'il estoit le premier entre les pecheurs, et qu'il ne se jugoit riens scavoir fors Jhesu Crist crucifié. Et ailleurs il se loue, ce samble, tout au contraire. Que dirons nous icy ? Nierons nous ces choses ou les accorderons nous ? Nous les accorderons a l'excellant louange de saint Pol, car par ces choses nous sont monstrees pluseurs vertus en luy (GERS., P. Paul, a.1394, 502). Amour d'argent commendera a ung autre flater, mentir, parjurer, souffrir injures, blaphemes, accorder quanque on dira, maintenant l'un, tantost le contraire, faire toutes choses tant soyent horribles, tant soyent crueuses et abhominables a Dieu et au monde : sans reffus il y obeyra. (GERS., Concept., 1401, 412).

6
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     ACCORDER     
2.

"Consentir à faire qqc." : N'avons nous pas de nostre Dame qui se reputoit petite ancelle et ung neant a son jugement, laquelle neantmoins fut de telle manificence que elle s'accorda a estre mere de Dieu ? (GERS., P. Paul, a.1394, 502). ...le pere luy dist : "Beau filz, tu yras a ceulz que tu cuides estre mes amis, et faindras que je suys en prison condampné a mort, se secours ne me font en ce derrien besoing". Le filz s'i accorda et quant il ot partout alé, il feist son rapport a son pere (GERS., Concept., 1401, 415).

7
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     ACCOUTUMÉ     
"Qui suit les lois de la nature, habituel" : Et te prie, Justice, considere comment le souverain Empereur souventes foys pour trop meindre cause que pour honnourer sa mere et amie il mue et change le commun et acoustumé cours tant de nature comme de l'Escripture et faisant miracles souvent, graces, pardons et privileges. (GERS., Concept., 1401, 403). ...quant l'eaue mise sur le feu commence a eschauffer jusques au boulir, elle s'estent et espart tant qu'elle puet. Et pareillement la mer selon l'estat et le cours de la lune, elle s'estent et passe ses termes accoustuméz lequel mouvement commence du centre moyen et s'estent jusques aux extremités et encores les passe. (Somme abr., c.1477-1481, 145).
8
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     ACCOUTUMÉ     
-

Saint accoutumé. "Saint qui, sans avoir été officiellement canonisé, fait l'objet d'un culte traditionnel reconnu par l'Église" : Pour ce saint Bernart en l'espitre que il feist aux chanoines de Lyon, les reprent car trop hastivement ilz vouloyent celebrer la feste de ceste concepcion, comme on devroit faire maintenant qui vouldroit faire la feste d'un saint non canonisié ou non acoustumé sans aucune auctorité de l'Eglise romaine. (GERS., Concept., 1401, 423).

9
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     ACQUÉRIR     
-

[Dans un sens défavorable] : Je te afferme que tant de peine, de travail, de soucy et de honte ne te fault pas souffrir pour servir Dieu, ton bon et loyal amy, et paradis avoir, comme ceulz icy prenent pour argent et enfer acquerir. (GERS., Concept., 1401, 412).

10
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     ACQUÉRIR     
-

[P. méton. du compl.] : Le jouvencel respondit que plus de L [avait-il d'amis], voire plus de cent, car il cuidoit comme inexpert, que tous ceulz feussent trop bien ses amis qui luy monstroyent beau semblant de chere, de parole ou de bras. "C'est grant merveille, dist le pere, car en tout mon aage et si est si grant, je n'en ay peu acquerir que ung demi". (GERS., Concept., 1401, 415).

11
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     ADULATION     
"Flatterie excessive et intéressée" : Car, par faulses adulacions, lez Mescreans ne devent mie estre attrais a nostre foy (Songe verg. S., t.2, 1378, 46). ...et en tous estaz des seculiers et clergie, les dissimulacions, les bourdes fardees et doulces parolles d'asulacion aournees et remplies de cautelles et de malice, et de equivocacions, s'il doubtera Dieu et ayt esperance de estre des esleuz, il devroit fort desirer la venue en ce monde de nouvel de ladicte royne Verite. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 217). Ce n'est pas icy l'amy de bouche seulement, l'amy de bras, l'amy de bourse, l'amy de court, l'amy de cheminee, l'amy de genglerye et de adulacion et de flaterie. Car, en bonne foy, tous ceulz icy faillent au besoing (GERS., Concept., 1401, 409). En aprés ne garde l'eure que Male Voulenté reprent ung autre habit assez pareil, qui se nommoit adulacion qui vault autant a dire comme aimable decepcion. Elle se part lors du conseil, et s'en ala lors par sale, par chambre, partout briefment ou les plus grans aloyent. C'estoit merveille que de veoir et de oyr le maintieng de Male Voulenté ainsy affublee de adulacion, car elle accordoit tout, elle louoit tout, a chascun mot elle disoit : "Monseigneur dit bien, il a droit". (GERS., Noël, p.1404, 306).
12
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     ADULTÈRE1          ADULTÈRE2     
-

Au fig. Adultère spirituel : Plus doulz amy avoir tu ne pourroyes ; mais, en mon Dieu ! de ce t'avise qu'il est tres plain de jalousie, et ne veult point que tu aymes autre chose quelconque plus que luy, et que pour ce en sa presence tu faces fornicacion ou adulteres espirituelz en amant l'ennemy d'enfer (GERS., Concept., 1401, 414).

13
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     ADVERSAIRE     
B. -

[À propos d'une allég. qui représente le parti opposé à Dieu dans le combat spirituel] : ...tu veulz et t'enclines descendre en terre racheter l'umain lignaige, et nous rendre par ce nostre habitacion de laquelle tant sommes hors bouteez, car nostre adversaire, Pechié mortel, le vilain et crueux tirant, avec toute sa maudicte compaignie, Ignorance, Desloyauté, Ydolatrie, Orgueil, Avarice, Luxure, Envie, Paresse, Gloutonnie et autres Vices sans nombre ont en terre presque occupé tout le logis (GERS., Concept., 1401, 394). Et avec ce, c'est une fontaine procedant et issant du lieu de plaisance, atouchant le paradis de l'eglise militante, la presente eglise catholique, qui milite en combatant contre ses adversaires qui sont le deable, le monde et la char. (Somme abr., c.1477-1481, 99).

14
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     ÂGE     
.

En/par tout son aage. "Durant toute sa vie" : Le jouvencel respondit que plus de L [avait-il d'amis], voire plus de cent, car il cuidoit comme inexpert, que tous ceulz feussent trop bien ses amis qui luy monstroyent beau semblant de chere, de parole ou de bras. "C'est grant merveille, dist le pere, car en tout mon aage, et si est si grant, je n'en ay peu acquerir que ung demi". (GERS., Concept., 1401, 415).

15
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     AIGREMENT1          AIGREMENT2     
Au fig. "De façon virulente, violemment" : Et ce est contre ceulz qui veullent que paciemment, attrempement et froidement on oye les injures de Dieu, comme en nonchaillant ; et leurs injures, voire celles de leurs vallez, ilz veullent vengier tres aigrement. (GERS., Concept., 1401, 424).
16
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     AILE     
-

Poét. Sur/par les ailes de : ...quant l'estoille journale se doit prochainement lever a l'aube du jour, toute riens s'esgaye et s'esjouyst, les oysillons chantent, et la rousee descent, pareillement lors en ceste nouveauté le monde s'esjouy, et descendi plus habondamment la rousee de grace, et les sainctes personnes eslevees en hault par les heles de bons desirs et devotes meditacions, par prophecie chanterent (GERS., Concept., 1401, 391).

17
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     AIMABLE     
"Agréable, bienveillant, conciliant" : Aux bons la phisonomie Jhesu Crist sembloit plaisante et aimable et a ce les esmouvoit : (...) Semblablement je dy que la phisonomie nostre Dame esmouvoit les regardans a toute pureté et chasteté, et mortifioit luxurieuse cogitacion. (GERS., Concept., 1401, 424).
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     ALLÉGANCE     
"Action de citer (un texte comme preuve, un auteur comme autorité)" : ...dit Boëce que les vertuz ont fait et formé le corps et l'ame d'une saincte personne. Et point ne me vueil chargier de allegances ou concordances, combien que en matiere quelconque plus grant habondance avoir je ne pourroye, car a gens qui point n'entendent latin peu sont plaisans, proffitables ou edifians, et si en seroit mon fait trop plus long et obscur. (GERS., Concept., 1401, 390).
19
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     ALLÉGATION     
"Affirmation, assertion" : Nous ottroyons tout au premier de grace especiale l'umble supplicacion que Oroison a faicte pour noz bonnes gens de nostre bonne ville de Nazareth, Joachim et Anne, attendue la bonne et veritable relacion que vous de commun accort avez faicte d'eulx. Et voulons, non contrestant l'allegacion de nostre fille Nature sur leur sterilité, que parens ilz soyent a celle de qui nous voulons humainement estre enfant. (GERS., Concept., 1401, 405).
20
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     ALLÉGUER     
B. -

"Invoquer" : Et pou me muet ce que allegue Nature, que brehaings et steriles ilz sont, car ta puissance est infinie, et mieulz appartient, ce semble, que celle qui doit estre la plus merveilleuse des autres en toute beauté et bonté soit de toy formee merveilleusement et par miracle, que seulement par Nature. (GERS., Concept., 1401, 397). Et quant l'homme et la femme sont separéz, divorce puet estre celebree, quant impuissance de habiter est allegimé [l. alleguué] ou a cause de frigidité ou de malefice ou deffection de membre viril ou d'artation en la femme. (Sacr. mar., c.1477-1481, 78).

Rem. Le dernier ex. est une trad. du lat. allegatur impossibilitas coeundi.

21
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     ALLOCUTION     
"Exhortation" : Nagaires je m'esbanoyoye par le plaisant et fructifiant jardin de la sainte Escripture, tant pour mettre en oubly les miseres (...) comme pour ouyr la louenge des sains et sainctes, affin que par leur exemple, allocucion et par bonne doctrine, je peusse plus legierement et seurement passer le tres brief et tres perilleux pelerinage de ce mortel monde (GERS., Concept., 1401, 388).
22
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     AMI     
A. -

Subst. masc. "Ami" : C'est le bon amy qui oncques ne faillit au besoing, qui oncques ne reproucha son amour, qui requiert de son amie fors estre amé seulement, et non pourquant tres habondamment guerdonnee. Ce n'est pas icy l'amy de bouche seulement, l'amy de bras, l'amy de bourse, l'amy de court, l'amy de cheminee, l'amy de genglerye et de adulacion et de flaterie. (GERS., Concept., 1401, 409). ...ainçois est seullement ce que j'ay peu recuillir en mes livres de astrologie et en ceulx de mes amis, en aucunes gestes des Hebrieux et aussi par la sainte Escripture et autre part (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 8 v°).

Rem. Antidate et complète les syntagmes de FEW : «ami de bourse (16e s.), ami de cour (1666)», etc.

23
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     AMI     
B. -

Subst. fém. "Amie" : ...les paroles proposees que disoit celuy vray Dieu d'amours, le benoit Filz de Dieu, de sa nouvelle espouse et amie qui au jour d'uy fut conceue : Mon espouse, ma seur, ma mie, [l. m'amie] [Tu es de toute beauté garnie], Tu certes es celle Qui toute es belle (GERS., Concept., 1401, 389). ...a brief mot tout dire telle qui soit digne d'estre ta mere, ta suer, ton espouse et ta mie, [l. t'amie] a toy, vray et certain Pere (GERS., Concept., 1401, 394).

24
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     AMI     
B. -

Subst. fém. "Amie" : ...les paroles proposees que disoit celuy vray Dieu d'amours, le benoit Filz de Dieu, de sa nouvelle espouse et amie qui au jour d'uy fut conceue : Mon espouse, ma seur, ma mie, [l. m'amie] [Tu es de toute beauté garnie], Tu certes es celle Qui toute es belle (GERS., Concept., 1401, 389). ...a brief mot tout dire telle qui soit digne d'estre ta mere, ta suer, ton espouse et ta mie, [l. t'amie] a toy, vray et certain Pere (GERS., Concept., 1401, 394).

25
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     ANCELLE1          ANCELLE2     
-

P. métaph. : Sy requiers que la cher, qui est l'ancelle, serve et chamberiere, riens ne face contre l'auctorité ou voulenté de l'ame qui est sa royne, dame et maistresse. Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes (GERS., Concept., 1401, 399).

26
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     ANCIEN     
1.

"Qui a vécu dans des temps fort éloignés" : En tous temps les docteurs instruis en la saincte Escripture ont auctorité de l'exposer, et declairer les veritez qui d'elle s'ensuyvent, et comme avoyent les docteurs anciens. Et se tu dis que ilz n'ont pas telle saincteté, je respon que cecy n'empesche point que ilz n'ayent telle auctorité, comme les prelas nouveaulz ont pareille auctorité aux anciens sur le peuple gouverner, jassoit ce que ilz n'ayent pas telle sainteté. (GERS., Concept., 1401, 421). Ilz arguent par grant fallace, Car divine provision Ne fait pas spoliation De la contingence ou franchise Qu'elle aroit en noz choses mise. Item les Sages anciens, Paiens et Juifz et Crestiens, Qui loiz et règles à délivre Establirent lors pour bien vivre, Rémunérèrent vertueux Et punirent les vicieux (LA HAYE, P. peste, 1426, 70). En ce ciel dymaginacion se font les reuelacions qui sont nommees visions ymaginaires lesquelles ont et auoient les prophettes anciens quant soubz figures et semblances de choses materielles il leur estoit reuele ce qui estoit auenir. (CIB., p.1451, 214). Jergis, le pur astrologien, fut en ce temps moult apprecié à Romme, pour l'experience de sa science. Cestui composa divers traictiez moult utilles sur toutes les parties de astrologie ; à cause de quoy il est allegué de tous astrologiens anciens et nouveaulx. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 66 r°).

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     ANGOISSE     
"Souffrance physique et morale, douleur" : ...et ainsi prant et pille ce que lez povres, en la sueur et grant engoise de leurs corps, ont loyaulment gaingné et acquis : c'est de nostre chevalier la proye, c'est dont il se monte, c'est dont il se cointaie. (Songe verg. S., t.1, 1378, 15). Nommez en ung [parmi les saints], se vous pouez, qui soit venus a ceste bieneureuse gloire sans avoir cuer doloreux, sans souffrir peine, angoisse et tribulacion : Per multas tribulaciones opportet intrare in regnum celorum. (GERS., Déf., 1400, 220). ...preservé et gardé l'eust de morir, et sa vie corporelle luy eust ministré, sans sueur, peine ou labeur, et point n'eust la femme enfanté par angoisses. Cy avoit beau don et bel heritage ! Mais helas ! Adam et Eve, ingras de ce, forfirent mou tost contre ta majesté royale, divine et imperiale, en trespassant ton commandement de non mengier la pomme, et en preposant leur volenté a la tienne par orgueil et fole rebellion. (GERS., Concept., 1401, 397). Aussi vault moult, celle saison, Eviter, par toute raison, Angoisse, paour, tristesce, ire, Comme choses qui pevent nuire. (LA HAYE, P. peste, 1426, 111).
28
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     ANOBLIR     
Empl. trans. "Conférer un caractère de noblesse, de grandeur morale, ennoblir" : Et quant a la noblesce, jassoit ce que tous de par toy soyent anobliz qui bien font, toutesfoys s'il faut satisfaire a la reputacion mondaine, tu scez que eulz deux [les parents de la Vierge] sont du lignage et sang royal ton bon amy David et du sacerdotal de Aaron : sy ne faudra point a noblesse celle qui en descendra. (GERS., Concept., 1401, 396).
29
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     APERCEVOIR     
B. -

P. ell. Soi apercevoir (de la présence) de qqn : Ainsy arguoit Obeissance quant elle se apparceut de Charité qui vouloit dire sa cause, et reveremment luy ceda. (GERS., Concept., 1401, 400).

30
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     APERÇUEMENT     
"Visiblement" : La quarte consideracion est que nous experimentons les vices de l'omme se monstrer tres apparceuemment par dehors ou visaige ou es contenances, comme orgueil, ire, luxure, paour, fierté. (GERS., Concept., 1401, 425).
31
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     APPARTENANT     
I. -

Adj. "Convenable, juste" : Je suppose troys choses : primierement, que Diex de sa puissance absolue povet preserver et garder la benoite Vierge de pechié originel. Secondement, que il la povet garder selon la puissance ordenee. Tiercement, je diz que c'estoit chose tres appartena[n]te et tres honeste que il gardat sa benoite Mere de pechié originel. (Songe verg. S., t.2, 1378, 251). Et pour ce dient ilz que ce ciel [l'empireum] est sans mouvement quelconques et sans estoilles, pour ce que c'est plus appartenant chose a la felicité qui est en paradis, ou il a paix et repos pardurable. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 11). Par ainsy je fine la seconde partie de nostre sermon, et viens a la tierce que je despescheray tres briefment par respondre a deux briefves questions bien appartenentes et convenables. (GERS., Concept., 1401, 420).

32
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     APPARTENANT     
.

Il est appartenant à qqn. "Il convient à qqn" : Virginité si a dit que moins n'estoit appartenant au vray Filz de Dieu avoir mere toudis vierge, especialment que point n'ayt esté violee par pechié quant a l'ame, que l'avoir vierge corporelment, de tant que virginité et intégrité de l'ame est plus noble et parfaicte que celle du corps. (GERS., Concept., 1401, 401).

33
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     APPARTENIR     
-

Il appartient que + subj. "Il convient que" : Et pou me muet ce que allegue Nature, que brehaings et steriles ilz sont, car ta puissance est infinie, et mieulz appartient ce semble, que celle qui doit estre la plus merveilleuse des autres en toute beauté et bonté soit de toy formee merveilleusement et par miracle, que seulement par Nature. (GERS., Concept., 1401, 397). Et pour tant il affiert et apartient que la paine soit infinie a perpetuité. Item la mauvaise voulenté des reprouvéz est eternele, pour quoy la paine doibt estre tele. (Somme abr., c.1477-1481, 177). "Pour ce que tu es le mieulx croyant en la loy de Machomet et le plus honnoré des hommes, il n'appartient pas que tu soies nourry de mesme viande que les hommes communs. Pour ce veez cy devant toy la viande que je ordonne de laquelle tu soiez servi et non d'autre". (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 121 r°).

34
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     APPRENDRE     
B. -

Apprendre qqc. à qqn. "Communiquer un savoir à qqn" : Mais je cuide que on leur aprent plus de maulz que on ne pourroit croire. Qui le diroit, et quelz maulz, et qui les apprennent ? (GERS., Concept., 1401, 429). Le Saint Esperit l'envoyoit pour aprendre et enseignier plus parfaictement les secrez de la benoite Trinité en la Divinité a la sainte Ame (GERS., Trin., 1402, 170). On lit en vng liure dung docteur grec vng mot qui signifie autant a dire comme congnois toy mesmes. Il y ot vng saige romain qui aprist ce mot a vng papegault et le donna a lempereur, cestuy oyseau disoit souuent a limperateur : congnois toy mesmes. (CIB., p.1451, 196). ...le saint evesque Johannes Hyspalense le allegue souvant ou livre de ses Interrogacions, par especial en la septiesme maison, en laquelle il traicte du fait des guerres, des furs et choses absconses, et se treuve que les anges de Dieu lui aprinsent plusieurs secretz en ladicte science de astrologie. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 12 v°).

35
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     ÂPRE     
2.

[D'une pers. et de son comportement ou de ses rapports avec autrui] : Reverent Clerc, vous avez touché plusieurs choses et vous en estes passé conme coq sur brese, car vous n'avez aucune opynion eslevé. Et me semble, par ce que vous avez recité, que vous n'estes mie si apre conme vous avez acoustumé. (Songe verg. S., t.1, 1378, 209). Helas ! o ame devote, et ou est l'amour de Dieu si dure et si aspre maistresse et en ses commandemens, comme tu vois ce tirant dommaigeux, amour d'argent ? (GERS., Concept., 1401, 412). Plusieurs estiment qu'il soit saint pour la saincte vie qu'il menoit très austere et aspre et faisoit plusieurs aumosnes. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 92 r°).

36
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     ARDEUR1          ARDEUR2     
B. -

Au fig. Ardeur de + subst./inf. "Désir violent de qqc." : Tu as beauté corporelle, mais saiches que trop plus belle, plaisante et desirable est celle de ton ame, a laquelle garder tu doys mettre toute ta cure, o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure, enflee par orgueil... (GERS., Concept., 1401, 418). Ainsy quant les filz d'Israel l'aourerent comme roy, et quant une fois par avant il sembla forcené, pour la grande ardeur qu'il avoit de garder l'onneur de Dieu, son pere, entre les juifs, ilz le blasmoyent (GERS., Concept., 1401, 424). Et après [meditacion ou contemplacion] il senflambe en ta voulente vng amour de dieu et te fais tant que tu peulx vng esperit auecques dieu par ardeur damour et de dilection. (CIB., p.1451, 203).

37
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     ARDEUR1          ARDEUR2     
B. -

Au fig. Ardeur de + subst./inf. "Désir violent de qqc." : Tu as beauté corporelle, mais saiches que trop plus belle, plaisante et desirable est celle de ton ame, a laquelle garder tu doys mettre toute ta cure, o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure, enflee par orgueil... (GERS., Concept., 1401, 418). Ainsy quant les filz d'Israel l'aourerent comme roy, et quant une fois par avant il sembla forcené, pour la grande ardeur qu'il avoit de garder l'onneur de Dieu, son pere, entre les juifs, ilz le blasmoyent (GERS., Concept., 1401, 424). Et après [meditacion ou contemplacion] il senflambe en ta voulente vng amour de dieu et te fais tant que tu peulx vng esperit auecques dieu par ardeur damour et de dilection. (CIB., p.1451, 203).

38
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     ARDRE     
-

En partic. THÉOL. [Le compl. d'agent désigne le feu de l'enfer] : Tu as beauté corporelle mais tantost les vers la rongeront. Tu as beauté corporelle, prens toy doncques garde que elle ne soit arse et bruie du feu pardurable, car dommaige seroit. (GERS., Concept., 1401, 417).

39
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     ARGENT     
-

P. ext. "Richesse" : Helas ! o ame devote, et ou est l'amour de Dieu si dure et si aspre maistresse et en ses commandemens, comme tu vois ce tirant dommaigeux, amour d'argent ? (GERS., Concept., 1401, 412).

40
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     ARRÊT     
-

"Décision d'une instance juridique ou d'une autorité supérieure" : A ce mot toutes s'acorderent et firent adoncques tres hault silence, les oreilles eslevees pour reveremment escouter l'arrest de la sentence. (GERS., Concept., 1401, 405). ...seurement n'estoit besoign De produire tesmoigns de loign, Ne d'observer ordre de Droit Aucunement en cest endroit, Requérans le Juge instanment Que, par Arrest de Parlement, Il lui pléust à prononcïer, Déclarer et sentencïer Que Humain Lignage en tout uni Deust à mort estre puni (LA HAYE, P. peste, 1426, 36).

41
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     ARRÊTER     
A. -

"Interrompre ou faire cesser un mouvement" : Et te prie, Justice, considere comment le souverain Empereur souventes foys pour trop meindre cause que pour honnourer sa mere et amie il mue et change le commun et acoustumé cours tant de nature comme de l'Escripture et faisant miracles souvent, graces, pardons et privileges. E[nn]'arresta il le soleil pour Josué ? Ressuscita les mors pour Helysee ? (GERS., Concept., 1401, 403). Recite icellui Jaques qu'il vit en venant de Romme ès parties de Bourgongne, dicte Chablais, une montaigne que de nouvel s'estoit separée d'une autre et avoit couru plus de une demye lieue et suffoqua bien Vm hommes, et fut arrestée son impetuosité par les haulx rochiers du costé de l'empire (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 120 v°).

42
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     ASSENTIMENT1          ASSENTIMENT2     
-

D'un (commun) assentement. "D'un commun accord" : Lors sans demeure et tout d'un commun assentement s'agenoillerent devant le trone de la majesté divine toutes les Vertuz (GERS., Concept., 1401, 396). Et tou[t] d'un assentement se enhorterent a ce, et promirent que oncques de leurs biens telle largesse ne firent, et que, sans en riens retenir, tout luy seroit habandonné. (GERS., Concept., 1401, 406).

Rem. FEW : «d'un (commun) assentement (1340-16es.)» (dont les mêmes réf. de Gerson).

43
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     ASSENTIMENT1          ASSENTIMENT2     
-

D'un (commun) assentement. "D'un commun accord" : Lors sans demeure et tout d'un commun assentement s'agenoillerent devant le trone de la majesté divine toutes les Vertuz (GERS., Concept., 1401, 396). Et tou[t] d'un assentement se enhorterent a ce, et promirent que oncques de leurs biens telle largesse ne firent, et que, sans en riens retenir, tout luy seroit habandonné. (GERS., Concept., 1401, 406).

Rem. FEW : «d'un (commun) assentement (1340-16es.)» (dont les mêmes réf. de Gerson).

44
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     ASSIGNER     
-

Loc. Assigner cause/assigner raison. "Formuler (un argument)" : Prudence qui les loys droiturierement interprete, quant vint que parler devoit, moult eloquemment sa raison assigna : "Je ne voy, dit elle..." (GERS., Concept., 1401, 402). ...je n'entreprans pas de rendre ou assigner sur toutes choses raisons si proffondes (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 5 v°). Aucuns dient qu'il escripvit de astrologie et assignent cause, pour ce que Jergis le recite en plusieurs passages (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 20 r°).

45
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     ASTREINDRE     
-

Estre astreint. "Être obligé, assujetti, soumis (à une loi)" : ...ja soit ce que aucuns dez Crestiens, ou tous, se pourroient, par soy ou par aultres, pour cause, se soubmettre a si grant servitute ou a plus grande, toutevoies, par la Loy de l'Euvangile, ilz n'y sont mie attrains, ne si n'est honme mortel qui puist lez Crestiens soubmettre a si grant servitute, mesmement sanz cause raysonable et manifeste. (Songe verg. S., t.2, 1378, 131). Je me donne merveille se Justice veult que le souverain empereur et conditeur des loys soit si astrains a elles que en riens ne les puisse ou doye muer pour quelconque cas qui aviengne. (GERS., Concept., 1401, 402).

46
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     ATOUR     
"Vêtement, toilette" : Ainsy parloit Nature, quant d'autre part, en la partie celestiele, vint une dame qui a son maintieng, attour et contenance moult bien sembloit royne. (GERS., Concept., 1401, 392).
47
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     ATTEMPRANCE     
B. -

THÉOL. "Tempérance, une des quatre vertus morales, dites vertus cardinales qui disciplinent les désirs et les passions humaines" : Mais je dy en oultre que ceste beauté et phizonomie fut de telle attrempence et armonie naturelle, et tellement compassee que point ne esmeuvoit les regardans a mauvaise ou dissolue plaisance, ains a chasteté et a devocion (GERS., Concept., 1401, 424). Et philosophie morale, combien que elle enseigne de acquerir vertus coustumieres comme fortitude, prudence, justice, attemprance, liberalité et pareilles, qui se acquierent par operation et excercites humaines et continuees par long temps, toutevoies point n'enseigne comment on doibt et puet acquerir charité pour amer Dieu comme creature raisonnable le doibt amer. (Somme abr., c.1477-1481, 98).

48
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     ATTEMPRÉMENT     
A. -

"Calmement" : Et ce est contre ceulz qui veullent que paciemment, attrempement et froidement on oye les injures de Dieu, comme en nonchaillant (GERS., Concept., 1401, 424).

49
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     AUBE1          AUBE2     
A. -

Au propre. "Clarté qui précède le lever du jour" : Comme a l'encommencement du nouvel temps, ou quant l'estoille journale se doit prochainement lever a l'aube du jour, toute riens s'esgaye et s'esjouyst (GERS., Concept., 1401, 390). Cestui avoit de coustume chacun an de prenostiquer et, entre autres choses, predist de ce qu'il fut veu en France le jour devant les nones d'avril, à l'aube du jour, c'est assavoir la conjuction de plusieurs estoilles, entre lesquelles en estoit une grande (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 113 v°).

50
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     AUTORITÉ     
A. -

"Pouvoir détenu par qqn (pour faire qqc.)" : ...Dieu le [saint Pierre] feist maistre et prince sur toute son Eglise, en tant que tous autres, feussent apostres ou disciples, voire et nostre Dame, furent en ce subgetz a luy, et ot la souveraine auctorité de clorre et ovrir paradis par la vertu et par les clefs du saint sacrement de penitence qui enclost confession. (GERS., P. Paul, a.1394, 486). Et ainsy le feist saint Pol : pour ce que les faulz apostres le vouloyent debouter comme ung homme sans auctorité, affin que on ne le creust de riens, il fut contraint de dire par quelle et de quelle auctorité il preschoit l'Evangile et la foy qui luy estoit revelee. (GERS., P. Paul, a.1394, 502). Pour ce saint Bernart en l'espitre que il feist aux chanoines de Lyon, les reprent car trop hastivement ilz vouloyent celebrer la feste de ceste concepcion, comme on devroit faire maintenant qui vouldroit faire la feste d'un saint non canonisié ou non acoustumé, sans aucune auctorité de l'Eglise romaine. (GERS., Concept., 1401, 423).

51
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     AVARICE     
"Avarice (presque toujours dans le contexte des sept péchés capitaux)" : Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens, avarice es cornailles, et ainsy des autres. (GERS., Concept., 1401, 399). Le quart et dernier enseignement est selon la matiere de la quarte beste infernale qui est composee de deux vices contraires qui sont fole largesse et avarice Qui sua consumunt etc. (GERS., Noël, p.1404, 313). Et répliquier mesmes osèrent Que Humain Lignage en vérité Est tout rempli d'iniquité, D'orgueil, envie, ire et tristesse, D'orde luxure et grant peresce, De gloutonine, d'avarice Et tout autre desplaisant vice (LA HAYE, P. peste, 1426, 35). Car comme dist l'Apostle : "Avarice est servitude des ydoles", car l'avaricieux fait de son tresor son Dieu. (Somme abr., c.1477-1481, 105).
52
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     AVEUGLER     
-

Empl. adj. : Tu as beauté corporelle, mais saiches que trop plus belle, plaisante et desirable est celle de ton ame, a laquelle garder tu doys mettre toute ta cure, o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure, enflee par orgueil, noire et tachee par envie, aveuglee et chascieuse par mescreance et ignorance... (GERS., Concept., 1401, 418).

53
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     AVIRONNER1          AVIRONNER2     
1.

[De pers. ou d'allég.] "Entourer, encadrer" : Belle fut sa compaignie, car d'une part l'avironnoit sa seur Sapience et Verité, Prudence et Entendement, Conseil et Foy - Virtutes intellectuales -, d'autre part Force, Continence... (GERS., Concept., 1401, 393).

54
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     AVISER     
A. -

"Prendre conscience de qqc." : Plus doulz amy avoir tu ne pourroyes ; mais, en mon Dieu ! de ce t'avise qu'il est tres plain de jalousie, et ne veult point que tu aymes autre chose quelconque plus que luy (GERS., Concept., 1401, 413).

55
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     BAIGNER     
III. -

Empl. pronom. "Se plonger (dans un liquide pour se laver)" : Mais helas ! je fais doubte que pluseurs de nous ne ressemblent a la corneille qui se baigne souvent, et ja pourtant ne devient blanche. (GERS., Concept., 1401, 427). Puiz fault la manière exposer (...) Et par incident ensaignier S'un homme lors se doit baignier Ou de ce faire désister, S'il veult au péril résister. (LA HAYE, P. peste, 1426, 83).

56
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     BAILLER1          BAILLER2     
a)

RELIG. [Le compl. désigne une récompense ou une punition] "Accorder qqc. ; infliger qqc." : Dy pourquoy Jhesu Crist ne baille plain pardon a tous, comme pape a sa creacion ? (GERS., Annonc., a.1400, 230). La Xe question : Se je fais me [l. ma] penitence qui me sera baillee en confession, en seray je quitte ? Response : Se elle est bien baillee et discretement, oy, et se elle est faicte en estat de grace (GERS., Déf., 1400, 237). Je demande a Justice, puisque elle veult les loys estre gardees, se nostre Dame sera point comprise en la generale loy et maudisson que bailla Dieu aux femmes pour le pechié de Eve, c'est que en tristesse enfenteront et en engoisses ? (GERS., Concept., 1401, 402). Pense quelle cure il [Dieu] a de toy, comme il te baille les remedes salutaires. (CIB., p.1451, 188). Le sacrement de foy qui est une fois baillié, n'est jamais perdu. (Sacr. mar., c.1477-1481, 66).

57
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     BAILLER1          BAILLER2     
2.

[D'une chose abstr.] "Qqc. est donné, est valable" : ...dit mon disciple Aristote es Politiques que les loys se baillent universelment, non pas que en cas particuliers il n'y puisse et doye avoir raisonnablement excepcion (GERS., Concept., 1401, 403).

58
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     BAISER1          BAISER2     
-

"En signe de trahison" : Car, en bonne foy, tous ceulz icy faillent au besoing : de hoc Ecclesiastici tricesimo septimo ; et comme Joab ilz occient et fierent en baisant ; et a l'exemple d'un laron et d'un poisson qui se nomme polipus ilz occient en embrassant (GERS., Concept., 1401, 409).

59
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     BAISER1          BAISER2     
II. -

Inf. subst. "Manière d'embrasser, baiser" : ...et Dieu pas ne mescongneut sa fille Charité, mais a son baisier chastement et amoureusement l'a receue, puis luy ottroya dire ce que au plaisir luy estoit. (GERS., Concept., 1401, 393).

60
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     BAPTÊME     
"Baptême" : C'est l'ostel qui est a vous par droit car vous l'avez fait et fondé par creacion, et jadiz l'aornastes par grace ou saint baptesme, et par vertus (GERS., Pent., p.1389, 74). On pourroit parler des mors nez sans baptesme. (GERS., Déf., 1400, 239). ...il pleust a ton Dieu toy regenerer, abelir et purifier par le sacrement de baptesme, (GERS., Concept., 1401, 408). L'esperit de Dieu nous saintefie, l'eaue de baptesme nous lave et nettie, le sang de nostre redempteur nous a racheté de la mort eternele (Somme abr., c.1477-1481, 127). Pietre Alphonce, né Juif, puis reduit et bon catholique, souverain et experimenté ès influences celestes, fut après son baptesme appellé Moyse. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 93 v°).
61
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     BAS     
B. -

"Baissé" : Veons comment la premiere damoiselle fait son office et appelle le Saint Esperit, comme en se complaignant et huchant a basse chierre, a face esplouree, a lermes et gemissemens (GERS., Pent., p.1389, 74). Et a basse chiere, a face esplouree venoit moult instamment et devotement de par Joachim et saincte Anne (GERS., Concept., 1401, 395).

62
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     BASILIC1          BASILIC2     
"Serpent venimeux" : ...es oeuvres de nature nous veons que le baselique par son regart seulement occit ung homme. (GERS., Concept., 1401, 425). [B]asilique est vng poisson en maniere de serpent et est si tres plain de velin qu'il en reluit tout par dehors. Et le veoir et le ferir de lui porte venin et loins et pres pourquoy il corrompt l'air et si estaint les arbres, et occist les oyseaulx volans. (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 492).
63
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     BATAILLE     
1.

"Combat de deux troupes ou armées" : Elle [la beauté] a esté a pluseurs cause de abhominables pechiez et de mort temporelle et eternelle ; et mesmement aucunes gens en ont esté pour ce mesprisiez en batailles et desconfiz (GERS., Concept., 1401, 417). Et maint homme, pour bon tenu, Trez mauvais larron devenu Par redoubtable despérance, Ou peut-estre pour indigence, Et cent mille, jeunes et fors, Y ont esté tuez et mors, Ou mutilez soudainement En batailles et autrement (LA HAYE, P. peste, 1426, 169). ...et touteffois que Mars estoit receu regardant Saturne debille, disoit estre les guerres et contrarietés, et, s'ilz s'entreregardoient sans reception, signiffioient moult de batailles et interfections. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 29 r°). Cestui destourna Roboam de avoir bataille ne guerre à Jeroboam et escripvit leurs gestes pour veoir que mieulx resisteroit aux influences celestes. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 36 r°).

64
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     BATAILLE     
-

Aller en bataille. "Faire la guerre" : Notez icy du roy Achaz qui vouloit aller en bataille, et les faulz prophetes luy denonçoient que tout irroit a son vouloir (GERS., Annonc., a.1400, 235). Amour d'argent commendera a un paillart ou sodoyer aler en bataille, et soy exposer a playes, a fain, a soif et a mort : il y obeyra. (GERS., Concept., 1401, 411).

65
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     BEAU     
1.

[D'une pers.] : De quelle beauté ? Non pas de beauté fainte des ypocrites qui sont beaulz par dehors mais par dedans ont les horribles pechiez : semblables sont a la beauté des fiens couvers de noif, ou, comme dit Jhesu Crist, aux sepultures blanches et paintes (GERS., Concept., 1401, 416).

66
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     BEAU     
-

[D'un état, d'une situation] : ...sa vie corporelle luy eust ministré, sans sueur, peine ou labeur, et point n'eust la femme enfanté par angoisses. Cy avoit beau don et bel heritage ! Mais helas ! Adam et Eve, ingras de ce, forfirent mou tost contre ta majesté royale (GERS., Concept., 1401, 397). O belle paix ! O tres riche don de paix ! O tres desirable paix, que estes vous devenue ? O messeigneurs et devotes personnes qui icy estes, las ! et ne souspirez vous point, ne gemissez vous point en voz cuers, quant vous oyez parler de ces trois paix en toutes ces terres, et vous regardez le temps present (GERS., Noël, p.1404, 301).

67
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     BEAUTÉ     
-

De beauté vient l'amour : Et a l'exemple de nostre Dame bien se doit efforcier apparoir belle en sa presence, car comme j'ay dit au commancement, de beaulté vient l'amour. (GERS., Concept., 1401, 416).

68
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     BEAUTÉ     
1.

[À propos d'une pers.] : Ceulz au monde sont bieneureux Qui les cuers ont doloreux. Helas ! veez que leur tourne maintenant a prouffit plaisir mondain, fut en richesses, fut en beauté, fut en delices, fut en vengence faire, fut en honneur recevoir. Plaisir mondain a joué a eulz du jeu de la fausse compaignie, il les a laissiez au besoing en purgatoire ou en enfer (GERS., Déf., 1400, 244). Tu as beauté corporelle mais vieillesce tost la te muera. Tu as beauté corporelle mais une petite maladie tost la te ostera. Tu as beauté corporelle mais tantost les vers la rongeront. Tu as beauté corporelle, prens toy doncques garde que elle ne soit arse et bruie du feu pardurable, car dommaige seroit. (GERS., Concept., 1401, 417). Comme sapience et science et vertu sont habits de l'ame, force, vigueur, beaulté des membres et la disposition d'iceulz et la composition du corps sont habits corporelz. (Somme abr., c.1477-1481, 165).

69
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     BEAUTÉ     
1.

[À propos d'une pers. ou de ses attributs] : Pour tant a la beauté et digne clarté des choses espirituelles, qui resplendissoyent continuellement en son ame et en son esperit (GERS., P. Paul, a.1394, 514). Or vousist Dieu que tout ainsy diligemment comme nous sommes icy assemblez pour ouyr parler de la toute belle amie de Dieu, nous eussions peine et diligence de ensuyr son exemple, sa vie, ses meurs et saincte conversacion en beauté et bonté espirituelle ! (GERS., Concept., 1401, 427).

70
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     BÈGUE     
B. -

"Qui bégaie" : ...o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure, enflee par orgueil, noire et tachee par envie, aveuglee et chascieuse par mescreance et ignorance, begue ou muette par paresce de Dieu loer et de prier (GERS., Concept., 1401, 418).

71
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     BÉNIGNITÉ     
"Bienveillance, bonté" : Et Jhesu Crist l'a bien remuneré en benignité et plantureuse misericorde. (GERS., P. Paul, a.1394, 512). Je espandray et inspireray par sa face une lueur, une beaulté, une doulceur plaine de simplesse, honneur et benignité, et tellement compasseray son chaste viayre, regart, ses diz, ses faiz et contenances, que a tous ses regardans elle sera exemplaire (GERS., Concept., 1401, 392). De ce vient que aucune foys une simple personne qui sera devote et aymera Dieu, aura trop plus haulte et digne congnoissance de la Divinité, de sa puissance, saigesse et bonté, et de sa doulceur et benignité que n'ont eu les philosophes (GERS., Trin., 1402, 171). Nest ce pas grant benignite, grant doulceur et bonte quant il te dit que tu dois faire et que tu ne dois pas faire pour ton salut. (CIB., p.1451, 188). Et celle est par generation eternele, par laquelle il engendre Filz, et l'emanation, decours et proces tres amoureux et joyeux, qui procede par maniere de benignité et de liberalité. (Somme abr., c.1477-1481, 123).
72
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     BÉNIN     
B. -

[D'une vertu, d'une qualité attribuée plus partic. à Dieu] : ...lors se converti a Dieu en disant O inestimable et incomprennable bonté de Dieu ! O tres benigne misericorde, certes maintenant je suis vaincus je suis tel, tant ort, et si pervers (GERS., Pent., p.1389, 80). ...neantmoins ta benigne clemence et liberté qui nous a creez noblement sans noz merites me donne hardement de parler et raconter ce que ton humble fille Charité et ses compaignes ont deliberé et enjoint a dire (GERS., Concept., 1401, 393).

73
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     BESOGNE     
A. -

"Occupation, tâche" : Chasse hors, au moins pour I peu de temps, toute autre cure et souci, autre pensee de tes besoingnez mondaines ; ne soit pas le corps au moustier et le cuer en la cuisine. (GERS., Pent., p.1389, 72). [C'est Charité qui parle au nom des vertus] ...produire une dame souveraine et excellente sur toutes autres, qui oncques furent, ou jamais seront, a brief mot tout dire telle qui soit digne d'estre ta mere, ta suer, ton espouse et ta mie, a toy, vray et certain Pere, sommes venues humblement nous offrir labourer diligemment et de cuer a ceste besoingne, chascune selon son pouoir et office que tu nous as presté (GERS., Concept., 1401, 395).

74
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     BESOIN     
.

Avoir besoin de : ...nous devons avoir cuer doloreux pour estre bieneureux, dire aussi de quelle doleur on entent, et a quoy elle proffite, nous avons besoing de grace a ce dire et ouyr fructueusement et par assentement et operacion. (GERS., Déf., 1400, 220). Et combien que ta puissance, bien le scay, ta saigesse et magnificence n'ait en riens besoing de mon service, non pourquant je me offre humblement : ce qui te plaist commande moy, je obeyray voulentiers (GERS., Concept., 1401, 391).

75
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     BESOIN     
2.

Le dernier besoin. "Situation d'extrême détresse (mort, damnation)" : J'ay pour toy fait mains pleurs et mains gemissemens ; tu les sces bien ; sy te prie et requier que tu ne me failles mie a ce darrain besoing. (GERS., Déf., 1400, 227). La cher a qui tu fais tous ses plaisirs, au darrain besoing c'est cil qui de la mort ne te fera autre ayde et secours, fors que elle te convoyera jusques au sepulcre, et la te laissera en la main de tes ennemis. (GERS., Concept., 1401, 415). Mais le demy amy est Dieu qui est bien souvent le moins amé et servi - et pour une heure que on le sert, les autres en ont plus de vint -, il te secourra luy seul en ton darrain et espouentable besoing, mais que tant seulement en son amour demeures. (GERS., Concept., 1401, 416).

76
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     BESOIN     
2.

Le dernier besoin. "Situation d'extrême détresse (mort, damnation)" : J'ay pour toy fait mains pleurs et mains gemissemens ; tu les sces bien ; sy te prie et requier que tu ne me failles mie a ce darrain besoing. (GERS., Déf., 1400, 227). La cher a qui tu fais tous ses plaisirs, au darrain besoing c'est cil qui de la mort ne te fera autre ayde et secours, fors que elle te convoyera jusques au sepulcre, et la te laissera en la main de tes ennemis. (GERS., Concept., 1401, 415). Mais le demy amy est Dieu qui est bien souvent le moins amé et servi - et pour une heure que on le sert, les autres en ont plus de vint -, il te secourra luy seul en ton darrain et espouentable besoing, mais que tant seulement en son amour demeures. (GERS., Concept., 1401, 416).

77
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     BESOIN     
3.

Faillir au besoin. "Faire défaut dans une situation de détresse" : Que requiert elle [la pauvre âme] ? En nom Dieu ! elle chiet en soy en desesperacion de ayde quelconque, car tout lui fault au besoing, et trebuche dessoubz soy par eternelle dampnacion. (GERS., Pent., p.1389, 86). C'est le bon amy qui oncques ne faillit au besoing, qui oncques ne reproucha son amour, qui requiert de son amie fors estre amé seulement, et non pourquant tres habondamment guerdonnee. (GERS., Concept., 1401, 409).

78
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     BÊTE     
1.

"Tout être animé, excepté l'homme" : Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens, avarice es cornailles, et ainsy des autres. Pourquoy ? Pour ce que point n'ont raison en eulz, qui autrement les doye gouverner, comme est en l'omme. (GERS., Concept., 1401, 399). Mais a ce ne puet beste quelconque avenir que elle ayt aucune congnoissance de son Dieu (GERS., Trin., 1402, 152). Car les poissons en grant partie, Et les oyseaulx, sans mentir mie, Et les bestes de champs et boiz Si sentent bien aucunes foiz Les grans dangiers et les nuisances De très mauvaises pestillences (LA HAYE, P. peste, 1426, 57). ...nostre nature est plus preste Que celle de mainte autre beste à recevoir mutation En sa foible complexion Par fain, et soif, et maladie (LA HAYE, P. peste, 1426, 68). ...les bestes apres leur mort nont point de peine car cest leur condicion de tourner en terre corps et ame... (CIB., p.1451, 200). ...comme en cest gendre animal aiant ame sont contenues diverses especes, c'est a scavoir homme, cheval, beuf, asne et toutes bestes, qui ont ame sensitive par les sens corporelz, voyant, oyant, flairant, goustant, tastant. (Somme abr., c.1477-1481, 147). ...l'an subsequent, pour l'intemperance de l'air et à ceste cause, fut grande mortalité de bestes et dura la gelée jusques ou milieu de mars (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 115 v°).

79
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     BIEN     
-

(Un) bien de + subst. : [C'est Dame Nature qui parle à Dieu] ...et briefment bien dire pourra que de mes biens, des biens de Nature sera elle, puisque c'est pour toy, sur toutes autres qui oncques furent ou jamais seront, tres habondamment adornee et douee. (GERS., Concept., 1401, 392). Le second [mal] est, en vérité, Grant défault et stérilité Des fruiz et des biens de la terre, Et le tiers est cruele guerre (LA HAYE, P. peste, 1426, 10). Le bien de mariage est triple. Le premier bien est foy, c'est que l'un ne l'aultre soit maculé par aultre lit. Le second bien est lignie qui soit nourrie au service de Dieu. Le tiers bien, c'est le sacrement qui ne soit dissolvé ne desloyé. (Sacr. mar., c.1477-1481, 44). Item par le soleil ouquel sont trois choses, c'est a scavoir l'essence, par laquelle il est, la clarté, par laquelle il resplendist, et la chaleur, par laquelle il reschauffe et meurist les biens de terre, par lesquelles trois choses on puet congnoistre le Pere, le Filz et le Saint Esperit. (Somme abr., c.1477-1481, 125).

80
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     BIENFAIT     
"Bienfait" : Et sont les jours de pardons pris pour les jours des penitences enjointes. Et pour ce c'est bien fait de baillier penitence en general, que tous ses biens fais se tournent en remission de ses pechiez (GERS., Déf., 1400, 237). [C'est Sapience qui s'adresse à Dieu] Et c'est le premier point de ma legacion, toy regracier de ce, selond nostre puissance, combien que plus grant soit le bienfait, je le confesse, que ne sont les graces et mercis possibles par nous estre rendues. (GERS., Concept., 1401, 394).
81
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     BLÂMER     
I. -

Empl. trans. "Porter un jugement défavorable sur qqn ou qqc., critiquer" : Et ne convient ja que aucun me oppose en blasmant saint Pierre qu'il renia troys foys son maistre (GERS., P. Paul, a.1394, 489). ...une fois par avant il sembla forcené, pour la grande ardeur qu'il avoit de garder l'onneur de Dieu, son pere, entre les juifs, ilz le blasmoyent (GERS., Concept., 1401, 424). Et j'ay entendu, sire, que vous l'apparcevez bien et vous en complaingnez et blasmez vos gens des finances ausquelz vous vous attendez. (GERS., Noël, p.1404, 311). ...il ne s'ensuit pas pourtant que la très noble et excellante science de astrologie et les purs astrologiens en doyent estre blasmés ou en valloir mains (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 2 r°).

82
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     BLANC     
-

[D'un être hum.] : ...la couleur des gens aussi vient dedens eulx selon la nature du païs, sicomme par nature ceulx de Ethiope sont noirs et ceulx d'Alemaigne sont blans par la condicion du pays. (CORBECHON, Couleurs S., 1372, 373). Agiselaus feit devestir tous nuz devant ses chevaliers aucuns de leurs ennemis pour leur monstrer leur belle et blanche couleur, affin que bien semblassent gens femenins, non excercez en peines et en labeur (GERS., Concept., 1401, 417). Jehan, Pierre, Jaques sont homes selon la nature humaine, mais ung chascun est cest homme suppost personnel aiant ung chasun ses qualités comme blanc, noir, palle, malvais, et leur quantité, l'un grant, l'aultre petit, l'un gros, l'aultre menu (Somme abr., c.1477-1481, 148).

83
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     BLANC     
-

[D'une chose] "Qui est couvert d'une couche blanche, blanchi" : ...semblables sont a la beauté des fiens couvers de noif, ou, comme dit Jhesu Crist, aux sepultures blanches et paintes (GERS., Concept., 1401, 416).

84
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     BLANC     
1.

[Blanc comme symbole] "Pur, innocent" : Mais helas ! je fais doubte que pluseurs de nous ne ressemblent a la corneille qui se baigne souvent, et ja pourtant ne devient blanche. Ainsy pluseurs viennent a la parole de Dieu, laquelle est dicte pour laver l'ame et la faire blanche par pureté, et plaisant a Dieu, mais ilz s'en partent souvent ainsy noirs comme par avant ou plus. (GERS., Concept., 1401, 427).

85
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     BLASPHÈME     
"Parole, discours outrageant à l'égard de Dieu ou de la religion" : Amour d'argent commendera a ung autre flater, mentir, parjurer, souffrir injures, blaphemes, accorder quanque on dira, maintenant l'un, tantost le contraire (GERS., Concept., 1401, 412).
86
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     BLASPHÉMER     
Empl. trans. "Proférer des blasphèmes contre ce qui est sacré" : Et que pis est, le nom de Dieu, son propre sanc pour nous espandu en l'arbre de la vraie crois, son chief, sa mort et sez membres precieux, en reproce chascun jour il blafement horriblement par vilains sairemens et renoiemens. (MÉZIÈRES, Sustance H., 1396, 75). Et n'est pas a oublier que trop plus grant peril est a errer en blaphemant ceste Vierge que en l'onnourant, elle qui par langue d'omme souffisamment ne puet estre louee. (GERS., Concept., 1401, 422).
87
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     BONTÉ     
-

Une bonté l'autre requiert : [Dans la moralité de la fable De Renart et de la Cingoingne (Chez La Fontaine Le renard et la cigogne)] L'en treuve en droit, qui bien le quiert, L'une bonté l'autre requier. Si com me sera aggreable, Je te seré, sans nulle fable. Au tricheur qui sa foi ment Faire doit l'en saùmblablement. Sus celi qui fait tricherie Reviegne barat et boidie. (Ysopet I-Avionnet B., c.1339-1348, 257). Tant pour tant mieulz vault confesser a son curé plus seurement. (...) Plus meritoirement a cause d'obeissance et que une bonté l'autre requiert : comme ilz te servent tu les doys honnourer. (GERS., Concept., 1401, 428). Si puis avoir adez cause de faire mon pourchas et querir aumosnez espiritueles tant pour moy comme pour aucuns ou tous de ce dit hospital, attendu que ly autres ainsy le font pour moy, et une bonté l'autre requiert. (GERS., Mendicité G., 1400-1401, 236).

Rem. Morawski 298 : Bonté autre requiert, 1146 : L'une bonté l'autre requiert, 1863 : Ki bontés fait bontez atant ; Hassell 56, B142 ; DI STEF., 94a, s.v. bonté ; DI STEF. 94a, bonté. Cf. aussi Morawski 302 : Bonté qui n'est seüe ne vaut riens, 1049 : Les bontez ne sunt pas boinnes qui vont toutes d'une part, 1862 : Qui bonté fait à fol il pert sa peinne.

88
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     BONTÉ     
1.

"Attribut de Dieu, considéré comme l'Être suprêmement bon" : Mais aussy, o Pere de toute bonté, dit Misericorde, puisque tant as descendu a nostre peticion miserable, que tu veulz racheter l'umain lignage du servage de pechié, droit est que tu soyes tres parfait racheteur (GERS., Concept., 1401, 401). ...estans ta consideracion sur toy mesmes qui es terre quant au corps, tu y trouueras grant latitude de diuerses choses et merueilleuses, et par ceste meditacion tu loueras ma puissance, ma sapience et bonte. (CIB., p.1451, 185). Et lors nostre pere doulz et begnin nous accolera et baisera par sa grace et reformera cest ymage, et puis nous introduira en sa maison et nous fera le grant conuis sur la table de sa bonte. (CIB., p.1451, 205). Et par ceste maniere les bons et justes homes, qui participent la divine bonté, sont apelléz dieux. (Somme abr., c.1477-1481, 105).

89
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     BONTÉ     
-

Prov. Une bonté l'autre requiert : Tant pour tant mieulz vault confesser a son curé plus seurement. (...) Plus meritoirement a cause d'obeissance et que une bonté l'autre requiert : comme ilz te servent tu les doys honnourer. (GERS., Concept., 1401, 428).

Rem. Cf. DI STEF., 94a, s.v. bonté.

90
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     BOUCHE1          BOUCHE2     
-

[P. oppos. à coeur qui n'est pas exprimé] Ami de bouche. "Celui qui se dit ami de qqn sans l'être véritablement" : C'est le bon amy qui oncques ne faillit au besoing, qui oncques ne reproucha son amour, qui requiert de son amie fors estre amé seulement, et non pourquant tres habondamment guerdonnee. Ce n'est pas icy l'amy de bouche seulement, l'amy de bras, l'amy de bourse, l'amy de court (GERS., Concept., 1401, 409).

91
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     BOUE1          BOUE2     
1.

"Terre détrempée, fange" : Se I pourcel savoit parler, il se moqueroit des bestes qui ne se boutent en la boe. (GERS., Pent., p.1389, 84). ...on fait plus grant grace a ung homme le garder de cheoir en la boe que le relever depuis qu'il y est embatus. (GERS., Concept., 1401, 401). Exemple prens en la chaleur, Qui, sans muer force ou valeur, Endurcist la boe et la paste, Maiz burre et cire fond en haste. (LA HAYE, P. peste, 1426, 57).

92
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     BOURSE     
-

P. méton. Ami de bourse. "Ami qui aide de son argent" : Ce n'est pas icy l'amy de bouche seulement, l'amy de bras, l'amy de bourse, l'amy de court, l'amy de cheminee, l'amy de genglerye et de adulacion et de flaterie. Car, en bonne foy, tous ceulz icy faillent au besoing (GERS., Concept., 1401, 409).

Rem. Cf. aussi FEW XXIV, 446a : amicus : «ami de bourse (16e s.)».

93
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     BOUTER1          BOUTER2     
1.

[Le compl. désigne une pers.] : C'est la femme noiseuse qui chasse hors son hoste, sicut dicit Salomon. Avise que c'est plus grant honte de bouter hors I tel hoste que de le non recevoir (GERS., Pent., p.1389, 81). ...et t'enclines descendre en terre racheter l'umain lignaige, et nous rendre par ce nostre habitacion de laquelle tant sommes hors bouteez, car nostre adversaire, Pechié mortel, le vilain et crueux tirant, avec toute sa maudicte compaignie (...) ont en terre presque occupé tout le logis (GERS., Concept., 1401, 394).

94
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     BRAS     
-

[Exprime le mouvement de serrer qqn dans ses bras] De bras : Ung preudomme fut qui a son filz demanda une foys quans amis il avoit. Le jouvencel respondit que plus de L, voire plus de cent, car il cuidoit comme inexpert, que tous ceulz feussent trop bien ses amis qui luy monstroyent beau semblant de chere, de parole ou de bras. (GERS., Concept., 1401, 415).

95
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     BRAS     
-

Ami de bras : Ce n'est pas icy l'amy de bouche seulement, l'amy de bras, l'amy de bourse, l'amy de court, l'amy de cheminee, l'amy de genglerye et de adulacion et de flaterie. Car, en bonne foy, tous ceulz icy faillent au besoing (GERS., Concept., 1401, 409).

96
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     BRAS     
b)

[Dans le domaine de l'amour] Gésir entre les bras de qqn : ...et ne veult point que tu aymes autre chose quelconque plus que luy, et que pour ce en sa presence tu faces fornicacion ou adulteres espirituelz en amant l'ennemy d'enfer, et que tu gises entre ses bras par mauvaise delectacion de pechié mortel (GERS., Concept., 1401, 414).

97
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     BREF     
B. -

[Dans le temps] "Qui est de courte durée" : Et par le contraire n'est que ung brief momement de toute la peine de ce monde que on a a bien faire pour acomplir les commandemens de Dieu, au regart de la gloire que misericorde donra a ses bons hostes et hostesses. (GERS., Purif., 1396-1397, 67). Mais aussy il y a beauté painte et vaine de la cher qui est tres decevable et tres plus briefve et muable que la fleur d'un jour (GERS., Concept., 1401, 417).

98
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     BREF     
1.

[D'un discours] "Qui prend peu de temps, qui est dit en peu de mots" : Selon quatre manieres de temples, desquelz parle l'Escripture saincte, nostre sermon se pourroit diviser en quatre briefves parties (GERS., Purif., 1396-1397, 60). ...a brief mot tout dire telle qui soit digne d'estre ta mere, ta suer, ton espouse et ta mie (GERS., Concept., 1401, 394). Par ainsy je fine la seconde partie de nostre sermon, et viens a la tierce que je despescheray tres briefment par respondre a deux briefves questions bien appartenentes et convenables. (GERS., Concept., 1401, 420). ...nostre brief sermon qui parlera de la paix qui fut a ceste nuyt denoncee en terre aux hommes de bonne voulenté (GERS., Noël, p.1404, 300). C'est à dire, en briève parole, Cessant du tout la Parabole, Que j'ay tant fait et estrivé Que, Dieu mercy, j'ay achevé Ceste simple translation à ma povre discrétion (LA HAYE, P. peste, 1426, 162). A ceste cause, fut en ce temps esleu de la communité pour remonstrer au conte Loys leurs afferes et excuses et, pour ce qu'il estoit chevalier de nom et de fait, en print la charge et soubz brefz termes lui dist de par le commun : "Tui, inquiunt, comes sumus. Tu nobis est princeps (...)" (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 145 r°).

99
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     BREF     
1.

[D'un discours] "Qui prend peu de temps, qui est dit en peu de mots" : Selon quatre manieres de temples, desquelz parle l'Escripture saincte, nostre sermon se pourroit diviser en quatre briefves parties (GERS., Purif., 1396-1397, 60). ...a brief mot tout dire telle qui soit digne d'estre ta mere, ta suer, ton espouse et ta mie (GERS., Concept., 1401, 394). Par ainsy je fine la seconde partie de nostre sermon, et viens a la tierce que je despescheray tres briefment par respondre a deux briefves questions bien appartenentes et convenables. (GERS., Concept., 1401, 420). ...nostre brief sermon qui parlera de la paix qui fut a ceste nuyt denoncee en terre aux hommes de bonne voulenté (GERS., Noël, p.1404, 300). C'est à dire, en briève parole, Cessant du tout la Parabole, Que j'ay tant fait et estrivé Que, Dieu mercy, j'ay achevé Ceste simple translation à ma povre discrétion (LA HAYE, P. peste, 1426, 162). A ceste cause, fut en ce temps esleu de la communité pour remonstrer au conte Loys leurs afferes et excuses et, pour ce qu'il estoit chevalier de nom et de fait, en print la charge et soubz brefz termes lui dist de par le commun : "Tui, inquiunt, comes sumus. Tu nobis est princeps (...)" (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 145 r°).

100
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     BREF     
a)

"Brièvement" : Disons doncques, se il vous plaist, les louanges de saint Pierre en brief, et puis a celles de saint Pol nous arrestons ung peu plus, pour ce qu'il est patron de ceste eglise. (GERS., P. Paul, a.1394, 486). ...pour quoy je te vueil en brief reciter ung exemple assez commun, mais proffitable est (GERS., Concept., 1401, 414).

101
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     BREF     
3.

Au plus bref. "De la manière la plus concise" : ...je termine la premiere partie de nostre sermon ou nous avons oÿ su(s) figure poetique faicte au plus cher et au plus brief, au plus vray que j'ay peu, la maniere de la concepcion nostre glorieuse Dame (GERS., Concept., 1401, 408).

102
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     BREF     
a)

À bref dire : L'ange qui ordonné fut messagier isnellement descendit porter les nouvelles a Joachim et saincte Anne. Et a brief dire tant ouvra Dieu et Nature avec les Vertuz dessus nommees que ceste Dame fut conceue et vivifiee tant au corps comme a l'ame sans ce que Pechié quelconque y osast approuchier. (GERS., Concept., 1401, 406).

103
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     BREHAING     
A. -

[D'un être hum.] "Stérile" : Or est vray que se un honme a une seule fame, elle pourra estre brahaygne et que elle ne soit mie habile de concevoir. (Songe verg. S., t.2, 1378, 215). Nature, aprés ce que veue l'ot et entendue, dit que faire ne se pouoit car Joachim et saincte Anne brehaings estoyent et steriles, et pour neant et en vain cestes choses ilz demandoyent. (GERS., Concept., 1401, 395). Et pou me muet ce que allegue Nature, que brehaings et steriles ilz sont, car ta puissance est infinie (GERS., Concept., 1401, 397).

104
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     BREHAING     
A. -

[D'un être hum.] "Stérile" : Or est vray que se un honme a une seule fame, elle pourra estre brahaygne et que elle ne soit mie habile de concevoir. (Songe verg. S., t.2, 1378, 215). Nature, aprés ce que veue l'ot et entendue, dit que faire ne se pouoit car Joachim et saincte Anne brehaings estoyent et steriles, et pour neant et en vain cestes choses ilz demandoyent. (GERS., Concept., 1401, 395). Et pou me muet ce que allegue Nature, que brehaings et steriles ilz sont, car ta puissance est infinie (GERS., Concept., 1401, 397).

105
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     BRIÈVETÉ     
1.

"Manière d'exprimer qqc. en peu de mots" : A reciter tous leurs autres diz voulentiers me arrestasse, mais affection de briefté me destourne. (GERS., Concept., 1401, 406).

106
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     BRUIR     
2.

Au fig. : ...et gardés que point ne soit ars et bruis cest hostel, l'ostel Dieu et l'ospital du Saint Esperit, par les donmageuses flammes des faulx desirs et convoitises (GERS., Pent., p.1389, 75). Tu as beauté corporelle, prens toy doncques garde que elle ne soit arse et bruie du feu pardurable, car dommaige seroit. (GERS., Concept., 1401, 417).

107
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     BRUIT     
1.

"Brouhaha" : A ceste parole s'est eslevé ung bruit et murmur entre les Vertuz, et en parlant les unes aux autres et approuvent l'oroison de Prudence (GERS., Concept., 1401, 404).

108
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     CACHER     
Empl. trans. "Dissimuler, soustraire au regard" : ...et soubz la cotte de beau semblant ont cachié traïson, rapine, fraude, mouquerie, detraction. (GERS., Concept., 1401, 409). Verité a la foys par le moyen de Conscience denoncoit a Male Voulenté cachee soubz dissimulacion, que elle failloit, que elle se parjuroit, que elle decevoit son seigneur et son peuple a escient, et dechassoit bonne paix. (GERS., Noël, p.1404, 305). ...car lors advint l'istoire de Mundus et de Pauline, laquelle Pauline fut deceue par iceulx prebtres, par engin, et fut enfermée en l'église où estoit caché icelui Mundus, et là, faignant que fust le dieu Anubius, eut sa compagnie (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 75 v°).
109
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     CANONISER     
-

Part. passé en empl. adj. : Pour ce saint Bernart en l'espitre que il feist aux chanoines de Lyon, les reprent car trop hastivement ilz vouloyent celebrer la feste de ceste concepcion, comme on devroit faire maintenant qui vouldroit faire la feste d'un saint non canonisié ou non acoustumé, sans aucune auctorité de l'Eglise romaine. (GERS., Concept., 1401, 423).

110
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     CANTIQUE     
C. -

Les cantiques. "Le cantique des cantiques" : ...ce delicieux et celestiel champ et tres flourissant jardin de la divine Escripture, planté, anté et ordonné par la propre main du Saint Esperit, et que d'un lieu en l'autre par estude et meditacion plaisamment me transportoye, avint que je descendi en une partie de ce jardin, la plus gaye et florissant, qui se nomme Cantiques ; la je oy le saige roy Salomon qui, en la personne du vray Dieu d'amours, chantoit joyeuse chancon de ses amourettes, et comme seroit chancon de nouveaux espoux et espouse. (GERS., Concept., 1401, 388). Touteffoiz l'on a escript qu'il estoit de la race entre les Juifz, qui avoit une merveilleuse singularité, c'est une maniere de suffumigacion ou Temple que nul vent ou tempeste ne povoit destourner qu'elle ne alast droit, sans vaciller devers le ciel et est de quoy Salomon parla en ses cantiques Sponse : "Que est ista que ascendentur per desertum sicut virgulla fumi ex aromatibus mirre..." (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 28 v°).

111
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     CASSER     
2.

[Le compl. désigne un adversaire] "Rendre inoffensif, anéantir" : Mais a la parfin justice est que celle royne, dame et maistresse des angelz, qui selon la promesse divine doit froissier et casser le chief du serpent, c'est assavoir de l'ennemy d'enfer, ne soit en temps quelconque membre de luy et sa subjecte, car autrement toudis luy pourroit reprocher et par moquerie dire : "Veez cy la femme qui m'a cassé le chief - ce dit ! -, mais par avant sur le sien je marcheray par pechié originel !..." (GERS., Concept., 1401, 404).

112
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     CAUSE     
2.

[L'idée est celle d'une cause seconde qui réagit et agit sous l'influence d'un principe supérieur] Cause générale/cause matérielle/cause naturelle/cause passive/cause prochaine/cause lointaine : Je puis, par figure et ymaginacion raisonnablement fondees, dire que dame Nature, laquelle descript le grant Alain, libro suo De Complantu Nature, in principio, se presenta incontinent avec ses chamberieres qui sont les influences et causes naturelles, et se offry a la formacion de ceste dame et de la toute belle amie de Dieu (GERS., Concept., 1401, 391). La tierce consideracion est que les sains de paradis ont parlé aucunes foys generalment de nostre Dame et des autres en ceste matiere, voulans donner a entendre que sans privilege especial et selon les causes generales, nostre Dame eust eu pechié originel comme les autres (GERS., Concept., 1401, 422). La quinte [cause peut être] grant réplétion Male o foible complexion, Lesquelles sont causes passives Plus que efficiens ne actives. (LA HAYE, P. peste, 1426, 48). La cause active ou efficiente de predestination est Dieu quant aux effects denotéz et contenus ou nom de predestination. La cause materiele est cellui qui est predestiné et preordonné. Mais il y a maniere ou ordre en predestination, car premierement est donnee la grace et aprez la glore. (Somme abr., c.1477-1481, 166). Cestui voulut bien enquerir les causes loingtaines et prouchaines, lesquelles peut estre n'avoyent encorre esté si vivement perscrutées, et finablement, par longues experiences, congneut reallement les choses de cy bas estre totallement gouvernées par celles d'en hault (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 13 v°).

113
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     CAUSE     
2.

[L'idée est celle d'une cause seconde qui réagit et agit sous l'influence d'un principe supérieur] Cause générale/cause matérielle/cause naturelle/cause passive/cause prochaine/cause lointaine : Je puis, par figure et ymaginacion raisonnablement fondees, dire que dame Nature, laquelle descript le grant Alain, libro suo De Complantu Nature, in principio, se presenta incontinent avec ses chamberieres qui sont les influences et causes naturelles, et se offry a la formacion de ceste dame et de la toute belle amie de Dieu (GERS., Concept., 1401, 391). La tierce consideracion est que les sains de paradis ont parlé aucunes foys generalment de nostre Dame et des autres en ceste matiere, voulans donner a entendre que sans privilege especial et selon les causes generales, nostre Dame eust eu pechié originel comme les autres (GERS., Concept., 1401, 422). La quinte [cause peut être] grant réplétion Male o foible complexion, Lesquelles sont causes passives Plus que efficiens ne actives. (LA HAYE, P. peste, 1426, 48). La cause active ou efficiente de predestination est Dieu quant aux effects denotéz et contenus ou nom de predestination. La cause materiele est cellui qui est predestiné et preordonné. Mais il y a maniere ou ordre en predestination, car premierement est donnee la grace et aprez la glore. (Somme abr., c.1477-1481, 166). Cestui voulut bien enquerir les causes loingtaines et prouchaines, lesquelles peut estre n'avoyent encorre esté si vivement perscrutées, et finablement, par longues experiences, congneut reallement les choses de cy bas estre totallement gouvernées par celles d'en hault (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 13 v°).

114
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     CAUSE     
3.

"Ce qui inspire une certaine manière d'agir, motif, raison" : Ung francoys doncques seroit plain d'ingratitude et trop mescongnoissant qui ne feroit especiale reverence et devocion a monseigneur saint Pol, puisqu'il bailla telle cause a nostre conversion. (GERS., P. Paul, a.1394, 499). Si veez quel mal est de excommenier une ame, et comment pour riens je ne le feroye sans grande cause. (GERS., Déf., 1400, 238). Et a celle [formacion du corps] aussy qui se fait entre .XXXV. jours et .XL. s'ensuit la nativité ou mois .VIIJme., qui n'est pas bonne ne bien saine trouvee, si comme il est par experience sceu. Et de ce rendent les philosophes aussy aucunes causes. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 81-82). Ceste beauté est souvent ennemie a chasteté (...). Elle a esté a pluseurs cause de abhominables pechiez et de mort temporelle et eternelle (GERS., Concept., 1401, 417). ...aprenons ne querir pas dehors ce que nous pouons trouuer dedens nous. Tu trouueras en toy matiere et cause dumilite quant tu penseras la fragilite de nature humaine. Tu trouueras matiere de magnanimite quant tu penseras la dignite de humaine nature. (CIB., p.1451, 196). L'homme puet acceder et approcer a sa femme en quatre causes. Premierement pour cause [...] de rendre le deu, a cause de eviter incontinence. (Sacr. mar., c.1477-1481, 46). La beneuree vierge Marie fut espousee a Joseph pour pluseurs causes. (Sacr. mar., c.1477-1481, 46).

115
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     CAUSE     
.

À cause de qqc. : Les orguilleux aussy a cause de leur vertus ou sainctité sont par cest exemple bien convaincuz. (GERS., P. Paul, a.1394, 489). Par quoy selon ta loy escripte et justice mesmement qui se garde entre les hommes, ilz desservirent non pas seulement morir, mais avec ce perdre tout leur heritage pour eulz et leurs enfans, tant le temporel paradis terrestre comme l'espirituel, justice originele, a cause de crime de lese majesté. (GERS., Concept., 1401, 398). Encores n'est past chascune humaine creature disposee souffisamment pour veoir icy Dieu en telle maniere : les aucuns pour l'empeschement du corps qui oste l'usaige de raison, soit a cause de aage comme es enfans, soit a cause de maladie (GERS., Trin., 1402, 153). Cestui prenostica la mort de messire Loys, conte de Flandres, d'Artois, de Bourgongne et de Nevers, qui trespassa le penultieme de janvier 1383, duquel fut heritier Philippe, duc de Bourgongne, à cause de sa femme, fille dudit messire Loys. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 145 r°).

116
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     CAUSE     
.

Pour (la) cause de. "À cause de" : Vray est que comme le soleil cler et luisant et bel et en soy griefve et desplaist a regarder a ceulz qui ont les yeulz malades et empeschiez, ou qui se donnent a honteux faiz, non autrement je treuve que aucuns ont voulu reprandre saint Pol, non pas pour cause de reprouche ou de blasme qui feust en luy mais pour obscurté et malice des repreneurs. (GERS., P. Paul, a.1394, 499). Doncques s'il advenoit - que ja ne face ! - que par aucun temps en sa concepcion ou aprés je fusse eslongnee et hors de ceste dame, pour cause du mauvais tirant Pechié originel, qui la maintenroit ? (GERS., Concept., 1401, 400). ...et subleueras ta pensee quant tu congnoistras ce qui a este dit en la seconde partie : quant tu penseras sur la iustice de Dieu quil excerce en homme pour la cause de pechie ; et leueras ta pensee a mediter en humilite lestat de nature humaine qui a este nauree de pechie ainsi quil a este dit. (CIB., p.1451, 187). ...cestui allegue plusieurs astrologiens que je laisse et pour cause de breveté, pour ce que n'en ay parfecte memoire et que, estant escolier, je ne fiz que passer icelui livre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 23 r°).

117
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     CAUSE     
.

Dire sa cause. "Exposer son affaire" : Ainsy arguoit Obeissance quant elle se apparceut de Charité qui vouloit dire sa cause, et reveremment luy ceda. (GERS., Concept., 1401, 400).

118
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     CÉDER     
Empl. trans. indir. Céder à qqn. "Laisser l'avantage, se soumettre à qqn" : Ainsy arguoit Obeissance quant elle se apparceut de Charité qui vouloit dire sa cause, et reveremment luy ceda. (GERS., Concept., 1401, 400).
119
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     CÉLÉBRER     
A. -

"Accomplir solennellement (une fête, une cérémonie)" : En ce temple sacré, en ceste sale digne et honnoree de Nostre Dame furent celebrees les nopces de la Divinité avecquez nostre humanité. (GERS., Annonc., a.1400, 230). Et ay mis en la personne des Vertuz raisons qui bien puent mouvoir nous cuers a croire et tenir que nostre Dame oncques ne fut, en sa concepcion ne aprés, fors toute belle, vive, pure et nette, et que raisonnablement doit estre celebré le jour de sa concepcion. (GERS., Concept., 1401, 408). Jassoi ce qu l'eglise puist faire divorse et separation pour aucuns empeschemens de mariage, neentmoins le mariage qui est celebré ne puet ne doibt estre dissolvé ne deffait, car l'homme ne doibt pas separer ce que Dieu a conjoint, de quelque auctorité qu'il soit. (Sacr. mar., c.1477-1481, 44). Cestui est à tousjours memoré pour le moys de jannuer (...) et fut sa feste celebrée au commencement de leur an et à sa semblance firent ymage qui avoit deux testes, l'une signifant fin et l'autre commancement. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 27 r°).

120
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     CELER     
-

Ne rien celer. "Être sincère" : Bien est vray, Sire affin que je riens ne te cele, ung scrupule, doubte ou question me survient en ceste besoingne, se ainsy s'acomplissoit par oeuvre de mariage, et tu pues apparcevoir Justice qui le me note, conseille et sacouste a l'oreille. (GERS., Concept., 1401, 397). Je supply et enhorte a tous peres et meres et maistres que ilz soient diligens a faire confesser leurs enfans, et les enhortent a ne riens celer. (GERS., Concept., 1401, 429).

121
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     CELER     
-

Ne rien celer. "Être sincère" : Bien est vray, Sire affin que je riens ne te cele, ung scrupule, doubte ou question me survient en ceste besoingne, se ainsy s'acomplissoit par oeuvre de mariage, et tu pues apparcevoir Justice qui le me note, conseille et sacouste a l'oreille. (GERS., Concept., 1401, 397). Je supply et enhorte a tous peres et meres et maistres que ilz soient diligens a faire confesser leurs enfans, et les enhortent a ne riens celer. (GERS., Concept., 1401, 429).

122
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     CÉLESTE     
A. -

RELIG. "Qui est relatif au ciel, à Dieu (p. oppos. à la terre et à l'homme)" : Sa face reluysoit trop plus vivement et resplendissoit que le soleil, par quoy on pouoit bien jugier sa naissance estre plus divine et celeste que mortelle ou terrienne. Elle ot nom : Charité l'amoureuse, premiere fille du vray Dieu d'amour (GERS., Concept., 1401, 392). Nous usons des choses utiles, transitores et temporeles, mais proprement nous fruissons et joyssons des choses eterneles et espiritueles ou celestes. (Somme abr., c.1477-1481, 118). Es natures celestiennes est alterité, une maniere de diversité. Es natures et choses qui sont dessoubz les celestes est pluralité. Et ainsi Dieu est simple en essence, car en lui ne puet estre aucune chose si non son estre essenciel que c'est il et nul accident ne puet estre en lui. (Somme abr., c.1477-1481, 147).

123
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     CÉLESTIEL     
A. -

RELIG. "Qui est relatif au ciel ou à Dieu, qui est d'inspiration divine" : Ainsy comme je me delictoye a regarder ce delicieux et celestiel champ et tres flourissant jardin de la divine Escripture, planté, anté et ordonné par la propre main du Saint Esperit (GERS., Concept., 1401, 388). Entendement et franc vouloir, Engin, povoir et bénéfice D'amer Vertu et haïr Vice Dont il peut estre parçonnier Aucunement et héritier De Nature célestiale En délaissant la bestiale (LA HAYE, P. peste, 1426, 38). ...elle [la méditation] luy rendra tresioyeuse vie car elle donne en tribulation tresgrande consolacion cest celle qui separe lame du bruit et strepillement des choses terriennes, cest celle qui fait ia en ceste vie gouster et sauourer la doulceur du repos pardurable et des ioyes celestielles. (CIB., p.1451, 180). Ie dy que aucunesfois la personne est menee et esleuee sur soy aussi comme en alienacion, en grandeur de deuocion quant elle est toute embrasee du feu et de lardeur de desir celestiel (CIB., p.1451, 191).

124
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     CENDRE     
2.

[Comme symbole de la vanité et du péché] : ...semblables sont a la beauté des fiens couvers de noif, ou, comme dit Jhesu Crist, aux sepultures blanches et paintes, ou comme les pommes que dit Josephus croistre en Sodome, qui par dedans sont plaines de cendres et par dehors belles (GERS., Concept., 1401, 416).

125
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     CENT     
-

P. ext. "Un grand nombre" : Las ! plus de cent foys helas ! (GERS., Concept., 1401, 398). Cestui ot don de force car il ediffia ung temple pour fere sacriffice à son pere Jupiter, où il mist XII colompnes de marbre, dont cent hommes n'en povoient remuer une. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 26 v°).

126
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     CENT     
-

[Avec ell. du subst. déterminé] : Ung preudomme fut qui a son filz demanda une foys quans amis il avoit. Le jouvencel respondit que plus de L, voire plus de cent, car il cuidoit comme inexpert, que tous ceulz feussent trop bien ses amis qui luy monstroyent beau semblant de chere, de parole ou de bras. (GERS., Concept., 1401, 415). Predist aussi (...) la famine subsequente et la mortalité par famine, et fut le motif de faire instituer la feste du Saint Sacrement du corps de Dieu, l'an [mille] IIIcXVIII, et les hommes advertiz firent leurs provoyances et eurent remedes et preservatifz à l'encontre des influences et les autres ignares non ; pour ung en valut plus de cent. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 132 v°).

127
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     CERTAIN     
A. -

[D'une pers. et plus partic. de Dieu] "Sur qui on peut compter ; sûr, vrai" : O tres doulx et tres begnin Saint Esperit, protecteur certain et conforteur des desolez, pere des povres, tuteur des orphelins, lumiere des aveugles, conduiseur des forvoiez, joye des tristes, secours des affigiez, le vray et seul ami qui ne failliez au besoing (GERS., Pent., p.1389, 74). ...a brief mot tout dire telle qui soit digne d'estre ta mere, ta suer, ton espouse et ta mie, a toy, vray et certain Pere, sommes venues humblement nous offrir labourer diligemment et de cuer a ceste besoingne, chascune selon son pouoir et office que tu nous as presté (GERS., Concept., 1401, 394).

128
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     CHAIR     
-

Prendre chair humaine. "S'incarner" : Dy pourquoy Nostre Seigneur attendi tant pour prendre char humaine ? (GERS., Annonc., a.1400, 230). Jadis aprés ce que Misericorde ot empetré pour l'umain lignage voye de redempcion, et qu'il fut ordonné par le hault conseil de la Trinité pour satisfaire a Justice, qui moult fort y contredisoit, que le Filz de Dieu prendroit cher humaine, et que la Divinité seroit unie et mariee a l'umanité pour faire satisfaction (GERS., Concept., 1401, 390).

129
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     CHAIR     
-

La chair (de l'humanité). "La nature humaine" : Si doit estre sans ce tirant Pechié conceue ceste vierge pucelle comme elle doit estre vierge corporelment ; et point n'est a oublier que partie de sa char doit estre la char de la tres pure humanité que prendra nostre Dieu : sy doit estre tres nette et pure. (GERS., Concept., 1401, 402). La Ve. trinité est par laquelle nous sommes reparéz et recouvrons la grace de Dieu, c'est a scavoir la tresble substance qui est en Jhesu Crist, la divinité, l'ame et la char. (Somme abr., c.1477-1481, 126). Item Dieu est ez choses par union. Ainsi fut ou ventre de la vierge Marie uniz et conjoint a nature humaine, et au sepulcre fut uny a la char, et en enfer a l'ame de Jhesu Crist. (Somme abr., c.1477-1481, 138).

130
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     CHAIR     
c)

[À propos de l'homme] "Les besoins physiques" ; plus partic. "l'instinct sexuel, la concupiscence" : Je note yci que l'eure de prier pour les mors est quant on se sent en estat de grace, ou quant on se sent en temptacion, par especial de la cher (GERS., Déf., 1400, 234). Ceste vertus [justice originelle] par ton ordonnance l'eust gouverné tellement, et tous ceulz qui l'eussent eue et gardee, que l'ame eust tenu paisiblement en subjection et obeissance la char, les membres et les sens corporelz, sans point rebeller ou desobeyr en riens a ce que Raison la saige eust deliberé, voulu ou commandé (GERS., Concept., 1401, 397). Item les hommes charnelz, qui vivent selon la char, qui font de leur ventre leur Dieu, comme gloutons, qui aourent leur ventre, ainsi que dist l'apostle Saint Pol. (Somme abr., c.1477-1481, 105). Il est une aultre trinité par laquelle l'home chut en pechié, c'est a scavoir l'enhortement du deable, la delectation de la sensualité et de la char et le consentement de raison, lesquelles trois choses sont signifiees par le serpent, par la femme et l'homme en paradis. (Somme abr., c.1477-1481, 126).

131
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     CHAIR     
d)

[Un des trois adversaires de l'homme qui l'empêchent de gagner la grâce de Dieu] La chair, le monde et le diable (ou l'ennemi ) : ...la temptacion de ma char, de mounde et de diable. (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 205-206). Helas, beau tres doulx hoste, vostre povre ostel, l'ostel de mon ame, est durement assegié ; de toutes pars on lui fait crueux assaulz et tres perilleuse guerre, sans sejourner, par le monde, par la chier, par l'ennemi. (GERS., Pent., p.1389, 74). Ces trois amis sont la cher, le monde et le dyable. La cher a qui tu fais tous ses plaisirs, au darrain besoing c'est cil qui de la mort ne te fera autre ayde et secours, fors que elle te convoyera jusques au sepulcre, et la te laissera en la main de tes ennemis. (GERS., Concept., 1401, 415). ...la presente eglise catholique, qui milite en combatant contre ses adversaires, qui sont le deable, le monde et la char. (Somme abr., c.1477-1481, 99).

132
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     CHAMBRIÈRE     
B. -

[Dans un cont. allég. ; à propos d'une entité qui est au service d'une autorité supérieure] : Sy requiers que la cher, qui est l'ancelle, serve et chamberiere, riens ne face contre l'auctorité ou voulenté de l'ame qui est sa royne, dame et maistresse. (GERS., Concept., 1401, 399). Car le doulx Dieu, acteur de vie, Lesse Nature, sa chambrière, Ouvrer et faire à sa manière (LA HAYE, P. peste, 1426, 76). Pour certain, la sapience theologienne est princesse et royne de toutes sciences, a laquelle toutes les aultres ars et sciences servent comme chambrieres. (Somme abr., c.1477-1481, 98).

133
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     CHAMP     
C. -

Celestiel champ. "Paradis" : Ainsy comme je me delictoye a regarder ce delicieux et celestiel champ et tres flourissant jardin de la divine Escripture, planté, anté et ordonné par la propre main du Saint Esperit, et que d'un lieu en l'autre par estude et meditacion plaisamment me transportoye, avint que je descendi en une partie de ce jardin, la plus gaye et florissant, qui se nomme Cantiques (GERS., Concept., 1401, 388).

Rem. À ajouter à FEW II-1, 156b, s.v. campus après champ flori "paradis".

134
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     CHANGER     
1.

"Transformer, modifier" : Et te prie, Justice, considere comment le souverain Empereur souventes foys pour trop meindre cause que pour honnourer sa mere et amie il mue et change le commun et acoustumé cours tant de nature comme de l'Escripture et faisant miracles souvent, graces, pardons et privileges. (GERS., Concept., 1401, 403). Comme l'Yver, quant il se rent Trop chalereux, pluyeux et lent ; Chose pareille est de l'Esté, Qui change sa propriété Et trop froit et moiste devient (LA HAYE, P. peste, 1426, 51). ...laquelle [comète] il predist estre fort dommageable aux roys et haulx hommes puissans et qu'elle signiffioit venir en bref et apparoistre hommes qui se efforceroient de muer ou changer les loyx et en mectre de nouvelles (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 36 r°).

135
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     CHANSON     
"Chant, chanson" : ...la je oy le saige roy Salomon qui, en la personne du vray Dieu d'amours, chantoit joyeuse chancon de ses amourettes, et comme seroit chancon de nouveaux espoux et espouse. (GERS., Concept., 1401, 388). Et respondray seulement pour ce premier point de mon sermon, pourquoy les angelz dirent en leur chanson que gloire fust a Dieu la sus, car il semble que aussy bien doit estre gloire a Dieu ca jus en terre (GERS., Noël, p.1404, 299). La chanson en fut faicte, laquelle jeune plusieurs foiz j'ay chenté. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 154 v°).
136
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     CHANT1          CHANT2     
B. -

"Chant (d'église, en l'honneur de Dieu)" : Car en ces paroles, en ce chant, je regarde que le vray Dieu de saincte amour, qui mentir ne puet, appelle et nomme ceste benoite Vierge, qui au jour d'uy fut saintement conceue, dame de toute beauté paree (GERS., Concept., 1401, 389).

137
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     CHANTER     
B. -

P. anal. [D'un animal] : Comme a l'encommencement du nouvel temps, ou quant l'estoille journale se doit prochainement lever a l'aube du jour, toute riens s'esgaye et s'esjouyst, les oysillons chantent, et la rousee descent, pareillement lors en ceste nouveauté le monde s'esjouy, et descendi plus habondamment la rousee de grace (GERS., Concept., 1401, 391).

138
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     CHANTER     
2.

Chanter une chanson : Et la chanterés balades et motés, virelais et rondiaux, et arés menestres et menestreles qui jouront de divers instrumens, et puis enterrés en voz chambres bien parees et souef flairens, et dormirés souefvement et molement, sanz sousy et sanz noyse. (Songe verg. S., t.1, 1378, 40). ...le vray Dieu de saincte amour incontinent fut embrasé de son amour et de son ymaige, comme de Pigmalion faignent les poetes, et contenir ne se pot que joyeusement ne chantast ceste amoureuse chancon dessus dicte (GERS., Concept., 1401, 407). La chanson en fut faicte, laquelle jeune plusieurs foiz j'ay chenté. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 154 v°).

139
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     CHARGER     
-

Empl. pronom. Se charger de qqc. "S'encombrer de" : Et point ne me vueil chargier de allegances ou concordances, combien que en matiere quelconque plus grant habondance avoir je ne pourroye, car a gens qui point n'entendent latin peu sont plaisans, proffitables ou edifians, et si en seroit mon fait trop plus long et obscur. (GERS., Concept., 1401, 390).

140
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     CHARITÉ     
3.

"Amour fervent de l'homme pour Dieu" : Un homme ne puet avoir charité qui est en pechié mortel quelconque (GERS., Concept., 1401, 410). Icy est l'ame comme muee en cendres de humilité en l'ardant fornaise de vive charité ; puis devient comme voirre bel, cler, net et pur, et coule legierement a prendre telle figure et emprainte espirituelle, comme le Saint Esperit luy veult donner a la semblance de soy (GERS., Trin., 1402, 171). Le cueur se est en moy eschauffe et en ma meditacion le feu damour et de charite a Dieu se est embrase. (CIB., p.1451, 203).

141
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     CHARNALITÉ     
A. -

"Ce qui relève de la nature physique, de l'existence charnelle de l'homme (p. oppos. à son existence spirituelle)" : O tu, aveugle charnalité, se tu pouoyes ouvrir les yeulz de ta pensee, et regarder en la lumiere de vraye foy le bien, le louyer, le royaume et la gloire en laquelle sont entrés saint Pierre et saint Pol (GERS., P. Paul, a.1394, 490). [Nature s'adresse à Dieu] "Tu scez, Sire, que selon ma premiere et droicturiere institucion je devroye produyre les hommes telz que en leur royalme espirituel point n'y eust rebellion de la charnalité ou sensualité contre raison..." (GERS., Concept., 1401, 399). Puis fault la voulenté estre separee de toute charnalité et de vilains et ors desirs, affin qu'en ceste trinité reluise purement la Trinité divine. (GERS., Trin., 1402, 172).

142
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     CHARNEL     
-

Ami charnel. "Ami qui partage les plaisirs mondains (p. oppos. à l'ami spirituel)" : Le second amy, c'est assavoir le monde et amis charnelz, pour lesquelz enrichir tu as pris tant de peines, qué secours te feront eulz ? (GERS., Concept., 1401, 416).

143
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     CHARNELLEMENT     
A. -

[Du Christ] "Par incarnation" : Dy se c'est plus digne chose estre mere de Dieu charnelement que espirituelment par grace ? Dy se c'est plus grand dignité que de sacrer le corps Nostre Seigneur ? Laissons teles questions a l'escole. (GERS., Annonc., a.1400, 231). C'est verité, dit tantost Obeissance, puisque tu, souverain Prince, veulz avoir mere charnellement en terre, tu luy donras honneur, reverence, service et obeissance ; ne ja a ce Justice ne contredira. (GERS., Concept., 1401, 400).

144
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     CHASSIEUX     
B. -

[Dans un cont. métaph. ; de l'âme] "Qui est incapable de voir les choses spirituelles" : Tu as beauté corporelle, mais saiches que trop plus belle, plaisante et desirable est celle de ton ame, a laquelle garder tu doys mettre toute ta cure, o ame devote, tellement que point tu ne soyes (...) aveuglee et chascieuse par mescreance et ignorance, begue ou muette par paresce de Dieu loer et de prier (GERS., Concept., 1401, 418).

145
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     CHASTE     
B. -

[D'une partie du corps] "Qui dénote la chasteté" : Je espandray et inspireray par sa face une lueur, une beaulté, une doulceur plaine de simplesse, honneur et benignité, et tellement compasseray son chaste viayre, regart, ses diz, ses faiz et contenances, que a tous ses regardans elle sera exemplaire (GERS., Concept., 1401, 392).

146
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     CHASTETÉ     
A. -

[À propos d'une pers.] "Abstinence de plaisirs charnels illicites" : Et dit Juvenal que quant yvresse s'enbat en une personne, homme ou femme, n'y est chasteté qui puisse estre gardee ; ne foy, ne loy, ne honneur. (GERS., Annonc., a.1400, 237). Semblablement je dy que la phisonomie nostre Dame esmouvoit les regardans a toute pureté et chasteté, et mortifioit luxurieuse cogitacion. (GERS., Concept., 1401, 425).

147
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     CHAUD     
A. -

[À propos de la température de l'air] : Amour d'argent commendera a ung marchant laissier sa femme et ses enfans, et aler par mer, par terre, par chaut, par froit, par tous perilz de larrons et de mort : il y obeira (GERS., Concept., 1401, 411). Et les choses qui là seroient, Vivre ne durer n'y pourroient Pour la force de trop grant chault, Qui les brusleroit sans défault, Et de l'autre part, pour froidure, Riens ne vivroit, selon Nature. (LA HAYE, P. peste, 1426, 6).

148
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     CHEF     
-

Froisser/casser le chef de qqc. "Détruire le principe de qqc." : Mais a la parfin justice est que celle royne, dame et maistresse des angelz, qui selon la promesse divine doit froissier et casser le chief du serpent, c'est assavoir de l'ennemy d'enfer, ne soit en temps quelconque membre de luy et sa subjecte, car autrement toudis luy pourroit reprocher et par moquerie dire : "Veez cy la femme qui m'a cassé le chief - ce dit ! -, mais par avant sur le sien je marcheray par pechié originel !..." (GERS., Concept., 1401, 404).

149
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     CHEMINÉE1          CHEMINÉE2     
-

Ami de cheminée. "Ami, le temps d'un voyage" : Ce n'est pas icy l'amy de bouche seulement, l'amy de bras, l'amy de bourse, l'amy de court, l'amy de cheminee, l'amy de genglerye et de adulacion et de flaterie. Car, en bonne foy, tous ceulz icy faillent au besoing (GERS., Concept., 1401, 409).

150
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     CHEMISE     
A. -

Au propre. "Vêtement (pour hommes et pour femmes) qui couvre le corps du cou aux genoux" : "...Il m'a respondu qu'il te feroit compaignie jusques au gibet, mais illec te laisseroit. Le second, pour qui tu as pris tant de peine, dit que voulentiers donra une chemise ou un linceul pour toy couvrir, autre riens non. Le tiers a dit que voulentiers te pendroit". (GERS., Concept., 1401, 415).

151
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     CHER     
-

Faire au plus cher. "Faire au mieux" : A tant je termine la premiere partie de nostre sermon ou nous avons oy sus figure poetique faicte au plus cher et au plus brief, au plus vray que j'ay peu, la maniere de la concepcion nostre glorieuse Dame (GERS., Concept., 1401, 407).

152
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     CHER     
B. -

[Le sème dominant est celui du coût ; le compl. d'obj. désigne un bien abstr.] Vendre trop plus cher. "Vendre à un prix trop élevé" : Mais par avanture tu me diras, o ame devote, que doncques l'amour de Dieu est trop plus chiere vendue, s'il fault ainsy garder tous ses commandemens, et trop forte a garder. (GERS., Concept., 1401, 410).

153
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     CHÈRE     
-

À basse chère. "La tête basse (en signe d'humilité ou de tristesse)" : Veons comment la premiere damoiselle fait son office et appelle le Saint Esperit, comme en se complaignant et huchant a basse chierre, a face esplouree, a lermes et gemissemens : "O tres doulx et tres begnin Saint Esperit..." (GERS., Pent., p.1389, 74). Et a basse chiere, a face esplouree venoit moult instamment et devotement de par Joachim et saincte Anne, affin que empetrer leur peust lignie (GERS., Concept., 1401, 395).

154
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     CHÈRE     
B. -

"Visage, mine (en tant qu'expression d'une disposition intérieure)" : Ung preudomme fut qui a son filz demanda une foys quans amis il avoit. Le jouvencel respondit que plus de L, voire plus de cent, car il cuidoit comme inexpert, que tous ceulz feussent trop bien ses amis qui luy monstroyent beau semblant de chere, de parole ou de bras. (GERS., Concept., 1401, 415).

155
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     CHÈRE     
-

[Dans un cont. métaph.] À meilleure chère. "À meilleure enseigne" : Point ne gastent en mauvaiz usaiges les biens que tu leurs as prestez [à Joachim et à sainte Anne]. Divisez sont en trois parties : l'une pour le temple et tes ministres, l'autre pour les povres, la tierce pour leur gouvernement. Plus honnestement n'a meilleur chere ne sommes point logees sur terre entre nous, Vertuz, que dedans la belle habitacion espirituelle de leur conscience. (GERS., Concept., 1401, 396).

156
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     CHÉTIF     
B. -

[En tant qu'expression du mépris] "Méchant" : Sur toute riens moult fort menassoyent [les Vertus] le desloyal tirant Pechié, disant que ce chetif et maleureux et souillart mal y vouldroit venir, et que riens ne se prisoyent se devant elles ou aprés en son logis y entroit. (GERS., Concept., 1401, 406).

157
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     CHEVALERIE     
1.

[L'accent est mis sur l'action, l'exploit] "Combat" : ...l'amour de Dieu est trop plus chiere vendue, s'il fault ainsy garder tous ses commandemens, et trop forte a garder. Je respon que non est, et se tu regardes les biens que de luy tu as receu, et le louyer que tu en attens ; car nul ne a bien s'il ne le compere ; et est amour, comme dit Ovide, une maniere de chevalerie (GERS., Concept., 1401, 411).

158
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     CHIEN     
2.

RELIG. [Le chien comme symbole de l'envie, symbole nég.] : Amour de court c'est amour de chien : c'est toute envie et flaterie. (GERS., Annonc., a.1400, 236). Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens, avarice es cornailles, et ainsy des autres. (GERS., Concept., 1401, 399).

159
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     CHOIR     
c)

P. métaph. Choir en (la boue/une fosse) : Tu scez que entre six manieres de racheter la plus parfaicte est preserver une personne tellement que point ne trabuche en la subjection de pechié quelconque, originel ou actuel, qui autrement, sans ta preservacion telle, y encherroit, comme on fait plus grant grace a ung homme le garder de cheoir en la boe que le relever depuis qu'il y est embatus. (GERS., Concept., 1401, 401). Item une playe faicte en tres petit et pou de temps fait une fissure perpetuel. Item par cheoir en une fossé par adventure fait demourer a perpetuité en icelle. (Somme abr., c.1477-1481, 177).

160
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     CHRÉTIEN     
A. -

[D'une pers.] "Qui professe la religion issue du Christ" : Voir doncques et qui est plus haute noblesse, bieneurté, excellence et dignité a toy, ame crestienne, que d'estre hostelaine de ton Dieu, de ton souverain Seigneur, Roy et Empereur ? (GERS., Pent., p.1389, 71). Je supply et enhorte que chascune personne crestienne, tant soit entachee de ors pechiez et abhominables, elle s'en confesse (GERS., Concept., 1401, 428). Petrus Alphonsus fut environ l'an mil cent XIIII homme de grande auctorité, fut juif et après chrestien. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 112 v°).

161
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     CHRÉTIEN     
-

Religion chrestienne : Les sains docteurs en matiere touchant la foy et la religion crestienne ont toudis procedé meurement, sans tost determiner veritez doubteuses (GERS., Concept., 1401, 422). Cestui fit plusieurs livres et entre autres, fist le livre de la chrestienne religion. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 77 v°). Aucuns dient que cestui cardinal prenostica la douloureuse defaicte des pasteurs qui disoient aller en Syrie pour la religion chrestiane, lesquelz à grant nombre quant ilz furent à Carcasonne, par les gens du païs furent deffaiz pour les larrecins qu'ilz faisoient et plusieurs strangullés. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 133 r°).

162
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     CITOYEN     
B. -

"Concitoyen, compatriote" : Mais regarde en surplus que fait amour de vaine gloire. Qui feit a Jule Cesar soustenir tous les meschiez qui sont en guerre par tout son aage, mesmement contre son gendre Pompee et ses propres citoyens, les romains ? Ce feist amour de vaine gloire. (GERS., Concept., 1401, 412).

163
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     CIVIL     
A. -

"Relatif aux citoyens, aux rapports entre citoyens" : La grant diversité aussi de gent qui est en la civile communicacion ne fait mie l'amour ne la bonne concorde qui est entre eulx, maiz la bonne proporcion (...) et la conformité de leurs estas et offices divers (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 600). Plus seroit serf a ses loys que prince temporel aux siennes, et plus seroit serve son espouse et l'emperresse du ciel que les roynes terriennes qui sont privilegees contre tous civilz servages : Privilegiata Augusta. (GERS., Concept., 1401, 402). Cestui fut erudit en diverses sciences et fut moult studieux en sa jeunesse en la specullacion celeste et le monstra bien, car il se sceut bien aider des influences en trois batailles civilles. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 80 v°).

164
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     CLAMER     
A. -

[Le compl. d'obj. désigne une pers.] Clamer qqn qqc. "Appeler qqn" + attribut du compl. d'obj. dir. : Doncques elle fut belle corporellement, et pour ce digne d'estre de Dieu son amie clamee : Tota pulcra etc. (GERS., Concept., 1401, 426).

165
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     CLÉMENCE     
"Clémence" : Pourquoy on atribue au Saint Esperit clemence et bonté ? (GERS., Pent., p.1389, 84). Bieneureuses serons quant cecy se fera, et que en lieu de Ire sera Clemence, en lieu de Luxure Continence (GERS., Concept., 1401, 394). "...elle passera Moyse en clemence, Job en pacience". (GERS., Concept., 1401, 395).
166
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     CLÉMENCE     
"Clémence" : Pourquoy on atribue au Saint Esperit clemence et bonté ? (GERS., Pent., p.1389, 84). Bieneureuses serons quant cecy se fera, et que en lieu de Ire sera Clemence, en lieu de Luxure Continence (GERS., Concept., 1401, 394). "...elle passera Moyse en clemence, Job en pacience". (GERS., Concept., 1401, 395).
167
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     COEUR     
1.

[Plus partic. quant à son attitude envers Dieu] : Se tous les pracheurs qui ou monde sont ne cessoyent chascun jour de preschier a l'ame qui est en ce point mise, c'est assavoir en mauvaise acoustumance et en durté de cuer, ilz ne l'amolliroyent pas a bien faire ; point ne feroyent tant qu'elle laissast sa mauvaise coustume, qu'elle levast son cuer a Dieu, que elle issist hors du sepulcre et de l'abhominable ordure de pechié. (GERS., Purif., 1396-1397, 66). Et ay mis en la personne des Vertuz raisons qui bien puent mouvoir nous cuers a croire et tenir que nostre Dame oncques ne fut, en sa concepcion ne aprés, fors toute belle, vive, pure et nette (GERS., Concept., 1401, 408). Ainsy font pluseurs qui ne se daignent repentir de cuer, ainsoys veullent tousjours attendre en leur ordure. (GERS., Trin., 1402, 165). Item Dieu par sa misericorde rechoit joyeusement le pecheur retournant envers lui, et esmolit son cuer a faire penitance, et legierement pardonne l'offence, et aprez le pardon plus ne lui souvient de l'injure a lui faicte. (Somme abr., c.1477-1481, 180). Certes ceste predicion si veritable de la science des estoilles doit toute seulle crever le cueur à ses ebethés calumpniateurs de astrologie, qui dient que ne sont que vanités et mensonges. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 79 r°).

Rem. V. aussi

168
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     COEUR     
7.

Loc. De (tout) coeur : Je regarde que aucuns sont qui servent Dieu de tout leur cuer en faisant ses commandemens ; et se a la foys ils pechent, tantost sont repentans et en sont yci puniz et purgiez. (GERS., Déf., 1400, 224). ...a toy, vray et certain Pere, sommes venues humblement nous offrir labourer diligemment et de cuer a ceste besoingne, chascune selon son pouoir et office que tu nous as presté (GERS., Concept., 1401, 395).

169
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     COGITATION     
A. -

"Pensée" : Semblablement je dy que la phisonomie nostre Dame esmouvoit les regardans a toute pureté et chasteté, et mortifioit luxurieuse cogitacion. (GERS., Concept., 1401, 425). Et pour ce le disciple de Divine Sapience, qui par avant lui avoit donné son cuer et puis luy avoit ouvert l'uys par grant devocion, par les cogitations terriennes et mondaines survenans et umbragens son entendement, il clost la fenestre a la lumiere et ne seuffre le souleil de vraye lumiere entrer en la chambre de son cuer. (Déclar. Hyst. S., a.1449, 174). L'excellence de la dignité divine est tant grande que la pensee et la cogitation humaine deffault en pensant de Dieu, car il est incomprehensible. Le sens humain ne le perchoit, car il est invisible. (Somme abr., c.1477-1481, 148). Lui seul congnoist toutes choses subjectes au franc vouloir, qui se dist le "liber arbitre", et les cogitations des hommes lui seul congnoist soy mesmes. (Somme abr., c.1477-1481, 149).

170
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     COLLÈGE     
C. -

[Dans un cont. allég.] "Corps de personnes revêtues de la même dignité" : Mais Oroison ne feist pas grant compte de Nature ne de ses paroles, ains s'en tourna feablement par devers Charité et tout le college des Vertuz en leur demandant ayde (GERS., Concept., 1401, 396).

171
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     COMMANDER     
A. -

[De Dieu] : Ilz estoient ou lieu que Dieu leur commanda - silicet in monte Sion -, et obeissoient : veci Obeissance. Ilz estoient ensamble et en seant paisiblement se tenoient : veci Pais. (GERS., Pent., p.1389, 73). Et combien que ta puissance, bien le scay, ta saigesse et magnificence n'ait en riens besoing de mon service, non pourquant je me offre humblement : ce qui te plaist commande moy, je obeyray voulentiers (GERS., Concept., 1401, 391).

172
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     COMMANDER     
A. -

"Conseiller" : Amour d'argent commendera a ung marchant laissier sa femme et ses enfans, et aler par mer, par terre, par chaut, par froit, par tous perilz de larrons et de mort : il y obeira (GERS., Concept., 1401, 411). Car la bonté de la doctrine Honnorable, notable et fine, Me commanda prendre la charge. Ainsi le fiz, Dieu me soit targe (LA HAYE, P. peste, 1426, 13).

173
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     COMMUN     
-

D'un commun accord/commun assentement : Lors sans demeure et tout d'un commun assentement s'agenoillerent devant le trone de la majesté divine toutes les Vertuz (GERS., Concept., 1401, 396). Nous ottroyons tout au premier de grace especiale l'umble supplicacion que Oroison a faicte pour noz bonnes gens de nostre bonne ville de Nazareth, Joachim et Anne, attendue la bonne et veritable relacion que vous de commun accort avez faicte d'eulx. (GERS., Concept., 1401, 405).

174
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     COMMUN     
-

D'un commun accord/commun assentement : Lors sans demeure et tout d'un commun assentement s'agenoillerent devant le trone de la majesté divine toutes les Vertuz (GERS., Concept., 1401, 396). Nous ottroyons tout au premier de grace especiale l'umble supplicacion que Oroison a faicte pour noz bonnes gens de nostre bonne ville de Nazareth, Joachim et Anne, attendue la bonne et veritable relacion que vous de commun accort avez faicte d'eulx. (GERS., Concept., 1401, 405).

175
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     COMMUN     
1.

"Qui est dans l'ordre normal des choses" : ...il [Dieu] mue et change le commun et acoustumé cours tant de nature comme de l'Escripture et faisant miracles souvent, graces, pardons et privileges. (...) Et mesmement a nostre propos contre le commun cours il sainctifia Jheremie avant sa nativité (GERS., Concept., 1401, 403). ...[les nobles cieux] Gouvernent nécessairement, Se le Philosophe ne ment, Par Loy commune et naturèle, Toute la masse corporèle Des Elémens et autres choses, Qui soubz la Lune sont encloses (LA HAYE, P. peste, 1426, 3). Aussi le Ciel notoirement Par soy mouvoir diversement, Fait tourner avant et arrière, Sans cesser en quelque manière, Le beau Soleil avec la Lune, Comme veult Nature commune (LA HAYE, P. peste, 1426, 5).

176
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     COMPAGNIE     
A. -

"Personne qui accompagne une autre" : Elle adoncques feist signe a sa compaignie et seur germaine Sapience qu'elle portast la parole pour exposer ce que entre elles, Vertuz, avoyent deliberé et parlamenté ensemble. (GERS., Concept., 1401, 393).

177
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     COMPAGNIE     
-

Faire compagnie à qqn. "Tenir compagnie à qqn" : - Mon amy, ne vous sourciez de cela, car se vous me faitez bonne compaingnie, je n'en parlerai ja. (Man. lang. G., 1396, 56). ...car je suis alé au premier que je cuidoye estre mieulz ton amy pour les biens que tu luy fais. Il m'a respondu qu'il te feroit compaignie jusques au gibet, mais illec te laisseroit. (GERS., Concept., 1401, 415).

178
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     COMPAGNIE     
-

La compagnie de qqn. "Présence" : Premierement son ame seroit morte espirituelment, et pour ce layde, deffiguree, puante et non plaisante a toy, Dieu, ne de toy amee, indigne de ta compaignie et de la societé des angels, et digne d'estre separee d'eux pardurablement (GERS., Concept., 1401, 400).

179
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     COMPAGNIE     
B. -

"Groupe de plusieurs personnes ayant un lien commun" : Belle fut sa compaignie, car d'une part l'avironnoit sa seur Sapience et Verité, Prudence et Entendement, Conseil et Foy - Virtutes intellectuales -, d'autre part Force, Continence, Loyaulté, Justice, Paix, Misericorde, Humilité, Diligence, Largesse et Benignité. (GERS., Concept., 1401, 393). Joye parfaicte n'est point sans parfaicte amour, et parfaicte amour n'est point sans compaignie ; si fault que en la Divinité soit compaignie. Et n'est mie a entendre que ceste compaignie soit telle et ainsy diverse et hors l'une personne de l'autre, comme nous veons les choses corporelles (GERS., Trin., 1402, 168). Elle ot avec soy, comme pour son principal capitaine, Orgueil, le fol presumptueux, traite de Dieu, son droiturier seigneur ; et ne fut pas seul : avec luy estoit la maudicte compaignie de tous les Vices lesquelz je ne pourroye nombrer né que le sablon de la mer. (GERS., Noël, p.1404, 303). Pense en ce que dit est lestat de gloire (...), comme celle compagnie des sains est enluminee de la clarte de dieu. (CIB., p.1451, 189). Toute multitude et compaignie, comme dist Saint Denis, se commence de unité et prend commencement de ce qui est ung. (Somme abr., c.1477-1481, 106).

180
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     COMPAGNIE     
D. -

"Relation charnelle" : Puis doncques que ainsy a esté la loy faicte par toy souverain juge et droiturier, que toute la lignie de Adam et Eve, descendant par compaignie naturelle d'omme et femme, perdra cest heritage et sera subjette a pechié originel (GERS., Concept., 1401, 398).

181
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     COMPARER1          COMPARER2     
I. -

Empl. trans. Comparer qqc. à qqc. "Confronter deux choses et en mesurer la ressemblance ou la différence" : Las ! toutesfoiz mon mal present et celuy de lors ne sont pas a comparer, car je soustiens tres plus angoisseuse peine que celle du monde. (GERS., Déf., 1400, 228). ...comparez sont [les hypocrites] au paon qui pour monstrer sa beauté aux regardans descoeuvre les parties darriennes qui signifient la fin de la mort. (GERS., Concept., 1401, 416). Se on considere la trinité par comparer au temps ou a durableté, il est eternel sans commencement, sans fin. (Somme abr., c.1477-1481, 131). A quoy il est a dire que la science de Dieu est comparee aux choses creees, comme l'art de l'ouvrier aux choses faictes selon l'art. (Somme abr., c.1477-1481, 171).

182
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     COMPASSER     
C. -

[Le compl. désigne la beauté de la Vierge] "Ordonner d'une façon régulière et harmonieuse" : Je espandray et inspireray par sa face une lueur, une beaulté, une doulceur plaine de simplesse, honneur et benignité, et tellement compasseray son chaste viayre, regart, ses diz, ses faiz et contenances, que a tous ses regardans elle sera exemplaire (GERS., Concept., 1401, 392). Mais je dy en oultre que ceste beauté et phizonomie fut de telle attrempence et armonie naturelle, et tellement compassee que point ne esmeuvoit les regardans a mauvaise ou dissolue plaisance, ains a chasteté et a devocion (GERS., Concept., 1401, 424).

183
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     COMPASSER     
C. -

[Le compl. désigne la beauté de la Vierge] "Ordonner d'une façon régulière et harmonieuse" : Je espandray et inspireray par sa face une lueur, une beaulté, une doulceur plaine de simplesse, honneur et benignité, et tellement compasseray son chaste viayre, regart, ses diz, ses faiz et contenances, que a tous ses regardans elle sera exemplaire (GERS., Concept., 1401, 392). Mais je dy en oultre que ceste beauté et phizonomie fut de telle attrempence et armonie naturelle, et tellement compassee que point ne esmeuvoit les regardans a mauvaise ou dissolue plaisance, ains a chasteté et a devocion (GERS., Concept., 1401, 424).

184
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     COMPLAINDRE     
II. -

Empl. pronom. "Se lamenter, se plaindre" : ...elle [la pauvre âme] quiert prandre aucun confort par se complaindre et parler de la bouche, ou par gouster aucune doulce viande : elle treuve les dens serrez et la langue amortie. (GERS., Pent., p.1389, 85). Ne te complains point doncques, o ame devote, des commandemens de ton amy, qui moult te seront legiers se parfaictement tu l'aymes (GERS., Concept., 1401, 413).

185
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     COMPLAIRE     
Empl. trans. indir. Complaire à qqn. "Se rendre favorable aux désirs de qqn" : Flateur est la seraine qui en chantant noye, et est comme le scorpion. Flateur, qui pis est, corrumpt la verité de vraye foy pour complaire et prouffiter a soy, et fait croire mensonges, sourceries, charmeries et ydolatries (GERS., Annonc., a.1400, 235). Qui feit aux ypocrites servir saintement Dieu par grant peine et labeur en jeunes, en oyant messes, en voyages, en voulans a tous complaire, et par ce en estant de tous serfs en foles largesces ? (GERS., Concept., 1401, 412).
186
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     COMPLEXION     
A. -

[À propos d'une pers.] : Et la cognescence de cez remedes medicinales luy appartient [au médecin], car a luy appartient la cognescence de la conplexion de l'onme, et la cause de la maladie (Songe verg. S., t.1, 1378, 73-74). Or est certain que lez gens soul[o]ient jadiz avoir XXXII dans, lez aultres aprés XXVIII dans, et encore au jour d'uy il en ont mains ; donques, nature humaine si est affeblie et appeticiee, attendue sa conplexion corporele. (Songe verg. S., t.1, 1378, 211). ...et saiches que point ne me faindray, ne mes chamberieres, a tout baillier et planter en ceste dame, toute beauté corporelle - car sur l'ame n'ay que veoir -, toute plaisance, toute suavité, toute armonye et attrempence de complexion (GERS., Concept., 1401, 392).

187
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     COMPOSER     
1.

[Le suj. exprimé ou non désigne Dieu] Composer qqn. "Réunir des éléments matériels et immatériels pour former un être" : Nous consentons en surplus, voulons et commandons, que selon que offert l'avez, vous espandez et habandonnez toute vostre cure, pouoir et estude a ma mie toute belle composer, aourner et douer. (GERS., Concept., 1401, 405).

188
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     COMPTE     
-

Faire compte de qqn/qqc. "Prendre en considération, faire cas de" : ...mais la bien peignye [le péché de luxure] est si hardie, qu'elle pense d'assaillir tous, voire en fait, en dit, ou en pensee. Ja ne sera tant rebutee qu'elle n'apere comme la menue pouldre fait ou raiz du soleil. Elle n'en fait conte. Se je le veoiz elle n'en donroit ung ayl. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 246). ...ceulx qui viennent au sermon pour dire, "Je y ai este," et ont leurs pensees ailleurs, non faisant compte de la parole de Dieu, telles personnes frotent leur front, baillant et soumillent, et vouldroient estre ailleurs. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 445). ...ilz sont d'une nature estrange sy agreste et si rude qu'ilz sont aussy comme tous insensibles et ne font compte de feste ne de joye, ains fuient toute chose delictable et joyeuse. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 86). Mais Oroison ne feist pas grant compte de Nature ne de ses paroles, ains s'en tourna feablement par devers Charité et tout le college des Vertuz en leur demandant ayde (GERS., Concept., 1401, 396).

189
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     CONCEPTION     
A. -

"Moment où un enfant est conçu" : ...nostre Dame oncques ne fut, en sa concepcion ne aprés, fors toute belle, vive, pure et nette, et que raisonnablement doit estre celebré le jour de sa concepcion. (GERS., Concept., 1401, 408). Sy advint que de nouvel couroit mauvais bruit de lui et de Olympias touchant la concepcion d'Allexandre, dont Granio l'advertit. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 60 r°).

190
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     CONCEVOIR     
2.

[Dans un cont. théol.] : Escoutez les merveillez et d'amour et de misericorde ! Dieu est fait homme, et homme est Dieu, mortel immortel, eternel temporel. La vierge est mere ; la fille conçoipt son Pere, la creature son Createur ! (GERS., Annonc., a.1400, 230). ...se ton amie, que tant belle veulz faire, est conceue par Joachim et saincte Anne, comme Oroison et nous te deprirons, je fais doubte pour Justice que elle ne feust conceue en la tache de pechié originel et qu'elle n'eust pas ceste purté, innocence et beauté qui appartient a celle qui doit estre ta mere, ton espouse et amie singuliere. (GERS., Concept., 1401, 398). ...[est faicte encainte la saincte Ame] par l'operacion du Saint Esperit tellement que le Filz de Dieu y est conceu espirituellement. (GERS., Trin., 1402, 170). ...il convient scavoir que ceste preposition "de", du Pere, signifie aucune fois cause active, comme quant on dist : Jhesu Crist est conceut du Saint Esperit, c'est a dire par l'operation du Saint Esperit. (Somme abr., c.1477-1481, 110).

191
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     CONCORDANCE     
B. -

THÉOL. [Au plur.] "Autorités scripturaires ou autres qui appuient la véracité de l'idée" (Éd.) : Et point ne me vueil chargier de allegances ou concordances, combien que en matiere quelconque plus grant habondance avoir je ne pourroye, car a gens qui point n'entendent latin peu sont plaisans, proffitables ou edifians (GERS., Concept., 1401, 390).

Rem. Cf. GERSON, éd. Mourin, p. 379.

192
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     CONDAMNER     
1.

Condamner qqn (à qqc.). "Déclarer qqn coupable à l'issue d'une sentence judiciaire et le frapper d'une peine" : ...le pere luy dist : "Beau filz, tu yras a ceulz que tu cuides estre mes amis, et faindras que je suys en prison condampné a mort, se secours ne me font en ce derrien besoing". (GERS., Concept., 1401, 415). La beneuree Vierge Marie fut espousee a Joseph pour pluseurs causes. (...) Quintement qu'elle ne fust condempnee comme femme incontinente. Elle estoit de la lignie sacerdotale, et teles estoient arses et bruslees. (Sacr. mar., c.1477-1481, 48).

193
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     CONDITEUR     
A. -

[Une oeuvre de l'esprit ; à propos de Dieu] "Auteur, créateur" : Je me donne merveille se Justice veult que le souverain empereur et conditeur des loys soit si astrains a elles que en riens ne les puisse ou doye muer pour quelconque cas qui aviengne. (GERS., Concept., 1401, 402).

194
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     CONFESSER     
A. -

"Avouer (ses péchés) au prêtre" : Tant pour tant mieulz vault confesser a son curé plus seurement. Car n'est point doubte que ilz n'ayent la puissance, et ne te decevront point pour avoir le tien en te donnant absolucion plus que ilz n'ont de pouoir. (GERS., Concept., 1401, 428).

195
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     CONFESSER     
-

Empl. pronom. Soi confesser (d'un péché) : Touteffois on en a aucuns signes : le premier et principal est pais de conscience, quant on ne sent pechié de quoy on ne soit contris et confessé, ou au moins on a ferme propos de s'en confesser en temps et en lieu (GERS., Pent., p.1389, 82). Que les curez et gens d'Eglise, qui a ce sont ordonnez, mettent bonne diligence a traitier doulcement tous ceulz qui se confessent, et a [s]e maintenir honnestement. (GERS., Concept., 1401, 429).

196
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     CONFORT     
A. -

"Consolation, soutien, réconfort" : Lors que fait la miserable [âme], la malmenee, la povre, seule et esgaree, sans ayde et sans confort ? (GERS., Pent., p.1389, 85). De ce venoit que saint Pol s'esjouyssoit plus des aversitez de ce monde et de ses chaines et de sa prison pour le confort de ceste belle contemplacion, que nous faisons en noz prosperitez ou en couronnes et dignitez. (GERS., P. Paul, a.1394, 514). "Or va, dit le père, a celuy qui est mon demy amy, car moins l'ay servi que les autres". Ainsy le feist ; la trouva tout confort, et dist qu'il le delivreroit, et deust mourir pour luy. (GERS., Concept., 1401, 415). Car l'ambre pure et excellente A propriété véhémente à donner confort et léesce Et à tollir toute tristesce (LA HAYE, P. peste, 1426, 146).

197
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     CONGÉ     
"Autorisation, permission" : ...aucuns Papes de Ronme (...) ont establi que l'autorité et la seignorie de tout le monde, (...) soient Roys ou Impereurs, leur appartient de Droit devin, en tant que nul seigneur temporel ne puet, contre leur volantés ou sanz leur congié, exercer aucune juridiction seculliere (Songe verg. S., t.1, 1378, 95). Item, ont leur cauffage pour toutes leur necessités par toute ladicte forest par le congié du verdier et hors deffens. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 171). ...et est le congié de VI muis de charbon et non plus (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 189). Nature aprés ce que le congié de parler fu ottroyé de Dieu ainsy parla : "Tu scez, Sire, que..." (GERS., Concept., 1401, 399). Esdras ot aussi congié de rediffier Jherusalem et le Temple et de y mener les dix lignées que le roy Salmanasar avoit encloses ès mons de Caspie (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 48 r°).
198
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     CONGÉ     
-

En partic. "Permission d'absoudre (?)" : Je ne dy point que les religieux n'ayent puissance etc.., mais c'est bon au moins d'avoir congié et licence. Et se tu dis : "Pourquoy me confesseroye je a mon curé car j'ay pluseurs pechiez desquelz il ne me pourroit absoldre ?". Response : Le curé te renvoyra, et souffist cecy dire : on demandera la licence pour toy. (GERS., Concept., 1401, 428).

199
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     CONSCIENCE     
A. -

"Faculté de porter un jugement moral sur ses actes" : Je renvoye les peres et les meres et les autres a leurs consciences. Je tiens que la reformacion de l'Eglise se doit faire par eulz. Que les curez et gens d'Eglise, qui a ce sont ordonnez, mettent bonne diligence a traitier doulcement tous ceulz qui se confessent, et a se maintenir honnestement. (GERS., Concept., 1401, 429).

200
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     CONSEIL     
B. -

"Résolution, décision" : ...comme il appartenoit a filz de si hault et noble lignage avoir ca jus a mere, qui es cieulx avoit Dieu a pere. Ce conseil, propoz et ordonnance incontinent se publia par le monde en diverses manieres (GERS., Concept., 1401, 390). Ou c'est mal, et ainsi elle se dist prohibicion, deffense, ou c'est bien necessaire, et adont se dist commandement ou bien surhabondant, et se apelle tele voulenté de Dieu conseil. (Somme abr., c.1477-1481, 173).

201
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     CONSEIL     
C. -

"Réunion de personnes qui délibèrent" : Jadis aprés ce que Misericorde ot empetré pour l'umain lignage voye de redempcion, et qu'i[l] fut ordonné par le hault conseil de la Trinité pour satisfaire a Justice, qui moult fort y contredisoit, que le Filz de Dieu prendroit cher humaine (GERS., Concept., 1401, 390). Herodotus le Grecq en ce temps fut à preserver devant tous ceulx de Grece ; pour ce fut il ou conseil d'Athenes moult aprecié. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 47 v°). Berthrand de Mauleon, official de Nantes et depuis esleu archevesque de Rouen, fut en ce temps au service et conseil du roy Phelippe de France (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 120 r°).

202
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     CONSENTIR     
I. -

Empl. trans. "Être d'accord" : Et tu, Verité, nostre secretaire, despesche les lettres sans sejourner. Nous consentons en surplus, voulons et commandons, que selon que offert l'avez, vous espandez et habandonnez toute vostre cure, pouoir et estude a ma mie toute belle composer, aourner et douer. (GERS., Concept., 1401, 405).

203
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     CONSIDÉRATION     
D. -

"Réflexion dont l'aboutissement devient le motif, la raison pour agir, pour conclure" : ...et aucunes fois disoit qu'il pouoit tout faire en la vertus de celuy qui le confortoit, c'estoit Jhesus. Et icy je prens trois consideracions morales en la louange saint Pol, et pour nostre instruction. (GERS., P. Paul, a.1394, 495). La tierce consideracion est que les sains de paradis ont parlé aucunes foys generalment de nostre Dame et des autres en ceste matiere (...) La quarte consideracion : Les sains docteurs en matiere touchant la foy et la religion crestienne ont toudis procedé meurement, sans tost determiner veritez doubteuses (GERS., Concept., 1401, 422).

204
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     CONSIDÉRER     
2.

Considérer que + subj. "Penser" : Le remede general est penitence et propos de non rencheoir, et recourir a oroison a saincts et a sainctes, en considerant que Dieu et son bon ange voyent tout. (GERS., Annonc., a.1400, 237). O ame devote, creée de Dieu a son ymage, et de son precieux sang amoureusement rachetee, considere et te remambre que jadiz puisque tu estoyes layde et diffiguree par pechié originel, il pleust a ton Dieu toy regenerer, abelir et purifier par le sacrement de baptesme (GERS., Concept., 1401, 408). Et que le recepte ainsi faire En temps de boce est nécessaire, Considère que le triacle Soit, pour vray, souverain obstacle Contre venim et pourreture, Qui blecent mainte créature (LA HAYE, P. peste, 1426, 135).

205
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     CONSTANCE     
A. -

"Force morale, fermeté" : Que dirons nous de la force et constance de saint Pol, et de son desir de justice ? (GERS., P. Paul, a.1394, 511). Nous luy donrons l'innocence et virginité de Abel, et la foy de Abraham, la constance de Josué, la sapience Salomon (GERS., Concept., 1401, 395).

206
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     CONSTANT     
A. -

[D'une pers.] "Qui est ferme et fidèle (dans ses convictions)" : Lors Constantin feit au contraire. Car les constans et loyaulz en la foy et commandement de Dieu il retint, les autres il rebouta comme traittes : "Comment, dit il, seroit ung homme feable a moy qui ne le est a son Dieu, son pere et droiturier seigneur ?" (GERS., Concept., 1401, 410). Ilz sont aussi deux manieres de paour. L'une chiet aucune fois en homme constant et ferme, qui ne doubte riens, et tel paour exclut le consentement matrimonial. L'aultre qui chiet en homme inconstant ne exclud pas la paour qui chiet en homme constant, comme la paour de la mort et cruciement et mutilation de corps. (Sacr. mar., c.1477-1481, 68). Puis par le semblable alla devers les dames faire comme avoit fait aux chevaliers, et en mille n'en trouva une, qui feust constante en son mariage (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 34 r°).

207
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     CONTENANCE     
A. -

"Manière de se conduire" : ...et tellement compasseray son chaste viayre, regart, ses diz, ses faiz et contenances, que a tous ses regardans elle sera exemplaire, livre et mirouer de beaulté, de noblesse, de bonne amour et de honnesteté. (GERS., Concept., 1401, 392).

208
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     CONTENANCE     
B. -

"Visage, expression du visage" : La quarte consideracion est que nous experimentons les vices de l'omme se monstrer tres apparceuemment par dehors ou visaige ou es contenances, comme orgueil, ire, luxure, paour, fierté. (GERS., Concept., 1401, 426). Disoit le seigneur blanc, blanc elle disoit ; disoit le seigneur noir, noir elle disoit ; et muoyt toutes ses contenances a tous ses signes, a la guise que fait l'imaige du miroir envers celuy qui le regarde : elle rit quant on rit, elle ploure quant on ploure. (GERS., Noël, p.1404, 306). ...l'ymage, à part dextre estoit joyeuse de semblance, celle de la part senestre esclence et de contenance dollente. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 70 v°).

209
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     CONTENIR     
C. -

Empl. pronom. [D'une pers.] "Dominer ses passions, s'empêcher de montrer ses sentiments" : Tant apparut belle, tant pure, tant nette que le vray Dieu de saincte amour incontinent fut embrasé de son amour (...) et contenir ne se pot que joyeusement ne chantast ceste amoureuse chancon dessus dicte : Ma mie est celle Qui est toute belle. (GERS., Concept., 1401, 407).

210
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     CONTINENCE     
"État d'abstention des plaisirs charnels" : Trop mieulz est a croire que les vertuz de nostre Dame, desquelles elle fut toute remplie, s'espendoient, radioyent et se monstroyent par dehors, comme simplesse, humilité, continence, virginité, comme de saint Anthoine tesmoingne sa legende. (GERS., Concept., 1401, 426).
211
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     CONTRAIRE1          CONTRAIRE2     
-

Faire au contraire. "Faire l'opposé de ce que l'on a promis" : ...Constantin voulant esprouver la loyaulté de ceulz qui le servoyent faignyt ung mandement publique que tous ceulz qui vouldroyent regnier leur loy crestienne demourroyent a honneur avec luy, les autres a desonneur s'en partyroient. Aucuns tantost la renierent, les autres non. Lors Constantin feit au contraire. Car les constans et loyaulz en la foy et commandement de Dieu il retint, les autres il rebouta comme traittes (GERS., Concept., 1401, 410).

212
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     CONTREDIRE     
B. -

[D'une entité abstr.] Contredire à qqc. "S'opposer à qqc." : Avoir seignorie en la temporalité contredit et repugne a la povreté dez Apostres (Songe verg. S., t.2, 1378, 41). C'est verité, dit tantost Obeissance, puisque tu, souverain Prince, veulz avoir mere charnellement en terre, tu luy donras honneur, reverence, service et obeissance ; ne ja a ce Justice ne contredira. (GERS., Concept., 1401, 400). Premierement se aucun fait contredist a la divine puissance comme de faire plus grant de lui. Secondement se la fait contredit a sa voulenté ou a sa verité come de faire aucune chose que en ung moment elle soit ou non soit, ou que chose passee soit et advenir. Tiercement se le fait contredist a sa bonté come de dampner Saint Pierre et saulver Judas le traytre. (Somme abr., c.1477-1481, 161).

213
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     CONTRITION     
RELIG. "Repentir du péché causé par la douleur d'avoir offensé Dieu" : ...chassier nous fault hors de nostre cuer le hydeux, lait et hayneux pechié mortel par perfaicte repentence et contriction, a ce que nostre ame soit purifiee et abellie (GERS., Concept., 1401, 387). Et n'est ce pas grant doulceur de cest amy qui, non contrestant quelconque fourfait contre luy, tout pardonne se tu as entiere contriction, c'est assavoir du pechié passé desplaisir, propos ferme de non y recheoir et de soy confesser en temps et en lieu ordonné par l'Eglise ? (GERS., Concept., 1401, 413). Item et pour demonstrer que a l'heure de tierce nous est rendue la grace de Dieu, est encores a scavoir que selon la moralité trois heures sont que on apelle heures morales, c'est a scavoir contrition ou repentance, confession et satisfation. (Somme abr., c.1477-1481, 121).
214
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     CONTRITION     
RELIG. "Repentir du péché causé par la douleur d'avoir offensé Dieu" : ...chassier nous fault hors de nostre cuer le hydeux, lait et hayneux pechié mortel par perfaicte repentence et contriction, a ce que nostre ame soit purifiee et abellie (GERS., Concept., 1401, 387). Et n'est ce pas grant doulceur de cest amy qui, non contrestant quelconque fourfait contre luy, tout pardonne se tu as entiere contriction, c'est assavoir du pechié passé desplaisir, propos ferme de non y recheoir et de soy confesser en temps et en lieu ordonné par l'Eglise ? (GERS., Concept., 1401, 413). Item et pour demonstrer que a l'heure de tierce nous est rendue la grace de Dieu, est encores a scavoir que selon la moralité trois heures sont que on apelle heures morales, c'est a scavoir contrition ou repentance, confession et satisfation. (Somme abr., c.1477-1481, 121).
215
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     CONVENABLE     
a)

"Qui convient, qui est approprié à (qqn, qqc.)" : Lors fort m'esjoy, et bien me sembla que plus convenable theume avoir je ne pourroye a louer la purté, l'excellence et beauté de ceste gracieuse Dame. (GERS., Concept., 1401, 389). Laquele [boce] peut estre évitée Maintes foiz et deshéritée Par saignier en temps convenable, Ou purgier en forme agréable (LA HAYE, P. peste, 1426, 73). Autre difference car meditacion et contemplacion sont communement occupees en choses vtiles et conuenables, et seulent estre en la personne qui se estudie a sapience et a science (CIB., p.1451, 182). Certes lame raisonnable ne peult auoir plus conuenable moyen a soy humilier que par se congnoistre en verite et sans fiction, dissimulacion ou excusacion. (CIB., p.1451, 197). Quant on dist de Dieu courir ou ambuler ou pareille chose, la signification de ces mots, comme ilz sont de fait, n'est pas convenable a Dieu. (Somme abr., c.1477-1481, 153). Fut moult praticque à donner les ellections convenables par astrologie à toutes maladies (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 127 r°).

216
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     CONVERSATION     
A. -

"Genre de vie, conduite" : Puis que il vous plait que dez chevaliers je me taisse, pour vous obeïr et faire plaisir, quant a present je me passe de plus effondrer la matiere de leur meurs et de leurs conversacion. (Songe verg. S., t.1, 1378, 20). ...non mie seulement par sa benoite passion il nous rachetat, mez aussi que il nous enseignat par exemple de saincte conversacion. (Songe verg. S., t.2, 1378, 43-44). ...nous eussions peine et diligence de ensuyr son exemple, sa vie, ses meurs et saincte conversacion en beauté et bonté espirituelle ! (GERS., Concept., 1401, 427). Tailliarandus fut en ce temps homme de bonne et religieuse conversacion, natif d'Ytalie (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 136 v°).

217
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     CONVERTIR     
1.

Empl. pronom. à sens passif. "Tourner, interpréter" : A moralité se puet convertir cest exemple. (GERS., Concept., 1401, 415).

218
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     CONVOYER     
Empl. trans. Convoyer qqn. "L'accompagner, l'escorter" : La cher a qui tu fais tous ses plaisirs, au darrain besoing c'est cil qui de la mort ne te fera autre ayde et secours, fors que elle te convoyera jusques au sepulcre, et la te laissera en la main de tes ennemis. (GERS., Concept., 1401, 415).
219
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     CORNEILLE1          CORNEILLE2     
"Corneille" : Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval (...), avarice es cornailles, et ainsy des autres. (GERS., Concept., 1401, 399). Mais helas ! je fais doubte que pluseurs de nous ne ressemblent a la corneille qui se baigne souvent, et ja pourtant ne devient blanche. (GERS., Concept., 1401, 427). Cornaille ou cauve est vng oysel plain de gergon malfaisant et nuysable aux habitans du lieu ou elles habitent qui volentiers parsuit l'aigle a qui elle n'oseroit touchier. (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 487).
220
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     CORNEILLE1          CORNEILLE2     
"Corneille" : Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval (...), avarice es cornailles, et ainsy des autres. (GERS., Concept., 1401, 399). Mais helas ! je fais doubte que pluseurs de nous ne ressemblent a la corneille qui se baigne souvent, et ja pourtant ne devient blanche. (GERS., Concept., 1401, 427). Cornaille ou cauve est vng oysel plain de gergon malfaisant et nuysable aux habitans du lieu ou elles habitent qui volentiers parsuit l'aigle a qui elle n'oseroit touchier. (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 487).
221
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     CORPOREL     
1.

"Qui fait partie du corps humain" : Tu as beauté corporelle mais vieillesce tost la te muera. Tu as beauté corporelle mais une petite maladie tost la te ostera. Tu as beauté corporelle mais tantost les vers la rongeront. Tu as beauté corporelle, prens toy doncques garde que elle ne soit arse et bruie du feu pardurable, car dommaige seroit. Tu as beauté corporelle, mais saiches que par dedans elle est layde, orde et punaise (...). Tu as beauté corporelle, mais saiches que trop plus belle, plaisante et desirable est celle de ton ame (GERS., Concept., 1401, 417). Je respons que il appartenoit a nostre Dame avoir ceste beauté corporele car Dieu principalment forma le corps (GERS., Concept., 1401, 423). ...comme l'oyeil corporel ne pourroit veoir ce que congnoist l'imaginacion par dedans (GERS., Trin., 1402, 158). Toutesfoys, dit icy l'Ame, que il fault - vuellent ou ne daignent - que ilz confessent aucunes choses espirituelles, et lesquelles on ne puet congnoistre par les V sens corporelz (GERS., Trin., 1402, 168). ...je congnoys doncques une saigesse et non mie par aucun de ces sens corporelz. (GERS., Trin., 1402, 168). La veue corporele est empeschié par trois manieres : par tenebres, par faulse lumiere et par aversion de la chose visible (Somme abr., c.1477-1481, 134). ...par laquelle maniere le corps Jhesu Crist est soubz le sacrement, car il est totalement et entierement dessoubz toute l'ostie sans restrainte ou restriction des membres corporelz. (Somme abr., c.1477-1481, 137).

222
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     CORPOREL     
1.

"Qui fait partie du corps humain" : Tu as beauté corporelle mais vieillesce tost la te muera. Tu as beauté corporelle mais une petite maladie tost la te ostera. Tu as beauté corporelle mais tantost les vers la rongeront. Tu as beauté corporelle, prens toy doncques garde que elle ne soit arse et bruie du feu pardurable, car dommaige seroit. Tu as beauté corporelle, mais saiches que par dedans elle est layde, orde et punaise (...). Tu as beauté corporelle, mais saiches que trop plus belle, plaisante et desirable est celle de ton ame (GERS., Concept., 1401, 417). Je respons que il appartenoit a nostre Dame avoir ceste beauté corporele car Dieu principalment forma le corps (GERS., Concept., 1401, 423). ...comme l'oyeil corporel ne pourroit veoir ce que congnoist l'imaginacion par dedans (GERS., Trin., 1402, 158). Toutesfoys, dit icy l'Ame, que il fault - vuellent ou ne daignent - que ilz confessent aucunes choses espirituelles, et lesquelles on ne puet congnoistre par les V sens corporelz (GERS., Trin., 1402, 168). ...je congnoys doncques une saigesse et non mie par aucun de ces sens corporelz. (GERS., Trin., 1402, 168). La veue corporele est empeschié par trois manieres : par tenebres, par faulse lumiere et par aversion de la chose visible (Somme abr., c.1477-1481, 134). ...par laquelle maniere le corps Jhesu Crist est soubz le sacrement, car il est totalement et entierement dessoubz toute l'ostie sans restrainte ou restriction des membres corporelz. (Somme abr., c.1477-1481, 137).

223
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     CORPOREL     
3.

"Qui concerne l'existence du corps" : ...preservé et gardé l'eust de morir, et sa vie corporelle luy eust ministré, sans sueur, peine ou labeur, et point n'eust la femme enfanté par angoisses. (GERS., Concept., 1401, 397). Translater véritablement De Latin en commun Françoiz, O le plaisir du Roy des Roiz, Jouxte l'estat et exigence De ma foible et povre science, Pour le corporel sauvement Des nobles gens principalment, Et pour tous autres à venir, S'ilz la veulent lire et tenir (LA HAYE, P. peste, 1426, 13). Maiz tous ceulx qui ont foible teste Doivent garder de leur moleste, Et aussi ceulx expressément Qui seulent vivre souefment, Et qui souvent et volentiers Endurent corporaulx dangiers (LA HAYE, P. peste, 1426, 128). L'aultre conjonction est charnele par la conjonction des sexes, qui est rompue et dissolvee par la mort corporele. (Sacr. mar., c.1477-1481, 44).

224
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     CORPORELLEMENT     
B. -

"Relatif au corps" : Virginité si a dit que moins n'estoit appartenant au vray Filz de Dieu avoir mere toudis vierge, especialment que point n'ayt esté violee par pechié quant a l'ame, que l'avoir vierge corporelment, de tant que virginité et intégrité de l'ame est plus noble et parfaicte que celle du corps. (GERS., Concept., 1401, 402). Doncques elle fut belle corporellement, et pour ce digne d'estre de Dieu son amie clamee (GERS., Concept., 1401, 426).

225
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     CORPORELLEMENT     
B. -

"Relatif au corps" : Virginité si a dit que moins n'estoit appartenant au vray Filz de Dieu avoir mere toudis vierge, especialment que point n'ayt esté violee par pechié quant a l'ame, que l'avoir vierge corporelment, de tant que virginité et intégrité de l'ame est plus noble et parfaicte que celle du corps. (GERS., Concept., 1401, 402). Doncques elle fut belle corporellement, et pour ce digne d'estre de Dieu son amie clamee (GERS., Concept., 1401, 426).

226
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     CORRECTION     
-

Sous correction (de qqn). "Sauf rectification (de la part d'une personne plus compétente)" : [C'est Nature qui s'adresse à Dieu] Sy m'est aviz, soubz ta correction, que chose indecent seroit a toy, souverain Prince, et a moy, que ton amie eust telle descordance en son royalme espirituel plus que les bestes, et que la premiere mere Eve eust en ce eu plus grant privilege en sa naissance que celle qui sera ta mere, car elle fut faicte sans telle rebellion. (GERS., Concept., 1401, 399).

227
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     CORROMPRE     
B. -

[Le compl. désigne l'âme ou une vertu de l'âme] : Ces trois traitres soubdoyers se peuent ainsi nommer : Flateur mensongeur, Delit luxurieux, Estat pompeux, oultrageux ou ambicieux. Le premier veult corrumpre Verité, le second veult corrumpre Chasteté, le tiers veult corrumpre Humilité. Bieneureuse est l'ame qui ces trois faulx traitres peut de soy debouter (GERS., Annonc., a.1400, 234). Mais pechié mortel quelconque, c'est certain, corrompt et viole innocence de l'ame. (GERS., Concept., 1401, 402). ...o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure, enflee par orgueil (...), puante par mauvaise renommee, et ainsy des autres taiches qui corrompent la beauté espirituelle (GERS., Concept., 1401, 418). Or ie te pry considere se tu ne te dois pas humilier en ceste vraie congnoissance de toy quant tu vois clerement ton ame chargee de pechiez (...), infecte et corrompue de desirs charnelz (CIB., p.1451, 198).

228
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     CORROMPRE     
B. -

[Le compl. désigne l'âme ou une vertu de l'âme] : Ces trois traitres soubdoyers se peuent ainsi nommer : Flateur mensongeur, Delit luxurieux, Estat pompeux, oultrageux ou ambicieux. Le premier veult corrumpre Verité, le second veult corrumpre Chasteté, le tiers veult corrumpre Humilité. Bieneureuse est l'ame qui ces trois faulx traitres peut de soy debouter (GERS., Annonc., a.1400, 234). Mais pechié mortel quelconque, c'est certain, corrompt et viole innocence de l'ame. (GERS., Concept., 1401, 402). ...o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure, enflee par orgueil (...), puante par mauvaise renommee, et ainsy des autres taiches qui corrompent la beauté espirituelle (GERS., Concept., 1401, 418). Or ie te pry considere se tu ne te dois pas humilier en ceste vraie congnoissance de toy quant tu vois clerement ton ame chargee de pechiez (...), infecte et corrompue de desirs charnelz (CIB., p.1451, 198).

229
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     CÔTÉ     
A. -

[À propos de l'homme] "Partie droite ou gauche du corps" : A ceste parole s'est eslevé ung bruit et murmur entre les Vertuz, et en parlant les unes aux autres et approuvent l'oroison de Prudence, gectoient de costé leurs yeulz envers Justice qui bien vaincue estre sembloit. (GERS., Concept., 1401, 404). ...en deux ans et IIII mois [Jherusalem] fut close de tours et de muraille, aussi bien que oncques avoit esté, et avoient les ouvriers l'espée à leur costé et portoient les matieres et besongnoient de l'autre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 48 r°). ...et ledit Berthopus fut pendu et ung chien vif costé lui, qui piece à piece le deffist. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 115 r°).

230
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     COTTE     
C. -

Au fig. Sous la cotte de. "Sous l'apparence de" : ...et a l'exemple d'un laron et d'un poisson qui se nomme polipus ilz occient en embrassant, et soubz la cotte de beau semblant ont cachié traïson, rapine, fraude, mouquerie, detraction. (GERS., Concept., 1401, 409).

231
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     COULEUR1          COULEUR2     
A. -

"Couleur" : ...la couleur est ainsi appellee pour ce qu'elle est perfaite par la chaleur du feu ou par la clarté du souleil, sicomme dit Ysidoire en son .XVIIIe. livre. Ou elle est appellee couleur pour ce qu'elle est coulee pour estre plus soubtillement unie et encorporee ou corps ou elle est. (CORBECHON, Couleurs S., 1372, 367). Il appart donc pour ce qui est dit que es couleurs yl y a deux extremitez, c'est assavoir blanc et noir, et .V. couleurs moyennes entre ces [ms. : ses] deux (CORBECHON, Couleurs S., 1372, 370). ...la couleur blanche si est noble, car elle est aconparagee a la clerté, mez la couleur noire est ville, car elle est aconparagee aux tenebres, et lez couleurs sont dittes plus nobles ou moyns nobles ainssi qu'ellez s'approchent plus ou moyns a blanc ou a noyr, selon l'entendement du texte d'Aristote (Songe verg. S., t.1, 1378, 292). Je suis celle qui les enlumine comme le soleil les couleurs, et vivifie l'ame comme l'ame le corps (GERS., Concept., 1401, 400).

232
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     COULEUR1          COULEUR2     
-

En partic. "Couleur de la peau, teint du visage" : ...ung prince nommé Agiselaus feit devestir tous nuz devant ses chevaliers aucuns de leurs ennemis pour leur monstrer leur belle et blanche couleur, affin que bien semblassent gens femenins, non excercez en peines et en labeur (GERS., Concept., 1401, 417). Le colerique communement et generalment est iracondeux cruel, sans doulceur (...), de corps megre et sec, moult mengant, de couleur noir, et tenue de corpulence. (CIB., p.1451, 219). ...et [le flegmatique] est moult obliuieux, paresseux et sommilleux, de char mole et fluxible, de couleur fade et blanchastre, le cuer orguilleux et enfle, plain de crachemens et de humeurs habondant (CIB., p.1451, 219). ...car, selon les diverses parties du ciel, sont changées les faces des hommes, les coulleurs et les diversitez des courages. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 1 v°). ...car si le pere et la mere sont Mores, l'enffant suivra la coulleur, qui est moult differante à celle de France. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 92 v°). ...la tierce [croix] fut ou millieu coullourée de coulleur, en laquelle estoit la forme d'un homme pendu et fiché à clos les braz haulx eslevez et estanduz et ès autres croix n'y avoit riens. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 123 r°).

233
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     COUPABLE     
I. -

Adj. "Coupable" : Pour l'amour de Dieu, qui s'en sent coulpable - il m'entent bien ! -, corrige soy (GERS., Pent., p.1389, 78). ...et par ainsi saint Pierre, comme je tiens, fut plus repris pour soy garder du temps advenir que pour le deffault coulpable du temps passé. (GERS., P. Paul, a.1394, 490). ...car la personne quant plus proffitera en bien et en l'amour de Dieu, tant plus se reputera coulpable et indigne de estre amee de Dieu (GERS., P. Paul, a.1394, 504). ...et se celebre la solennité presque universelement par toute l'Eglise rommaine et autre ; par quoy il n'y a point de peril de conscience et de erreur coulpable ou de presumpcion celebrer ceste solennité, mais trop plus a la non celebrer. (GERS., Concept., 1401, 423).

234
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     COURONNER     
B. -

RELIG. [Le compl. désigne un être transfiguré] "Récompenser, ceindre de la couronne de gloire" : ...je vouloie plus avant declairer les offices de ces trois vertus ou damoiselles treffamilieres a Nostre Dame, et dire comment chascune ame devote qui veult finablement estre couronnee es cieulx la sus, qui peult auxi par foy ou par grace estre mere de Dieu espirituelment (GERS., Annonc., a.1400, 233). "Veez la dame digne d'estre emperesse et royne couronnee". (GERS., Concept., 1401, 392). De ces deux parle le PSALME : "Dieu te corone", c'est a dire advironne en coronant, "de la corone de grace et de misericorde" (Somme abr., c.1477-1481, 179).

235
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     COURS1          COURS2     
E. -

Commun cours, cours naturel , etc. "Mouvement, tendance naturels des choses de la nature" : Et te prie, Justice, considere comment le souverain Empereur souventes foys pour trop meindre cause que pour honnourer sa mere et amie il mue et change le commun et acoustumé cours tant de nature comme de l'Escripture et faisant miracles souvent, graces, pardons et privileges. (GERS., Concept., 1401, 403). Et mesmement a nostre propos contre le commun cours il sainctifia Jheremie avant sa nativité et rendit l'eritage temporel, paradis terrestre, a Enoc et Helye. (GERS., Concept., 1401, 403). Item est a scavoir que trois manieres de mouvemens sont, c'est assavoir naturel, violent, contre le cours naturel et voulontaire. Le cours ou le mouvement naturel est selon lequel les choses tendent naturelement a leur propre lieu. Comme dist le Philosophe : ung mesmes lieu est de la terre et d'une glebe ou partie de terre. Le cours et mouvement violent est quant les choses sont constraintes d'estre hors de leur propre lieu (Somme abr., c.1477-1481, 143). La voulenté de Dieu precedente est selon l'ordre et le cours de nature finablement, ainsi qu'elle a esté creee de Dieu. (Somme abr., c.1477-1481, 170).

236
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     COURS1          COURS2     
E. -

Commun cours, cours naturel , etc. "Mouvement, tendance naturels des choses de la nature" : Et te prie, Justice, considere comment le souverain Empereur souventes foys pour trop meindre cause que pour honnourer sa mere et amie il mue et change le commun et acoustumé cours tant de nature comme de l'Escripture et faisant miracles souvent, graces, pardons et privileges. (GERS., Concept., 1401, 403). Et mesmement a nostre propos contre le commun cours il sainctifia Jheremie avant sa nativité et rendit l'eritage temporel, paradis terrestre, a Enoc et Helye. (GERS., Concept., 1401, 403). Item est a scavoir que trois manieres de mouvemens sont, c'est assavoir naturel, violent, contre le cours naturel et voulontaire. Le cours ou le mouvement naturel est selon lequel les choses tendent naturelement a leur propre lieu. Comme dist le Philosophe : ung mesmes lieu est de la terre et d'une glebe ou partie de terre. Le cours et mouvement violent est quant les choses sont constraintes d'estre hors de leur propre lieu (Somme abr., c.1477-1481, 143). La voulenté de Dieu precedente est selon l'ordre et le cours de nature finablement, ainsi qu'elle a esté creee de Dieu. (Somme abr., c.1477-1481, 170).

237
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     COUVRIR     
1.

[La chose qui couvre embellit] : De quelle beauté ? Non pas de beauté fainte des ypocrites qui sont beaulz par dehors mais par dedans ont les horribles pechiez : semblables sont a la beauté des fiens couvers de noif, ou, comme dit Jhesu Crist, aux sepultures blanches et paintes (GERS., Concept., 1401, 416).

238
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     CRÉATURE     
.

Créature humaine : Maudicte soit desobeissance qui tel mal engendra. Bien a icy, o createure humaine, espouentable exemple que les commandemens de Dieu, quelzconques ilz soyent, point ne enfraingnes ou trespasses. (GERS., Concept., 1401, 398). La fin, la gloire et la felicité de creature humaine est congnoistre Dieu (GERS., Trin., 1402, 152). Fut aussy signe de la tierce paix qui fut laissee en la terre personnelle de toute humaine creature qui seroit de bonne voulenté. (GERS., Noël, p.1404, 301). ...du quel [Dieu] on specule la grant excellence en bonte, en sapience et en puissance de faire choses tant magnifiques et tant glorieuses auecques creature humaine qui tant est ycy bas enferme. (CIB., p.1451, 190).

239
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     CRÉER     
B. -

[De Dieu] Créer qqn. "Donner vie à qqn" : En surplus pour tant que nous avons apparceu ta voulenté estre, creer et produire une dame souveraine et excellente sur toutes autres (...), a brief mot tout dire telle qui soit digne d'estre ta mere, ta suer, ton espouse et ta mie (GERS., Concept., 1401, 394).

240
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     CRÉMEUR     
"Sentiment mêlé de crainte et de respect" : La premiere est que la phizonomie de Jhesu Crist estoit telle que en luy reluisoit exemplaire de toutes vertuz ; aux mauvaiz elle apparoit moult espouentable et plaine d'auctorité pour les esmouvoir a bonne cremeur. (GERS., Concept., 1401, 424). La seconde consideracion est que, selon le dit de Aristote, nature fait la phisonomie des princes dignes telle que elle esmeut les regardans a cremeur et reverence (GERS., Concept., 1401, 425).
241
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     CRÉMEUR     
"Sentiment mêlé de crainte et de respect" : La premiere est que la phizonomie de Jhesu Crist estoit telle que en luy reluisoit exemplaire de toutes vertuz ; aux mauvaiz elle apparoit moult espouentable et plaine d'auctorité pour les esmouvoir a bonne cremeur. (GERS., Concept., 1401, 424). La seconde consideracion est que, selon le dit de Aristote, nature fait la phisonomie des princes dignes telle que elle esmeut les regardans a cremeur et reverence (GERS., Concept., 1401, 425).
242
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     CRUAUTÉ     
B. -

[À propos d'un animal] "Nature féroce" : Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens, avarice es cornailles, et ainsy des autres. (GERS., Concept., 1401, 399).

243
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     CRUEUX     
B. -

[D'un acte commis par une ou plusieurs pers.] "Redoutable, impardonnable" : Amour d'argent commendera a ung autre flater, mentir (...), faire toutes choses tant soyent horribles, tant soyent crueuses et abhominables a Dieu et au monde : sans reffus il y obeyra. (GERS., Concept., 1401, 412). Mais a vray dire, comme je apparceu, c'estoit fole et dampnable prodigalité, ou fole largesse et crueuse pitié, venant de desir de vaine gloire. (GERS., Noël, p.1404, 308).

244
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     CRUEUX     
C. -

[D'une pers. ou d'une personnif.] "Qui est sans pitié" : Pechié mortel, le vilain et crueux tirant, avec toute sa maudicte compaignie, Ignorance, Desloyauté (...) et autres Vices sans nombre (GERS., Concept., 1401, 394).

245
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     CURE     
-

Mettre sa cure à faire qqc./en qqc. "Se consacrer à" : Ilz jugent nices ceulz qui mettent toute leur cure a oyr parler de Dieu par Escripture ou sermon (GERS., P. Paul, a.1394, 515). Tu as beauté corporelle, mais saiches que trop plus belle, plaisante et desirable est celle de ton ame, a laquelle garder tu doys mettre toute ta cure, o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure (GERS., Concept., 1401, 418). Aussi povons par conjecture, Qui veult en ce mettre sa cure, Pronostiquer mortalité Quant en terre a stérilité (LA HAYE, P. peste, 1426, 55).

246
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     CURE     
2.

[Sens passif] "Souci, préoccupation ; tout ce qui hante l'esprit" : Chasse hors, au moins pour I peu de temps, toute autre cure et souci, autre pensee de tes besoingnez mondaines (GERS., Pent., p.1389, 72). Quelle merveille aussy se nous n'avons paix de conscience ne repos dedans nous quant nous gisons en telle ordure, et quant nous nous habandonons au hahay et au bruit de toute cure terrienne et tres noiseuse (GERS., P. Paul, a.1394, 513). Nagaires je m'esbanoyoye par le plaisant et fructifiant jardin de la sainte Escripture, tant pour mettre en oubly les miseres, cures et soussis du temps present, et chassier hors Oyseuse, la fole, comme pour ouyr la louenge des sains et sainctes (GERS., Concept., 1401, 388). Et nagaires ainsy comme je me estoye retrait ou secret de ma pensee, et que je avoye bouté hors toute autre cure (...), je prins fort a considerer les manieres diverses par lesquelles Male Voulenté ostoit la gloire a Dieu. (GERS., Noël, p.1404, 303).

247
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     CURÉ     
"Prêtre qui a la charge d'une paroisse" : Pour lesquelles franchises dessus desclarées, ledit curé est tenu dire chacun moys une messe pour le roy (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 135). Et se tu dis : "Pourquoy me confesseroye je a mon curé car j'ay pluseurs pechiez desquelz il ne me pourroit absoldre ?". Response : Le curé te renvoyra, et souffist cecy dire : on demandera la licence pour toy. (GERS., Concept., 1401, 428). Je tiens que la reformacion de l'Eglise se doit faire par eulz. Que les curez et gens d'Eglise, qui a ce sont ordonnez, mettent bonne diligence a traitier doulcement tous ceulz qui se confessent, et a se maintenir honnestement. (GERS., Concept., 1401, 429).
248
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     CURÉ     
"Prêtre qui a la charge d'une paroisse" : Pour lesquelles franchises dessus desclarées, ledit curé est tenu dire chacun moys une messe pour le roy (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 135). Et se tu dis : "Pourquoy me confesseroye je a mon curé car j'ay pluseurs pechiez desquelz il ne me pourroit absoldre ?". Response : Le curé te renvoyra, et souffist cecy dire : on demandera la licence pour toy. (GERS., Concept., 1401, 428). Je tiens que la reformacion de l'Eglise se doit faire par eulz. Que les curez et gens d'Eglise, qui a ce sont ordonnez, mettent bonne diligence a traitier doulcement tous ceulz qui se confessent, et a se maintenir honnestement. (GERS., Concept., 1401, 429).
249
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     DAIGNER     
B. -

[Impér. de politesse] Daignez : ...Vierge toute doulce et tres benigne, Vierge, (...) vueilliez maintenant, daigniés, Dame, souffrez que je vous loue, donnez moy force et vertuz contre voz adversaires, et a tous ceulz qui presens sont ottroyez dignement ouyr et entendre chose qui soit a vostre saincte louenge et a nostre commune edificacion. (GERS., Concept., 1401, 427).

250
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     DAME1          DAME2     
C. -

[Pour désigner une personnif.] Dame Nature : Je puis, par figure et ymaginacion raisonnablement fondees, dire que dame Nature, laquelle descript le grant Alain, libro suo De Complantu Nature, in principio, se presenta incontinent avec ses chamberieres qui sont les influences et causes naturelles (GERS., Concept., 1401, 391).

251
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     DÉCEVABLE     
A. -

[D'une chose en soi positive] "Trompeur" : Mais aussy il y a beauté painte et vaine de la cher qui est tres decevable et tres plus briefve et muable que la fleur d'un jour (GERS., Concept., 1401, 416).

252
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     DÉCEVOIR     
B. -

"Causer à qqn un désappointement ; ne pas répondre à l'attente de qqn" : Le filz s'i accorda, et quant il ot partout alé, il feist son rapport a son pere : "Certes, pere, bien as dit verité, et trop malement je estoye deceu ; car je suis alé au premier que je cuidoye estre mieulz ton amy pour les biens que tu luy fais. Il m'a respondu qu'il te feroit compaignie jusques au gibet, mais illec te laisseroit..." (GERS., Concept., 1401, 415).

253
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     DÉCHARGER     
II. -

Empl. pronom. "Se justifier, se disculper" : Justice bien se apparceut estre notee, et aprés pluseurs langaiges, pour soy descharger, protesta publiquement que sur toutes ces choses dictes et proposees elle se rapportoit a la bonne justice et saige ordonnance de Dieu, et que a luy estoit commander et ordonner et sa loy interpreter (GERS., Concept., 1401, 404).

254
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     DÉCOUVRIR     
B. -

"Montrer (involontairement) qqc. que l'on aurait souhaité garder secret" : ...comparez sont au paon [les hypocrites] qui pour monstrer sa beauté aux regardans descoeuvre les parties darriennes qui signifient la fin de la mort. (GERS., Concept., 1401, 416). ...jaçoit que, de toute ancienneté, ignorance soit ennemie de science, neantmoins jamais ignorans ne oserent tant descouvrir et monstrer si plainement leur ignorance, comme puis nagueres ont fait ses detracteurs, mes ennemis, plus que bergiers ignorans la science de astrologie. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 9 r°).

255
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     DÉFAILLABLE     
"Qui peut faire défaut" : Je te pourroye nombrer les durs services, les perilz de corps et d'ame qu'il fault souffrir pour acquerir et garder la tres muable, incertaine et deffaillable amour des richesses de ce monde. (GERS., Concept., 1401, 411).
256
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     DÉFIGURER     
B. -

Au fig. [Le compl. désigne l'âme] "L'enlaidir, l'altérer dans son essence (par le péché)" : Premierement son ame seroit morte espirituelment, et pour ce layde, deffiguree, puante et non plaisante a toy, Dieu, ne de toy amee (GERS., Concept., 1401, 400). O ame devote, creée de Dieu a son ymage, et de son precieux sang amoureusement rachetee, considere et te remambre que jadiz puisque tu estoyes layde et diffiguree par pechié originel, il pleust a ton Dieu toy regenerer, abelir et purifier par le sacrement de baptesme (GERS., Concept., 1401, 408).

257
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     DÉFIGURER     
B. -

Au fig. [Le compl. désigne l'âme] "L'enlaidir, l'altérer dans son essence (par le péché)" : Premierement son ame seroit morte espirituelment, et pour ce layde, deffiguree, puante et non plaisante a toy, Dieu, ne de toy amee (GERS., Concept., 1401, 400). O ame devote, creée de Dieu a son ymage, et de son precieux sang amoureusement rachetee, considere et te remambre que jadiz puisque tu estoyes layde et diffiguree par pechié originel, il pleust a ton Dieu toy regenerer, abelir et purifier par le sacrement de baptesme (GERS., Concept., 1401, 408).

258
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     DÉLECTATION     
B. -

[Sens nég.] "Plaisir des sens, de la chair" : ...et ne veult point que tu aymes autre chose quelconque plus que luy, et que pour ce en sa presence tu faces fornicacion ou adulteres espirituelz en amant l'ennemy d'enfer, et que tu gises entre ses bras par mauvaise delectacion de pechié mortel (GERS., Concept., 1401, 414). Il est une aultre trinité par laquelle l'home chut en pechié, c'est a scavoir l'enhortement du deable, la delectation de la sensualité et de la char et le consentement de raison, lesquelles trois choses sont signifiees par le serpent, par la femme et l'homme en paradis. (Somme abr., c.1477-1481, 126).

259
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     DÉLECTER     
C. -

Soi délecter à faire qqc. "Faire qqc. avec plaisir" : Ainsy comme je me delictoye a regarder ce delicieux et celestiel champ et tres flourissant jardin de la divine Escripture (...), avint que je descendi en une partie de ce jardin (GERS., Concept., 1401, 388). Et ainsi cest proprement contemplacion quant lame se delite et se arreste a veoir en admiracion ce quelle voit (CIB., p.1451, 182).

260
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     DÉLIBÉRER     
A. -

Délibérer qqc. "Décider qqc." : Elle adoncques feist signe a sa compaignie et seur germaine Sapience qu'elle portast la parole pour exposer ce que entre elles, Vertuz, avoyent deliberé et parlamenté ensemble. (GERS., Concept., 1401, 393). ...neantmoins ta benigne clemence et liberté qui nous a creez noblement sans noz merites me donne hardement de parler et raconter ce que ton humble fille Charité et ses compaignes ont deliberé et enjoint a dire (GERS., Concept., 1401, 393). Je parle des mauvaiz, et selon ce que j'ay ouy dire a ung des plus grans de France, que par aucuns telz estoit betourné tout ce qui avoit esté bien advisé et delibéré ou grant conseil. (GERS., Noël, p.1404, 311).

261
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     DÉLIBÉRER     
A. -

Délibérer qqc. "Décider qqc." : Elle adoncques feist signe a sa compaignie et seur germaine Sapience qu'elle portast la parole pour exposer ce que entre elles, Vertuz, avoyent deliberé et parlamenté ensemble. (GERS., Concept., 1401, 393). ...neantmoins ta benigne clemence et liberté qui nous a creez noblement sans noz merites me donne hardement de parler et raconter ce que ton humble fille Charité et ses compaignes ont deliberé et enjoint a dire (GERS., Concept., 1401, 393). Je parle des mauvaiz, et selon ce que j'ay ouy dire a ung des plus grans de France, que par aucuns telz estoit betourné tout ce qui avoit esté bien advisé et delibéré ou grant conseil. (GERS., Noël, p.1404, 311).

262
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     DÉLICIEUX     
A. -

"Agréable (à la vue), merveilleux" : Ainsy comme je me delictoye a regarder ce delicieux et celestiel champ et tres flourissant jardin de la divine Escripture (...), avint que je descendi en une partie de ce jardin, la plus gaye et florissant, qui se nomme Cantiques (GERS., Concept., 1401, 388).

263
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     DEMANDER     
-

[Introd. par un mot interr.] : Ung preudomme fut qui a son filz demanda une foys quans amis il avoit. (GERS., Concept., 1401, 415).

264
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     DEMEURE     
-

Sans demeure. "Sans tarder" : Lors sans demeure et tout d'un commun assentement s'agenoillerent devant le trone de la majesté divine toutes les Vertuz (GERS., Concept., 1401, 396).

265
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     DEMI     
C. -

[De la qualité d'une pers.] "Qui ne réalise cette qualité que partiellement" : ...il cuidoit comme inexpert, que tous ceulz feussent trop bien ses amis qui luy monstroyent beau semblant de chere, de parole ou de bras. "C'est grant merveille, dist le pere, car en tout mon aage, et si est si grant, je n'en ay peu acquerir que ung demi [ami]". (GERS., Concept., 1401, 415).

266
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     DÉPÊCHER     
-

Qqn despeche qqc. (une lettre). "Envoyer, faire porter qqc." : En oultre mandons que ceste nouvelle soit a eulz deux par ung des angels, noz messaigiers, tantost portee. Et tu, Verité, nostre secretaire, despesche les lettres sans sejourner. (GERS., Concept., 1401, 405).

267
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     DÉPITEUX     
B. -

[Sens passif] "Qui mérite du mépris" : Fut en oultre souffert regner dedans eulz en leur royalme espirituel ung tres felon et despiteux tirant qui se nomme Pechié originel, pour et en lieu de la bonne vertus et royne Justice originele. (GERS., Concept., 1401, 398).

268
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     DERRAIN     
1.

[Dans le temps imparti à l'être hum. en tant qu'individu] "Extrême" : Et aussy se en la darrienne heure de la mort la personne en grace demande estre quitte de purgatoire, sa priere est oÿe (GERS., Déf., 1400, 237). "Beau filz, tu yras a ceulz que tu cuides estre mes amis, et faindras que je suys en prison condampné a mort, se secours ne me font en ce derrien besoing". (GERS., Concept., 1401, 415).

269
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     DERRAIN     
-

[Dans l'espace] Parties derriennes. "Partie postérieure" : ...comparez sont au paon qui pour monstrer sa beauté aux regardans descoeuvre les parties darriennes qui signifient la fin de la mort. (GERS., Concept., 1401, 416).

270
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     DESCENDRE     
1.

[D'une pers.] "Aller vers un endroit situé plus bas" : ...et que d'un lieu en l'autre par estude et meditacion plaisamment me transportoye, avint que je descendi en une partie de ce jardin, la plus gaye et florissant, qui se nomme Cantiques (GERS., Concept., 1401, 388).

271
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     DESCENDRE     
4.

[Domaine de la parenté] Descendre de. "Tirer son origine de, venir de" : Puis doncques que ainsy a esté la loy faicte par toy souverain juge et droiturier, que toute la lignie de Adam et Eve, descendant par compaignie naturelle d'omme et femme, perdra cest heritage (GERS., Concept., 1401, 398). Affinité est une proximité de personnes, venans et descendans de copule charnele, deffaillant de toute parenté. (Sacr. mar., c.1477-1481, 74). Gommer, le second descendu de Japhet, très sage et très puissant, lequel fut moult expert et erudich en la science des estoilles (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 16 v°).

272
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     DESCENDRE     
II. -

[Avec l'auxil. avoir] Descendre à qqc. "Condescendre" : Mais aussy, o Pere de toute bonté, dit Misericorde, puisque tant as descendu a nostre peticion miserable, que tu veulz racheter l'umain lignage du servage de pechié, droit est que tu soyes tres parfait racheteur et que du moins tu rachetes une personne tres excellemment. (GERS., Concept., 1401, 401).

273
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     DÉSHONNÊTE     
"Vil, abject" : "...Mais comment seroit honnouree souffisamment se pechié le deshonneste en luy [la Vierge] par aucun temps dominoit ?" (GERS., Concept., 1401, 399).
274
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     DÉSOBÉISSANCE     
"Fait de transgresser une loi, un commandement" : De quelle felicité en quelle misere et adversité ! Maudicte soit desobeissance qui tel mal engendra. Bien a icy, o createure humaine, espouentable exemple que les commandemens de Dieu, quelzconques ilz soyent, point ne enfraingnes ou trespasses. (GERS., Concept., 1401, 398).
275
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     DÉSORDONNER     
B. -

"Qui n'est pas conforme à l'ordre moral" : Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens, avarice es cornailles, et ainsy des autres. (GERS., Concept., 1401, 399).

276
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     DESSERVIR1          DESSERVIR2     
-

Desservir + inf. "Mériter de" + inf. : Et devons cy savoir que nul ne doit, ne selon Dieu ne selon le monde, vouler estre plus honoré ne en plus haut degré que il n'a deservi, ne si ne doit mie usurper le droit d'autruy (Songe verg. S., t.1, 1378, 309). Par quoy selon ta loy escripte et justice mesmement qui se garde entre les hommes, ilz desservirent non pas seulement morir, mais avec ce perdre tout leur heritage pour eulz et leurs enfans, tant le temporel paradis terrestre comme l'espirituel (GERS., Concept., 1401, 398). ...et faisant et mectant a effect ce que tu as apris par lecon en la maniere que tu as aduise par saincte meditacion, auecques laide de dieu que tu as impetree par oroison, et tout ce tu deseruiras obtenir par meritoire operacion. (CIB., p.1451, 178).

277
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     DÉTESTABLE     
"Qui doit être détesté, qui est maudit" : O come benoite sera l'eure quant le crueux, le fel, le despiteux tirant, et ses detestables pillars seront hors boutez de nostre droit heritage et propre mansion ! He Dieux ! les verrons nous ja ? (GERS., Concept., 1401, 394). Détestable : mauvaiz et horrible. (LA HAYE, P. peste, 1426, 193).
278
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     DÉTOURNER     
I. -

Empl. trans. Destourner qqn (de qqc.). "L'y faire renoncer" : A reciter tous leurs autres diz voulentiers me arrestasse, mais affection de briefté me destourne. (GERS., Concept., 1401, 406). ...et, jaçoit ce qu'il predist audit roy Richard tout ce qu'il lui advint ou devoit advenir audit voïage, nul ne l'en peut destourner de sa voulenté (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 144 v°).

279
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     DÉVÊTIR     
Empl. trans. Desvestir qqn. "Le dépouiller de ses vêtements" : ...ung prince nommé Agiselaus feit devestir tous nuz devant ses chevaliers aucuns de leurs ennemis pour leur monstrer leur belle et blanche couleur, affin que bien semblassent gens femenins, non excercez en peines et en labeur (GERS., Concept., 1401, 417).
280
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     DEVOIR1          DEVOIR2     
1.

[Nécessité inhérente aux choses] : ...et le temps vint que l'incarnation se deust accomplir et celebrer, Dieu esleu faire et former Dame selon sa sapience infinie, telle comme il appartenoit a filz de si hault et noble lignage avoir ca jus a mere, qui es cieulx avoit Dieu a pere. (GERS., Concept., 1401, 390).

281
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     DIABLE     
-

[P. allus. au prov. lat. perseverare diabolicum] Ne pas vouloir se repentir est obstination de diable : ...car pechier c'est fragilité humaine, mais non vouloir se repentir est obstinacion de diable : se tu peches, au moins repens toy. (GERS., Pent., p.1389, 83). Je supply et enhorte que chascune personne crestienne, tant soit entachee de ors pechiez et abhominables, elle s'en confesse, car humaine fragilité est pechier mais perseverer est perversité de deables. (GERS., Concept., 1401, 428).

282
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     DIABLE     
3.

"L'un des trois adversaires de l'homme et de l'Église, les deux autres étant la chair et le monde" : ...la temptacion de ma char, de mounde et de diable. (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 205-206). A moralité se puet convertir cest exemple. Ces trois amis sont la cher, le monde et le dyable. (GERS., Concept., 1401, 415). ...la presente eglise catholique, qui milite en combatant contre ses adversaires, qui sont le deable, le monde et la char. (Somme abr., c.1477-1481, 99).

Rem. AND, s.v. deable.

283
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     DIABLE     
-

[P. allus. au prov. lat. perseverare diabolicum ; d'une attitude] De diable. "Qui est inspiré par le diable" : ...car pechier c'est fragilité humaine, mais non vouloir se repentir est obstinacion de diable : se tu peches, au moins repens toy. (GERS., Pent., p.1389, 83). Je supply et enhorte que chascune personne crestienne, tant soit entachee de ors pechiez et abhominables, elle s'en confesse, car humaine fragilité est pechier mais perseverer est perversité de deables. (GERS., Concept., 1401, 428).

284
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     DIGNE     
1.

"Qui exprime la dignité, qui réclame le respect" : ...si recourons a vous, Vierge tres digne, qui fustes et estes la principale hostelaine aprés Jhesu Crist de ce glorieux hoste, le benoit Saint Esperit (GERS., Pent., p.1389, 72). En ce temple sacré, en ceste sale digne et honnoree de Nostre Dame furent celebrees les nopces de la Divinité avecquez nostre humanité. (GERS., Annonc., a.1400, 230). La seconde consideracion est que, selon le dit de Aristote, nature fait la phisonomie des princes dignes telle que elle esmeut les regardans a cremeur et reverence (GERS., Concept., 1401, 425). Or quant tu penseras bien quel degre tu tiens entre les creatures (...) et comme apres les anges tu es la plus digne creature de condicion naturelle et que tu es aussy comme president a toutes les autres qui ne sont pas raisonnables, tu mediteras lors la bonte de dieu (CIB., p.1451, 197).

285
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     DILIGEMMENT     
B. -

"Promptement" : Si est le plus seur celer toudiz ses vertus, lesquelles on cuide avoir, plus diligemment que les autres ne celent leurs vices, se non en cas de necessité, ou pour avoir conseil de celuy qui le scaura donner, comme en confession. (GERS., P. Paul, a.1394, 503). Amour d'argent commendera a ung larron soy lever au matin diligemment pour embler ou tuer : il y obeira (GERS., Concept., 1401, 411). Telz coleriques doiuent fort et diligemment moderer la passion de ire... car ilz sont moult enclins et sont hastifz et ardans comme le feu du quel ilz ont les qualitez cestassauoir chault et sec. (CIB., p.1451, 219).

286
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     DILIGENCE     
A. -

"Action empressée dans l'exécution de qqc." : Or doint Dieu que par bonne experience et enseignement du saint Esperit nous puissons concevoir en nous ces trois merveilles autrement que nous ne les pouons faire, car diligence humaine n'y souffist pas (GERS., P. Paul, a.1394, 506). Devotes gens, se les dampnez ont telle cure et diligence que nous ne soyons dampnez, et que nous faisons yci nostre penitence, car autre remede n'y a, vous devez trop mieulz croire que les ames de purgatoire ont plus grant desir que nous soyons repentans de noz pechiez (GERS., Déf., 1400, 241). Or vousist Dieu que tout ainsy diligemment comme nous sommes icy assemblez pour ouyr parler de la toute belle amie de Dieu, nous eussions peine et diligence de ensuyr son exemple, sa vie, ses meurs et saincte conversacion en beauté et bonté espirituelle ! (GERS., Concept., 1401, 427).

287
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     DILIGENT     
A. -

"Attentif" : Je supply et enhorte a tous peres et meres et maistres que ilz soient diligens a faire confesser leurs enfans, et les enhortent a ne riens celer. (GERS., Concept., 1401, 429). La premiere [espèce de méditation] vient de admiracion, la seconde vient de soy congnoistre par diligente consideracion, la tierce des escriptures par bonne inquisicion... (CIB., p.1451, 183). ...puis estudia la theorique, et consequamment les jugemens et pratique d'iceulx, esquieulx il fut dilligent carculateur et vray disant. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 138 r°).

288
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     DISCIPLE1          DISCIPLE2     
A. -

"Personne qui reçoit l'enseignement d'un maître" : ...[c'est Prudence qui parle] dit mon disciple Aristote es Politiques que les loys se baillent universelment, non pas que en cas particuliers il n'y puisse et doye avoir raisonnablement excepcion (GERS., Concept., 1401, 403). Il avoit mal estudiée la leçon que bailla Aristote à l'empereur Alexandre le Grant, son disciple, par laquelle il l'admonestoit de non riens faire, s'il lui estoit possible (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 7 v°). Ulrique, de la nacion de Almaigne, qui fut disciple de l'un des disciples de Albert le Grant. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 136 v°).

289
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     DISCORDANCE     
A. -

"Opposition, conflit intérieur" : Pour ce que point n'ont raison en eulz, qui autrement les doye gouverner, comme est en l'omme. Sy m'est aviz, soubz ta correction, que chose indecent seroit a toy, souverain Prince, et a moy, que ton amie eust telle descordance en son royalme espirituel plus que les bestes, et que la premiere mere Eve eust en ce eu plus grant privilege en sa naissance que celle qui sera ta mere, car elle fut faicte sans telle rebellion. (GERS., Concept., 1401, 399).

290
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     DISPUTATION     
-

En partic. RELIG. : Et quant a vostre disputacion, que avez longuement tenue, saichiez que point ne voulons que regart aiez a nostre regle et loy generale et penible, imposee par le forfait du premier pere, car pour les autres ceste loy est faicte, non mie pour elle [la Vierge Marie] (GERS., Concept., 1401, 405). Emilianus, l'excellant medicin et astrologien, fut en ce temps, lequel predist l'incredible famine qui fut lors, et fut appellé à la fameuse disputacion faicte en Cartage par le commandement du roy Honnoré pour les Arrians et fut mis en exil pour la foy ou nombre de IIIImIXcLXXVI. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 97 r°).

291
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     DISSOLU     
B. -

Au fig. [D'un état] "Corrompu, débauché" : Nostre Tres Saint Pere, de sa plaine puissance de laquelle nous avons pallé, si fait telles promocions, et aussi dist il que il le puet faire, consideree sa puissance absolue, laquelle deveroit mieulx estre appellé puissance dissolue que absolue, qui l'oseret dire. (Songe verg. S., t.1, 1378, 98). Mais je dy en oultre que ceste beauté et phizonomie fut de telle attrempence et armonie naturelle, et tellement compassee que point ne esmeuvoit les regardans a mauvaise ou dissolue plaisance, ains a chasteté et a devocion (GERS., Concept., 1401, 424).

292
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     DIVIN     
1.

"Qui provient de Dieu" : Sa face reluysoit trop plus vivement et resplendissoit que le soleil, par quoy on pouoit bien jugier sa naissance estre plus divine et celeste que mortelle ou terrienne. Elle ot nom : Charité l'amoureuse (GERS., Concept., 1401, 392). Mais a la parfin justice est que celle royne, dame et maistresse des angelz, qui selon la promesse divine doit froissier et casser le chief du serpent, c'est assavoir de l'ennemy d'enfer (GERS., Concept., 1401, 404). Et par ceste maniere les bons et justes homes, qui participent la divine bonté, sont apelléz dieux. (Somme abr., c.1477-1481, 105). Il est a scavoir que action ou operation ez choses divines comme ez choses materieles se partist en deux. (Somme abr., c.1477-1481, 166). ...selon l'ame sensible, nous ne sommes tenus d'estre conformez a la voulenté divine (Somme abr., c.1477-1481, 174).

293
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     DIVIN     
1.

"Qui provient de Dieu" : Sa face reluysoit trop plus vivement et resplendissoit que le soleil, par quoy on pouoit bien jugier sa naissance estre plus divine et celeste que mortelle ou terrienne. Elle ot nom : Charité l'amoureuse (GERS., Concept., 1401, 392). Mais a la parfin justice est que celle royne, dame et maistresse des angelz, qui selon la promesse divine doit froissier et casser le chief du serpent, c'est assavoir de l'ennemy d'enfer (GERS., Concept., 1401, 404). Et par ceste maniere les bons et justes homes, qui participent la divine bonté, sont apelléz dieux. (Somme abr., c.1477-1481, 105). Il est a scavoir que action ou operation ez choses divines comme ez choses materieles se partist en deux. (Somme abr., c.1477-1481, 166). ...selon l'ame sensible, nous ne sommes tenus d'estre conformez a la voulenté divine (Somme abr., c.1477-1481, 174).

294
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     DIVISER     
1.

[Suivi d'un compl. prép. introd. par en] Diviser qqc. : Et devise nostre sermon en trois parties (GERS., Concept., 1401, 390). ...saincte meditacion est diuisee en trois especes ou manieres. La première est es creatures. La seconde est es meurs. La tierce est es commandemens et diuines institucions. (CIB., p.1451, 182). Finablement cest present escript j'ay divisé et parti par distingant en sept libelles, petis livres, et en un chascun d'iceulz, j'ay approprié et assigné leurs materes singuleres et leurs propres rubrices. (Somme abr., c.1477-1481, 99). ...il ordonna et divisa l'an en trois cens soixante cinq jours et VI heures ou environ (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 69 v°).

295
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     DOCTEUR     
-

Saint docteur : La premiere est comme on respont aux sains docteurs comme saint Jherome, saint Augustin, saint Bernart et autres qui semblent dire contre ce qui est dit et prouvé au commencement, que nostre Dame fut conceue en pechié originel ? (GERS., Concept., 1401, 420). ...pense apres lestat glorieux et les aureoles des sains martirs, des sains docteurs et des saintes vierges, comment ilz aront speciale ioye que les autres sains naront pas. (CIB., p.1451, 189). Toutesuoies ie treuue par les dis dung saint docteur qui en auoit comme ie croy des experiences et qui estoit grant contemplatif que la personne contemplatiue est menee par la grace de dieu en ce rauissement (CIB., p.1451, 190).

296
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     DOMINER     
B. -

RELIG. [De la partie non spirituelle de l'être hum.] : Tele royale domination dedens nous, helas, est bien estrange de nous, quer le corps souvent domine, et raison est la serve et en vile subjection ! (GERS., Annonc., a.1400, 231). "...Mais comment seroit honnouree souffisamment se pechié le deshonneste en luy par aucun temps dominoit ?" (GERS., Concept., 1401, 399).

297
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     DOMMAGE     
D. -

"Chose fâcheuse" : Tu as beauté corporelle, prens toy doncques garde que elle ne soit arse et bruie du feu pardurable, car dommaige seroit. (GERS., Concept., 1401, 417).

298
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     DOMMAGEUX     
B. -

[D'une pers. ou d'une personnif.] : "Je ne voy, dit elle, en ceste matiere repugnance quelconque que la toute belle amie de nostre Dieu ne doye en tous temps, en sa concepcion et aprés, estre quitte et delivree du dommageux tirant Pechié originel..." (GERS., Concept., 1401, 402). Helas60;! o ame devote, et ou est l'amour de Dieu si dure et si aspre maistresse et en ses commandemens, comme tu vois ce tirant dommaigeux, amour d'argent ? (GERS., Concept., 1401, 412).

299
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     DOMMAGEUX     
B. -

[D'une pers. ou d'une personnif.] : "Je ne voy, dit elle, en ceste matiere repugnance quelconque que la toute belle amie de nostre Dieu ne doye en tous temps, en sa concepcion et aprés, estre quitte et delivree du dommageux tirant Pechié originel..." (GERS., Concept., 1401, 402). Helas ! o ame devote, et ou est l'amour de Dieu si dure et si aspre maistresse et en ses commandemens, comme tu vois ce tirant dommaigeux, amour d'argent ? (GERS., Concept., 1401, 412).

300
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     DONNER     
2.

Donner absolution : Car n'est point doubte que ilz n'ayent la puissance, et ne te decevront point pour avoir le tien en te donnant absolucion plus que ilz n'ont de pouoir. (GERS., Concept., 1401, 428).

301
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     DONNER     
D. -

Soi donner merveille. "S'étonner" : Je me donne merveille se Justice veult que le souverain empereur et conditeur des loys soit si astrains a elles que en riens ne les puisse ou doye muer pour quelconque cas qui aviengne. (GERS., Concept., 1401, 402).

302
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     DOUAIRE     
-

[Dans un cont. allég.] : Chascune en particulier nombroit les biens, dons et douaires que donroit a ceste pucelle. (GERS., Concept., 1401, 406).

303
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     DOUCEMENT     
"Avec douceur, avec ménagement" : Je tiens que la reformacion de l'Eglise se doit faire par eulz. Que les curez et gens d'Eglise, qui a ce sont ordonnez, mettent bonne diligence a traitier doulcement tous ceulz qui se confessent, et a se maintenir honnestement. (GERS., Concept., 1401, 429).
304
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     DOUER     
[De Dieu ou de la nature ; le compl. désigne un être hum.] "Donner une qualité en partage, doter" : Mais en ceste et semblable maniere Sont doez et honnourez Ceulz qui de Dieu sont amez. (GERS., P. Paul, a.1394, 508). ...et briefment bien dire pourra que de mes biens, des biens de Nature sera elle [la Vierge Marie], puisque c'est pour toy, sur toutes autres qui oncques furent ou jamais seront, tres habondamment adornee et douee. (GERS., Concept., 1401, 392). Nous consentons en surplus, voulons et commandons, que selon que offert l'avez, vous espandez et habandonnez toute vostre cure, pouoir et estude a ma mie toute belle composer, aourner et douer. (GERS., Concept., 1401, 405). ...qui dit expressement que après que Dieu eut creé Adam, il le doua et ramplit de si grant grace que sans aucun maistre, ains par la seulle vertu de la justice originelle, il fut incontinant erudit en tous les sept ars liberaux (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 11 r°).
305
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     DOUER     
[De Dieu ou de la nature ; le compl. désigne un être hum.] "Donner une qualité en partage, doter" : Mais en ceste et semblable maniere Sont doez et honnourez Ceulz qui de Dieu sont amez. (GERS., P. Paul, a.1394, 508). ...et briefment bien dire pourra que de mes biens, des biens de Nature sera elle [la Vierge Marie], puisque c'est pour toy, sur toutes autres qui oncques furent ou jamais seront, tres habondamment adornee et douee. (GERS., Concept., 1401, 392). Nous consentons en surplus, voulons et commandons, que selon que offert l'avez, vous espandez et habandonnez toute vostre cure, pouoir et estude a ma mie toute belle composer, aourner et douer. (GERS., Concept., 1401, 405). ...qui dit expressement que après que Dieu eut creé Adam, il le doua et ramplit de si grant grace que sans aucun maistre, ains par la seulle vertu de la justice originelle, il fut incontinant erudit en tous les sept ars liberaux (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 11 r°).
306
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     DOUTE     
-

Faire doute que. "Craindre que" : Mais helas ! je fais doubte que pluseurs de nous ne ressemblent a la corneille qui se baigne souvent, et ja pourtant ne devient blanche. (GERS., Concept., 1401, 427).

307
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     DOUTE     
-

Sans doute. "Sans aucun doute, assurément" : ...et se en cest estat moroit, sans doute elle [l'âme] yroit en eternelle dampnacion. (GERS., Concept., 1401, 401).

308
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     DOUTEUX     
"Incertain" : Les sains docteurs en matiere touchant la foy et la religion crestienne ont toudis procedé meurement, sans tost determiner veritez doubteuses (GERS., Concept., 1401, 422).
309
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     DOUX     
2.

"Agréable (à l'esprit ou à l'âme)" : ...le quart est doulce pitié de soy et d'autrui, en samblance de la columbe. (GERS., Pent., p.1389, 82). Ci comence la maniere de language que t'enseignera bien à droit parler et escrire doulz françois selon l'usage et la coustume de France. (Man. lang. G., 1396, 43). Et bonne acoustumance les te fera doulz et plaisans [les commandements] (GERS., Concept., 1401, 413). ...la inspection ou la lecture desirable, la doctrine legiere, la science doulce (Somme abr., c.1477-1481, 159).

310
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     DOUX     
D. -

[D'une pers. ou en s'adressant à elle] "Cher" : Helas, mon doulx enfant, pourras tu refuser a ceste povre mere une goutte d'eaue, une seule larme qui tant luy puet proffiter et sa doleur alegier ? (GERS., Déf., 1400, 227). Plus doulz amy avoir tu ne pourroyes (GERS., Concept., 1401, 413).

311
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     DROIT1          DROIT2     
1.

"Ce qui est conforme à une règle morale" : Je adjouste a ce, que mon droit, le droit de nature, est que le filz doit honnourer sa mere comme toudiz en mon escole l'ont presché mes disciples : philosophes et poetes. (GERS., Concept., 1401, 399).

312
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     DROITURIER     
"Légitime, juste" : ...et est reprouche samblable a celuy de Lucifer qui voult embler la gloire de Dieu, son droicturier seigneur. (GERS., P. Paul, a.1394, 502). Puis doncques que ainsy a esté la loy faicte par toy souverain juge et droiturier, que toute la lignie de Adam et Eve, descendant par compaignie naturelle d'omme et femme, perdra cest heritage et sera subjette a pechié originel (GERS., Concept., 1401, 398). "Tu scez, Sire, que selon ma premiere et droicturiere institucion je devroye produyre les hommes telz que en leur royalme espirituel point n'y eust rebellion de la charnalité ou sensualité contre raison..." (GERS., Concept., 1401, 399). Et car n'est chose qui plus soit contraire a justice, et qui plus la face departir, que tollir a son droiturier seigneur et souverain ce qui luy est deu pour sa part (GERS., Noël, p.1404, 302).
313
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     DROITURIER     
"Légitime, juste" : ...et est reprouche samblable a celuy de Lucifer qui voult embler la gloire de Dieu, son droicturier seigneur. (GERS., P. Paul, a.1394, 502). Puis doncques que ainsy a esté la loy faicte par toy souverain juge et droiturier, que toute la lignie de Adam et Eve, descendant par compaignie naturelle d'omme et femme, perdra cest heritage et sera subjette a pechié originel (GERS., Concept., 1401, 398). "Tu scez, Sire, que selon ma premiere et droicturiere institucion je devroye produyre les hommes telz que en leur royalme espirituel point n'y eust rebellion de la charnalité ou sensualité contre raison..." (GERS., Concept., 1401, 399). Et car n'est chose qui plus soit contraire a justice, et qui plus la face departir, que tollir a son droiturier seigneur et souverain ce qui luy est deu pour sa part (GERS., Noël, p.1404, 302).
314
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     DROITURIÈREMENT     
"D'une manière juste et équitable" : Prudence qui les loys droiturierement interprete, quant vint que parler devoit, moult eloquemment sa raison assigna : "Je ne voy, dit elle..." (GERS., Concept., 1401, 402).
315
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     DUPLICITÉ     
[À propos du caractère d'une pers.] "Fausseté, hypocrisie, dissimulation" : ...saint Augustin dit que verite a troys contraires ; c'est assavoir faulcete, vanite, et duplicite. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 177). ...celle de ton ame, a laquelle garder tu doys mettre toute ta cure, o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure (...), ridee par fraude et duplicité, puante par mauvaise renommee, et ainsy des autres taiches qui corrompent la beauté espirituelle (GERS., Concept., 1401, 418).
316
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     EAU     
d)

Eau de grâce : Et pour ce faire, et que toutes noz ames soyent belles et plaisans a Dieu, empetrez nous l'eaue de grace pour nous purifier, car vous en estes la fontaine toute plaine. (GERS., Concept., 1401, 427).

317
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     ÉCLAIRCIR     
Empl. trans. au fig. [Le compl. désigne une chose abstr.] "Rendre plus clair (pour l'esprit), expliquer" : Mais maintenant autre chose est que du temps saint Bernart, car la verité est plus esclarcie, et se celebre la solennité presque universelement par toute l'Eglise rommaine et autre (GERS., Concept., 1401, 423). Avant, Sire, que proceder à la matiere de ce present traictié, qui sera de elucider et esclarsir la diferance de la vraye science de astrologie et des ars supersticieux et divinatoires, vous vueil bien faire sçavoir que si aucuns invocateurs, nigromanciens, abuseurs ou divins, pour couvrir leurs mauvais ars, ont contrefait et contreffont les astrologiens (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 2 r°). Cestui Thadeus fut tenu par toutes les Ytalles comme un nouvel Ypocras, pour ce qu'il esclarcit et explana plusieurs livres de Galien et de Ypocras et, entre autres, les Amphorismes et les Prenostiques de Ypocras. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 127 r°).
318
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     ÉCLIPSER     
II. -

Empl. trans. au passif. [Dans un cont. métaph.] Estre éclipsé. "Être obscurci ; être caché" : "Voirement, a dit Sapience, bien seroit chose mesapartenant que ainsy se feist et que l'estoille journale ["la Vierge"] a sa naissance fut eclipsee, la rose nouvelle flestrie, la fontaine tarie, la fleur du lis epalie, la mere de vie mortifiee, la royne du monde faicte subjecte, subjecte a la plus vile et abhominable subjection qui soit, c'est celle de pechié". (GERS., Concept., 1401, 401).

319
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     ÉDIFIER     
-

Part. prés. en empl. adj. "Qui forme l'esprit ou l'âme" : ...car a gens qui point n'entendent latin peu sont [des citations en latin] plaisans, proffitables ou edifians, et si en seroit mon fait trop plus long et obscur. (GERS., Concept., 1401, 390).

320
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     ÉGLISE     
B. -

[L'Église en tant que corps social structuré] : Le sacrement de la messe ne puet fallir ; item ce qui est fait pour et ou nom de l'Eglise quant le mort n'est point excommenié, car autrement ne luy vault. (GERS., Déf., 1400, 238). Je tiens que la reformacion de l'Eglise se doit faire par eulz. Que les curez et gens d'Eglise, qui a ce sont ordonnez, mettent bonne diligence a traitier doulcement tous ceulz qui se confessent, et a se maintenir honnestement. (GERS., Concept., 1401, 429).

321
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     ÉGLISE     
-

P. méton. Église romaine. "Le pape ; le Saint-Siège" : ...comme on devroit faire maintenant qui vouldroit faire la feste d'un saint non canonisié ou non acoustumé, sans aucune auctorité de l'Eglise romaine. (GERS., Concept., 1401, 423).

322
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     ÉLEVER     
-

P. anal. [D'une pers.] Eslever les oreilles. "Dresser l'oreille, écouter attentivement" : A ce mot toutes s'acorderent et firent adoncques tres hault silence, les oreilles eslevees pour reveremment escouter l'arrest de la sentence. (GERS., Concept., 1401, 405).

323
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     ÉLEVER     
b)

[D'un phénomène acoustique] "Commencer à se manifester, se faire entendre" : A ceste parole s'est eslevé ung bruit et murmur entre les Vertuz, et en parlant les unes aux autres et approuvent l'oroison de Prudence, gectoient de costé leurs yeulz envers Justice qui bien vaincue estre sembloit. (GERS., Concept., 1401, 404).

324
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     ÉLOQUEMMENT     
"Avec éloquence" : Prudence qui les loys droiturierement interprete, quant vint que parler devoit, moult eloquemment sa raison assigna... (GERS., Concept., 1401, 402).
325
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     EMBATTRE     
A. -

Au propre au passif. Estre embattu. "Être enfoncé, plongé" : ...comme on fait plus grant grace a ung homme le garder de cheoir en la boe que le relever depuis qu'il y est embatus. (GERS., Concept., 1401, 401).

326
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     EMBLER     
E. -

Empl. abs. "Voler" : Amour d'argent commendera a ung larron soy lever au matin diligemment pour embler ou tuer : il y obeira (GERS., Concept., 1401, 411).

327
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     EMBRASER     
1.

[Le compl. désigne une pers. ou une personnif.] "Emplir d'une passion" : Que voulez que plus en die ? Tant apparut belle, tant pure, tant nette que le vray Dieu de saincte amour incontinent fut embrasé de son amour et de son ymaige, comme de Pigmalion faignent les poetes (GERS., Concept., 1401, 407). Ie dy que aucunesfois la personne est menee et esleuee sur soy aussi comme en alienacion, en grandeur de deuocion quant elle est toute embrasee du feu et de lardeur de desir celestiel (CIB., p.1451, 191).

328
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     EMBRASSER     
B. -

"Donner un baiser" : ...et comme Joab ilz occient et fierent en baisant ; et a l'exemple d'un laron et d'un poisson qui se nomme polipus ilz occient en embrassant, et soubz la cotte de beau semblant ont cachié traïson, rapine, fraude (GERS., Concept., 1401, 409). Est ce doulceur ? Est-ce saveur ? Est ce chose que on puisse toucher, taster ou embrasser ? (GERS., Trin., 1402, 157). Si convient que quant on chasse hors justice, que paix avec s'en aille : paix ne pourroit demourer sans justice et sans la baisier et embrassier chastement : Justicia et pax osculate sunt. (GERS., Noël, p.1404, 302).

329
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     ÉMOUVOIR     
1.

[Le suj. et le compl. (exprimé ou non) désignent des pers.] : La seconde consideracion est que, selon le dit de Aristote, nature fait la phisonomie des princes dignes telle que elle esmeut les regardans a cremeur et reverence ; et experience l'enseigne comme le regart du lyon est aux bestes espouentable. Pourquoy ne pouoit le regart nostre Dame esmouvoir que a chasteté et attrempence ? La tierce consideracion est : es oeuvres de nature nous veons que le baselique par son regart seulement occit ung homme. Pourquoy ne pourroit nostre Dame par son regart estaindre mauvais et charnel mouvement et esmouvoir a chasteté, comme le regart de ung savinier (GERS., Concept., 1401, 425). Et pour empetrer grace de dire chose sans erreur de la benoite Divinité et Trinité, pour nous enluminer chose aussy fructueuse, pour nous esmouvoir a bien ouvrer et Dieu amer, saluons le saint temple, la sale et habitacle singulier de la Divinité, la Vierge glorieuse (GERS., Trin., 1402, 151).

330
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     ÉMOUVOIR     
2.

[D'une chose concr. ou abstr.] : ...ou comme nous veons es precieuses pierres que aucunes esmeuvent naturellement a leesce ? (GERS., Concept., 1401, 425). Et aussi je fuz esméu à ce faire, Dieu soit créu, Par très fervent et grant désir, à faire proffit et plaisir Plus à autres qu'a moy-méisme. (LA HAYE, P. peste, 1426, 163). ...car il [J. Gerson] fut presumptieux et orguilleux et appetoit de gouverner princes et aver legacions et ne povoit souffrir en court autre que lui. Si advint que icelui Dauphin estoit amateur de science et avoit deux medicins, expers astrologiens, lesquieux il ayma moult et plus que lui, pour ce fut il [J. Gerson] esmeu d'envie et fut qui le meut à escripre [un pamphlet contre l'astrologie], lui sembloit qu'il estoit le plus sage du monde. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 152 v°).

331
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     EMPERESSE     
"Impératrice" : "Veez la dame digne d'estre emperesse et royne couronnee". (GERS., Concept., 1401, 392). Je me donne merveille se Justice veult que le souverain empereur et conditeur des loys soit si astrains a elles que en riens ne les puisse ou doye muer pour quelconque cas qui aviengne. Plus seroit serf a ses loys que prince temporel aux siennes, et plus seroit serve son espouse et l'emperresse du ciel que les roynes terriennes qui sont privilegees contre tous civilz servages (GERS., Concept., 1401, 402).
332
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     EMPERESSE     
"Impératrice" : "Veez la dame digne d'estre emperesse et royne couronnee". (GERS., Concept., 1401, 392). Je me donne merveille se Justice veult que le souverain empereur et conditeur des loys soit si astrains a elles que en riens ne les puisse ou doye muer pour quelconque cas qui aviengne. Plus seroit serf a ses loys que prince temporel aux siennes, et plus seroit serve son espouse et l'emperresse du ciel que les roynes terriennes qui sont privilegees contre tous civilz servages (GERS., Concept., 1401, 402).
333
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     EMPEREUR     
C. -

P. anal. "Dieu" : Mon Dieu, dit elle, mon maistre et mon empereur, point ne suys du tout non saichant de la belle entreprise que tu veulz faire, et de l'excellente dame que proposez former. (GERS., Concept., 1401, 391). Tres hault Empereur, Charité, ton humble fille et devote, et nous autres, Vertuz, avons, non mie sans cause, grande et inestimable leesse quant, a la supplicacion de Misericorde (GERS., Concept., 1401, 393).

334
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     EMPEREUR     
C. -

P. anal. "Dieu" : Mon Dieu, dit elle, mon maistre et mon empereur, point ne suys du tout non saichant de la belle entreprise que tu veulz faire, et de l'excellente dame que proposez former. (GERS., Concept., 1401, 391). Tres hault Empereur, Charité, ton humble fille et devote, et nous autres, Vertuz, avons, non mie sans cause, grande et inestimable leesse quant, a la supplicacion de Misericorde (GERS., Concept., 1401, 393).

335
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     EMPÉTRER     
A. -

[Le compl. désigne une chose abstr.] Empetrer qqc. à qqn. "Obtenir qqc. pour qqn" : Et a basse chiere, a face esplouree venoit moult instamment et devotement de par Joachim et saincte Anne, affin que empetrer leur peust lignie, et que hors feussent du reproche de la loy de malediction. (GERS., Concept., 1401, 395).

336
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     EMPÉTRER     
-

[Le compl. désigne la grâce de Dieu] : Je te salue, Marie, Qui de grace es remplie ; Avecquez toy est le Seigneur Qui sur toutez te donne honneur ! Resaluez nous en empetrant grace icy et gloire en paradis (GERS., Annonc., a.1400, 240). Et pour ce faire, et que toutes noz ames soyent belles et plaisans a Dieu, empetrez nous l'eaue de grace pour nous purifier (GERS., Concept., 1401, 427).

337
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     ENCHOIR     
Empl. intrans. au fig. Enchoir en (un péché). "Tomber dans" : La seconde maniere est quant aucun est racheté de pechié veniel, et si n'est mie enchoit en pechié mortel. La tierce maniere, quant aucun est racheté aprés ce que il est enchoit en pechié originel, conme sont lez enffans qui sont rachetés du pechié originel par le baptesme (Songe verg. S., t.2, 1378, 252). Tu scez que entre six manieres de racheter la plus parfaicte est preserver une personne tellement que point ne trabuche en la subjection de pechié quelconque, originel ou actuel, qui autrement, sans ta preservacion telle, y encherroit, comme on fait plus grant grace a ung homme le garder de cheoir en la boe que le relever depuis qu'il y est embatus. (GERS., Concept., 1401, 401).
338
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     ENCLINER     
B. -

Soi encliner faire qqc. "Condescendre à faire qqc." : ...quant, a la supplicacion de Misericorde, tu veulz et t'enclines descendre en terre racheter l'umain lignaige, et nous rendre par ce nostre habitacion de laquelle tant sommes hors bouteez (GERS., Concept., 1401, 394).

339
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     ENCOMMENCEMENT     
"Commencement, début" : Comme a l'encommencement du nouvel temps, ou quant l'estoille journale se doit prochainement lever a l'aube du jour, toute riens s'esgaye et s'esjouyst (GERS., Concept., 1401, 390).
340
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     ENFANTER     
-

Empl. abs. : ...c'est que en tristesse enfenteront et en engoisses ? Je scay que point ne le dira, car sans travail doit enfanter et en leesse. (GERS., Concept., 1401, 402).

341
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     ENFLER     
.

Part. passé en empl. adj. : ...a laquelle [beauté de l'âme] garder tu doys mettre toute ta cure, o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure, enflee par orgueil, noire et tachee par envie (GERS., Concept., 1401, 418). Le flegmatique qui est au colerique contraire pour ce quil a les qualitez de leaue qui sont froideur et moiteur est communement graue et tardif (...), de couleur fade et blanchastre, le cuer orguilleux et enfle, plain de crachemens et de humeurs habondant (CIB., p.1451, 219).

342
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     ENFREINDRE     
A. -

RELIG. "Transgresser (un commandement, une loi)" : Bien a icy, o createure humaine, espouentable exemple que les commandemens de Dieu, quelzconques ilz soyent, point ne enfraingnes ou trespasses. (GERS., Concept., 1401, 398).

343
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     ENGENDRER     
D. -

[D'une chose abstr.] "Causer, occasionner" : Maudicte soit desobeissance qui tel mal engendra. (GERS., Concept., 1401, 398). A ce forment amonnesté De sa droite propriété, Si engendra foison de vens Devers Medi le plus levans, Qui portèrent l'infection (LA HAYE, P. peste, 1426, 28). Les Anciens et si recordent Que diverses mutations Des temps en leurs complexions, Et qui n'observent par droiture Leur consistence et leur nature, Engendrent dures passions Es gens par leurs impressions (LA HAYE, P. peste, 1426, 52). Et en user petitement Pour leur substance aquatique, Qui engendre sang flegmatique (LA HAYE, P. peste, 1426, 95).

344
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     ENHORTER     
-

Empl. trans. Enhorter qqn à/(de faire) qqc. "Exhorter qqn à (faire) qqc." : Qui est maintenant la personne qui n'ayt oy pluseurs foys, voir ung chascun jour, Plaisir mondain enhortant tous cuers a fole liesse, a vayne joye, a se donner du bon temps en ceste vie ? (GERS., Déf., 1400, 221). Je supply et enhorte que chascune personne crestienne, tant soit entachee de ors pechiez et abhominables, elle s'en confesse (GERS., Concept., 1401, 428). Ne retenez, sire, envers vous quelzconques personnes qui vous enhortent a mal et au contraire de verité, car dit le Saige que le prince qui oyt voulentiers parole de mansonge et de flateurs a ses ministres tous pervers. (GERS., Noël, p.1404, 310). ...lequel, prevoyant la famine canine, enhorta les riches hommes de faire pourvoyance de froment et autres grains longtemps par avant (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 109 v°).

345
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     ENHORTER     
-

Enhorter à qqn. "Appeler à qqn" : Je supply et enhorte a tous peres et meres et maistres que ilz soient diligens a faire confesser leurs enfans, et les enhortent a ne riens celer. (GERS., Concept., 1401, 428).

346
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     ENJOINDRE     
B. -

"Ordonner" : ...neantmoins ta benigne clemence et liberté qui nous a creez noblement sans noz merites me donne hardement de parler et raconter ce que ton humble fille Charité et ses compaignes ont deliberé et enjoint a dire (GERS., Concept., 1401, 393).

347
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     ENLUMINER     
B. -

Au fig. [Le compl. désigne une pers.] "Instruire en matière de religion" : Certes, en un pecheur qui vraiement se repente, Diex est celuy seulement qui luy enlumine son courage, et luy done de sa coulpe et de son peché contriction, et de pardurable dampnacion luy fait remission (Songe verg. S., t.1, 1378, 82). Par quoy il s'ensieut que l'en y veult acquerir science par l'Anemy d'Anffer, lequel n'a puissance ne pover d'anluminer l'entandement de l'onme (Songe verg. S., t.1, 1378, 388). Et que plus est, en ceste sainte lumiere lez crestiens seront enlumines de nouvel, recongnosissans leurs tenebres passees en rejetant arriere l'ingratitude maldite. (MÉZIÈRES, Sustance H., 1396, 54). Je suis celle qui les enlumine comme le soleil les couleurs, et vivifie l'ame comme l'ame le corps, et sans moy est morte et non puissant faire oeuvres vertueuses quelconques, comme le corps sans l'ame. (GERS., Concept., 1401, 400). L'une [des missions du Christ] est visible par l'incarnation, quant il prind nostre humaine nature, l'aultre invisible, qui se fait quant cilz enlumine par dedens nostre entendement en esclairissant les sens de nostre ame. (Somme abr., c.1477-1481, 118).

348
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     ENNEMI     
A. -

"Celui contre lequel on est en guerre" : ...ung prince nommé Agiselaus feit devestir tous nuz devant ses chevaliers aucuns de leurs ennemis pour leur monstrer leur belle et blanche couleur, affin que bien semblassent gens femenins, non excercez en peines et en labeur ; et pour ce ses gens prindrent couraige, et les vainquirent. (GERS., Concept., 1401, 417).

349
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     ENNEMI     
II. -

Adj. "Qui est contraire à qqc." : Ceste beauté est souvent ennemie a chasteté (GERS., Concept., 1401, 417). ...jaçoit que, de toute ancienneté, ignorance soit ennemie de science, neantmoins jamais ignorans ne oserent tant descouvrir et monstrer si plainement leur ignorance, comme puis nagueres ont fait ses detracteurs, mes ennemis, plus que bergiers ignorans la science de astrologie. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 9 r°).

350
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     ENNUI     
A. -

"Tristesse, chagrin" : ...car, selon le Saige, la sainte et divine Escripture oste l'ennuy de la personne qui a luy s'abandonne (GERS., Concept., 1401, 388). Les autres pour telle melancolie desirent sans raison la mort et sont en vng ennuy desraisonnable et ny a en eulz ne rime ne raison, et ne sceuent qui leur fault. (CIB., p.1451, 219).

351
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     ENQUÉRIR     
A. -

"Chercher à savoir" : Les sains docteurs en matiere touchant la foy et la religion crestienne ont toudis procedé meurement, sans tost determiner veritez doubteuses ; si ont parlé en ceste matiere plus en enquerent que en determinant (GERS., Concept., 1401, 422). Et c'est contre la fole presumpcion de creature humaine qui veult enquerir autre raison et autre cause que la voulenté juste de Dieu (GERS., Trin., 1402, 163).

352
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     ENSEVELIR     
B. -

"Envelopper dans un linceul" : Le second amy, c'est assavoir le monde et amis charnelz, pour lesquelz enrichir tu as pris tant de peines, qué secours te feront eulz ? En bonne foy, a grant peine te donront ung linceul pour toy ensevelir. (GERS., Concept., 1401, 416).

353
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     ENSUIVRE     
A. -

Soi ensuivre à. "Être la suite logique de qqc." : Il la nomme en surplus dame tres singulierement amee : Tota pulcra, inquit, es, amica mea. Et l'un s'ensuyt assez a l'autre. Car point n'est digne d'estre amee d'un si hault empereur femme qui n'est toute belle. (GERS., Concept., 1401, 389).

354
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     ENTACHER     
-

Part. passé. "Entaché, souillé (d'un vice, d'un péché)" : ...pur ceo ne me doie jeo, ne me voille, excuser de temps de mayntesnant, mes bien conoistre qe jeo suit mult vileynement ore entecché de ceo meismes pecché (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 16). ...et aucunesfoiz les regardans ou miroir tel se treuvent entechez des souilleures du miroir (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 363). Or pleust a Dieu que le Saint Esperit huchast et hurtast a la porte des cuers de toutes les personnes qui sont enthechees de telz vices, afin que s'en abstenissent et confessassent ! (GERS., Pent., p.1389, 77). Je supply et enhorte que chascune personne crestienne, tant soit entachee de ors pechiez et abhominables, elle s'en confesse (GERS., Concept., 1401, 428). En punissant, comme droit juge, Les maulx des gens et les péchiez Dont fort estoient entechiez. (LA HAYE, P. peste, 1426, 61).

355
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     ENTER     
-

[Dans un cont. métaph.] : Ainsy comme je me delictoye a regarder ce delicieux et celestiel champ et tres flourissant jardin de la divine Escripture, planté, anté et ordonné par la propre main du Saint Esperit (...), avint que je descendi en une partie de ce jardin, la plus gaye et florissant, qui se nomme Cantiques (GERS., Concept., 1401, 388).

356
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     ÉPANDRE     
1.

Espandre sa cure à qqc. "Se consacrer à" : Nous consentons en surplus, voulons et commandons, que selon que offert l'avez, vous espandez et habandonnez toute vostre cure, pouoir et estude a ma mie toute belle composer, aourner et douer. (GERS., Concept., 1401, 405).

357
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     ÉPOUVANTABLE     
A. -

[D'une chose concr. ou abstr.] : "Pieça, dit nostre mere saincte Eglise, regna Justice la glorieuse seant sur son throne espouentable de verité, et tenant l'espee tranchant de vengence et de exterminacion..." (GERS., Purif., 1396-1397, 61). ...il te secourra luy seul en ton darrain et espouentable besoing, mais que tant seulement en son amour demeures. (GERS., Concept., 1401, 416). Ce fut lui qui predist merveilleux signes apparoistre en l'air, et assez tost fut veu le très espaventable iris ["arc-en-ciel"], qui se monstra sur Espaigne. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 101 v°). Cestui predist les signes horribles et espoventables qui apparurent en ce temps, et composa aucuns traictez sur les nativitez et aucunes tables moult exquises. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 115 r°).

358
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     ÉPOUVANTABLE     
B. -

[D'un animal] : ...selon le dit de Aristote, nature fait la phisonomie des princes dignes telle que elle esmeut les regardans a cremeur et reverence ; et experience l'enseigne comme le regart du lyon est aux bestes espouentable. (GERS., Concept., 1401, 425).

359
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     ÉPROUVER     
B. -

Esprouver qqn (ou les qualités de qqn). "Le mettre à l'épreuve pour se rendre compte de ses qualités" : Je treuve en l'Ystoire Tripertite, ou premier Livre, que Constantin voulant esprouver la loyaulté de ceulz qui le servoyent faignyt ung mandement publique que tous ceulz qui vouldroyent regnier leur loy crestienne demourroyent a honneur avec luy, les autres a desonneur s'en partyroient. (GERS., Concept., 1401, 410).

360
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     ERRER1          ERRER2     
Empl. intrans. "S'éloigner de la vérité ; commettre une erreur" : Et n'est pas a oublier que trop plus grant peril est a errer en blaphemant ceste Vierge que en l'onnourant, elle qui par langue d'omme souffisamment ne puet estre louee. (GERS., Concept., 1401, 422). ...si [les saints docteurs] ont parlé en ceste matiere plus en enquerent que en determinant ; par quoy aucunes foys ilz semblent dire choses contraires, et non font. Et si puet on tenir en tel cas contre leur oppinion, sans errer perilleusement. Pour ce saint Bernart en l'espitre que il feist aux chanoines de Lyon, les reprent car trop hastivement ilz vouloyent celebrer la feste de ceste concepcion (GERS., Concept., 1401, 422). Entre lesquelles [choses défensives et préservatives], se je n'erre, Fault cy touchier de celle terre, Qui par les Maistres de Phisique Est nommée bole Arménique (LA HAYE, P. peste, 1426, 130). Item quant l'homme peche, il erre aucunement infinitement sans fin selon les parties de lui qui est raisonnable, irascible et concupiscible. (Somme abr., c.1477-1481, 176).
361
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     ERRER1          ERRER2     
Empl. intrans. "S'éloigner de la vérité ; commettre une erreur" : Et n'est pas a oublier que trop plus grant peril est a errer en blaphemant ceste Vierge que en l'onnourant, elle qui par langue d'omme souffisamment ne puet estre louee. (GERS., Concept., 1401, 422). ...si [les saints docteurs] ont parlé en ceste matiere plus en enquerent que en determinant ; par quoy aucunes foys ilz semblent dire choses contraires, et non font. Et si puet on tenir en tel cas contre leur oppinion, sans errer perilleusement. Pour ce saint Bernart en l'espitre que il feist aux chanoines de Lyon, les reprent car trop hastivement ilz vouloyent celebrer la feste de ceste concepcion (GERS., Concept., 1401, 422). Entre lesquelles [choses défensives et préservatives], se je n'erre, Fault cy touchier de celle terre, Qui par les Maistres de Phisique Est nommée bole Arménique (LA HAYE, P. peste, 1426, 130). Item quant l'homme peche, il erre aucunement infinitement sans fin selon les parties de lui qui est raisonnable, irascible et concupiscible. (Somme abr., c.1477-1481, 176).
362
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     ESBANOYER     
II. -

Empl. pronom. : Nagaires je m'esbanoyoye par le plaisant et fructifiant jardin de la sainte Escripture, tant pour mettre en oubly les miseres, cures et soussis du temps present, et chassier hors Oyseuse, la fole, comme pour ouyr la louenge des sains et sainctes (GERS., Concept., 1401, 388).

363
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     ESPALIR     
Empl. intrans. "Devenir pâle, perdre son éclat" : "Voirement, a dit Sapience, bien seroit chose mesapartenant que ainsy se feist et que l'estoille journale a sa naissance fut eclipsee, la rose nouvelle flestrie, la fontaine tarie, la fleur du lis epalie, la mere de vie mortifiee, la royne du monde faicte subjecte, subjecte a la plus vile et abhominable subjection qui soit, c'est celle de pechié". (GERS., Concept., 1401, 401).
364
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     ESPÉCIALEMENT     
"Particulièrement" : Virginité si a dit que moins n'estoit appartenant au vray Filz de Dieu avoir mere toudis vierge, especialment que point n'ayt esté violee par pechié quant a l'ame, que l'avoir vierge corporelment (GERS., Concept., 1401, 401). Car telz fruiz font grant allégance En temps de boce ou pestillence Espécialement en esté Par leur bonne propriété (LA HAYE, P. peste, 1426, 96). Maiz le dormir qu'on fait de nuit Est naturel et porte fruit, Et ce qui est de hault jour fait Griève nature et lui desplaist De commun cours et grandement, Vers medi espécialment (LA HAYE, P. peste, 1426, 104).
365
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     ESPIRITUEL     
-

Adultère espirituel : ...mais, en mon Dieu ! de ce t'avise qu'il est tres plain de jalousie, et ne veult point que tu aymes autre chose quelconque plus que luy, et que pour ce en sa presence tu faces fornicacion ou adulteres espirituelz en amant l'ennemy d'enfer, et que tu gises entre ses bras par mauvaise delectacion de pechié mortel (GERS., Concept., 1401, 414).

366
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     ESPIRITUEL     
5.

[Du royaume de Dieu] : Par quoy selon ta loy escripte et justice mesmement qui se garde entre les hommes, ilz desservirent non pas seulement morir, mais avec ce perdre tout leur heritage pour eulz et leurs enfans, tant le temporel paradis terrestre comme l'espirituel, justice originele, a cause de crime de lese majesté. Fut en oultre souffert regner dedans eulz en leur royalme espirituel ung tres felon et despiteux tirant qui se nomme Pechié originel, pour et en lieu de la bonne vertus et royne Justice originele. (GERS., Concept., 1401, 398). Nature aprés ce que le congié de parler fu ottroyé de Dieu ainsy parla : "Tu scez, Sire, que selon ma premiere et droicturiere institucion je devroye produyre les hommes telz que en leur royalme espirituel point n'y eust rebellion de la charnalité ou sensualité contre raison, car ma loy naturelle est tres juste..." (GERS., Concept., 1401, 399).

367
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     ESPIRITUEL     
5.

[Du royaume de Dieu] : Par quoy selon ta loy escripte et justice mesmement qui se garde entre les hommes, ilz desservirent non pas seulement morir, mais avec ce perdre tout leur heritage pour eulz et leurs enfans, tant le temporel paradis terrestre comme l'espirituel, justice originele, a cause de crime de lese majesté. Fut en oultre souffert regner dedans eulz en leur royalme espirituel ung tres felon et despiteux tirant qui se nomme Pechié originel, pour et en lieu de la bonne vertus et royne Justice originele. (GERS., Concept., 1401, 398). Nature aprés ce que le congié de parler fu ottroyé de Dieu ainsy parla : "Tu scez, Sire, que selon ma premiere et droicturiere institucion je devroye produyre les hommes telz que en leur royalme espirituel point n'y eust rebellion de la charnalité ou sensualité contre raison, car ma loy naturelle est tres juste..." (GERS., Concept., 1401, 399).

368
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     ÉTEINDRE     
B. -

[Le compl. désigne une chose abstr.] "Empêcher (une tendance) de se développer ; réprimer" : Pourquoy ne pourroit nostre Dame par son regart estaindre mauvais et charnel mouvement et esmouvoir a chasteté, comme le regart de ung savinier (GERS., Concept., 1401, 425). Force de chaleur, jour et nuit, Gaste l'umeur et la destruit, Et l'umeur quiert souvent, sans faindre, La chaleur gaster et extaindre, Pour laquele noise et riote, Comme Ypocras le traite et note, L'estat du corps tousjours se change Et seuffre en soy maint mal estrange (LA HAYE, P. peste, 1426, 65).

369
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     ÉTERNEL     
1.

"Qui est sans fin" : ...et se en cest estat moroit, sans doute elle yroit en eternelle dampnacion. (GERS., Concept., 1401, 401). ...il nous promet donner ses dons de grace, il nous promet donner finablement ses dons de gloire eternelle. (CIB., p.1451, 188). ...le sang de nostre redempteur nous a racheté de la mort eternele et de la subjection et servitude du deable (Somme abr., c.1477-1481, 127). Du LIVRE DE VIE dist ung docteur notable Hughes de Saint Victor : le livre de vie est duquel le commencement est eternel, l'essence incorruptible, la congnoissance vraie (Somme abr., c.1477-1481, 158). Le tiers est la preparation de la paine eternele en l'aultre siecle advenir. (Somme abr., c.1477-1481, 170).

370
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     ÉTOILE     
a)

Au propre. "L'étoile du matin ; la planète Vénus lorsqu'elle précède le lever du soleil" : Et pour ce aussi l'appelle communement le peuple [Vénus] l'Estoille journal, et c'est quant elle se moustre au matin en orient devant soleil levant : et quant elle se moustre aussi au vespre aprés soleil couchant, lors est elle appellee Hesperus ou Hesper, c'est a dire estoille du vespre. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 236-237). Comme a l'encommencement du nouvel temps, ou quant l'estoille journale se doit prochainement lever a l'aube du jour, toute riens s'esgaye et s'esjouyst (GERS., Concept., 1401, 390).

371
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     ÉTOILE     
b)

P. métaph. "La Vierge Marie" : "Voirement, a dit Sapience, bien seroit chose mesapartenant que ainsy se feist et que l'estoille journale a sa naissance fut eclipsee (...), la mere de vie mortifiee, la royne du monde faicte subjecte, subjecte a la plus vile et abhominable subjection qui soit, c'est celle de pechié". (GERS., Concept., 1401, 401).

372
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     ÉTUDE     
A. -

"Soin, ardeur que l'on porte à qqc." : ...vous espandez et habandonnez toute vostre cure, pouoir et estude a ma mie toute belle composer, aourner et douer. (GERS., Concept., 1401, 405). Et sur toute sollicitude Doit-on mettre très grant estude à conforter, comme qu'il soit, Le cuer et le foie orendroit (LA HAYE, P. peste, 1426, 137). ...aucuns grans philosophes et astrologiens, qui ont plus vaqué et appliqué leur estude à la profonde specullative que moy (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 5 v°).

373
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     EXCELLENCE     
1.

[À propos d'une pers.] : Lors fort m'esjoy, et bien me sembla que plus convenable theume avoir je ne pourroye a louer la purté, l'excellence et beauté de ceste gracieuse Dame. (GERS., Concept., 1401, 389). Car n'est beste quelconque, ne oysel, ne poisson qui puisse a ce venir, combien que presques toutes les excellences et perfections autres qui sont en l'omme, on les treuve en aucunes des bestes (GERS., Trin., 1402, 152).

374
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     EXCELLENT     
2.

"Qui possède des qualités éminentes" : ...creer et produire une dame souveraine et excellente sur toutes autres, qui oncques furent, ou jamais seront (GERS., Concept., 1401, 394). ...ainsi que recite l'excellant docteur Haly Abenragel en la fin de sa Somme. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 35 r°). Cestui Montbarsac fut excellant medicin et astrologien (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 102 v°).

375
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     EXCEPTER     
I. -

Empl. trans. Excepter qqn (de qqc.). "L'exclure (du nombre) ; ne pas le comprendre (dans qqc.)" : Et quelle personne pourroit ou voudroit estre exceptee de ceste regle generale quant vostre glorieux Filz, Vierge benigne, ne entra point en sa gloire sans peine tres doloreuse (GERS., Déf., 1400, 220). ...nostre Dame eust eu pechié originel comme les autres, et mett[a]ns pour ce difference entre Jhesu Crist et nostre Dame, car Jhesu Crist n'ot oncques mestier de privileges ou de redempcion ou preservacion contre ce pechié comme nostre Dame. Et si treuve que saint Augustin et saint Anselme et autres expressement l'excepterent (GERS., Concept., 1401, 422).

376
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     EXCUSER     
II. -

Empl. pronom. "Refuser ; se récuser" : Sapience, combien que elle se excusa humblement - neantmoins riens n'estoit que Charité ne obtenist de elle -, parla en ceste maniere (GERS., Concept., 1401, 393).

377
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     EXEMPLAIRE1          EXEMPLAIRE2     
2.

[À propos de la Vierge Marie] "Modèle, archétype" : ...et tellement compasseray son chaste viayre, regart, ses diz, ses faiz et contenances, que a tous ses regardans elle sera exemplaire, livre et mirouer de beaulté, de noblesse, de bonne amour et de honnesteté. (GERS., Concept., 1401, 392).

378
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     EXEMPLE     
A. -

"Personne ou comportement qui peut être proposé comme modèle à imiter" : ...les lieux sont les moustiers et le cimitiere et sa chambre, qui a honte de plourer en publique, combien que David feist penitence publique pour soy humilier et monstrer bon exemple. (GERS., Déf., 1400, 234). Or vousist Dieu que tout ainsy diligemment comme nous sommes icy assemblez pour ouyr parler de la toute belle amie de Dieu, nous eussions peine et diligence de ensuyr son exemple, sa vie, ses meurs et saincte conversacion en beauté et bonté espirituelle ! (GERS., Concept., 1401, 427). Veez cy le saint des sains reputé et mis entre les bestes. Se ung tel exemple, ung tel miroir, une telle medicine ne garist cuer humain de la maladie d'orgueil, ne scay chose autre qui la doye garir. (GERS., Noël, p.1404, 295). Ainsi fu pugniz Thobie, afin qu'il donnast aux aultres exemple de pacience. (Somme abr., c.1477-1481, 178). Après vint en fleur l'exemple des bons et devostz et fervens estudians en la science des estoilles (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 58 v°).

379
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     EXPÉDIER     
A. -

"Développer (un point d'un discours)" : Avant que je responde aux raisons contraires, je expedieray la seconde partie de nostre sermon en faisant une amonicion a toute ame devote que elle soit belle et amie de Dieu perseveremment. (GERS., Concept., 1401, 408).

Rem. Pour le sens, cf. GDC, 584a.

380
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     EXPÉRIMENTER     
A. -

"Éprouver, savoir par expérience" : La quarte consideracion est que nous experimentons les vices de l'omme se monstrer tres apparceuemment par dehors ou visaige ou es contenances, comme orgueil, ire, luxure, paour, fierté. (GERS., Concept., 1401, 425).

381
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     EXPOSER     
1.

"Courir le danger de" : Et que ceste cause fut en saint Pol, il appert pour ce qu'il se exposa lors et aprés a tous perilz constamment, et que mesmement il desiroit la mort (GERS., P. Paul, a.1394, 500). Amour d'argent commendera a un paillart ou sodoyer aler en bataille, et soy exposer a playes, a fain, a soif et a mort (GERS., Concept., 1401, 411). Et cil qui peut se maintenir, Doit soigneusement abstenir De s'exposer à l'air forain, Et mesmement de soir et main, Et se tenir celle saison Communelment en sa maison (LA HAYE, P. peste, 1426, 79).

382
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     EXTRÊME     
C. -

"Qui se situe à un degré très éloigné de la moyenne ; intense" : Qui fit a Hanibal guerroyer Ytalie, passer les montaignes, souffrir extremes froidures jusques a perdre l'ueil ? Amour de vaine gloire. (GERS., Concept., 1401, 412).

383
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     FÉLON     
"Qui est déloyal envers son seigneur" : Fut en oultre souffert regner dedans eulz en leur royalme espirituel ung tres felon et despiteux tirant qui se nomme Pechié originel, pour et en lieu de la bonne vertus et royne Justice originele. (GERS., Concept., 1401, 398).
384
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     FÉLON     
[Nomin. de félon] "Celui qui est déloyal envers son seigneur" : O come benoite sera l'eure quant le crueux, le fel, le despiteux tirant, et ses detestables pillars seront hors boutez de nostre d[ro]it heritage et propre mansion ! (GERS., Concept., 1401, 394).
385
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     FÉMININ     
-

Péj. [D'un homme] "Qui a les caractères de la femme" : ...ung prince nommé Agi[s]elaus feit devestir tous nuz devant ses chevaliers aucuns de leurs ennemis pour leur monstrer leur belle et blanche couleur, affin que bien semblassent gens femenins, non excercez en peines et en labeur (GERS., Concept., 1401, 417).

386
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     FÉRIR1          FÉRIR2     
-

Empl. abs. : Ainsy ne fist pas saint Pol, aincoys s'en party quant il s'en party par grant vertus pour mieulz proffiter [aprés] sa vie, comme ung bon chevalier ou champion qui guenchira le cop pour mieulz ferir aprés. (GERS., P. Paul, a.1394, 500). Car, en bonne foy, tous ceulz icy faillent au besoing (...) de hoc Ecclesiastici tricesimo septimo ; et comme Joab ilz occient et fierent en baisant ; et a l'exemple d'un laron et d'un poisson qui se nomme polipus ilz occient en embrassant il[z] occi[en]t en embras[s]ant, et soubz la cotte de beau semblant ont cachié traïson, rapine, fraude, mouquerie, detraction. (GERS., Concept., 1401, 409).

387
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     FÊTE     
-

[Chez les chrétiens] : Apreste toy maintenant a cete benoite journee, a ceste faiste sacree, a ce jubilé, pour le dignement recevoir a l'exemple des apostres qui hodie repleti sunt, qui au jour d'ui furent remplis par la venue de ce glorieux hoste. (GERS., Pent., p.1389, 72). Derechief, ou principal convent seront III sales ou tinelz principaux, c'estassavoir la grant sale du prince, en laquelle mengeront au jours des festes le prince et les tous chevaliers et freres du principal convent et aussi les forains, mais as jours feriaux chascun mengera en sa propre maison avec sa femme, ses enfans et sa famille (MÉZIÈRES, Sustance H., 1396, 84-85). Pour ce saint Bernart en l'espitre que il feist aux chanoines de Lyon, les reprent car trop hastivement ilz vouloyent celebrer la feste de ceste concepcion, comme on devroit faire maintenant qui vouldroit faire la feste d'un saint non canonisié ou non acoustumé, sans aucune auctorité de l'Eglise romaine. (GERS., Concept., 1401, 423).

388
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     FIENS     
-

[Dans un cont. fig., expr. de la vanité] : Se l'orgueil d'aucun se monte juques au ciel en tant que son chief touche au nues, il devendra conme fians en la parfin. (Songe verg. S., t.1, 1378, 17). Et qu'esse d'un corps fors que un sac a fiens, une viande a vers dedans brief, et une charonne vile, puant et abhominable ? (GERS., Annonc., a.1400, 238). Non pas de beauté fainte des ypocrites qui sont beaulz par dehors mais par dedans ont les horribles pechiez : semblables sont a la beauté des fiens couvers de noif, ou, comme dit Jhesu Crist, aux sepultures blanches et paintes (GERS., Concept., 1401, 416). O sote presumpcion ! O charoingne orguilleuse ! O sac plain de fiens ! Pourquoy te esleves tu ? (GERS., Noël, p.1404, 295).

389
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     FIERTÉ     
A. -

"Cruauté" : La quarte consideracion est que nous experimentons les vices de l'omme se monstrer tres apparceuemment par dehors ou visaige ou es contenances, comme orgueil, ire, luxure, paour, fierté. (GERS., Concept., 1401, 426).

390
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     FIGURE     
2.

"Image, symbole, parabole" : Pour tant a parler des choses divines a la forme des choses humaines, comme les prophetes souvent l'ont fait en leurs escriptures, a l'exemple de Boëce et de Alain et d'autres poetes catholiques, je prendray une telle figure et ymaginacion poetique pour plaisamment expliquer la verité de ceste concepcion (GERS., Concept., 1401, 389).

391
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     FLATTER     
Empl. trans. "Louer faussement pour plaire" : Amour d'argent commendera a ung autre flater, mentir, parjurer, souffrir injures, blaphemes, accorder quanque on dira, maintenant l'un, tantost le contraire, faire toutes choses tant soyent horribles, tant soyent crueuses et abhominables a Dieu et au monde (GERS., Concept., 1401, 411).
392
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     FLATTERIE     
"Action de flatter" : Ce n'est pas icy l'amy de bouche seulement, l'amy de bras, l'amy de bourse, l'amy de court, l'amy de cheminee, l'amy de genglerye et de adulacion et de flaterie. Car, en bonne foy, tous ceulz icy faillent au besoing (GERS., Concept., 1401, 409).
393
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     FLÉTRIR1          FLÉTRIR2     
.

[D'une fleur] "Fané" : Voirement, a dit Sapience, bien seroit chose mesapartenant que ainsy se feist et que l'estoille journale a sa naissance fut eclipsee, la rose nouvelle flestrie, la fontaine tarie, la fleur du lis epalie (...), la royne du monde faicte subjecte, subjecte a la plus vile et abhominable subjection qui soit, c'est celle de pechié. (GERS., Concept., 1401, 401). Prenez de faufel [l. fanfel], c'est à dire De poivre noir, selon maint Mire, De rouge et blanc sandal louable, De chascun partie semblable, Et de roses, nompas flestries, Deux et demie de parties (LA HAYE, P. peste, 1426, 151). Flestries sont les fleurs ou herbes quand elles perdent leur humidité. (LA HAYE, P. peste, 1426, 202).

394
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     FLEUR1          FLEUR2     
-

Fleur d'un jour. "Fleur qui ne dure qu'un jour, symbole de la fugacité ; belle d'un jour" : Mais aussy il y a beauté painte et vaine de la cher qui est tres decevable et tres plus briefve et muable que la fleur d'un jour (GERS., Concept., 1401, 417).

395
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     FLEURIR     
-

[Dans un cont. métaph.] : ...avint que je descendi en une partie de ce jardin, la plus gaye et florissant, qui se nomme Cantiques (GERS., Concept., 1401, 388).

396
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     FLEURIR     
.

Pasques fleuries. "Dimanche des Rameaux" : Aussi je vuil que mon [dit] pourveour achate contre le feste de Pasques floree prochain que vient, pour ma propre bouche, quatre tonelx de bon vin vermaille, et ce du millour que pourra estre trouvee en tout ce païs (Man. lang. G., 1396, 49). Et pour ce, sont tenus païer au roy notre sire pour telle masure a en ladicte ville, se l'en y demeure ou fait feu, II s. t. de ples à Noël et au terme de Pasques fleuries (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 20). Item, doivent avoir bois ["buis"] pour boesser la croiz le jour de Pasques fleuries, et bastons pour le gieu des quillez que ilz font à la my Karesme. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 242). Ce apparut bien quant le jour de Pasques flories il chassa hors du temple innumerable multitude de juifs qui vendoyent et acheteoyent. (GERS., Concept., 1401, 424). Cestui jugea l'eclipse de la Lune, qui fut le XIe des kalendes d'avril, environ l'eure de neuf heures, le sabmedi devant Rameaux, c'est de Pasques flories, et predist les grans vens intemperez (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 117 r°).

Rem. Pasques fleuries, cf. FEW VII, 702b : pascha ; AND, s.v. flurir.

397
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     FOI1          FOI2     
1.

"Qualité d'une personne qui a la conviction de se comporter loyalement" : Ce n'est pas icy l'amy de bouche seulement, l'amy de bras, l'amy de bourse, l'amy de court, l'amy de cheminee, l'amy de genglerye et de adulacion et de flaterie. Car, en bonne foy, tous ceulz icy faillent au besoing (GERS., Concept., 1401, 409). Le second amy, c'est assavoir le monde et amis charnelz, pour lesquelz enrichir tu as pris tant de peines, qué secours te feront eulz ? En bonne foy, a grant peine te donront ung linceul pour toy ensevelir. (GERS., Concept., 1401, 416).

398
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     FOI1          FOI2     
1.

"Qualité d'une personne qui a la conviction de se comporter loyalement" : Ce n'est pas icy l'amy de bouche seulement, l'amy de bras, l'amy de bourse, l'amy de court, l'amy de cheminee, l'amy de genglerye et de adulacion et de flaterie. Car, en bonne foy, tous ceulz icy faillent au besoing (GERS., Concept., 1401, 409). Le second amy, c'est assavoir le monde et amis charnelz, pour lesquelz enrichir tu as pris tant de peines, qué secours te feront eulz ? En bonne foy, a grant peine te donront ung linceul pour toy ensevelir. (GERS., Concept., 1401, 416).

399
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     FONTAINE     
2.

RELIG. "Celui, celle qui est à l'origine de qqc." : Et maintenant son desir est saoulé et rempli de [l]a fontaine de vie et de justice. (GERS., P. Paul, a.1394, 512). Et pour ce faire, et que toutes noz ames soyent belles et plaisans a Dieu, empetrez nous l'eaue de grace pour nous purifier, car vous en estes la fontaine toute plaine. (GERS., Concept., 1401, 427). Sy conclus que la fontaine et premiere cause par laquelle tu es faicte est pardurable et immuable, car elle n'est point ne ne pourroit estre [faicte] par autre cause premeraine et plus parfaicte. (GERS., Trin., 1402, 159). ...car la meisme fontaine de pitié et de toute doulceur est en ce sacrement receupte et prinse car c'est la plenitude de tous biens. Il n'y a point de raison de querir le ruisseau quant on a la fontaine a l'huys. (Traité S. Sacr. B., c.1450-1500, 149). Car, comme dit Saint Denis, le Filz est comme ung ray procedant de la fontaine du Pere (Somme abr., c.1477-1481, 113). Item est apellé "fontaine vive", pour ce que par sept rivieres qui sont les sept dons, il descend en nous et nous arrouse. (Somme abr., c.1477-1481, 122).

400
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     FORCENÉ     
I. -

Adj. "Hors du sens, dément" : Ainsy quant les filz d'Israel l'aourerent comme roy, et quant une fois par avant il sembla forcené, pour la grande ardeur qu'il avoit de garder l'onneur de Dieu, son pere, entre les juifs, ilz le blasmoyent (GERS., Concept., 1401, 424).

401
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     FORFAIT     
"Crime" : Et quant a vostre disputacion, que avez longuement tenue, saichiez que point ne voulons que regart aiez a nostre regle et loy generale et penible, imposee par le forfait du premier pere, car pour les autres ceste loy est faicte, non mie pour elle (GERS., Concept., 1401, 405). Et n'est ce pas grant doulceur de cest amy qui, non contrestant quelconque fourfait contre luy, tout pardonne se tu as entiere contriction (GERS., Concept., 1401, 413).
402
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     FORFAIT     
"Crime" : Et quant a vostre disputacion, que avez longuement tenue, saichiez que point ne voulons que regart aiez a nostre regle et loy generale et penible, imposee par le forfait du premier pere, car pour les autres ceste loy est faicte, non mie pour elle (GERS., Concept., 1401, 405). Et n'est ce pas grant doulceur de cest amy qui, non contrestant quelconque fourfait contre luy, tout pardonne se tu as entiere contriction (GERS., Concept., 1401, 413).
403
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     FORMATION     
"Fait de former (un corps)" : Sans faille, il y a difference, car la beauté du corps principalment se despend de nature, et la porte le corps avec ly des sa formacion premiere ; maiz la beauté de l'ame est par coustume acquise et par souvent entendre a bonnes oeuvres et par bonne doctrine. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 645). Je puis, par figure et ymaginacion raisonnablement fondees, dire que dame Nature, laquelle descript le grant Alain, (...) se presenta incontinent avec ses chamberieres qui sont les influences et causes naturelles, et se offry a la formacion de ceste dame et de la toute belle amie de Dieu (GERS., Concept., 1401, 391).
404
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     FORNICATION     
RELIG. "Péché de la chair ; relation charnelle hors mariage" : ...de ce t'avise qu'il [Dieu] est tres plain de jalousie, et ne veult point que tu aymes autre chose quelconque plus que luy, et que pour ce en sa presence tu faces fornicacion ou adulteres espirituelz en amant l'ennemy d'enfer (GERS., Concept., 1401, 414). La cause finale [du mariage] est double. L'une est principale, si comme est la procreation de lignie et eschevement de fornication, car mariage n'est mye seulement en office, mais aussi en remede. (Sacr. mar., c.1477-1481, 46). Dictes que tant qu'elle croit que Arnoul soit mort et que il ne retourne pas, elle est excusee de adultere et de fornication pour l'ignorance du fait. (Sacr. mar., c.1477-1481, 70).
405
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     FORT     
E. -

"Difficile" : Mez certes, lez jugemens dez estelles et d'Astrologie, quant est de cognoistre lez choses avenir, sont tres fors et perilieux, et teulx jugemens d'Astrologie si ont plusieurs deceüs et font encores, de jour en jour (Songe verg. S., t.1, 1378, 409). Quant a Verite et a ses troys compaignes, c'est assavoir Paix, Misericorde et Justice, lesquelles sont fortes a trouver, especialment aujourduy entre tous les marchans du monde (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 216). Nomme moy ung commandement de Dieu, ton amy, plus fort a faire comme par exemple vivre chastement (GERS., Concept., 1401, 413). Icelui Naptanebus voulut speculler ès estoilles aucunes fortes constellacions pour bailler les assaulx, et congneut, par les influences, la mort prouchaine d'un roy (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 60 r°). ...et fist le livre que l'on dit les Contenances de la Lune, qui est fort à entendre, sinon aux bien entenduz. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 131 r°).

406
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     FORT     
B. -

Fort + verbe. "Beaucoup" : Lors fort m'esjoy, et bien me sembla que plus convenable theume avoir je ne pourroye a louer la purté, l'excellence et beauté de ceste gracieuse Dame. (GERS., Concept., 1401, 389). Laquelle chose est et fait fort contre noz calumpniateurs, qui toujours crient et hurlent après ses graveures et sculptures (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 25 r°). Si advint ung jour que celui chevalier en plaine table louoit fort le roy Philippe et ne voloit escouter les louenges du roy Alexandre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 63 r°). Cestui, comme plaist dire à aucuns, escripvit sur la signifficacion des commectes et des eclipses et usa fort des jugemens particuliers (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 86 v°).

407
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     FORTERESSE     
-

[Dans un cont. métaph.] : Envie, Paresse, Gloutonnie et autres Vices sans nombre ont en [en] terre presque occupé tout le logis, et violentement tiennent les chasteaux, citez et forteresses espirituelles de ta creature humaine. (GERS., Concept., 1401, 394).

408
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     FROIDEMENT     
"Sans aucun scrupule de conscience, sans emportement" : Et ce est contre ceulz qui veullent que paciemment, attrempement et froidement [o]n oÿe les injures de Dieu, comme en nonchaillant ; et leurs injures, voire celles de l[eu]rs vallez, ilz veullent vengier tres aigrement. (GERS., Concept., 1401, 424).
409
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     FRUCTIFIER     
-

Part. prés. en empl. adj. [Dans un cont. métaph.] : Nagaires je m'esbanoyoye par le plaisant et fructifiant jardin de la sainte Escripture (GERS., Concept., 1401, 388).

410
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     FRUIT     
-

(Faire qqc.) à fruit et à profit : Affin doncques que a fruit et a proffit nous puissons ouir la parole de Dieu pour faire noz ames belles et plaisans (GERS., Concept., 1401, 427).

411
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     GARDE1          GARDE2     
-

Prendre garde. "Veiller" : Tu as beauté corporelle, prens toy doncques garde que elle ne soit arse et bruie du feu pardurable, car dommaige seroit. (GERS., Concept., 1401, 417). Or pren garde comme tu peulx presumer de ton salut sans humilite et sans crainte de Dieu. (CIB., p.1451, 199).

412
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     GARDER     
2.

Garder qqn de + inf. "L'empêcher de faire qqc." : Tu scez que entre six manieres de racheter la plus parfaicte est preserver une personne tellement que point ne trabuche en la subjection de pechié quelconque, originel ou actuel, qui autrement, sans ta preservacion telle, y encherroit, comme on fait plus grant grace a ung homme le garder de cheoir en la boe que le relever depuis qu'il y est embatus. (GERS., Concept., 1401, 401). Pour ce Herculles, par argumens astrologaulx, le leva et garda de cheoir à terre et le vainquit, c'est à dire qu'il le leva en l'air par contemplacion et par argumens et lui fist laisser les choses terrestres, et pour ce fut il vaincu honnorablement (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 26 r°).

413
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     GARDER     
2.

Garder qqc. de + inf. "L'empêcher de faire qqc." : E[nn]'arresta il le soleil pour Josué ? Ressuscita les mors pour Helysee ? Garda le feu d'ardoir pour Daniel ? Et mesmement a nostre propos contre le commun cours il sainctifia Jheremie avant sa nativité et rendit l'eritage temporel, paradis terrestre, a Enoc et Helye. (GERS., Concept., 1401, 403).

414
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     GARDER     
C. -

[Le compl. désigne un engagement, une loi...] "Tenir, respecter" : Je demande a Justice, puisque elle veult les loys estre gardees, se nostre Dame sera point comprise en la generale loy et maudisson que bailla Dieu aux femmes pour le pechié de Eve, c'est que en tristesse enfenteront et en engoisses ? (GERS., Concept., 1401, 402). Et vrayement se je l'acomply ainsy jusques a la fin, gardant vostre loy et voz commandemens, ne puet estre que vous ne ayez mercy de moy. (GERS., Trin., 1402, 165). Et qu'est ce bonne voulenté demanderez vous ycy ? C'est voulenté subjecte a Dieu, qui garde les commandemens de Dieu. Et car on ne puet garder les commandemens de Dieu sans les scavoir, ne les scavoir sans les oÿr (GERS., Noël, p.1404, 292). ...et se sont efforciez icelle tant excellante et utille science et la principale et doyenne des sept ars liberaulx, astrologie, villipender, abollir et destruire du tout quasi les principaulx livres d'icelle, sans y garder ne observer aucune ordre de droit ne de justice, ne appeller gens expers en icelle matiere, fors eulx qui n'y entendent riens (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 2 v°).

415
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     GARDER     
D. -

Empl. pronom. à sens passif. "Être respecté, avoir cours" : Par quoy selon ta loy escripte et justice mesmement qui [s]e garde entre les hommes, ilz desservirent non pas seulement morir, mais avec ce perdre tout leur heritage pour eulz et leurs enfans (GERS., Concept., 1401, 398).

416
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     GENDRE1          GENDRE2     
"Gendre" : Qui feit a Jule Cesar soustenir tous les meschiez qui sont en guerre par tout son aage, mesmement contre son gendre Pompee et ses propres citoyens, les romains ? Ce feist amour de vaine gloire. (GERS., Concept., 1401, 412).
417
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     GENS     
A. -

"Personnes en nombre indéterminé ; les hommes en général" : Aucuns pour echever le parler des gens, et afin que on ne les juge devos, se abandonnent a paroles et vie mondaine (GERS., Pent., p.1389, 82). ...et mesmement aucunes gens en ont esté pour ce mesprisiez en batailles et desconfiz (GERS., Concept., 1401, 417). Les autres ont paour destre desprisez ou de nestre pas en la reputacion des gens telz quilz desirent. (CIB., p.1451, 219).

418
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     GENS     
1.

[Gén. précédé d'un adj.. poss.] "Ensemble de personnes attachées au service de qqn" : Notez de celuy prescheur auquel ung seigneur demanda que on disoit de luy par le païx : "Ne dit on pas que je gouverne bien ? Mes gens me dient que tout va bien." Le prescheur respondi que tout le contraire estoit vray (GERS., Annonc., a.1400, 236). ...et pour ce ses gens prindrent couraige, et les vainquirent. (GERS., Concept., 1401, 417). Et j'ay entendu, sire, que vous l'apparcevez bien et vous en complaingnez et blasmez vos gens des finances ausquelz vous vous attendez. (GERS., Noël, p.1404, 311). ...il envoya en France le seigneur de Craon pour avoir de la pecune vers sa femme, lequel, la pecune receue, se amusa à fere bonne chere et son maistre et tous ses gens estoient nudz et mors de fain et lui fut forcé laisser tout et s'en venir par Venize et par Itallie, où il mourut plusieurs de ses gens de pouvreté (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 150 v°).

419
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     GENS     
-

Gens d'Église, gens de dévotion. "Membres du clergé" : Je tiens que la reformacion de l'Eglise se doit faire par eulz. Que les curez et gens d'Eglise, qui a ce sont ordonnez, mettent bonne diligence a traitier doulcement tous ceulz qui se confessent, et a [s]e maintenir honnestement. (GERS., Concept., 1401, 429). O que ceste melancolie est a fuir et a moderer en religieux ou religieuses, en estudians et en gens de deuocion, car telz gens moult sont esloignez de faire operacion spirituelle quant ilz sont en telles tristesses de melancolie (CIB., p.1451, 219).

420
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     GENS     
-

Gens féminins. "Hommes efféminés" : ...feit devestir tous nuz devant ses chevaliers aucuns de leurs ennemis pour leur monstrer leur belle et blanche couleur, affin que bien semblassent gens femenins, non excercez en peines et en labeur (GERS., Concept., 1401, 417).

421
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     GERMAIN     
-

[Dans un cont. allég.] Soeur germaine. "Soeur née du même père et de la même mère" : ..."je suis toute preste d'obeir entierement au commandement et de vous, Doulce Amour, royne souveraine, et de ma suer germaine, la Riche Precieuse, Verite la royne." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 453). Elle adoncques feist signe a sa compaigne compaign(i)e et seur germaine Sapience qu'elle portast la parole pour exposer ce que entre [el]les, Vertuz, avoyent deliberé et parlamenté ensemble. (GERS., Concept., 1401, 393).

422
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     GIBET     
"Potence servant à la pendaison" : ...car je suis alé au premier que je cuidoye estre mieulz ton amy pour les biens que tu luy fais. Il m'a respondu qu'il te feroit compaignie jusques au gibet, mais illec te laisseroit. (GERS., Concept., 1401, 415).
423
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     GLOIRE     
-

Vaine gloire. "Vaine opinion de soi-même, orgueil, vanité" : C'est doncques grant honte, o ame devote, dire que tu ne puisses ou vueilles faire autant pour l'amour de ton Dieu, pere et sauveur, comme les autres font pour la tres fraile chose qui soit amour de vaine gloire. Nomme moy ung commandement de Dieu, ton amy, plus fort a faire comme par exemple vivre chastement : je ose dire que pour amour de argent ou de vaine gloire s'acomplira. (GERS., Concept., 1401, 413). Mais a vray dire, comme je apparceu, c'estoit fole et dampnable prodigalité, ou fole largesse et crueuse pitié, venant de desir de vaine gloire. (GERS., Noël, p.1404, 308). Pour quoy disoit : "Afin que la grandeur des revelations divines ne me eslievent par orgueil, Dieu m'a donné l'angele de Sathanas mon adversaire, qui me collafise", c'est a dire me donne buffes de vaine glore. Item afin que la glore eternele soit donnee en l'aultre vie. (Somme abr., c.1477-1481, 178).

424
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     GLORIEUX     
1.

[De Dieu ou des saints] "Qui jouit de la gloire éternelle" : O benoit Dieu glorieux, n'est entendement qui peust cest honneur concevoir ne bouche reciter ! (GERS., P. Paul, a.1394, 483). Excellemment certes estes mis a honneur, o pasteur de saincte Eglise et saige gouverneur, glorieux saint Pierre. (GERS., P. Paul, a.1394, 491). ...la maniere de la concepcion nostre glorieuse Dame (GERS., Concept., 1401, 408). Pense en ce que dit est lestat de gloire et comment diuerses mansions sont donnees aulx sains en la maison de Dieu, et comme les vngs sont plus glorieux que les autres (...). Pense la magnificence de Dieu en gloire a la quelle compagnie tu es appele. Pense la grant beaulte et le bel ordre qui est entre les sains, la ioye, la melodie, les doulx cantiques des sains glorieux. (CIB., p.1451, 189). Le glorieux saint Jerosme vint en fleur en ce temps. Cestui ne mesprisa pas la science de astrologie (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 88 r°).

425
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     GLORIFIER     
II. -

Empl. pronom. "Se faire un titre de gloire" : Vray Pere tout puissant, dit Charité, tu m'as faicte, et de ce en toy me glorifie, royne des Vertuz, et sans moy quelconque d'elle[s] ne se ottroye parfaictement a creature humaine (GERS., Concept., 1401, 400).

426
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     GLOUTONNIE     
"Gloutonnerie, voracité" : ...car nostre adversaire, Pechié mortel, le vilain et crueux tirant, avec toute sa maudicte compaignie, Ignorance, Desloyauté, Ydolatrie, Orgueil, Avarice, Luxure, Envie, Paresse, Gloutonnie et autres Vices sans nombre ont [en] terre presque occupé tout le logis (GERS., Concept., 1401, 394). Et répliquier mesmes osèrent Que Humain Lignage en vérité Est tout rempli d'iniquité, D'orgueil, envie, ire et tristesse, D'orde luxure et grant peresce, De gloutonnie, d'avarice Et tout autre desplaisant vice (LA HAYE, P. peste, 1426, 35). Quant gloutonnie est mortel ou veniel pechié. (Somme abr., c.1477-1481, 91).
427
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     GOÛTER1          GOÛTER2     
II. -

Inf. subst. "Sens du goût" : ...et qui plus est, [par l'excellence] de ceste vertus et heritaige, Justice originele, l'omme eust toudis vray jugement sans errer, bonne voulenté sans pechier, la sensualité bien gouverne[e] sans mouvement ou passion detestable, en veoir, en oÿr, en gouster ou en toucher (GERS., Concept., 1401, 397). ...les chiens ont plus parfait odorement a merveille et les voultours aussy, le singe nous passe en gouster, le porc sauvaige en escouter, l'aigle et le lins en regarder (GERS., Trin., 1402, 152).

428
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     GOUVERNEMENT     
2.

"Action de diriger une maison, de pourvoir à ses besoins en particulier en nourriture" : Ferrant de Froville, escuïer, seigneur du fieu de Calletot, a en la forest de Brotonne, à cause de sondit fieu et hostel, coustume pour ses pors qui seront pour le gouvernement de sondit hostel (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 85). Point ne gastent en mauvaiz usaiges les biens que tu leurs as prestez [à Joachim et sainte Anne]. Divisez sont en trois parties : l'une pour le temple et tes ministres, l'autre pour les povres, la tierce pour leur gouvernement. (GERS., Concept., 1401, 396).

429
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     GOUVERNER     
B. -

Gouverner qqn (un individu ou une communauté). "Diriger sa conduite, le guider moralement" : Et a chascune foys que il respondoit oÿ, il adjoustoit : "Paix ["Pais"] ou gouverne mes brebis, mes aigneaux", c'est a dire tous crestiens, en trois manieres : par doctrine, par correction ou discipline, et par exemple (GERS., P. Paul, a.1394, 488). ...desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens, avarice es cornailles, et ainsy des autres. Pourquoy ? Pour ce que point n'ont raison en eulz, qui autrement les doye gouverner, comme est en l'omme. (GERS., Concept., 1401, 399). ...comme les prelas nouveaulz ont pareille auctorité aux anciens sur le peuple gouverner, jassoit ce que ilz n'ayent pas telle sainteté. (GERS., Concept., 1401, 421). Cestui Jerson fut bon catholique, mais il eut plusieurs vices, car il fut presumptieux et orguilleux et appetoit de gouverner princes et aver legacions et ne povoit souffrir en court autre que lui. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 152 v°).

430
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     GOUVERNER     
B. -

Gouverner qqn (un individu ou une communauté). "Diriger sa conduite, le guider moralement" : Et a chascune foys que il respondoit oÿ, il adjoustoit : "Paix ["Pais"] ou gouverne mes brebis, mes aigneaux", c'est a dire tous crestiens, en trois manieres : par doctrine, par correction ou discipline, et par exemple (GERS., P. Paul, a.1394, 488). ...desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens, avarice es cornailles, et ainsy des autres. Pourquoy ? Pour ce que point n'ont raison en eulz, qui autrement les doye gouverner, comme est en l'omme. (GERS., Concept., 1401, 399). ...comme les prelas nouveaulz ont pareille auctorité aux anciens sur le peuple gouverner, jassoit ce que ilz n'ayent pas telle sainteté. (GERS., Concept., 1401, 421). Cestui Jerson fut bon catholique, mais il eut plusieurs vices, car il fut presumptieux et orguilleux et appetoit de gouverner princes et aver legacions et ne povoit souffrir en court autre que lui. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 152 v°).

431
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     GRACIEUSEMENT     
A. -

"Favorablement" : Lors le benoit Filz de Dieu seant ou hault trone de [s]a divine majesté, sousleva ung peu par grant meurté son reverent et redoubtable regart, et par grant gravité, magnificence et auctorité, tellement respondit : "Plaisamment nous avons oy, tres amees filles, et gracieusement nous recevons voz diz, voz offres et voz avis..." (GERS., Concept., 1401, 405).

432
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     GRAND     
-

Grand + nom propre : On recite du grant Basile qu'il qu'i[l] recommanda une povre femme au seigneur d'un pays (GERS., Annonc., a.1400, 238). Je puis, par figure et ymaginacion raisonnablement fondees, dire que dame Nature, laquelle descript le grant Alain, libro suo De Complantu Nature, in principio, se presenta incontinent avec ses chamberieres (GERS., Concept., 1401, 391). Aussi le sage et grant Aubert, Un Philosophe moult expert, Dit par escript et nous afferme Certainement pour chose ferme (LA HAYE, P. peste, 1426, 26). ...et fut en son temps moult estimé et aprecié à Romme et fut maistre du grant Pompée. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 66 r°).

433
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     GRAVITÉ     
B. -

Au fig. [À propos d'une pers.] "Dignité, sérieux" : Lors le benoit Filz de Dieu seant ou hault trone de [s]a divine majesté, sousleva ung peu par grant meurté son reverent et redoubtable regart, et par grant gravité, magnificence et auctorité, tellement respondit... (GERS., Concept., 1401, 405). Stephanus, ainsi nommé, fut environ ce temps homme de moult grande auctorité et gravité et moult sçavant en la science des estoilles (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 78 r°). Maistre Regnault, doyen de Saint Aignen d'Orleans, fut en ce temps moult aprecié en France, tant pour la science des estoilles que pour sa grande gravité et licterature. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 123 r°).

434
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     GUERDONNER     
Empl. trans. "Récompenser" : ...ceulx qui plus aiment si sont le mains amés, et qui mains valent et scevent, si sont le plus guerredonés, et qui plus a, plus ara, et qui ren n'a, l'en luy ostera (Songe verg. S., t.1, 1378, 234). ...mez devons penser que, ainssi que ilz [saint Pierre et saint Pol] ont esté de paraille et samblable martyre, que ilz soient, aussi, paraillement meris et guerredonés. (Songe verg. S., t.2, 1378, 138). C'est le bon amy qui oncques ne faillit au besoing, qui oncques ne reproucha son amour, qui ne requiert de son am[ie] fors estre am[é] seulement, et non pourquant tres habondamment guerdonne(e). (GERS., Concept., 1401, 409).
435
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     GUERROYER1          GUERROYER2     
Empl. trans. Guerroyer qqn. "Faire la guerre à qqn" : Qui fit a Hanibal guerroyer Ytalie, passer les montaignes, souffrir extremes froidures jusques a perdre l'ueil ? Amour de vaine gloire. (GERS., Concept., 1401, 412). ...voyant qu'il ne vouloit croire de plusieurs choses Munyo Rufo, son astrologien et grant conseiller, ne aussi ses capitaines, et que ainsi vouloit guerroyer les Grecs qui avoient de leur costé de souverains astrologiens, cestui Marachus ayma mieulx aider aux Grecz, qui estoient petit nombre, que estre du costé Xerxes, et le dist franchement à Xerxes (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 46 v°). Cestui surnomé de Saint Branchier fut expert en la partie des ellections de astrologie pour bailler et eslire jours propres à guerroyer son ennemy ou à differer (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 142 r°).
436
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     HABITACLE     
[Gén. dans un cont. relig.] "Demeure, habitation" : ...Nostre Dame ot son temple et sa sale et son arroy et ordonnance comme il appartenoit a telz ouvragez tant merveileuz ; avoit habitacle tres cler, tres pur et tres ordonné. (GERS., Annonc., a.1400, 232). "...Or semble il que ceste loy ne seroit pas bien acomplie se en telle abhominacion, ordure et subjection de pechié par aucun temps la souffroyes, elle qui doit estre habitacle, temple et sale de toute pureté". (GERS., Concept., 1401, 400). ...saluons le saint temple, la sale et habitacle singulier de la Divinité, la Vierge glorieuse, et luy disons : Ave Maria. (GERS., Trin., 1402, 151). ...voiant la sapience de salomon et sa maison et sa table et les viandes et les habitacles des seruiteurs et lordre des ministres et les vestemens diceulx elle fut en si grant admiracion quelle nauoit oultre point desperit, cest a dire quelle failloit en son esprit de la grandeur des choses quelle veoit. (CIB., p.1451, 190).
437
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     HABITATION     
-

[Dans un cont. allég.] : Tres hault Empereur, Charité, ton humble fille et devote, et nous autres, Vertuz, avons, non mie sans cause, grande et inestimable leesse quant, a la supplicacion de Misericorde, tu veulz et t'enclines descendre en terre racheter l'umain lignaige, et nous rendre par ce nostre habitacion de laquelle tant sommes hors bouteez (GERS., Concept., 1401, 394). "...et se en cest estat moroit, sans doute elle yroit en eternelle dampnacion. Avec ce elle seroit habitacion de tenebres, qui doit la lumiere porter." (GERS., Concept., 1401, 401).

438
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     HABITATION     
-

[Dans un cont. allég.] : Tres hault Empereur, Charité, ton humble fille et devote, et nous autres, Vertuz, avons, non mie sans cause, grande et inestimable leesse quant, a la supplicacion de Misericorde, tu veulz et t'enclines descendre en terre racheter l'umain lignaige, et nous rendre par ce nostre habitacion de laquelle tant sommes hors bouteez (GERS., Concept., 1401, 394). "...et se en cest estat moroit, sans doute elle yroit en eternelle dampnacion. Avec ce elle seroit habitacion de tenebres, qui doit la lumiere porter." (GERS., Concept., 1401, 401).

439
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     HABITER     
-

[Dans un cont. métaph.] "Être présent dans l'âme (du croyant)" : Doncques s'il advenoit - que ja ne face ! - que par aucun temps en sa concepcion ou aprés je fusse eslongnee et hors de ceste dame, pour cause du mauvais tirant Pechié originel, qui la maintenroit ? Car pour riens en luy habiter je ne pourroye. (GERS., Concept., 1401, 400). Pourquoy celle de nostre Dame ne pouoit engendrer telle saincte paour contre villain penser, a qui Dieu ne parla mie seulement mais dedans luy habita ? (GERS., Concept., 1401, 425). Et cest envoiement [du Saint-Esprit] se fait afin que habiter et demourer en la creature raisonnable, mais le premier envoiement se fait pour demonstrer l'enhabitation des aultres [il faut comprendre "aux autres", "aliis" en latin]. (Somme abr., c.1477-1481, 118).

440
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     HABITER     
-

[Dans un cont. métaph.] "Être présent dans l'âme (du croyant)" : Doncques s'il advenoit - que ja ne face ! - que par aucun temps en sa concepcion ou aprés je fusse eslongnee et hors de ceste dame, pour cause du mauvais tirant Pechié originel, qui la maintenroit ? Car pour riens en luy habiter je ne pourroye. (GERS., Concept., 1401, 400). Pourquoy celle de nostre Dame ne pouoit engendrer telle saincte paour contre villain penser, a qui Dieu ne parla mie seulement mais dedans luy habita ? (GERS., Concept., 1401, 425). Et cest envoiement [du Saint-Esprit] se fait afin que habiter et demourer en la creature raisonnable, mais le premier envoiement se fait pour demonstrer l'enhabitation des aultres [il faut comprendre "aux autres", "aliis" en latin]. (Somme abr., c.1477-1481, 118).

441
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     HÂLER     
Empl. trans. "Dessécher, brunir" : Tu as beauté corporelle, mais saiches que trop plus belle, plaisante et desirable est celle de ton ame, a laquelle garder tu doys mettre toute ta cure, o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure (GERS., Concept., 1401, 418).
442
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     HARDEMENT     
"Courage, hardiesse" : Car, en verité, la fiance que j'ai de vostre humilité pour suppleer, de vostre noblesce pour excuser, de vostre subtiveté pour corriger, m'ont doné cuer et hardement de cest euvre enconmancer et aconplir (Songe verg. S., t.1, 1378, 10). ...neantmoins ta benigne clemence et liberté qui nous a creez noblement sans noz merites me donne hardement de parler et raconter ce que ton humble fille Charité et ses compaignes ont deliberé et enjoint a dire (GERS., Concept., 1401, 393). Et senefie que cellui qui premier les porta en armes estoit homme de innombrable fais et vertueux de vaillance et a qui le fait croissoit de grant hardement contre ses ennemis ainsi que l'onde se croist contre le fort vent. (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 502).
443
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     HARMONIE     
"Disposition entre les diverses parties d'un ensemble de manière que chacune d'elles s'accorde avec les autres" : Mais je dy en oultre que ceste beauté et phizonomie fut de telle attrempence et armonie naturelle, et tellement compassee que point ne esmeuvoit les regardans a mauvaise ou dissolue plaisance, ains a chasteté et a devocion (GERS., Concept., 1401, 424). Considere quant au corps la matiere, la forme, la multitude des menbres et la connexion, lordre et adaptacion diceux, comment ilz seruent naturellement lung a lautre et secourent lung lautre ; la beaulte du corps et les menbres du chief, des sens qui sont en luy, et la grant armonie des organes et instrumens qui sont pour les operacions corporelles. (CIB., p.1451, 186).
444
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     HAUT     
b)

Au fig. [Dans une hiérarchie de valeurs spirituelles] : Lors le benoit Filz de Dieu seant ou hault trone de sa divine majesté, sousleva ung peu par grant meurté son reverent et redoubtable regart (GERS., Concept., 1401, 405). Maiz, à parler certainement, L'umain et noble entendement Si est exempt de ceste loy Par le plaisir du benoist Roy, Car il descent et prent son estre De plus hault povoir que terrestre (LA HAYE, P. peste, 1426, 69). O qui est celuy ou celle qui dignement contemplera toutes ces choses deuant dictes qui tant sont dignes, tant sont hautes, celestielles et diuines (CIB., p.1451, 189).

445
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     HAUT     
1.

"Très grand" : A ce mot toutes s'acorderent et firent adoncques tres hault silence, les oreilles eslevees pour reveremment escouter l'arrest de la sentence. (GERS., Concept., 1401, 405).

446
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     HAUT     
-

[De Dieu ou des anges] : Dy se saint Gabriel est le plus hault des anges, et pourquoy il se nomme Gabriel ? (GERS., Annonc., a.1400, 229). Car point n'est digne d'estre amee d'un si hault empereur femme qui n'est toute belle. (GERS., Concept., 1401, 389).

447
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     HAUT     
2.

[D'une chose abstr.] : Les cloches sont les bonnes inspiracions que le Saint Esperit fait sonner ou plus hault lieu de ce temple et sur la tour, qui se nomme en latin Sinderesis. (GERS., Purif., 1396-1397, 63). Jadis aprés ce que Misericorde ot empetré pour l'umain lignage voye de redempcion, et qu'il fut ordonné par le hault conseil de la Trinité pour satisfaire a Justice, qui moult fort y contredisoit, que le Filz de Dieu prendroit cher humaine, et que la Divinité seroit unie et mariee a l'umanité (GERS., Concept., 1401, 390).

448
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     HAUT     
G. -

"Qui appartient par sa naissance à une classe supérieure" : Voir doncques et qui est plus haute noblesse, bieneurté, excellence et dignité a toy, ame crestienne, que d'estre hostelaine de ton Dieu (GERS., Pent., p.1389, 71). ...faire et former Dame selon sa sapience infinie, telle comme il appartenoit a filz de si hault et noble lignage avoir ca jus a mere, qui es cieulx avoit Dieu a pere. (GERS., Concept., 1401, 390). ...de telz si haulx personnages et graves personnes, comme les grans empereurs, roys et nobles gens (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 4 v°).

449
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     HÉ1          HÉ2     
[Cri d'interpellation ouvrant un discours direct] : "Hee Dieu tout bon et tout puissant ! ja n'avienge que ainsy se puisse moquer le tien et le nostre ennemy !" (GERS., Concept., 1401, 404). He Dieu ! comme a icy haulte noblesse de estre amie ! De qui amie ? Non pas amie de homme mortel, non pas d'ange ou d'archange, mais de Dieu, le Roy des roys, et des seignourissans le Seigneur. (GERS., Concept., 1401, 408).  ! que fera donc povreté Qui, en yver ne en esté, Ne peut mie ces choses faire Que prier Dieu, le débonnaire (...) ? (LA HAYE, P. peste, 1426, 82).
450
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     HÉ1          HÉ2     
[Cri d'interpellation ouvrant un discours direct] : "Hee Dieu tout bon et tout puissant ! ja n'avienge que ainsy se puisse moquer le tien et le nostre ennemy !" (GERS., Concept., 1401, 404). He Dieu ! comme a icy haulte noblesse de estre amie ! De qui amie ? Non pas amie de homme mortel, non pas d'ange ou d'archange, mais de Dieu, le Roy des roys, et des seignourissans le Seigneur. (GERS., Concept., 1401, 408).  ! que fera donc povreté Qui, en yver ne en esté, Ne peut mie ces choses faire Que prier Dieu, le débonnaire (...) ? (LA HAYE, P. peste, 1426, 82).
451
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     HÉRÉSIE     
"Hérésie" : ...nostre Dame a toudiz esté belle sans laidure de pechié quelconque originel, veniel ou actuel, c'est plus seure chose de ainsy le tenir que l'opposite, contre ce que ont voulu dire aucuns que c'estoit heresie expresse ou pechié mortel. (GERS., Concept., 1401, 421). ...ou deux infideles se marient ensemble, ou deux fideles et catholiques ensemble, et l'un chiet en heresie. (Sacr. mar., c.1477-1481, 64). Aussi quant deux fideles sont ensemble en mariage, le mariage est vray et tient. Pose que l'un deglace en heresie. (Sacr. mar., c.1477-1481, 66). Cestui predist l'eresie de Triphon de Nice, qui expelloit les deables de tous les corps indifferamment. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 86 r°). ...fut ou temps du pappe Silverius et fut le moïen principal par quoy l'erisie Theodore fut condempnée. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 101 r°).
452
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     HÉRITAGE     
1.

Héritage (temporel). "Paradis terrestre" : ...Justice tantost le despouilla de son noble vestement de innocence, amena Rebellion en son royaume espirituel, le chassa hors de son propre heritaige, paradis terrestre, luy fit espouser mort, fut fait serf a tribulacion, le livra a tres crueux sergens pour le tourmenter, qui sont Fain, Soif, Angoisse, Misere, Tristesse et Maladies sans nombre. (GERS., Purif., 1396-1397, 61). Par quoy selon ta loy escripte et justice mesmement qui se garde entre les hommes, ilz desservirent non pas seulement morir, mais avec ce perdre tout leur heritage pour eulz et leurs enfans, tant le temporel paradis terrestre comme l'espirituel, justice originele, a cause de crime de lese majesté. (GERS., Concept., 1401, 398). Et mesmement a nostre propos contre le commun cours il sainctifia Jheremie avant sa nativité et rendit l'eritage temporel, paradis terrestre, a Enoc et Helye. (GERS., Concept., 1401, 403).

453
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     HÉRITAGE     
1.

Héritage (temporel). "Paradis terrestre" : ...Justice tantost le despouilla de son noble vestement de innocence, amena Rebellion en son royaume espirituel, le chassa hors de son propre heritaige, paradis terrestre, luy fit espouser mort, fut fait serf a tribulacion, le livra a tres crueux sergens pour le tourmenter, qui sont Fain, Soif, Angoisse, Misere, Tristesse et Maladies sans nombre. (GERS., Purif., 1396-1397, 61). Par quoy selon ta loy escripte et justice mesmement qui se garde entre les hommes, ilz desservirent non pas seulement morir, mais avec ce perdre tout leur heritage pour eulz et leurs enfans, tant le temporel paradis terrestre comme l'espirituel, justice originele, a cause de crime de lese majesté. (GERS., Concept., 1401, 398). Et mesmement a nostre propos contre le commun cours il sainctifia Jheremie avant sa nativité et rendit l'eritage temporel, paradis terrestre, a Enoc et Helye. (GERS., Concept., 1401, 403).

454
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     HÉRITAGE     
2.

Héritage espirituel. "Innocence primitive de l'homme avant le péché" (synon. justiceoriginelle) : Tu scez, vray Dieu, comment au premier homme Adam tu baillas pour luy et pour tous ses successeurs enfans heritages non pas seulement temporel comme paradis terrestre, mais, qui mieulz valoit, luy ottroyas l'eritage espirituel. Cest heritage estoit bien don de grace et une vertus de nostre nombre et compaignie, qui se nommoit Justice originele. (GERS., Concept., 1401, 397).

455
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     HEURE     
1.

[Sens gén.] : Chascun jour, voir presque chascune heure, le Saint Esperit quiert entrer dedens l'ostel de nostre ame. (GERS., Pent., p.1389, 76). Je note yci que l'eure de prier pour les mors est quant on se sent en estat de grace, ou quant on se sent en temptacion (GERS., Déf., 1400, 234). O come benoite sera l'eure quant le crueux, le fel, le despiteux tirant, et ses detestables pillars seront hors boutez de nostre droit heritage et propre mansion ! (GERS., Concept., 1401, 394).

456
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     HEURE     
3.

Derrienne heure/heure (de la mort) : Et en la fin, en l'eure de la mort, escoute que fait leur povre ame. (GERS., Pent., p.1389, 85). Panse bien, panse que vault quanque tu faiz en ce monde, quanque tu traveilles, quanque tu rapines, quanque tu quiers vengence, quanque tu donnes a ta povre charoingne de mauvaises plaisances, se tu chiés, en la destroicte heure de la mort, a l'orrible jugement de justice, en mort perpetuelle. (GERS., Purif., 1396-1397, 67). Et aussy se en la darrienne heure de la mort la personne en grace demande estre quitte de purgatoire, sa priere est oye (GERS., Déf., 1400, 237). Pense la personne que tost ou tart faut que elle le die, et elle ne scet quant elle aura temps et heure. (GERS., Concept., 1401, 428). ...puis mourut bien et sainctement, le jour et heure de son periode venu, comme longtemps devant avoit prenostiqué. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 157 v°).

457
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     HOMME     
-

Langue d'homme : Et n'est pas a oublier que trop plus grant peril est a errer en blaphemant ceste Vierge que en l'onnourant, elle qui par langue d'omme souffisamment ne puet estre louee. (GERS., Concept., 1401, 422).

458
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     HOMME     
2.

Premier homme : Tu scez, vray Dieu, comment au premier homme Adam tu baillas pour luy et pour tous ses successeurs enfans heritages non pas seulement temporel comme paradis terrestre, mais, qui mieulz valoit, luy ottroyas l'eritage espirituel. (GERS., Concept., 1401, 397). Adam, premier homme fait de Dieu et à sa semblance et, comme est assez à croire, à presupposer et entendre, fut creé en toute parfection (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 11 r°).

459
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     HOMME     
D. -

"Être humain de sexe mâle" : Une femme sera belle et riche : elle en usera en orgueil ou en charnalité ; une personne, homme ou femme, aura biaux enfans et belle lignie : elle les norrira plus tost en mal que en bien. (GERS., Pent., p.1389, 80). ...toute la lignie de Adam et Eve, descend[a]nt par compaignie naturelle d'omme et femme, perdra cest heritage et sera subjette a pechié originel (GERS., Concept., 1401, 398). Il dompta aussi les genitaires qui estoient moitié homme et moitié cheval, que aucuns appellent sagitaires (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 26 v°).

460
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     HÔTEL1          HÔTEL2     
1.

P. méton. "L'ensemble de ceux qui habitent la même maison ; famille" : Plus fructueusement a cause de la honte et pour ce qu'il te pourra mieulz conseiller selon ton estat, et ne faudra point a chascune foys recommencier tout, et ainsy pour tout ton hostel, femme et enfans mieulz que se l'un va sa, l'autre la. (GERS., Concept., 1401, 428).

461
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     HÔTELIER     
-

[Dans un cont. relig.] "La Vierge" : Veez cy celle qui se dit hostelliere et mere des vertuz, mais avant elle[s] elle me herberja par pechié originel ! "Hee Dieu tout bon et tout puissant ! ja n'avienge que ainsy se puisse moquer le tien et le nostre ennemy !" (GERS., Concept., 1401, 404).

462
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     HUMAINEMENT     
A. -

"En tant qu'homme" : Et voulons, non contrestant l'allegacion de nostre fille Nature sur leur sterilité [de Joachum et Anne], que parens ilz soyent a celle de qui nous voulons humainement estre enfant. (GERS., Concept., 1401, 405).

463
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     HYPOCRITE     
"Personne qui affecte des sentiments religieux qu'elle n'a pas" : Qui feit aux ypocrites servir saintement Dieu par grant peine et labeur en jeunes, en oyant messes, en voyages, en voulans a tous complaire, et par ce en estant de tous serfs en foles largesces ? Certes toutes ces choses et autres innumerables fait amour de vaine gloire. (GERS., Concept., 1401, 412).
464
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     IDOLÂTRIE     
"Culte des idoles" : Flateur, qui pis est, corrumpt la verité de vraye foy pour complaire et prouffiter a soy, et fait croire mensonges, sourceries, charmeries et ydolatries et ars magiquez et dyaboliquez, et delaisser Dieu pour recourir au deable (GERS., Annonc., a.1400, 235). Pechié mortel, le vilain et crueux tirant, avec toute sa maudicte compaignie, Ignorance, Desloyauté, Ydolatrie, Orgueil, Avarice, Luxure, Envie, Paresse, Gloutonnie et autres Vices sans nombre (GERS., Concept., 1401, 394). ...et icy failly Aristote et presques tous les philosophes, et pour ce ilz furent ingraz a Dieu et cheurent en horribles erreurs, en ydolatries et en vilité contre nature (GERS., Trin., 1402, 162). ...et brusla les livres des ars magicaulx et de ydollatrie que avoit composé Zoroastes (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 14 v°). ...la capcion de Zoroastes et l'idolatrie subsecutive et le temps rude et gros qui tost après vint et aussi la combustion des livres dudict Zoroastes (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 17 v°).
465
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     IGNORANCE     
2.

"État contraire à la foi" : ...tu doys mettre toute ta cure, o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure, enflee par orgueil, noire et tachee par envie, aveuglee et chascieuse par mescreance et ignorance, begue ou muette par paresce de Dieu loer et de prier (GERS., Concept., 1401, 418).

466
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     IMAGE     
-

À son image, à l'image de Dieu : O ame devote, creée de Dieu a son ymage (GERS., Concept., 1401, 408). Pour ce elle est dicte faicte a l'imaige de Dieu et a sa semblance (GERS., Trin., 1402, 152). ...faisons dist dieu homme a nostre ymage et a nostre semblance... (CIB., p.1451, 200). Par la seconde maniere, l'homme est fait a l'ymage de Dieu, car la benoite trinité reluist en lui selon l'ame, entendement, raison et voulenté, qui sont en elle. Et ainsi s'entent ce que est escript ou livre de Genesis, quant Dieu dit comme ung Dieu en trois personnes : "Faisons l'homme a nostre ymage." (Somme abr., c.1477-1481, 111).

467
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     IMAGINATION     
B. -

"Ce qui est produit par cette faculté ; image, invention" : ...comme les prophetes souvent l'ont fait en leurs escriptures, a l'exemple de Boëce et de Alain et d'autres poetes catholiques, je prendray une telle figure et ymaginacion poetique pour plaisamment expliquer la verité de ceste concepcion (GERS., Concept., 1401, 389). ...la sont aussy ymaginacions et fantasies et industries diverses pour eschver ce qui est mal et pour suyr le bien. (GERS., Trin., 1402, 152).

468
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     IMPÉRIAL1          IMPÉRIAL2     
-

En partic. [De Dieu] : Mais helas ! Adam et Eve, ingras de ce, forfirent mou tost contre ta majesté royale, divine et imperiale, en trespassant ton commandement de non mengier la pomme (GERS., Concept., 1401, 398).

469
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     IMPOSER     
1.

"Imputer à tort (un crime) à qqn" : Je vous demande pourquoy c'est que, ja soit ce que ilz treuvent lez lays purs et innocens dez crimes lezquelx leur sont imposés, nientmoins ilz lez detienent encore prisonniers pour païer leurs escriptures (Songe verg. S., t.2, 1378, 156). Lez officiaux, sanz garder aucune ordre de Droit, font prendre plusieurs personnes layes et leur imposent que ilz ont comis, en aucun cas, contre la foy catholique, et lez detienent en prison fermee. Et, toutevoies, la prise et la detencion deveret appartenir au Roy, juques a tant que telles personnes soient convaincues dez crimes lezquelx leur sont imposés. (Songe verg. S., t.2, 1378, 179). Et par ainsy je accorde que saint Pol reprist justement saint Pierre sans ce que on impose crime a saint Pierre mais grant louange, comme dit est. (GERS., P. Paul, a.1394, 490). Et quant a vostre disputacion, que avez longuement tenue, saichiez que point ne voulons que regart aiez a nostre regle et loy generale et penible, imposee par le forfait du premier pere, car pour les autres ceste loy est faicte, non mie pour elle (GERS., Concept., 1401, 405).

470
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     INCARNATION     
"Acte par lequel le Christ se fait homme" : Maintenant chascun crestien ou crestienne doit plus honnourer son corps que avant l'Incarnation, en l'onneur de Jhesu Crist et de Nostre Dame. (GERS., Annonc., a.1400, 236). ...et le temps vint que l'incarnation se deust accomplir et celebrer (GERS., Concept., 1401, 390). Ce mot du Pere est eternelement engendré de lui, temporelement et a certain temps promis par les prophetes, preschié par les apostles, annonchié par l'archangele Gabriel en l'incarnation, quant ledit angele fut envoié a la vierge Marie pour annuncier ladicte incarnation dudit mot et parole du Filz de Dieu a prendre nostre nature humaine d'elle, en elle et par elle. (Somme abr., c.1477-1481, 113). Pareillement l'envoy et la mission du Filz est de deux manieres. L'une est visible par l'incarnation, quant il prind nostre humaine nature, l'aultre invisible, qui se fait quant cilz enlumine par dedens nostre entendement en esclairissant les sens de nostre ame. (Somme abr., c.1477-1481, 118).
471
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     INEXPERT     
[D'une pers.] "Qui manque d'expérience" : Le jouvencel respondit que plus de L, voire plus de cent, car il cuidoit comme inexpert, que tous ceulz feussent trop bien ses amis qui luy monstroyent beau semblant de chere, de parole ou de bras. (GERS., Concept., 1401, 415).
472
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     INGRAT     
"Ingrat" : Cy avoit beau don et bel heritage ! Mais helas ! Adam et Eve, ingras de ce, forfirent mou tost contre ta majesté royale, divine et imperiale, en trespassant ton commandement de non mengier la pomme (GERS., Concept., 1401, 397). ...et icy failly Aristote et presques tous les philosophes, et pour ce ilz furent ingraz a Dieu et cheurent en horribles erreurs, en ydolatries et en vilité contre nature (GERS., Trin., 1402, 162). Mescroiant chascun en sa Foy, Inutile à Dieu et à soy, Moult bestial, irraisonnable Néant piteux et variable, Tout ingrat à son Créateur Et des biens trop grant dégasteur (LA HAYE, P. peste, 1426, 36). Ingrat est cellui qui n'est recognoissant du bien que on lui auroit fait. (LA HAYE, P. peste, 1426, 206).
473
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     INNUMÉRABLE     
A. -

"Qu'on ne peut compter, qui est sans nombre" : Pour revenir donc a nostre propos, quant l'acteur dit qu'il voit tant d'estoilles entour la face et le chief de Nature que nul vivant ne les peust nombrer, il le disoit pour les estoilles fixes en la .VIIJe. espere qui sont, selon la verité, a homme innumerables. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 15). Ce apparut bien quant le jour de Pasques flories il chassa hors du temple innumerable multitude de juifs qui vendoyent et acheteoyent. (GERS., Concept., 1401, 424). ...car si je vouloye reciter les inumerables traïsons et faulcetés, que d'icelle part sont issues, il ne seroit en piece fait. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 151 v°).

474
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     INSPIRER     
A. -

[De l'action divine] "Insuffler qqc." : Je espandray et inspireray par sa face une lueur, une beaulté, une doulceur plaine de simplesse, honneur et benignité, et tellement compasseray son chaste viayre, regart, ses diz, ses faiz et contenances, que a tous ses regardans elle sera exemplaire, livre et mirouer de beaulté (GERS., Concept., 1401, 392). Un chascun de saine pensee puet vouer quant le veu est inspiré par la loy du Saint Esperit. (Sacr. mar., c.1477-1481, 52).

475
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     INSTAMMENT     
"D'une manière pressante ; avec insistance" : Et a basse chiere, a face esplouree [Oroison] venoit moult instamment et devotement de par Joachim et saincte Anne, affin que empetrer leur peust lignie, et que hors feussent du reproche de la loy de malediction. (GERS., Concept., 1401, 395). Requérans le Juge instanment Que, par Arrest de Parlement, Il lui pléust à prononcïer, Déclarer et sentencïer Que Humain Lignage en tout uni Deust à mort estre puni (LA HAYE, P. peste, 1426, 36).
476
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     INSTITUTION     
-

[Dans un cont. allég.] : Nature aprés ce que le congié de parler fu ottroyé de Dieu ainsy parla : "Tu scez, Sire, que selon ma premiere et droicturiere institucion je devroye produyre les hommes telz que en leur royalme espirituel point n'y eust rebellion de la charnalité ou sensualité contre raison, car ma loy naturelle est tres juste..." (GERS., Concept., 1401, 399).

477
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     INSTITUTION     
B. -

Institution (d'une fête). "Fait de donner d'une manière officielle un commencement (à une célébration)" : Et semblablement depuis l'institucion de la feste de la nativité saint Jehan, la nativité nostre Dame fut ordonnee par revelacion d'une seule femme. (GERS., Concept., 1401, 421).

478
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     INSTRUIRE     
-

Part. passé en empl. adj. "Savant" : En tous temps les docteurs instruis en la saincte Escripture ont auctorité de l'exposer, et declairer les veritez qui d'elle s'ensuyvent, et comme avoyent les docteurs anciens. (GERS., Concept., 1401, 421).

479
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     INTÉGRITÉ     
"Virginité" : Sanz faille, il y a difference entre virginité et chasteté, car virginité presupose et connote deux choses, c'est assavoir l'integrité du corps et avec ce une voulenté ferme de la garder et de soy abstenir de tout charnel atouchement tant come la vie dure. Maiz chasteté ne presupose pas en soy telle integrité, ainz peut bien sanz elle estre (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 375). Virginité si a dit que moins n'estoit appartenant au vray Filz de Dieu avoir mere toudis vierge, especialment que point n'ayt esté violee par pechié quant a l'ame, que l'avoir vierge corporelment, de tant que virginité et intégrité de l'ame est plus noble et parfaicte que celle du corps. (GERS., Concept., 1401, 402).
480
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     INTERPRÉTER     
B. -

"Expliquer ce qu'il y a d'obscur dans un texte" : Prudence qui les loys droiturierement interprete, quant vint que parler devoit, moult eloquemment sa raison assigna (GERS., Concept., 1401, 402).

481
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     IRE     
"Colère" : La quarte consideracion est que nous experimentons les vices de l'omme se monstrer tres apparceuemment par dehors ou visaige ou es contenances, comme orgueil, ire, luxure, paour, fierté. (GERS., Concept., 1401, 426). Ire est un accident de l'âme qui eschauffe et perturbe le corps et les humeurs. (LA HAYE, P. peste, 1426, 207). Telz coleriques doiuent fort et diligemment moderer la passion de ire... car ilz sont moult enclins et sont hastifz et ardans comme le feu du quel ilz ont les qualitez cestassauoir chault et sec. (CIB., p.1451, 219). Il presdit sur une conjunction de Saturne et Mars et, par la revolucion d'aucun an, le grant differant et yre qui se leva entre les plus grans de Perse (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 39 v°).
482
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     ISNELLEMENT     
"Rapidement" : Experience toutesfois et raison nous aprent et monstre clerement qu'il convient que ce feu soit le quart element, premierement par ce que nous veons le feu ardant qui est cy entre nous en matiere terrestre mouvoir lassus en hault tres radement et tres isnelment et sans arrester en l'air (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 5). Et de ce s'ensuit il evidanment que le son agu est et se depend de plus druz mouvemens et plus druz repettez et plus ysnelment que le grave ne fait. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 44). L'ange qui ordonné fut messagier isnellement descendit porter les nouvelles a Joachim et saincte Anne. (GERS., Concept., 1401, 406).
483
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     JALOUSIE     
A. -

"Affection ombrageuse de Dieu pour l'humanité" : Plus doulz amy avoir tu ne pourroyes ; mais, en mon Dieu ! de ce t'avise qu'il est tres plain de jalousie, et ne veult point que tu aymes autre chose quelconque plus que luy, et que pour ce en sa presence tu faces fornicacion ou adulteres espirituelz en amant l'ennemy d'enfer (GERS., Concept., 1401, 413).

484
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     JANGLERIE     
B. -

"Plaisanterie" : Ce n'est pas icy l'amy de bouche seulement, l'amy de bras, l'amy de bourse, l'amy de court, l'amy de cheminee, l'amy de genglerye et de adulacion et de flaterie. (GERS., Concept., 1401, 409).

485
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     JARDIN     
B. -

Au fig. "Lieu abstrait, apprécié pour son calme et sa beauté, où s'épanouissent certaines richesses" : Ainsy comme je me delictoye a regarder ce delicieux et celestiel champ et tres flourissant jardin de la divine Escripture, planté, anté et ordonné par la propre main du Saint Esperit, et que d'un lieu en l'autre par estude et meditacion plaisamment me transportoye, avint que je descendi en une partie de ce jardin, la plus gaye et florissant, qui se nomme Cantiques (GERS., Concept., 1401, 388). En celui temps ne paissoit ou jardin de justice de France telle vaquerie comme à present ! (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 140 v°).

486
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     JETER     
2.

Jeter les yeux. "Tourner le regard" : A ceste parole [s]'est eslevé ung bruit et murmur entre les Vertuz, et en parlant les unes aux autres et approuvent l'oroison de Prudence, gectoient de costé leurs yeulz envers Justice qui bien vaincue estre sembloit. (GERS., Concept., 1401, 404).

487
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     JEÛNE     
THÉOL. "Privation volontaire de nourriture" : Pour honneur elle prescha le crueux tourment de la croix et mort tres vergoingneuse, pour richesses povreté, pour delices astinence, jeunes et sobriété (GERS., P. Paul, a.1394, 494). Aussy oroison, jusnes, abstinences proffitent en tant que ce sont oeuvres penibles, et pour l'amour et la grace que Dieu fait a ceulz qui le prient en devocion et charité. (GERS., Déf., 1400, 238). Qui feit aux ypocrites servir saintement Dieu par grant peine et labeur en jeunes, en oyant messes, en voyages, en voulans a tous complaire, et par ce en estant de tous serfs en foles largesces ? (GERS., Concept., 1401, 412).
488
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     JOUR     
-

Aube du jour : Comme a l'encommencement du nouvel temps, ou quant l'estoille journale se doit prochainement lever a l'aube du jour, toute riens s'esgaye et s'esjouyst (GERS., Concept., 1401, 390). Cestui avoit de coustume chacun an de prenostiquer et, entre autres choses, predist de ce qu'il fut veu en France le jour devant les nones d'avril, à l'aube du jour, c'est assavoir la conjuction de plusieurs estoilles (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 113 v°).

489
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     JOUR     
-

Jour de Pasques fleuries. "Dimanche des rameaux" : Ce apparut bien quant le jour de Pasques flories il chassa hors du temple innumerable multitude de juifs qui vendoyent et acheteoyent. (GERS., Concept., 1401, 424).

490
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     JOUVENCEAU     
"Adolescent, jeune homme" : Le jouvencel respondit que plus de L, voire plus de cent, car il cuidoit comme inexpert, que tous ceulz feussent trop bien ses amis qui luy monstroyent beau semblant de chere, de parole ou de bras. (GERS., Concept., 1401, 415).
491
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     JOYEUSEMENT     
"Avec joie" : Oroison apelle devotement le Saint Esperit, Obeissance li euvre apertement, Pais le retient joieusement. (GERS., Pent., p.1389, 73). Tant apparut belle, tant pure, tant nette que le vray Dieu de saincte amour incontinent fut embrasé de son amour et de son ymaige, comme de Pigmalion faignent les poetes, et contenir ne se pot que joyeusement ne chantast ceste amoureuse chancon dessus dicte : Ma mie est celle Qui est toute belle. (GERS., Concept., 1401, 407). Item Dieu par sa misericorde rechoit joyeusement le pecheur retournant envers lui, et esmolit son cuer a faire penitance (Somme abr., c.1477-1481, 180).
492
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     JUGEMENT     
C. -

[Sens neutre] "Faculté d'entendement ; appréciation" : N'avons nous pas de nostre Dame qui se reputoit petite ancelle et ung neant a son jugement, laquelle neantmoins fut de telle manificence que elle s'accorda a estre mere de Dieu ? (GERS., P. Paul, a.1394, 502). ...et qui plus est, par l'excellence de ceste vertus et heritaige, Justice originele, l'omme eust toudis vray jugement sans errer, bonne voulenté sans pechier, la sensualité bien gouvernee sans mouvement ou passion detestable (GERS., Concept., 1401, 397). ...quant nous sommes precipitans en nos operacions et quant nous ensuiuons plus tost le vetillement de la fantasie que le deliberatif iugement de raison... (CIB., p.1451, 214).

493
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     JUGER     
2.

Juger qqc. + prop. inf. "Considérer que qqc. (est tel)" : Sa face reluysoit trop plus vivement et resplendissoit que le soleil, par quoy on pouoit bien jugier sa naissance estre plus divine et celeste que mortelle ou terrienne. Elle ot nom : Charité l'amoureuse, premiere fille du vray Dieu d'amour (GERS., Concept., 1401, 392). Quant il propose, il eslit le finit devant l'infinit jugant par la partie raisonnable la chose finie estre meilleure que celle qui est sans fin (Somme abr., c.1477-1481, 177).

494
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     JUIF     
"Juif" : ...et les disciples avecque la benoite Vierge Marie estoient enfermez pour la paour des juifs dedens l'ostel ou avoit esté faite la cene du grant jeudi (GERS., Pent., p.1389, 74). Ce apparut bien quant le jour de Pasques flories il chassa hors du temple innumerable multitude de juifs qui vendoyent et acheteoyent. (GERS., Concept., 1401, 424).
495
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     JUSTE1          JUSTE2     
A. -

Subst. masc. "Homme qui vit selon la volonté de Dieu" : ...et, certes, c'est contre l'Escripture qui dist que sept foys le jour chiest le juste ; et ad ce s'acorde la Loy civile, la ou elle dist que c'est chose de divinité, et non mie de humanité, que aucun soit sanz pechié. (Songe verg. S., t.1, 1378, 8). Ce conseil, propoz et ordonnance incontinent se publia par le monde en diverses manieres : en ciel entre les angelz, en terre entre les prophetes, et en enfer entre les justes qui leur redempcion attendoyent. (GERS., Concept., 1401, 390). La vie des iustes en ce monde est excercitee en cinq choses par les quelles ainsy que par degrez elle est subleuee a la perfection qui est aduenir en la vie mortelle. (CIB., p.1451, 176). La seconde ymage de recreacion est es bons et es iustes qui par grace et charite ayment dieu. (CIB., p.1451, 204). Aucune fois et l'un et l'aultre est couvert, comme en la tribulation des justes et innocens, comme en Job et ez maladies des petis enfans. (Somme abr., c.1477-1481, 176).

496
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     JUSTICE     
-

Justice originelle. "État d'innocence et de rectitude de l'homme avant le péché" : Par quoy selon ta loy escripte et justice mesmement qui se garde entre les hommes, ilz desservirent non pas seulement morir, mais avec ce perdre tout leur heritage pour eulz et leurs enfans, tant le temporel paradis terrestre comme l'espirituel, justice originele, a cause de crime de lese majesté. (GERS., Concept., 1401, 398). ...qui dit expressement que après que Dieu eut creé Adam, il le doua et ramplit de si grant grace que sans aucun maistre, ains par la seulle vertu de la justice originelle, il fut incontinant erudit en tous les sept ars liberaux (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 11 v°).

497
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     LABEUR     
B. -

"Fatigue, tension" : Esquelz lieus, ja pris dez crestiens, les dessusdis roys et leur grant host, travellies et anuies du labour de la mer, se doient aucunement rafressir et reposer (MÉZIÈRES, Sustance H., 1396, 63). ...preservé et gardé l'eust de morir, et sa vie corporelle luy eust ministré, sans sueur, peine ou labeur, et point n'eust la femme enfanté par angoisses. (GERS., Concept., 1401, 397). ...predist quatre ans devant la destruccion des Juifs soubz Philopater, et aux Rommains leur transquilité, qui IIIIcXL ans avoient esté en continuel labour de guerre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 61 v°).

498
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     LAID     
B. -

[Domaine moral] "Déplaisant, hideux" : Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens, avarice es cornailles, et ainsy des autres. (GERS., Concept., 1401, 399). Premierement son ame seroit morte espirituelment, et pour ce layde, deffiguree, puante et non plaisante a toy, Dieu, ne de toy amee (GERS., Concept., 1401, 400).

499
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     LAID     
B. -

[Domaine moral] "Déplaisant, hideux" : Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens, avarice es cornailles, et ainsy des autres. (GERS., Concept., 1401, 399). Premierement son ame seroit morte espirituelment, et pour ce layde, deffiguree, puante et non plaisante a toy, Dieu, ne de toy amee (GERS., Concept., 1401, 400).

500
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     LAIDURE     
A. -

"Souillure" : ...et je te afferme que l'eaue de tes larmes, se elle est pure et nette sans laydure de pechié mortel, estaindra tout ou en grant partie l'ardent feu qui me travaille et brule. (GERS., Déf., 1400, 227). Pour quoy je dy que veue la multitude des docteurs nouveaulx et des prelaz de l'Eglise qui dient ceste opinion estre vraye, que nostre Dame a toudiz esté belle sans laidure de pechié quelconque originel, veniel ou actuel (GERS., Concept., 1401, 421).

501
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     LAIDURE     
B. -

"Luxure" : Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens (GERS., Concept., 1401, 399).

Rem. Cf. les sources scripturaires citées par l'éd., p. 354.

502
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     LANGUE     
-

En partic. "Faculté d'expression propre à l'homme" : ...avance toy, mon chier enfant, qui jadiz estoyes la joye de tout mon cuer, haste toy pour moy secourir, pour moy tirer et delivrer de ce tres doloreux tourment plus grief que langue ne pourroit dire, ne cuer penser. (GERS., Déf., 1400, 227). Et n'est pas a oublier que trop plus grant peril est a errer en blaphemant ceste Vierge que en l'onnourant, elle qui par langue d'omme souffisamment ne puet estre louee. (GERS., Concept., 1401, 422).

503
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     LARGESSE     
"Fait de donner largement et généreusement" : Et tou[t] d'un assentement se enhorterent a ce, et promirent que oncques de leurs biens telle largesse ne firent, et que, sans en riens retenir, tout luy seroit habandonné. (GERS., Concept., 1401, 406). Ceulx cy concorderent sur la revolucion de la nativité de ma dicte dame en plusieurs choses, par especial des honneurs que lui feroient les nacions estranges, les largesses, dons et liberalités et aussi l'ordre de sa maison (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 146 r°).
504
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     LARGESSE     
-

Folle largesse. "Prodigalité, dissipation" : Qui feit aux ypocrites servir saintement Dieu par grant peine et labeur en jeunes, en oyant messes, en voyages, en voulans a tous complaire, et par ce [en] estant de tous serfs en foles largesces ? Certes toutes ces choses et autres innumerables fait amour de vaine gloire. (GERS., Concept., 1401, 412).

505
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     LARRON1          LARRON2     
"Voleur" : Amour d'argent commendera a ung larron soy lever au matin diligemment pour embler ou tuer : il y obeira (GERS., Concept., 1401, 411). Dit Seneque que telz ensuyvent le seigneur comme les mouches le miel, l'escouffle la charongne, le larron le mercier, c'est pour ravir et acquerir. (GERS., Noël, p.1404, 311). ...et predist sur ladicte conjunction l'infortune des scribes pour la presence de Mercure, Venus et la Lune ou signe de Gemini, (...) et que les voies et chemins seroient infestés par larrons, à la cause qu'il trouva Mars et Saturne en la IXe maison (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 31 v°). "Je porte ma science que larrons ne me sauroient oster". (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 62 r°).
506
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     LAS     
II. -

Interj. [exprimant la douleur ou le regret] : Las ! o devot peuple crestien, le Saint Esperit huche si souvent a nostre huis, ou par le son d'aversité, ou par les langues de predicacion, ou par la columbe de prosperité, et nous le laissons par dehors (GERS., Pent., p.1389, 80). Je ne te requier chose que tu ne puisses. Las, dolente ! et se mon enfant que j'ay conceu, porté et enfanté, me refuse et m'est dur et me oublie, qui me aydera ? (GERS., Déf., 1400, 228). Las ! toutesfoiz mon mal present et celuy de lors ne sont pas a comparer, car je soustiens tres plus angoisseuse peine que celle du monde. (GERS., Déf., 1400, 228). Las ! plus de cent foys helas ! Comme dure mutacion, de comme grant bien en [comme] grant mal ! (GERS., Concept., 1401, 398).

507
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     LAVER     
B. -

Au fig. RELIG. "Purifier (des péchés)" : Ainsy pluseurs viennent a la parole de Dieu, laquelle est dicte pour laver l'ame et la faire blanche par pureté, et plaisant a Dieu, mais ilz s'en partent souvent ainsy noirs comme par avant ou plus. (GERS., Concept., 1401, 427). Car par la grace du Saint Esperit, nous sommes nettoiéz et lavéz de noz pechiéz, conferméz en bien et separéz des choses terriennes. (Somme abr., c.1477-1481, 122). L'esperit de Dieu nous saintefie, l'eaue de baptesme nous lave et nettie, le sang de nostre redempteur nous a racheté de la mort eternele (Somme abr., c.1477-1481, 127).

508
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     LÉGATION1          LÉGATION2     
I. -

"Mission" : ..."il vous fault prendre ceste legacion, c'est assavoir d'aler en esperit, aussi comme en un moment, a la Riche Montaigne pour faire venir nostre suer Doulce Amour a ceste neccessite, et qu'elle doye amener avec lui nostre suer Sapience la royne, Dame des Oeuvres appellee..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 448). Et c'est le premier point de ma legacion, toy regracier de ce, selond nostre puissance, combien que plus grant soit le bienfait, je le confesse, que ne sont les graces et mercis possibles par nous estre rendues. (GERS., Concept., 1401, 394).

509
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     LÉGENDE     
"Livre contenant la vie d'un saint" : Trop mieulz est a croire que les vertuz de nostre Dame, desquelles elle fut toute remplie, s'espendoient, radioyent et se monstroyent par dehors, comme simplesse, humilité, continence, virginité, comme de saint Anthoine tesmoingne sa legende. (GERS., Concept., 1401, 426).
510
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     LÉGER     
B. -

Au fig. "Qui est peu sensible, peu contraignant" : Ne te complains point doncques, o ame devote, des commandemens de ton amy, qui moult te seront legiers se parfaictement tu l'aymes (GERS., Concept., 1401, 413). Ilz sont deux manieres de force et de coaction. L'une est legiere, l'aultre est violente. La legiere ne exclut pas le consentement matrimonial et la violente l'exclud. (Sacr. mar., c.1477-1481, 68).

511
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     LÈSE-MAJESTÉ     
-

Crime de lèse majesté : Et la cause pour laquelle il [lez Papes et leurs cardinaulx] n'osoient lez appeller loys estoit car il doubtoient estre repris ou corrigés dez princes seculiers conme de crime de lese majesté, car au seul prince secullier appartient faire loy. (Songe verg. S., t.1, 1378, 103). Et saint Augustin, qui fust de si grant science, de si grant auctorité et saincteté, n'osa pas aucunes de sez escriptures appeller Canons ; car, certes, c'est maniere de sacriliege, et crisme de lese majesté divine, soy attribuer le pover de faire Canon. (Songe verg. S., t.1, 1378, 114). Ses conseilleurs et amis l'enhorterent qu'il deust fere mourir un de ses subgiez, qui avoit mal dit de lui, et estoit encheu ou terme [l. crime] de lese mageste. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 151). Par quoy selon ta loy escripte et justice mesmement qui [s]e garde entre les hommes, ilz desservirent non pas seulement morir, mais avec ce perdre tout leur heritage pour eulz et leurs enfans, tant le temporel paradis terrestre comme l'espirituel, justice originele, a cause de crime de lese majesté. (GERS., Concept., 1401, 398). Item par cheoir en une fossé par adventure fait demourer a perpetuité en icelle. Item le criesme de leze majesté est temporel, et toutevoies la paine servile et de servitude est a tousjours. (Somme abr., c.1477-1481, 177).

512
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     LEVER     
A. -

"Sortir de son lit" : Amour d'argent commendera a ung larron soy lever au matin diligemment pour embler ou tuer : il y obeira (GERS., Concept., 1401, 411).

513
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     LEVER     
1.

"Apparaître au-dessus de l'horizon" : Comme a l'encommencement du nouvel temps, ou quant l'estoille journale se doit prochainement lever a l'aube du jour, toute riens s'esgaye et s'esjouyst (GERS., Concept., 1401, 390).

514
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     LICENCE     
DR. CANON "Faculté de poser un acte qui est soumis par la loi à une autorisation préalable" (Dict. de la foi chrét., t. 1, 1968, 422, s.v. licite) : Je ne dy point que les religieux n'ayent puissance etc., mais c'est bon au moins d'avoir congié et licence. Et se tu dis : "Pourquoy me confesseroye je a mon curé car j'ay pluseurs pechiez desquelz il ne me pourroit absoldre ?". Response : Le curé te renvoyra, et souffist cecy dire : on demandera la licence pour toy. (GERS., Concept., 1401, 428). Le novice ne puet vouer sans la licence de son pere, abbé et prelat. (Sacr. mar., c.1477-1481, 52). Et dont quant divorce est celebré a cause de frigidité, il n'est pas donné licence a l'homme qu'il espouse une aultre femme (Sacr. mar., c.1477-1481, 78).
515
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     LIESSE     
A. -

"Liesse, joie, allégresse" : Et pour ce dit Aristote que les sons de musique sont prouffitables a ceulx qui sont en dueil et en tristesce et, au contraire, aussy a ceulx qui sont en leesce et en joye. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 87). Je demande a Justice, puisque elle veult les loys estre gardees, se nostre Dame sera point comprise en la generale loy et maudisson que bailla Dieu aux femmes pour le pechié de Eve, c'est que en tristesse enfenteront et en engoisses ? Je scay que point ne le dira, car sans travail doit enfanter et en leesse. (GERS., Concept., 1401, 402). Pourquoy ne pourroit nostre Dame par son regart estaindre mauvais et charnel mouvement et esmouvoir a chasteté, comme le regart de ung savinier, secundum quosdam, ou comme nous veons es precieuses pierres que aucunes esmeuvent naturellement a leesce ? (GERS., Concept., 1401, 425).

516
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     LIESSE     
A. -

"Liesse, joie, allégresse" : Et pour ce dit Aristote que les sons de musique sont prouffitables a ceulx qui sont en dueil et en tristesce et, au contraire, aussy a ceulx qui sont en leesce et en joye. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 87). Je demande a Justice, puisque elle veult les loys estre gardees, se nostre Dame sera point comprise en la generale loy et maudisson que bailla Dieu aux femmes pour le pechié de Eve, c'est que en tristesse enfenteront et en engoisses ? Je scay que point ne le dira, car sans travail doit enfanter et en leesse. (GERS., Concept., 1401, 402). Pourquoy ne pourroit nostre Dame par son regart estaindre mauvais et charnel mouvement et esmouvoir a chasteté, comme le regart de ung savinier, secundum quosdam, ou comme nous veons es precieuses pierres que aucunes esmeuvent naturellement a leesce ? (GERS., Concept., 1401, 425).

517
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     LIEU1          LIEU2     
.

En lieu de qqc. "À la place de qqc." : Dit Jhesu Crist que ung pere ne bailleroit jamais a son enfant, qui demanderoit a mengier, ung serpent en lieu de pain (GERS., Purif., 1396-1397, 59). ...car en lieu de Justice il intronisa Misericorde doulce et piteuse (GERS., Purif., 1396-1397, 61). L'autre seconde partie de magique et qui plus proprement est magique appellee lesse les esperiz et ne se veult point mettre en leur dangier, ce samble. Maiz en ce lieu elle use d'aucunes autres choses trouvees en Nature qui ont vertus secretes et de grant efficace (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 95). Bieneureuses serons quant cecy se fera, et que en lieu de Ire sera Clemence, en lieu de Luxure Continence, en lieu de Mensonge Verité, en lieu d'Orgueil Humilité, et ainsy des autres ! (GERS., Concept., 1401, 394).

518
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     LIGNAGE     
A. -

"Ensemble des membres d'une famille (généralement noble) descendant d'une souche commune" : Quant aucun porte lez armes d'autruy ou le signe sanz luy faire prejudice, ce n'est mie chose qui soit contre rayson ; exemple : un chevalier de France et ceulx de son lynage ont, d'ancienneté, acoustumé a porter certaines armes (Songe verg. S., t.1, 1378, 289). ...ja soit ce que, en aucuns pays, lez bastars portent lez armes du lygnage duquel ilz descendent, aveques aucune differance, laquelle coustume est assez raysonnable (Songe verg. S., t.1, 1378, 292). Et quant a la noblesce, jassoit ce que tous de par toy soyent anobliz qui bien font, toutesfoys s'il faut satisfaire a la reputacion mondaine, tu scez que eulz deux [les parents de la Vierge] sont du lignage et sang royal ton bon amy David et du sacerdotal de Aaron : sy ne faudra point a noblesse celle qui en descendra. (GERS., Concept., 1401, 396).

519
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     LIGNAGE     
B. -

Humain lignage. "Humanité" : ...et qui receustes [s]es dons de grace en especial au jour d'ui avec les apostres tres habundamment, non mie pour vous seulement a souffisance, mais pour les departir aux povres indigens et a vos povres voisins, c'est assavoir a tous ceulx de l'umain lignage qui vous en deprieront (GERS., Pent., p.1389, 72). Tres hault Empereur, Charité, ton [ton] humble fille et devote, et nous autres, Vertuz, avons, non mie sans cause, grande et inestimable leesse quant, a la supplicacion de Misericorde, tu veulz et t'enclines descendre en terre racheter l'umain lignaige (GERS., Concept., 1401, 394). Lesquelz ensemble proposèrent Et répliquier mesmes osèrent Que Humain Lignage en vérité Est tout rempli d'iniquité, D'orgueil, envie, ire et tristesse, D'orde luxure et grant peresce, De gloutonine, d'avarice Et tout autre desplaisant vice (LA HAYE, P. peste, 1426, 35).

520
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     LIGNÉE     
A. -

"Ensemble de ceux qui descendent de qqn ; postérité, descendance" : Item, de Droit divin aussi, la fille represente le pere, car il est escript en Genese que le frere doit prandre a fame, aprés la mort de son frere, celle qui fust sa fame, afin que il puist faire lygnie a son frere qui estoit mort sanz her de son corps (Songe verg. S., t.1, 1378, 246). Derechief, celluy qui enfeude n'a mie seulement regart a celluy a qui il baille le fieu, mez aussi a toute sa lygnie (Songe verg. S., t.1, 1378, 249). Pluseurs femmes de grant estat en ont esté mises a destruction, infamie et vilenie, et toute leur lignee et generation. (GERS., Annonc., a.1400, 236). ...et dit en ceste maniere : "Pere omnipotent, a benoit jour, s'il te plaist, et bien a temps est yci venue Oroison la devote de par tes deux bons serviteurs et amis, Joachim et saincte Anne, pour demander lignie..." (GERS., Concept., 1401, 396). Entre tous les aultres empeschemens impossibilité de habiter charnelement obtient tres grant lieu, car de sa nature et de la constitution de l'eglise il empesche mariage, comme il soit ainsi que tout mariage soit a cause de lignie estre procreé ou cause de incontinence et impossibilité de cohabiter oste l'une et l'aultre cause. (Sacr. mar., c.1477-1481, 76). ...se mist à speculler le ciel moult longuement, disant : "Nepveu, il resne telle constellacion à ceste heure, que si ung subject ou serviteur tuoit à ceste heure son seigneur ou son maistre, il perviendroit à moult grans biens et à grande lignée". (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 115 v°). ...et, entre autres, prenostica que Henri qui chassé estoit par son frere bastard hors Espaigne, seroit encore roy d'Espaigne et regneroit sa lignée, ce que advint moult veritablement. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 140 v°).

521
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     LINCEUL     
B. -

"Drap dont on enveloppe le corps d'une personne morte, linceul" : En bonne foy, a grant peine te donront ung linceul pour toy ensevelir. (GERS., Concept., 1401, 416).

522
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     LION     
A. -

[Animal] "Lion" : Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens, avarice es cornailles, et ainsy des autres. (GERS., Concept., 1401, 399). Et de là s'en ala Herculles vers Cacus, filz de Wulcain, ung grant larron, et l'estrangla en sa caverne et de là ala desconfire le grant serpent en Grece, et aussi le très fort lion, de la peau duquel se vestit. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 26 v°). Puis lui dist : "Sire, souviengne vous que les arbres, tant plus sont ilz vers et haulx, de tant plus sont ilz abatuz, et est souvent advenu que les cruelz lions ont esté pasture aux petiz oyseaux". (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 64 v°).

523
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     LION     
-

[Dans les compar. ou p. méton., p. réf. aux qualités attribuées au lion] : La seconde consideracion est que, selon le dit de Aristote, nature fait la phisonomie des princes dignes telle que elle esmeut les regardans a creme[u]r et reverence ; et experience l'enseigne comme le regart du lyon est aux bestes espouentable. (GERS., Concept., 1401, 425). Et veez cy comment : car l'autre partie de ceste beste infernale avoit une autre maniere de bestes, comme renars, loups et lyons et ours affamez, par lesquelz je entens affections ou gens vicieux et rapineux qui la servoyent sur le titre de just[e] necessité. (GERS., Noël, p.1404, 309). Aucuns se dient par maniere de translation comme les noms qui se dient de Dieu par maniere de signification et par proprieté, comme quant on dist de Dieu qu'il est agniel, leon, ver. (Somme abr., c.1477-1481, 154). ...predist sur la revolucion de l'an ensuyvant choses terribles et, assez tost après, l'on vit ung poisson marin, qui avoit teste de lion, qui faisoit de merveilleux plains et lamentacions, lequel fut presenté au pappe Martin. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 130 v°).

524
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     LIRE1          LIRE2     
II. -

Empl. pronom. à sens passif. "Pouvoir être lu" : Si pouons dire que cest[e] verité, que nostre Dame ne fut point conceue en pechié originel, est de celles qui sont nouvellement revelees ou declairees, tant par miracles qui se lisent comme par plus grant partie de saincte Eglise qui ainsy le tient. (GERS., Concept., 1401, 421).

525
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     LIS     
.

En partic. "La Vierge" : Voirement, a dit Sapience, bien seroit chose mesapartenant que ainsy se feist et que l'estoille journale a sa naissance fut eclipsee, la rose nouvelle flestrie, la fontaine tarie, la fleur du lis epalie, la mer[e] de vie mortifie[e] (GERS., Concept., 1401, 401).

526
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     LOGER     
-

[Dans un cont. métaph.] : Divisez sont [les biens] en trois parties : l'une pour le temple et tes ministres, l'autre pour les povres, la tierce pour leur gouvernement. Plus honnestement n'a meilleur chere ne sommes point logees sur terre entre nous, Vertuz, que dedans la belle habitacion espirituelle de leur conscience. (GERS., Concept., 1401, 396).

527
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     LOGIS     
-

[Dans un cont. allég.] : Ne me creez pas se je ne vous monstre, par le texte de l'euvangile presente, que le saint ange Gabriel, qui estoit comme fourrier de Dieu pour apprester son logeis, trouva ces trois pucelles, chamberieres ou damoiselles ou chambellaines, pour elle servir. (GERS., Annonc., a.1400, 232). ...car nostre adversaire, Pechié mortel, le vilain et crueux tirant, avec toute sa maudicte compaignie, Ignorance, Desloyauté, Ydolatrie, Orgueil, Avarice, Luxure, Envie, Paresse, Gloutonnie et autres Vices sans nombre ont [en] terre presque occupé tout le logis, et violentement tiennent les chasteaux, citez et forteresses espirituelles de ta creature humaine. (GERS., Concept., 1401, 394).

528
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     LOI1          LOI2     
A. -

"Règle, prescription émanant de l'autorité souveraine dans une société donnée et entraînant pour tous les individus l'obligation de s'y soumettre sous peine de sanctions" : On ne requerroit pas de ung roy mortel une telle chose, que sans moyen des autres, qui sont ses subgets, il publiast ses loys et ses decrés (GERS., P. Paul, a.1394, 497). - Est Aurilians une belle ville ? - Oïl, sire, si Dieu m'aït, la plus belle que soit ou roiaume de France après Parys. Et aussi il en y a une grant estude des loys, car les plus vaillanz et les plus gentils clers qui sont en crestiantee y repairent pour estudier en civil et canon. (Man. lang. G., 1396, 95). ...dit mon disciple Aristote es Politiques que les loys se baillent universelment, non pas que en cas particulier(s) il n'y puisse et doye avoir raisonnablement excepcion, mais pour ce que le plus communément [a]vient comme la loy dit. (GERS., Concept., 1401, 403). Cestui fut le premier qui, selon les loix des estoilles, congneut estre neccessaire mectre loy en terre entre les hommes, et pour ce fut il premier qui bailla loy aux Grecs. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 19 v°). ...laquelle il predist estre fort dommageable aux roys et haulx hommes puissans et qu'elle signiffioit venir en bref et apparoistre hommes qui se efforceroient de muer ou changer les loyx et en mectre de nouvelles, ce qui fut veriffié tost après par Ligurgus et autres, qui bailla loix très justes aux Lacedemoniens. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 36 r°). Plangio, Chelio et Phania phisico furent environ ce temps, souverains astrologiens et envoïés par ceulx de Romme ambaxadeurs en Athenes, pour avoir le double des loix que Solon avoit jà pieçà ordonnées, desquelles les Romains avoient nouvelle congnoissance. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 49 r°). Si ne leur furent pas accordées de prime face [d'avoir les lois de Solon], tant que ceulx d'Athenes feussent informez si les Romains estoient sages assez pour user de leurs lois, si leur fut rapporté qu'ilz estoient de bonne prudence, pourquoy les Atheniens leur envoyerent le double de LII pandetes. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 49 r°). Audoxus astrologus fut environ ce temps erudit en astrologie, ainsi que recite Laërcius. Cestui, par un grant entendement, composa aux Grecz leurs derrenieres loyx et ordonnances. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 50 r°).

529
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     LOI1          LOI2     
-

Loi générale. "État auquel tout être humain est soumis depuis le péché originel" : Je ne voy, dit elle, en ceste matiere repugnance quelconque que la toute belle amie de nostre Dieu ne doye en tous temps, en [sa] concepcion et aprés, estre quitte et delivre[e] du dommageux tirant Pechié originel, fors ceste loy generale que pretendit Sapience, par l'enhortement d[e] Justice que tous pechent en Adam (GERS., Concept., 1401, 402). Je demande a Justice, puisque elle veult les loys estre gardees, se nostre Dame sera point comprise en la generale loy et maudisson que bailla Dieu aux femmes pour le pechié de Eve, c'est que en tristesse enfenteront et en engoisses ? (GERS., Concept., 1401, 402).

530
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     LOI1          LOI2     
-

Loi générale. "État auquel tout être humain est soumis depuis le péché originel" : Je ne voy, dit elle, en ceste matiere repugnance quelconque que la toute belle amie de nostre Dieu ne doye en tous temps, en [sa] concepcion et aprés, estre quitte et delivre[e] du dommageux tirant Pechié originel, fors ceste loy generale que pretendit Sapience, par l'enhortement d[e] Justice que tous pechent en Adam (GERS., Concept., 1401, 402). Je demande a Justice, puisque elle veult les loys estre gardees, se nostre Dame sera point comprise en la generale loy et maudisson que bailla Dieu aux femmes pour le pechié de Eve, c'est que en tristesse enfenteront et en engoisses ? (GERS., Concept., 1401, 402).

531
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     LOI1          LOI2     
-

Loi chrétienne. "Religion chrétienne" : ...Constantin voulant esprouver la loyaulté de ceulz qui le servoyent faignyt ung mandement publique que tous ceulz qui vouldroyent regnier leur loy crestienne demourroyent a honneur avec luy, les autres a desonneur s'en partyroient. (GERS., Concept., 1401, 410). Ma belle suer Raison, tu monstres bien que il ne puet estre que ung seul Dieu, a parler proprement de Dieu ; mais comment est-ce que nostre loy crestienne dit qu'il est ung Dieu le Pere, ung Dieu le Filz, ung Dieu le Saint Esperit, une Trinité ? (GERS., Trin., 1402, 161).

532
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     LOUANGE     
-

En partic. [Louange adressée à Dieu ou aux saints] : Aucuns, comme il me samble, vouldront mettre tache en la louange saint Pierre pour ce qu'il fut repris de saint Pol, que il ne aloit pas le droit chemin en la doctrine Jhesu Crist (GERS., P. Paul, a.1394, 490). Mais soy louer pour neccessité et pour proffitter a autruy, et tout pour la gloire et louange de Dieu est prudence et magnanimité puisque verité y est tousjours gardee. (GERS., P. Paul, a.1394, 502). Nagaires je m'esbanoyoye par le plaisant et fructifiant jardin de la sainte Escripture, tant pour mettre en oubly les miseres, cures et soussis du temps present, et chassier hors Oyseuse, la fole, comme pour ouyr la louenge des sains et sainctes, affin que par leur exemple, allocucion et par bonne doctrine, je peusse plus legierement et seurement passer le tres brief et tres perilleux pelerinage de ce mortel monde (GERS., Concept., 1401, 388). En surplus je vouloye en especial trouver et avoir theume convenable a parler plus proprement de ceste solennité a la louenge de la Vierge tres nette et pure, et a nostre instruction. (GERS., Concept., 1401, 388).

533
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     LOUANGE     
-

En partic. [Louange adressée à Dieu ou aux saints] : Aucuns, comme il me samble, vouldront mettre tache en la louange saint Pierre pour ce qu'il fut repris de saint Pol, que il ne aloit pas le droit chemin en la doctrine Jhesu Crist (GERS., P. Paul, a.1394, 490). Mais soy louer pour neccessité et pour proffitter a autruy, et tout pour la gloire et louange de Dieu est prudence et magnanimité puisque verité y est tousjours gardee. (GERS., P. Paul, a.1394, 502). Nagaires je m'esbanoyoye par le plaisant et fructifiant jardin de la sainte Escripture, tant pour mettre en oubly les miseres, cures et soussis du temps present, et chassier hors Oyseuse, la fole, comme pour ouyr la louenge des sains et sainctes, affin que par leur exemple, allocucion et par bonne doctrine, je peusse plus legierement et seurement passer le tres brief et tres perilleux pelerinage de ce mortel monde (GERS., Concept., 1401, 388). En surplus je vouloye en especial trouver et avoir theume convenable a parler plus proprement de ceste solennité a la louenge de la Vierge tres nette et pure, et a nostre instruction. (GERS., Concept., 1401, 388).

534
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     LOUER1          LOUER2     
.

Louer Dieu. "Le remercier" : ...plaisante et desirable est celle de ton ame, a laquelle garder tu doys mettre toute ta cure, o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure, enflee par orgueil, noire et tachee par envie, aveuglee et chascieuse par mescreance et ignorance, begue ou muette par paresce de Dieu loer et de prier (GERS., Concept., 1401, 418). ...et aussi que seroie subject à gravelle, dont bien gueriroye, puis auroye excoriacion et finablement goute ès piez, ce que tout ay trouvé et je loue Dieu qui a fait le ciel et tel regime, au moïen de quoy je obvie à mes contraires. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 156 v°).

535
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     LOYAL     
3.

[Du chrétien envers Dieu] : Lors Constantin feit au contraire. Car les constans et loyaulz en la foy et commandement de Dieu il retint, les autres il rebouta comme traittes : "Comment, dit il, seroit ung homme feable a moy qui ne le est a son Dieu, son pere et droiturier seigneur ?" (GERS., Concept., 1401, 410). Item Dieu est en l'ame bonne et leale, comme ung espeux en chambre avec espeuse chaste et pure (Somme abr., c.1477-1481, 139).

536
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     LOYAUTÉ     
"Fidélité (à un engagement)" : Je treuve en l'Ystoire Tripertite, ou premier Livre, que Constantin voulant esprouver la loyaulté de ceulz qui le servoyent faignyt ung mandement publique que tous ceulz qui vouldroyent regnier leur loy crestienne demourroyent a honneur avec luy, les autres a desonneur s'en partyroient. (GERS., Concept., 1401, 410).
537
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     LUEUR     
.

[À propos de la Vierge Marie] : Je espandray et inspireray par sa face [de la Vierge Marie] une lueur, une beaulté, une doulceur plaine de simplesse, honneur et benignité, et tellement compasseray son chaste viayre, regart, ses diz, ses faiz et contenances, que a tous ses regardans elle sera exemplaire, l[iv]re et mirouer de beaulté, de noblesse, de bonne amour et de honnesteté. (GERS., Concept., 1401, 392).

538
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     LUXURE     
A. -

[À propos de l'être hum.] "Un des sept péchés capitaux" : ...Gloutonnie qui fait l'ame toute yvre de vins et de viandes, tellement que elle oublye Dieu et soy meismes, et tourne tout a fable et moquerie tout ce que on luy dit des joyes de paradis et des peines d'enfer, car a riens ne peut penser fors a sa panse ? (...) Luxure point n'y default qui art et brule en feu puant de charnalité tout ce qui est de bien en l'abitacion espirituelle de nostre temple. (GERS., Purif., 1396-1397, 65). He Dieux ! les verrons nous ja ? Bieneureuses serons quant cecy se fera, et que en lieu de Ire sera Clemence, en lieu de Luxure Continence, en lieu de Mensonge Verité, en lieu d'Orgueil Humilité, et ainsy des autres ! (GERS., Concept., 1401, 394). On la garde [son âme] que elle ne trebuche en la fosse d'orgueil, qu'elle ne se dessire par les espines d'ire, d'envie et de rancune, que elle ne soit roingneuse par paresce, arce par luxure, engelee par convoitise, et ainsy des autres vices. (GERS., Noël, p.1404, 297). Et fault noter que ilz sont pluseurs crimes et pechiéz qui pour leur enormité empescent a contraire mariage, comme est inceste, qui est apellé pechié de luxure en sa parenté. (Sacr. mar., c.1477-1481, 62). Quant concupiscence de luxure est mortel ou veniel pechié. (Somme abr., c.1477-1481, 91).

539
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     LUXURIEUX     
"Qui pèche contre la chasteté" : Parlons aprés du second traitre, Delit luxurieux, qui occist ou deboute pure et nette chasteté ; et, par ce, le temple de Dieu est fait plus ort que une estable a pourceaux ; et de l'espouse de Dieu est faicte la soillarde de l'ennemi, et de royne, serve ou subjecte ; si est excommeniee. Quans royaumes sont venuz a perdicion par Delit luxurieux ! (GERS., Annonc., a.1400, 236). Semblablement je dy que la phisonomie nostre Dame esmouvoit les regardans a toute pureté et chasteté, et mortifioit luxurieuse cogitacion. (GERS., Concept., 1401, 425).
540
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     MACULÉ     
Au fig. "Souillé" : Veez cy la dame que on dit toute belle, mais dessoubz moy a esté maculee, t[a]chee et prostituee par pechié originel ! Veez cy la mere et amie de vostre roy mais d'elle premier je fu roy et seigneur par pechié originel ! (GERS., Concept., 1401, 404). Le bien de mariage est triple. Le premier bien est foy, c'est que l'un ne l'aultre soit maculé par aultre lit. Le second bien est lignie qui soit nourrie au service de Dieu. Le tiers bien, c'est le sacrement qui ne soit dissolvé ne desloyé. (Sacr. mar., c.1477-1481, 44).
541
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     MAGNIFICENCE     
B. -

RELIG. "Élévation, grandeur" : Nierons nous ces choses ou les accorderons nous ? Nous les accorderons a l'excellant louange de saint Pol, car par ces choses nous sont monstrees pluseurs vertus en luy, nommeement : manificence en ses louanges, et humilité en son blame. N'avons nous pas de nostre Dame qui se reputoit petite ancelle et ung neant a son jugement, laquelle neantmoins fut de telle manificence que elle s'accorda a estre mere de Dieu ? (GERS., P. Paul, a.1394, 502). Mon Dieu, dit elle [Dame Nature], mon maistre et mon empereur, poin[t] ne suys du tout non saichant de la belle entreprise que tu veulz faire, et de l'excellente dame que proposez former. Et combien que ta puissance, bien le scay, ta saigesse et magnificence n'ait en riens besoing de mon service, non pourquant je me offre humblement (GERS., Concept., 1401, 391).

Rem. Pour le 1er ex. de Gerson, l'éd. note : «le contexte prouve que le mot est employé ici au sens de "magnanimité"».

542
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     MAIN1          MAIN2     
.

[Dans un cont. métaph.] : Ainsy comme je me delictoye a regarder ce delicieux et celestiel champ et tres flourissant jardin de la divine Escripture, planté, anté et ordonné par la propre main du Saint Esperit (GERS., Concept., 1401, 388).

543
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     MAIN1          MAIN2     
-

Estre/se mettre en la main de qqn (d'un adversaire) : La cher a qui tu fais tous ses plaisirs, au darrain besoing c'est cil qui de la mort ne te fera autre ayde et secours, [fors] que elle te convoyera jusques au sepulcre, et la te laissera en la main de tes ennemis. (GERS., Concept., 1401, 416). ...touteffois ils preveut mal à son cas comme plusieurs font. C'est comme, à tout grande quantité de pecune, peu acompaigné se mist en mer en la main des piractes, qui pour icelle avoir le gecterent dedens. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 41 v°).

544
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     MAIN1          MAIN2     
4.

[Main comme symbole du don et de la largesse] : Se tu quiers amy bon et honnourable, escoute que dit le Saige : que innumerable honnesteté vient par ses mains. Se tu quiers a la parfin amy qui au besoing te secoure veritablement, autre quelconque trouver mieulz ne pourras (GERS., Concept., 1401, 414). Et que quierent telz gens ? Quierent eulz vostre bien et vostre honneur et de vostre royaume ? C'est bien a veoir et scavoir que non. Retrayez, sire, vostre main et voz grans dons, et vous verrez ceulz qui demourront. (GERS., Noël, p.1404, 311).

545
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     MAINTIEN     
"Attitude, manière de se tenir" : Ainsy parloit Nature, quant d'autre part, en la partie celestiele, vint une dame qui a son maintieng, attour et contenance moult bien sembloit royne. (GERS., Concept., 1401, 392).
546
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     MAÎTRE1          MAÎTRE2     
-

RELIG. Le (souverain) maistre. "Dieu" : "Mon Dieu, dit elle, mon maistre et mon empereur, poin[t] ne suys du tout non saichant de la belle entreprise que tu veulz faire, et de l'excellente dame que proposez former..." (GERS., Concept., 1401, 391). "Belle seur, disoit Raison a l'Ame, tu es la tres belle ymaige, laquelle Dieu, le souverain Maistre, a voulu faire pour monstrer son art par dehors, sa puissance, sa saigesse et sa benivolence..." (GERS., Trin., 1402, 166).

547
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     MAÎTRE1          MAÎTRE2     
D. -

"Celui qui enseigne aux autres" : Si est saint Pol nostre especial patron et maistre en tant qu'il nous livra et enseigna ung tel disciple [saint Denis] pour estre nostre maistre, docteur et apostre. (GERS., P. Paul, a.1394, 499). Je supply et enhorte a tous peres et meres et maistres que ilz soient diligens a faire confesser leurs enfans, et les enhortent à riens celer. (GERS., Concept., 1401, 428). Item Dieu est en l'ame bonne et leale, comme ung espeux en chambre avec espeuse chaste et pure, comme ung roy en son royaume, comme une tour ou chastel, ou comme le maistre et ses escoliers (Somme abr., c.1477-1481, 139). ...car, comme dit Albert le Grant, qui fut maistre saint Thomas d'Aquin, en son Speculle parlant des livres de astrologie (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 6 v°). Cestui [Socrates] fut maistre de Platon, de Parmenides et de Joaas ausquelz il monstra d'astronomie. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 48 r°). ...et depuis fut precepteur et maistre de plusieurs, comme des enfans de Mardocheus, oncle de Hester, et les introduisit en astrologie. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 50 v°). Cestui, selon aucuns, fut maistre de Rogier Bacon ou fut son disciple ou compaignon, car j'ay leu en une couverture de livre qu'ilz avoient grande aliance ensemble (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 138 v°).

548
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     MAJESTÉ     
A. -

[À propos de Dieu] "Grandeur suprême" : ...maintenent devant les yeulx de vostre misericorde, devant le throne de vostre haulte majesté, je fais ma complainte et ma querelle. (GERS., Pent., p.1389, 74). Mal y venoyent pecheurs, traites et malfaiteurs qui forfaysoyent contre la magesté royale de Dieu, en trespassant sa loy et ses commandemens (GERS., Purif., 1396-1397, 61). Mais helas ! Adam [et Eve], ingra[s] de ce, forfi[ren]t mou tost contre [t]a majesté royale, divine et imperiale, en trespassant ton commandement de non mengier la pomme (GERS., Concept., 1401, 398). Certes la liberté de ta voulente na pas tant seulement la semblance de Dieu ou son ymage quant a eternite et immortalite, mais aussi elle a en soy ymage et semblance de la diuine mageste. (...) mais aussi tu peulx veoir en ton franc arbitre moult expresse semblance et imitacion de la diuine maieste, car ainsi comme Dieu na point de souuerain ne ne peult auoir, aussi franc arbitre ne seuffre point de seigneurie violente sur soy (CIB., p.1451, 223). En Dieu n'a pas de quantité mesurable, mais de vertu et de puissance, et point est par tout par grandeur corporele, mais par presence de majesté. Et par ceste maniere il est appellé sans mesure. (Somme abr., c.1477-1481, 130).

549
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     MALICE     
B. -

[À propos d'une bête sauvage] "Ruse" : Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens, avarice es cornailles, et ainsy des autres. (GERS., Concept., 1401, 399).

550
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     MANDEMENT     
B. -

Mandement public. "Proclamation publique de la part d'une autorité" : Je treuve en l'Ystoire Tripertite, ou premier Livre, que Constantin voulant esprouver la loyaulté de ceulz qui le servoyent faignyt ung mandement publique que tous ceulz qui vouldroyent regnier leur loy crestienne demourroyent a honneur avec luy, les autres a desonneur s'en partyroient. (GERS., Concept., 1401, 410).

551
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     MARCHAND     
B. -

"Celui qui fait commerce avec d'autres pays" : Amour d'argent commendera a ung marchant laissier sa femme et ses enfans, et aler par mer, par terre, par chaut, par froit, par tous perilz de larrons et de mort (GERS., Concept., 1401, 411). ...au moien de laquelle predicion tous les marchans voyagerent à dilligence et par mer et par terre et firent si grandes provisions, que le païs supporta plus aisement l'infortune et sterillité de la terre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 37 r°). ...fist aussi ung traictié sur les dirrections et predist la sterillité de la terre trois ans devant, au moyen de quoy les marchans firent grande dilligence et la distraicte de biens des autres parties et fut, ou premier consille tenu en France, moult estimé des prelatz (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 91 v°).

552
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     MARIER     
A. -

"Épouser qqn" : ...retournons a celle de laquelle nous faisons solennité, la toute belle amie de Dieu [en] laquelle la toute riche Divinité maria nostre povre humanité - ce fut riche mariage ! -, et la saluons en disant : Ave, gracia plena. (GERS., Concept., 1401, 428).

553
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     MARTYRE1          MARTYRE2     
B. -

P. ext. "Tourment, grande douleur" : Qui fit a Hanibal guerroyer Ytalie, passer les montaignes, souffrir extremes froidures jusques a perdre l'ueil ? Amour de vaine gloire. Qui feit a Cathon se tuer, a Darius, a Lucrecce et autres sans nombre ? Amour de vaine gloire. Aucuns mesmement en ont souffert martire mais dampnez sont. (GERS., Concept., 1401, 412).

554
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     MAUDISSON     
A. -

Maudisson (de Dieu). "Réprobation, malédiction (divine)" : Je te salue, Marie etc... Moult bel salut icy a, et moult agreable beneisson, quer par iceluy salut, par tel Ave, fut destruicte la maudisson de l'umain lignage, qui vint par Eve (GERS., Annonc., a.1400, 228). Je demande a Justice, puisque elle veult les loys estre gardees, se nostre Dame sera point comprise en la generale loy et maudisson que bailla Dieu aux femmes pour le pechié de Eve, c'est que en tristesse enfenteront et en engoisses ? (GERS., Concept., 1401, 402).

555
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     MÉCRÉANCE     
RELIG. "Fausse croyance ; fausse conviction religieuse" : Tu as beauté corporelle, mais saiches que trop plus belle, plaisante et desirable est celle de ton ame, a laquelle garder tu doys mettre toute ta cure, o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure, enflee par orgueil, noire et tachee par envie, aveuglee et chascieuse par mescreance et ignorance, begue ou muette par paresce de Dieu loer et de prier (GERS., Concept., 1401, 418).
556
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     MÉDECIN     
A. -

"Médecin" : Ainsy pluseurs viennent a la parole de Dieu, laquelle est dicte pour laver l'ame et la faire blanche par pureté, et plaisant a Dieu, mais ilz s'en partent souvent ainsy noirs comme par avant ou plus. Ilz ressemblent ceulz desquelz dit Aristote que ilz escoutent diligemment les medecins mais riens n'en font. (GERS., Concept., 1401, 427). Democedes le medicin, instruit en la science de astrologie par Mordil le philozophe, lequel, comme il fust captif au roy Daire, icelui roy Daire ayant une greve doleance en l'un des piez, où nul medicin ne povoit donner remede, pour la grande experience dudict Democedes fut ventillé au roy et fut envoyé querir, lequel incontinent advisa au cours de la Lune, loing du membre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 52 v°).

557
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     MEMBRE     
1.

Membre (du diable). "Personne qui se trouve assujettie au diable" : Mais a la parfin justice est que celle royne, dame et maistresse des angelz, qui selon la promesse divine doit froissier et casser le chief du serpent, c'est assavoir de l'ennemy d'enfer, ne soit en temps quelconque membre de luy et sa subjecte (GERS., Concept., 1401, 404).

Rem. Cf. aussi T-L : membre ; FEW VI-1, 690b : membrum.

558
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     MENSONGER1          MENSONGER2     
Empl. intrans. "Mentir" : Qui dit que les commandemens de Dieu sont trop durs et pesans, il fait Dieu mensongier qui le contraire afferme : Jugum meum suave est et onus leve. (GERS., Concept., 1401, 413).
559
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     MENSONGEUR     
"Menteur" : Quelle amour ? Amour qui se monstre non pas de parole tant seulement mais de fait et d'operacion, car se tu dis que tu aymes Dieu, et tu ne fais son plaisir et ses commandemens, tu es, selon que dit saint Jehan, menteur et mensongeur (GERS., Concept., 1401, 409).
560
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     MÉPRISER     
A. -

Mespriser qqn. "Le traiter avec mépris, l'injurier" : Elle [la beauté] a esté a pluseurs cause de abhominables pechiez et de mort temporelle et eternelle ; et mesmement aucunes gens en ont esté pour ce mesprisiez en batailles et desconfiz (GERS., Concept., 1401, 417).

561
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     MERCI     
B. -

RELIG. "Grâce" : Et c'est le premier point de ma legacion, toy regracier de ce, selond nostre puissance, combien que plus grant soit le bienfait, je le confesse, que ne sont les graces et mercis possibles par nous estre rendues. (GERS., Concept., 1401, 394).

562
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     MÈRE     
A. -

Au propre. "Femme qui a mis un enfant au monde" : Qui est la mere, je vous demande, qui vouldroit soustenir les perilz et les travaux pour nourrir ses enfans, lesquelz soustint saint Pol pour les hommes sauver (...) On trouveroit peu mere qui pour son enfant telle peine soustenist ! (GERS., P. Paul, a.1394, 510). Helas, mon doulx enfant, pourras tu refuser a ceste povre mere une goutte d'eaue, une seule larme qui tant luy puet proffiter et sa doleur alegier ? J'ay soustenu tant de doleur et de meschief pour toy porter, enfanter, nourrir et avencier ! (GERS., Déf., 1400, 227). Je supply et enhorte a tous peres et meres et maistres que ilz soient diligens a faire confesser leurs enfans, et les enhortent a ne [ne] riens celer. (GERS., Concept., 1401, 428). La premiere est sa femme et non pas les aultres, comme au commencement une costé en une femme soit convertie, et la sainte escripture tesmoingne : " Pour ce relenquira l'homme son pere et sa mere et asozira a sa femme, et seront deux en une char." (Sacr. mar., c.1477-1481, 66). Pour ce, à veoir seullement la figure d'une nativité, est bien convenable d'enquerir des parens et du lieu de la naissance, car si le pere et la mere sont Mores, l'enffant suivra la coulleur, qui est moult differante à celle de France. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 92 v°).

563
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     MÈRE     
-

La première mère. "Ève" : ...et que la premiere mere Eve eust en ce eu plus grant privilege en [s]a naissance que celle qui sera ta mere, car elle fut faicte sans telle rebellion. (GERS., Concept., 1401, 399).

564
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     MÈRE     
B. -

RELIG. "La mère du Christ ; la Vierge Marie" : ...je fais doubte pour Justice que elle ne feust conceue en la tache de pechié originel et qu'elle n'eust pas [c]este purté, innocence et beauté qui appartient a celle qui doit estre ta mere, ton espouse et amie singuliere. (GERS., Concept., 1401, 399). ...et de ceste grace vous en estes comme garde et tresoriere, Vierge mere et pucelle (GERS., Noël, p.1404, 292).

565
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     MÈRE     
D. -

Au fig. "Origine, source" : ...nous ne trouverrons pas que ce procés soit fait selon rayson ne selon justice, laquelle est mere de toutes vertus, mez est fait par la volanté soudaine et precipitee du juge, laquelle est marratre de toute justice. (Songe verg. S., t.1, 1378, 271). Veez cy celle qui se dit hostelliere et mere des vertuz, mais avant elle[s] elle me herberja par pechié originel ! (GERS., Concept., 1401, 404). Pour eschiver la mauvaité Et l'escole d'oisiveté, Qui est droite mère et nourrice De maint péchié et mortel vice (LA HAYE, P. peste, 1426, 163). ...par quoy puist estre eschevee et reboutee prolixité, c'est a dire trop longue narration, mere de annuy (Somme abr., c.1477-1481, 98).

566
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     MERVEILLE     
.

Soi donner merveille. "S'étonner" : Je me donne merveille se Justice veult que le souverain empereur et cond[i]teur des loys soit si astrains a elles que en riens ne les puisse ou doye muer pour quelconque cas qui aviengne. (GERS., Concept., 1401, 402).

567
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     MÉSAPPARTENANT     
"Qui ne convient pas" : Voirement, a dit Sapience, bien seroit chose mesapartenant que ainsy se feist et que l'estoille journale a sa naissance fut eclipsee, la rose nouvelle flestrie, la fontaine tarie (GERS., Concept., 1401, 401).
568
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     MESSAGE1          MESSAGE2     
"Messager" : Et yci donnent les docteurs difference entre le bon angle et le bon message, et le mauvais ; quer le bon espouente au commencement et esjoïst en la fin ; le mauvais, au contraire : quer il trebuche a perdition. (GERS., Annonc., a.1400, 235). Mais scez tu, o ame devote, comment tu sentiras en toy se bien tu aymes ton Dieu ? Regarde en toy mesmes se tu as les signes de vray amant. Le premier signe est voulentiers oÿr parler de son amy, soit par lettres, soit par messaiges ou autrement. Les lettres de Dieu sont les paroles de la saincte Escripture, par lesquelles on puet scavoir son estat, sa voulenté et ses promesses ; ses messagiers, heraulz et secretaires sont tous ceulz qui la preschent a part ou en publique. (GERS., Concept., 1401, 418). ...et voulut fere translater et interpreter toute la loy et escripture sainte des Hebrieux en son langage grecq, et pour ce fere manda messages exprès à Eleazar, chief des Juifz, qu'il lui envoyast des meilleurs et les plus grans docteurs de toute Judée (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 58 v°).
569
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     MESSAGER     
.

[Ange] : L'ange qui ordonné fut messagier isnellement descendit porter les nouvelles a Joachim et saincte Anne. (GERS., Concept., 1401, 406).

570
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     MESSAGER     
.

[Prédicateur] : Les lettres de Dieu sont les paroles de la saincte Escripture, par lesquelles on puet scavoir son estat, sa voulenté et ses promesses ; ses messagiers, heraulz et secretaires sont tous ceulz qui la preschent a part ou en publique. (GERS., Concept., 1401, 418).

571
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     METTRE     
-

Mettre en oubli : Nagaires je m'esbanoyoye par le plaisant et fructifiant jardin de la sainte Escripture, tant pour mettre en oubly les miseres, cures et soussis du temps present (GERS., Concept., 1401, 388).

572
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     METTRE     
-

Mettre diligence : Que les curez et gens d'Eglise, qui a ce sont ordonnez, mettent bonne diligence a traitier doulcement tous ceulz qui se confessent (GERS., Concept., 1401, 429).

573
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     MINISTRE1          MINISTRE2     
-

En partic. RELIG. "Serviteur du culte, prêtre" : Point ne gastent en mauvaiz usaiges les biens que tu [Dieu] leurs as prestez. Divisez sont en trois parties : l'une pour le temple et tes ministres, l'autre pour les povres, la tierce pour leur gouvernement. (GERS., Concept., 1401, 396).

574
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     MINISTRER     
-

"Accorder" : ...preservé et gardé l'eust de morir, et sa vie corporelle luy eust ministré, sans sueur, peine ou labeur, et point n'eust la femme enfanté par angoisses. Cy avoit beau don et bel heritage ! Mais helas ! Adam [et Eve], ingra[s] de ce, forfi[ren]t mou tost contre [t]a majesté royale (GERS., Concept., 1401, 397).

575
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     MISÉRABLE     
C. -

"Qui sollicite la miséricorde" : Mais aussy, o Pere de toute bonté, dit Misericorde, puisque tant as descendu a nostre peticion miserable, que tu veulz racheter l'umain lignage du servage de pechié, droit est que tu soyes tres parfait racheteur et que du moins tu rachetes une personne tres excellemment (GERS., Concept., 1401, 401).

576
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     MONDE1          MONDE2     
b)

"Vie terrestre" : Quant mon corps estoit en maladie au monde, tu, mon enfant, et vous, mes autres amis, plouriez et monstriez cuer moult doloreux, et vous offriez faire tout vostre pouoir pour mon alegement. Las ! toutesfoiz mon mal present et celuy de lors ne sont pas a comparer, car je soustiens tres plus angoisseuse peine que celle du monde. (GERS., Déf., 1400, 228). Puet une personne sans pechier mortelment refuser penitence en ce monde et attendre celle de purgatoire, et se ung confesseur devroit assoldre telle personne ? (GERS., Déf., 1400, 232). Appellons de la court de justice a celle de misericorde, ou nostre Dame est maistresse, saichans qu'il est necessité que nous plourons en ce monde ou en l'autre, selon ce qu'il fut dit en la mort de Arsenius. (GERS., Déf., 1400, 242). ...comme pour ouyr la louenge des sains et sainctes, affin que par leur exemple, allocucion et par bonne doctrine, je peusse plus legierement et seurement passer le tres brief et tres perilleux pelerinage de ce mortel monde, car, selon le Saige, la sainte et divine Escripture oste l'ennuy de la personne qui a luy s'abandonne (GERS., Concept., 1401, 388).

577
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     MONDE1          MONDE2     
d)

"Tentations de luxe et de divertissement considérées comme un des adversaires de l'homme et de l'Église" : ...la temptacion de ma char, de mounde et de diable. (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 205-206). ...de toute[s] pars on lui fait [à l'âme] crueux assaulz et tres perilleuse guerre, sans sejourner, par le monde, par la chier, par l'ennemi. (GERS., Pent., p.1389, 74). Mais se le monde heurte par pompes et vanitez, tantost noz li ouvrons et f[ais]ons de nostre ame comme une hale ou un marchié. (GERS., Pent., p.1389, 81). A moralité [se puet] convertir cest exemple. Ces trois amis sont la cher, le monde et le dyable. (GERS., Concept., 1401, 415).

578
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     MONTAGNE1          MONTAGNE2     
"Importante élévation de terrain" : Qui fit a Hanibal guerroyer Ytalie, passer les montaignes, souffrir extremes froidures jusques a perdre l'ueil ? Amour de vaine gloire. (GERS., Concept., 1401, 412). ...et qui [le vin] ne soit pas creu en montaigne graveleuse, ne en terre du tout equale et labourable, mais soit creu en terre montueuse devers mydi, descouverte et en region ne trop chaulde ne trop froide. (Rég. santé corps C., 1480, 50). Fist semblablement icelui Virgille, par son art mathematique, percer une montaigne pour abreger le chemin, si très avant que, à peine quant l'on est ou milieu (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 70 r°). Fist le livre de Cent parolles et le Cosmographe ouquel toute la mer et la terre est descripte, c'est assavoir toutes regions, villes el citez, pors, destrois, havres et passages, isles, fleuves, montagnes, lacs, desers, forestz, chacune chose selon sa longitude, altitude et latitude et profondité (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 85 r°).
579
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     MONTRER     
-

[D'un sentiment] Soi monstrer de qqc. "Se faire connaître (au moyen de qqc.)" : Amour qui se monstre non pas de parole tant seulement mais de fait et d'operacion (GERS., Concept., 1401, 409).

580
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     MOQUERIE     
B. -

"Tromperie" : ...et a l'exemple d'un laron et d'un poisson qui se nomme polipus il[z] occi[en]t en embras[s]ant, et soubz la cotte de beau semblant ont cachié traïson, rapine, fraude, mouquerie, detraction. (GERS., Concept., 1401, 409).

581
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     MORALITÉ     
"Enseignement moral (contenu dans un acte, un texte)" : Et devise nostre sermon en trois parties : La premiere appliquera nostre theume a la matiere de ceste solennité [de la Concepcion]. La seconde exposera selon moralité pour nostre instruction. La tierce jouxte ces deux parties respondra a double question. (GERS., Concept., 1401, 390). Item et pour demonstrer que a l'heure de tierce nous est rendue la grace de Dieu, est encores a scavoir que selon la moralité trois heures sont que on apelle heures morales, c'est a scavoir contrition ou repentance, confession et satisfation. (Somme abr., c.1477-1481, 121).
582
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     MORTEL1          MORTEL2     
A. -

"Qui est sujet à la mort" : ...affin que par leur exemple, allocucion et par bonne doctrine, je peusse plus legierement et seurement passer le tres brief et tres perilleux pelerinage de ce mortel monde (GERS., Concept., 1401, 388). Qui court par ceste voie il quiert la beatitude, conforte toy donques et fay tes oeuures vertueusement, ceste voie de bonne operacion a son louyer toutes les foys que sommes fatigez des labeurs de ceste mortelle vie (CIB., p.1451, 178). Considere aussi comment le corps obeist a lame quant a soy mouuoir, et puis considere comment le corps est corruptible et mortel, et que en ce vaissel corruptible y a si noble tresor comme lame qui est faicte a lymage de la saincte trinite. (CIB., p.1451, 186).

583
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     MORTIFIER     
2.

Mortifier (les pensées). "Réprimer (les mauvaises pensées)" : Semblablement je dy que la phisonomie nostre Dame esmouvoit les regardans a toute pureté et chasteté, et mortifioit luxurieuse cogitacion. (GERS., Concept., 1401, 425).

584
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     MOUVEMENT     
2.

[À propos de l'âme] "Désir, passion" : ...et qui plus est, [par l'excellence] de ceste vertus et heritaige, Justice originele, l'omme eust toudis vray jugement sans errer, bonne voulenté sans pechier, la sensualité bien gouverne[e] sans mouvement ou passion detestable, en veoir, en oÿr, en gouster ou en toucher (GERS., Concept., 1401, 397). Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes (GERS., Concept., 1401, 399). Et ie croy que ces meditacions ycy te seront moult fructueuses, et par ce tu te leueras en pensee a mediter les benefices de Dieu en toy, les bons desirs, les bons mouuemens, les secres conseilz quil te donne en tes affaires quant tu es en doubte et tu as recours a luy (CIB., p.1451, 187). Il y a difference entre ceulz qui sont impuissans par frigidité et les maleficiéz, car le froit ne puet congnoistre femme, ne aussi a mouvement en femme, ne voulenté de habiter, mais le maleficié puet aultre femme congnoistre que celle avec qui il est. (Sacr. mar., c.1477-1481, 78).

585
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     MOUVEMENT     
2.

[À propos de l'âme] "Désir, passion" : ...et qui plus est, [par l'excellence] de ceste vertus et heritaige, Justice originele, l'omme eust toudis vray jugement sans errer, bonne voulenté sans pechier, la sensualité bien gouverne[e] sans mouvement ou passion detestable, en veoir, en oÿr, en gouster ou en toucher (GERS., Concept., 1401, 397). Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes (GERS., Concept., 1401, 399). Et ie croy que ces meditacions ycy te seront moult fructueuses, et par ce tu te leueras en pensee a mediter les benefices de Dieu en toy, les bons desirs, les bons mouuemens, les secres conseilz quil te donne en tes affaires quant tu es en doubte et tu as recours a luy (CIB., p.1451, 187). Il y a difference entre ceulz qui sont impuissans par frigidité et les maleficiéz, car le froit ne puet congnoistre femme, ne aussi a mouvement en femme, ne voulenté de habiter, mais le maleficié puet aultre femme congnoistre que celle avec qui il est. (Sacr. mar., c.1477-1481, 78).

586
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     MOUVOIR     
1.

Mouvoir (qqn/le coeur de qqn) à faire qqc. "L'inciter, le pousser à faire qqc." : Et ay mis en la personne des Vertuz raisons qui bien puent mouvoir nous cuers a croire et tenir que nostre Dame oncques ne fut, en sa concepcion ne aprés, fors toute belle, vive, pure et nette, et que raisonnablement doit estre celebré le jour de sa concepcion. (GERS., Concept., 1401, 408). Si advint que icelui Dauphin estoit amateur de science et avoit deux medicins, expers astrologiens, lesquieux il ayma moult et plus que lui, pour ce fut il esmeu d'envie et fut qui le meut à escripre, lui sembloit qu'il estoit le plus sage du monde. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 152 v°).

587
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     MUABLE     
A. -

[De toute chose créée ; p. oppos. à éternel] "Transitoire" : Mais aussy il y a beauté painte et vaine de la cher qui est tres decevable et tres plus briefve et muable que la fleur d'un jour (GERS., Concept., 1401, 417). ...neantmoins tu n'es pas Dieu, ne parties de Dieu, selon la mansonge des manichiens, car tu es muable de [n]on estre a estre, d'une congnoissance a l'autre, d'une affection en l'autre affection, et de voulenté a voulenté, et par ainsy tu es subjecte a mutacion (GERS., Trin., 1402, 157). ...car en la creature tresble grandeur est trouvee, c'est a scavoir de temps, de mesure et de puissance. La grandeur de temps est es choses muables. La grandeur mesurable est es choses corporeles. Et la grandeur vertueuse par puissance est ez choses espiritueles creees. (Somme abr., c.1477-1481, 128). Car en toute nature muable, la muableté est une maniere de mort, car la mutation fait estre en eulz aucune chose que n'estoit par avant la mutation et fait non estre ce que par avant estoit. (Somme abr., c.1477-1481, 141).

588
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     MURMURE     
C. -

"Bruit de voix sourd et confus" : A ceste parole [s]'est eslevé ung bruit et murmur entre les Vertuz, et en parlant les unes aux autres [et] approuvent l'oroison de Prudence, [gectoient] de costé leurs yeulz envers Justice (GERS., Concept., 1401, 404).

589
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     MÛRTÉ     
B. -

[À propos de Dieu] Murté (du regard). "Gravité, pondération" : Lors le benoit Filz de Dieu seant ou hault trone de [s]a divine majesté, sousleva ung peu par grant meurté son reverent et redoubtable regart, et par grant gravité, magnificence et auctorité, tellement respondit : "Plaisamment nous avons oy..." (GERS., Concept., 1401, 405).

590
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     NATIVITÉ     
2.

LITURG. "Anniversaire de naissance (du Christ, d'un saint)" : Et semblablement depuis l'institucion de la feste de la nativité saint Jehan, la nativité nostre Dame fut ordonnee par revelacion d'une seule femme. (GERS., Concept., 1401, 421).

591
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     NATURE     
1.

"Principe actif inhérent au monde créé (souvent personnifié)" : L'autre tierce maniere de nature, c'est nature total qui comprent tout le monde et tout quanqu'il contient universelment, et de ceste nature universele entend l'acteur quant il faint que Nature s'apparu devant ly et quant il parle aussi de sa poissance. Pour ceste cause aussi dit l'acteur que Nature est royne du monde et que elle fait mouvoir le ciel et les estoilles, et transmuer aussi les elemens en moult de diverses manieres, en la vertu de Dieu qui le regle et adresse. Et pour ce dit aussi uns philosophe que le euvre des estoilles est le euvre de Dieu, et que come vicaires et lieutenans de Dieu, elles euvrent et font toutes les choses qui aviennent en terre par nature, c'est a dire en cest monde elementaire cy dessoubz, lequel pour ceste cause l'acteur dont nous parlons appelle la forge de Nature. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 26). La seconde consideracion est que, selon le dit de Aristote, nature fait la phisonomie des princes dignes telle que elle esmeut les regardans a creme[u]r et reverence (...) La tierce consideracion est : es oeuvres de nature nous veons que le baselique par son regart seulement occit ung homme. Pourquoy ne pourroit nostre Dame par son regart estaindre mauvais et charnel mouvement et esmouvoir a chasteté (GERS., Concept., 1401, 425). Nature, en ce propoz, est une vertu ou puissance que Dieux a créé ès créatures, et mesmement ès corps célestiaulx, par laquelle une créature fait engendrer ou corrompre ou autrement transmuer l'autre. (LA HAYE, P. peste, 1426, 215). Quintement, les creatures clament que Dieu est. Toutes choses selon leur maniere de parler dient : "Il nous a fait et n'avons pas fait nous mesmes." Car il est Dieu, la voix de nature, par quoy toutes choses sont belles, le tesmoingne disant qu'il est tres bel. (Somme abr., c.1477-1481, 101).

592
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     NATURE     
-

Droit de nature. "Ensemble des règles non écrites qui régissent les rapports humains" : [C'est Nature qui parle] Je adjouste a ce, que mon droit, le droit de nature, est que le filz doit honnourer sa mere comme toudiz en mon escole l'ont presché mes disciples : philosophes et poetes. (GERS., Concept., 1401, 399).

593
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     NATUREL     
A. -

"Qui prend son origine dans la nature des choses" : Puis doncques que ainsy a esté la loy faicte par toy souverain juge et droiturier, qu[e] toute la lignie de Adam et Eve, descend[a]nt par compaignie naturelle d'omme et femme, perdra cest heritage et sera subjette a pechié originel (GERS., Concept., 1401, 398). Tu as en ce liure matiere de moult belles meditacions lesquelles tu pourras fonder et edifier sur la congnoissance de toy et de ce que, par ce qui a este dit, tu congnoistras estre en toy tant selon le corps que selon lame, tant selon le sens naturel quant a la première partie, que selon le sens moral quant a la seconde partie (CIB., p.1451, 184). Et par les sainctes meditacions que tu aras fondees en la congnoissance de ce qui est en ton corps et en ton ame selon les trois consideracions deuant dictes, selon lestre naturel, selon lestre moral et selon les remedes qui sont par graces et par gloire, tu pourras monter iusques a feruente contemplacion qui commence en saincte meditacion. (CIB., p.1451, 184). Es personnes divines, nous trouvons deux manieres de emanacions. L'une est naturele et par maniere de nature, et ceste est ditte generation, selon laquelle le Filz est du Pere. (Somme abr., c.1477-1481, 115). Raison naturele est puissance passive estant ez choses par maniere de habitude avec disposition prochaine, comme appert en la matere disposee, et aucune fois tant preste et tant prochaine qu'elle est toute paree de recepvoir la forme. Et selon ceste maniere raison est naturele au grain, quant il est semé a produire blé ou fourment ou aveine ou pois, et ceste maniere n'est pas miracle. (Somme abr., c.1477-1481, 163).

594
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     NATURELLEMENT     
A. -

"Par la nature, par l'essence (de qqn, de qqc.)" : Pourquoy ne pourroit nostre Dame par son regart estaindre mauvais et charnel mouvement et esmouvoir a chasteté, comme le regart de ung savinier, secundum quosdam, ou comme nous veons es precieuses pierres que aucunes esmeuvent naturellement a leesce ? (GERS., Concept., 1401, 425). Item notez que ce nom "Dieu" s'entent et puet estre prins par trois manieres, c'est a scavoir naturelement, adoptivement par adoption et noncupativement par nomination. Selon la premiere maniere, Dieu est Dieu naturelement, car a lui compete divinité selon sa nature et non a aultre. (Somme abr., c.1477-1481, 105).

595
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     NOBLESSE     
A. -

"Qualité de celui qui est noble de naissance" : ...en estat de chevalerie ou de seignourie : violence, rapine, tyrannie et puis sedition. Et quer je n'ay icy a parler que de l'estat de noblesse ou de seignourie principalment, et nous veons a l'oeil les greifs et horribles maulx qui en viennent partout (GERS., Annonc., a.1400, 238). Et quant a la noblesce, jassoit ce que tous de par toy soyent anobliz qui bien font, toutesfoys s'il faut satisfaire a la reputacion mondaine, tu scez que eulz deux sont du lignage et sang royal ton bon amy David et du sacerdotal de Aaron : sy ne faudra point a noblesse celle qui en descendra. (GERS., Concept., 1401, 396).

596
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     NOIF     
"Neige" : De quelle beauté ? Non pas de beauté fainte des ypocrites qui sont beaulz par dehors mais par dedans ont les horribles pechiez : semblables sont a la beauté des fiens couvers de noif, ou, comme dit Jhesu Crist, aux sepultures blanches et paintes (GERS., Concept., 1401, 416).
597
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     NOIR     
2.

[De l'âme] "Qui est souillé par le péché" : ...plaisante et desirable est celle [beauté] de ton ame, a laquelle garder tu doys mettre toute ta cure, o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure, enflee par orgueil, noire et tachee par envie, aveuglee et chascieuse par mescreance et ignorance (GERS., Concept., 1401, 418).

598
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     NOMBRE     
F. -

"Troupe" : ...comment au premier [homme] Adam tu baillas pour luy et pour tous ses successeurs enfans heritage(s) non pas seulement temporel comme paradis terrestre, mais, qui mieulz valoit, luy ottroya[s] l'eritage espirituel. Cest heritage estoit bien don de grace et une vertus de nostre nombre et compaignie, qui se nommoit Justice originele. (GERS., Concept., 1401, 397).

599
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     NONCHALOIR     
I. -

"Tenir peu de compte de qqc." : Et ce est contre ceulz qui veullent que paciemment, attrempement et froidement [o]n oÿe les injures de Dieu, comme en nonchaillant ; et leurs injures, voire celles de l[eu]rs vallez, ilz veullent vengier tres aigrement. (GERS., Concept., 1401, 424). Alors commanda que on lui coppast la teste, pour qu'il disoit que tous les metaulx, par especial l'or et l'argent, seroient avillez et non challuz. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 71 v°).

600
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     NOTABLE     
1.

"Digne d'être conservé dans la mémoire des hommes" : Le prophete Ysaïe dit une parole au roy Ezechias, laquele touche a chascun, c'est asavoir : "Ordene et dispose de ta maison, car tu morras". Pour laquele disposicion le philosofe naturien dit une notable parole (MÉZIÈRES, Test. G., 1392, 299). "Comment, dit il, seroit ung homme feable a moy qui ne le est a son Dieu, son pere et droiturier seigneur ?" ; et c'est ung notable exemple pour les princes. (GERS., Concept., 1401, 410).

601
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     NOTER     
C. -

"Faire remarquer (qqc. à qqn)" : Bien est vray, Sire affin que je riens ne te cele, ung scrupule, doubte ou question me survient en ceste besoingne, se ainsy s'acomplissoit par oeuvre de mariage, et tu pues apparcevoir Justice qui le me note, conseille et sacouste a l'oreille. (GERS., Concept., 1401, 397).

602
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     NOTER     
-

Estre noté. "Être accusé" : ...et en parlant les unes aux autres [et] approuvent l'oroison de Prudence, [gectoient] de costé leurs yeulz envers Justice qui bien vaincue estre sembloit. Justice bien se apparceut estre notee, et aprés pluseurs langaiges, pour soy descharger, protesta publiquement (GERS., Concept., 1401, 404).

603
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     NOUVEAU     
-

Nouveau temps. "Printemps" : Ce conseil, propoz et ordonnance incontinent se publia par le monde en diverses manieres : en ciel entre les angelz, en terre entre les prophetes, et en enfer entre les justes qui leur redempcion attendoyent. Comme a l'encommencement du nouvel temps, ou quant l'estoille journale se doit prochainement lever a l'aube du jour, toute riens s'esgaye et s'esjouyst (GERS., Concept., 1401, 390).

604
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     NOUVEAUTÉ     
-

[Dans un cont. fig.] : Comme a l'encommencement du nouvel temps, ou quant l'estoille journale se doit prochainement lever a l'aube du jour, toute riens s'esgaye et s'esjouyst, les oysillons chantent, et la rousee descent, pareillement lors en ceste nouveauté le monde s'esjouy, et descendi plus habondamment la rousee de grace (GERS., Concept., 1401, 391).

605
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     NOUVELLE     
"Annonce d'un événement" : O comme a icy tres glorieux don, comme tres joyeuse, tres bonne et tres gracieuse nouvelle ! Beau sire Dieu, nous te rendons grace et mercy pour l'excellence de ce don, que nous querions avec le prophete, et devotement demandons, en criant : (...) Sire, monstre nous ta misericorde, et nous donne ton salut ! (GERS., Purif., 1396-1397, 61). En oultre mandons que ceste nouvelle soit a eulz deux par ung des angels, noz messaigiers, tantost portee. (GERS., Concept., 1401, 405).
606
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     NOUVELLEMENT     
B. -

"À nouveau" : O ame devote, creé[e] de Dieu a son ymage, et de son precieux sang amoureusement rachetee, considere et te remambre que jadiz puisque tu estoyes layde et diffiguree par pechié originel, il pleust a ton Dieu [toy] regenerer, abelir et purifier par le sacrement de baptesme, et comme nouvellement te concevoir par grace (GERS., Concept., 1401, 408).

607
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     NU     
1.

"Qui n'est pas vêtu" : ...de quoy recite Frontinus (...) que ung prince nommé Agi[s]elaus feit devestir tous nuz devant ses chevaliers aucuns de leurs ennemis pour leur monstrer leur belle et blanche couleur, affin que bien semblassent gens femenins, non excercez en peines et en labeur (GERS., Concept., 1401, 417).

608
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     OBÉIR     
A. -

Obéir à qqn : Et car selon ce que prouva Boëce tres excellemment, libro tercio, prosa ultima, toute creature naturelment s'efforce obeir et faire service et plaisir a son createur, et en ce est leur felicité, leur bien, leur noblesse, leur beauté. (GERS., Concept., 1401, 391). ...car il se treuve qu'il eut trente filz, lesquieux, en son vivant, il fist princes sur trente cités, qui est chose qui ne advient souvent, que telle congregacion obeisse ainsi à pere et se tiegne ensemble par si longtemps. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 26 r°).

609
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     OBÉIR     
B. -

Obéir à qqc. : Rumpez, Sire, dit saint Augustin, ceste surdité ! Certes qui n'obeira a ce son, il oïrra l'orrible tonnoirre de la sentence si tres doloreuse : "Ite maledicti in ignem eternum, alés vous en, maudis, ou feu perdurable !" (GERS., Pent., p.1389, 79). Amour d'argent commendera a ung autre flater, mentir, parjurer, souffrir injures, blaphemes, accorder quanque on dira, maintenant l'un, tantost le contraire, faire toutes choses tant soyent horribles, tant soyent crueuses et abhominables a Dieu et au monde : sans reffus il y obeyra. (GERS., Concept., 1401, 412). Car je suys certain que pluseurs ont obey et sont pres de obeyr a voz commandemens quant est de vostre royale personne et de vostre royaume jusques a morir de fain ou autrement, pour vous ayder et secourir a vostre besoing. (GERS., Noël, p.1404, 313). Considere aussi comment le corps obeist a lame quant a soy mouuoir, et puis considere comment le corps est corruptible et mortel, et que en ce vaissel corruptible y a si noble tresor comme lame (CIB., p.1451, 186).

610
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     OBÉISSANCE     
-

Tenir en obéissance : Ceste vertus par ton ordonnance l'eust gouverné tellement, et tous ceulz qui l'eussent eue et gardee, que l'ame eust tenu paisiblement en subjection et obeissance la char, les membres et les sens corporelz, sans point rebeller ou desobeyr en riens a ce que Raison la saige eust deliberé (GERS., Concept., 1401, 397).

611
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     OBSCUR     
1.

"Difficile à comprendre" : Et point ne me vueil chargier de allegances ou concordances, combien que en matiere quelconque plus grant habondance avoir je ne pourroye, car a gens qui point n'entendent latin peu sont plaisans, proffitables ou edifians, et si en seroit mon fait trop plus long et obscur. (GERS., Concept., 1401, 390). Et sur (y)ceste poesie ou ymaginacion qui puet sembler obscure, je prens IIII briefs et clers enseignemens pour vostre royale personne, sire, auquel je doy adrecier ma parole principalment. (GERS., Noël, p.1404, 310). Cestui explana bien au long et clerement plusieurs choses obscures de medicine (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 139 r°).

612
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     OBTENIR     
-

Obtenir qqc. de qqn : Sapience, combien que elle se excusa humblement - neantmoins riens n'estoit que Charité ne obtenist de elle -, parla en ceste maniere (GERS., Concept., 1401, 393).

613
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     OCCIRE     
1.

Occire qqn. "Le tuer" : ...es oeuvres de nature nous veons que le baselique par son regart seulement occit ung homme. (GERS., Concept., 1401, 425). Item cellui qui occist sa femme ne doibt pas prendre aultre (Sacr. mar., c.1477-1481, 62).

614
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     OCTROYER     
A. -

"Accorder, donner" : Ce royaume nous vueille octroyer le Saint Esperit qui est benedictus in secula ! Amen. (GERS., Pent., p.1389, 86). Et par ferme foy fut ottroyé puissance a saint Pierre de faire miracles plus grans quant en aucune condicion que nous ne lisons de Jhesu Crist. (GERS., P. Paul, a.1394, 487). Ottroiez nous certaine expectacion aux riches prebendes de la grant Eglise de paradis. (GERS., P. Paul, a.1394, 492). Mais pense, o ame devote, pense, se tu quieres amy riche et proffitable, qui l'est plus que celuy qui octroye vie, heritage et felicité perdurable (GERS., Concept., 1401, 414). Pareillement, s'il plaist à Dieu M'octroier sens, bon temps et lieu, Vueil conduire, traicter et suyvre Les matières de cestui Livre (LA HAYE, P. peste, 1426, 20). ...laquelle fondacion fut confermée par nostre Saint Pere le pappe, lors estant, qui sur ce octroya bulle expresse, par laquelle, entre autres choses, il anathematiza tous ceulx qui presumeroient oster ou diminuer aucuns d'iceulx livres (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 3 r°).

615
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     OCTROYER     
II. -

Empl. pronom. à sens passif. Qqc. s'octroie à qqn. "Qqc. est accordé à qqn" : Vray Pere tout puissant, dit Charité, tu m'as faicte, et de ce en toy me glorifie, royne des Vertuz, et sans moy quelconque d'elle[s] ne se ottroye parfaictement a creature humaine (GERS., Concept., 1401, 400).

616
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     OFFICE     
-

"Compétence que donne une charge" : ...et m'est advis, Justice, que tu dois non pas seulement a [ce] t'encliner mais ce demander : n'est ce pas ton office demander que le filz honnoure sa mere plus que les autres, comme l'ont bien dit Nature et Obeissance ? Certes oïl. N'est-ce pas ton office que l'emperresse ayt privilege contre toute servitude, par especial qui est honteuse ? (GERS., Concept., 1401, 403).

617
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     OFFRIR     
A. -

Soi offrir à qqc. "Se déclarer prêt à (faire) qqc." : ...dame Nature (...) se presenta incontinent avec ses chamberieres qui sont les influences et causes naturelles, et se offry a la formacion de ceste dame et de la toute belle amie de Dieu (GERS., Concept., 1401, 391).

618
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     OISILLON     
"Petit oiseau" : ...ou quant l'estoille journale se doit prochainement lever a l'aube du jour, toute riens s'esgaye et s'esjouyst, les oysillons chantent, et la rousee descent (GERS., Concept., 1401, 391).
619
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     OPÉRATION     
B. -

"Acte, action qui suppose une réflexion et une volonté de faire en vue d'obtenir un résultat" : ...pour ce que lez Anemis ne puent faire leur operacions, se ce n'est par le moyen dez vertus natureles, et, pour ce est il que lez Anemis considerent, en leurs operacions, lez habilités dez corps celestes pour venir a la fin de leur entante. (Songe verg. S., t.1, 1378, 381). Amour qui se monstre non pas de parole tant seulement mais de fait et d'operacion, car se tu dis que tu aymes Dieu, et tu ne fais son plaisir et ses commandemens, tu es, selon que dit saint Jehan, menteur et mensongeur (GERS., Concept., 1401, 409). Les moyens degrez comme meditacion oroison et vertueuse operacion appartiennent aulx prouffitans, et de tant que on en monte plusieurs de tant plus on approche a perfection. (CIB., p.1451, 177). ...et mectant a effect ce que tu as apris par lecon en la maniere que tu as aduise par saincte meditacion, auecques laide de Dieu que tu as impetree par oroison, et tout ce tu deseruiras obtenir par meritoire operacion. Bonne operacion est la voie par laquelle on va en la vie eternelle. (CIB., p.1451, 178). Tourne toy apres a mediter les puissances de lame, tant en la partie vegetatiue que en la sensitiue que aussi en lintellectiue, et pense quelle diuersite il y a de vertus et comment ton ame a diuerses puissances en diuerses operacions. (CIB., p.1451, 186). ...et nest pas merueille car ilz sont aterris et de la condicion de la terre, et pour ce a grant peine se relieuent pour contempler ou pour prier, ou pour estudier ou pour faire operacion spirituelle. (CIB., p.1451, 219). Pour tant est il a noter que aucunes euvres et operations sont adonnees a Dieu selon la causalité, c'est a dire selon qu'il est cause des choses, et [...] non selon l'essence comme boire, courir. (Somme abr., c.1477-1481, 162). La voulenté divine proprement a parler ou elle est au regard des choses presentes ou de celles a advenir. S'elle est au regard des presentes, qui sont bonnes, elle est apellee complissement ou operation. S'il est mal, elle se dist permission ou souffrance. (Somme abr., c.1477-1481, 173). Comparison ou comparer une chose a aultre segnefie aucun fait ou operation en la chose par qui se compare et raporte la creature au createur. (Somme abr., c.1477-1481, 173). ...si quelque sorcier ou charmeur s'en aide ou faint aider [de l'astrologie] en ses mauvaises opperacions ne semblablement, et en est tout ainsi comme si en une clere fontaine vient boire quelque serpent ou beste venimeuse, il ne s'ensuit pas que la source d'icelle en soit infecte (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 2 r°).

620
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     OPPOSITE     
III. -

Subst. "Contraire" : Pour quoy je dy que veue la multitude des docteurs nouveaulx et des prelaz de l'Eglise qui dient ceste opinion estre vraye, que nostre Dame a toudiz esté belle sans laidure de pechié quelconque originel, veniel ou actuel, c'est plus seure chose de ainsy le tenir que l'opposite, contre ce que ont voulu dire aucuns que c'estoit heresie expresse ou pechié mortel. (GERS., Concept., 1401, 421). Cestui en son temps fist choses esmerveillables de la myniere et roche que l'on dit estre de sel en Sicille, qui a merveilleuse proprieté, car, mise en eaue, crepite et, mise en feu, flue, qui est l'opposite et le contraire à tout sel. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 82 v°).

621
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     ORDONNER     
b)

Ordonner qqn + attribut de l'obj. "L'investir en tant que" : L'ange qui ordonné fut messagier isnellement descendit porter les nouvelles a Joachim et saincte Anne. (GERS., Concept., 1401, 406).

622
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     ORDONNER     
3.

"Fixer, désigner (un lieu, une heure)" : Et n'est ce pas grant doulceur de cest amy qui, non contrestant quelconque fourfait contre luy, tout pardonne se tu as entiere contriction, c'est assavoir du pechié passé desplaisir, propos ferme de non y recheoir et de soy confesser en temps et en lieu ordonné par l'Eglise ? (GERS., Concept., 1401, 413). Semblablement à Saint Ignocent, à Paris, en la fosse ordonnée pour mectre les pouvres, nul corps n'y demeure à corrompre plus de IX jours (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 68 v°).

623
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     ORGUEIL     
"Orgueil" : Une femme sera belle et riche : elle en usera en orgueil ou en charnalité (GERS., Pent., p.1389, 80). ...en trespassant ton commandement de non mengier la pomme, et en preposant leur volenté a la tienne par orgueil et fole rebellion. (GERS., Concept., 1401, 398). Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens, avarice es cornailles, et ainsy des autres. (GERS., Concept., 1401, 399). Se ung tel exemple, ung tel miroir, une telle medicine ne garist cuer humain de la maladie d'orgueil, ne scay chose autre qui la doye garir. (GERS., Noël, p.1404, 295). Mais la science des aultres choses quant tu ne te congnois est vaine et ne fait que enfler par orgueil et ne edifie point par humilite. (CIB., p.1451, 196).
624
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     ORGUEIL     
"Orgueil" : Une femme sera belle et riche : elle en usera en orgueil ou en charnalité (GERS., Pent., p.1389, 80). ...en trespassant ton commandement de non mengier la pomme, et en preposant leur volenté a la tienne par orgueil et fole rebellion. (GERS., Concept., 1401, 398). Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens, avarice es cornailles, et ainsy des autres. (GERS., Concept., 1401, 399). Se ung tel exemple, ung tel miroir, une telle medicine ne garist cuer humain de la maladie d'orgueil, ne scay chose autre qui la doye garir. (GERS., Noël, p.1404, 295). Mais la science des aultres choses quant tu ne te congnois est vaine et ne fait que enfler par orgueil et ne edifie point par humilite. (CIB., p.1451, 196).
625
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     ORIGINEL     
-

Justice originelle. "État d'innocence et de rectitude de l'homme avant le péché" : ...mais avec ce perdre tout leur heritage pour eulz et leurs enfans, tant le temporel paradis terrestre comme l'espirituel, justice originele, a cause de crime de lese majesté. (GERS., Concept., 1401, 398). ...après que Dieu eut creé Adam, il le doua et ramplit de si grant grace que sans aucun maistre, ains par la seulle vertu de la justice originelle, il fut incontinant erudit en tous les sept ars liberaux (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 11 v°).

626
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     ORIGINEL     
-

[P. oppos. à péché actuel] Péché originel. "Péché que tous les hommes ont contracté en la personne d'Adam" : Se la Vierge Marie ot mestier de la grace de Jhesuchrist, laquelle chose nul ne puet nyer, il s'ensieut que elle estoit en pechié originel. (Songe verg. S., t.2, 1378, 248). La seconde maniere est quant aucun est racheté de pechié veniel, et si n'est mie enchoit en pechié mortel. La tierce maniere, quant aucun est racheté aprés ce que il est enchoit en pechié originel, conme sont lez enffans qui sont rachetés du pechié originel par le baptesme (Songe verg. S., t.2, 1378, 252). Tu scez que entre six manieres de racheter la plus parfaicte est preserver une personne tellement que point ne trabuche en la subjection de pechié quelconque, originel ou actuel, qui autrement, sans ta preservacion telle, y encherroit, comme on fait plus grant grace a ung homme le garder de cheoir en la boe que le relever depuis qu'il y est embatus. (GERS., Concept., 1401, 401). ...sil y a aucuns menbres corporelz qui en punission du pechie original se meuuent contre la voulente et ne obeissent pas a elle, si les peult empescher franc arbitre quilz ne procedent iusques a mauuaise operacion (CIB., p.1451, 223).

627
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     ÔTER     
5.

"Enlever (un bien abstrait, une chose morale ou intellectuelle)" : ...plaisir mondain la mort donne et oste consolacion bonne. (GERS., Déf., 1400, 241). Tu as beauté corporelle mais une petite maladie tost la te ostera. (GERS., Concept., 1401, 417). Il me sembloit que Orgueil dist en [s]e vantent : "Je suys celuy par lequel ma maistresse, Male Voulenté, osta la belle paix de paradis au bel ange Lucifer..." (GERS., Noël, p.1404, 303). Je porte ma science que larrons ne me sauroient oster. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 62 r°).

628
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     OUBLI1          OUBLI2     
-

Mettre en oubli. "Ne pas tenir compte d'une chose ; perdre le souvenir d'une chose" : "Et te souveingne, Beau Filz, de la sainte escripture, qui te commande que les injures de tes cytoiens tu doys mectre en oubly..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 345). Nagaires je m'esbanoyoye par le plaisant et fructifiant jardin de la sainte Escripture, tant pour mettre en oubly les miseres, cures et soussis du temps present (GERS., Concept., 1401, 388). ...esclarsir son entendement par debouter et oster ; non mie oster car ne se puet faire, mais mettre au bas et en oubly toutes les nuees et obscurtez des ymaginacions et fant[asies] des choses sensibles (GERS., Trin., 1402, 172).

629
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     OUBLIER     
C. -

N'est pas à oublier que. "Il faut penser que ; il est à considérer que" : Et n'est pas a oublier que trop plus grant peril est a errer en blaphemant ceste Vierge que en l'onnourant (GERS., Concept., 1401, 422).

630
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     PAISIBLEMENT     
A. -

"Avec calme, sans violence" : Ceste vertus [Justice originele] par ton ordonnance l'eust gouverné tellement, et tous ceulz qui l'eussent eue et gardee, que l'ame eust tenu paisiblement en subjection et obeissance la char, les membres et les sens corporelz, sans point rebeller ou desobeyr en riens a ce que Raison la saige eust deliberé, voulu ou commandé (GERS., Concept., 1401, 397).

631
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     PAON     
B. -

[Symbole de l'orgueil, de la vanité et de la fragilité de toute beauté physique] : ...comparez sont au paon [les hypocrites et leur beauté feinte] qui pour monstrer sa beauté aux regardans descoeuvre les parties darriennes qui signifient la fin de la mort. (GERS., Concept., 1401, 416).

632
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     PÂQUES     
-

Pasques fleuries. "Dimanche des Rameaux" : Ce apparut bien quant le jour de Pasques flories il chassa hors du temple innumerable multitude de juifs qui vendoyent et acheteoyent. (GERS., Concept., 1401, 424).

633
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     PARADIS     
A. -

RELIG. "Lieu où les âmes des justes et des bienheureux jouissent de la béatitude éternelle" : Que diray je de Gloutonnie qui fait l'ame toute yvre de vins et de viandes, tellement que elle oublye Dieu et soy meismes, et tourne tout a fable et moquerie tout ce que on luy dit des joyes de paradis et des peines d'enfer, car a riens ne peut penser fors a sa panse ? (GERS., Purif., 1396-1397, 65). Je regarde que aucuns sont qui servent Dieu de tout leur cuer en faisant ses commandemens ; et se a la foys ils pechent, tantost sont repentans et en sont yci puniz et purgiez. Pour ceulz yci est ordonné le royaulme de paradis incontinent aprés leur mort. (GERS., Déf., 1400, 224). Je te afferme que tant de peine, de travail, de soucy et de honte ne te fault pas souffrir pour servir Dieu, ton bon et loyal amy, et paradis avoir, comme ceulz icy prenent pour argent et enfer acquerir. (GERS., Concept., 1401, 412). Le tiers [manière de mariage] est allegorique entre Crist et l'eglise [...] triumphante de paradis par conjonction de glore. (Sacr. mar., c.1477-1481, 46).

634
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     PARER1          PARER2     
-

Part. passé en empl. adj. [D'une pers.] : Car en [c]es paroles, en ce chant, je regarde que le vray Dieu de saincte amour, qui mentir ne puet, appelle et nomme ceste benoite Vierge, qui au jour d'uy fut saintement conceue, dame de toute beauté paree (GERS., Concept., 1401, 389).

635
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     PARFAIT     
B. -

"Qui possède une qualité au plus haut degré" : Virginité si a dit que moins n'estoit appartenant au vray Filz de Dieu avoir mere toudis vierge, especialment que point n'ayt esté violee par pechié quant a l'ame, que l'avoir vierge corporelment, de tant que virginité et intégrité de l'ame est plus noble et parfaicte que celle du corps. (GERS., Concept., 1401, 402). ...pour quoy c'est cler argument que dedans l'omme est une ame parfaicte, immortelle et digne quant elle est faicte a congnoistre la Divinité, pour la louer et honnourer. (GERS., Trin., 1402, 152). Nest ce pas grant bonte de mectre deuant toy par ses conseilz et admonicions la voie de perfection affin que tu soies parfait ou parfaicte : se tu veulx entrer lestat de perfection, il te propose virginite, il te propose toute voluntaire chastete, il te propose renunciacion au monde par religion (CIB., p.1451, 188). Car comme dist Saint Augustin : "Tant parfaicte equalité est en la trinité que les deux ne sont pas plus grans que ung et les deux pas ne sont plus grans que une chascune singulerement." (Somme abr., c.1477-1481, 128). Pour quoy en nulle maniere on ne puet dire que Dieu est fini selon sa substance, si non de dire il est fini, car il est parfait et acompli. (Somme abr., c.1477-1481, 132). Tiercement qu'en elle [en la trinité] est parfaite simpleté. Celle chose est tres et souverainement parfaite a laquelle nulle addition est possible et riens n'y puet estre adjousté. (Somme abr., c.1477-1481, 142).

636
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     PARFIN1          PARFIN2     
À/en la parfin. "À la fin, enfin" : Veons en la parfin le miracle d'umilité en la matiere de la foy ou l'entendement se soubmet du tout en tout a elle, tant saiche et juge que c'est au-dessus tout son jugement de raison naturelle (GERS., P. Paul, a.1394, 505). Se tu quiers a la parfin amy qui au besoing te secoure veritablement, autre quelconque trouver mieulz ne pourras (GERS., Concept., 1401, 414). Il convient que celuy qui m'a fait de neant, estre tant belle et merveilleuse creature entre les autres soit tres puissant : je congnoys doncques une puissance, et si ne la voy point ; il convient qu'il soit moult saige : je congnoys doncques une saigesse et non mie par aucun de ces [c]es sens corporelz. A la parfin il convient qu'il soit de grande liberalité, courtoisie et benivolence (GERS., Trin., 1402, 168).
637
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     PARLEMENTER     
A. -

"Discuter, décider" : Elle adoncques feist signe a sa compaign(i)e et seur germaine Sapience qu'elle portast la parole pour exposer ce que entre [el]les, Vertuz, avoyent deliberé et parlamenté ensemble. (GERS., Concept., 1401, 393).

638
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     PARLER     
B. -

"Exprimer sa pensée" : Mais tantost par aventure on me dira le proverbe commun : "Bien aise plaidoye qui parle sans partie !", car il semble que nulz ne parle ou doye parler contre moy. Voulsist Dieu que ainsy fust et que on ne trouvast advocat ou plaidoyeur faisant partie contre ceste verité ! (GERS., Déf., 1400, 221). Nature aprés ce que le congié de parler fu ottroyé de Dieu ainsy parla : "Tu scez, Sire..." (GERS., Concept., 1401, 399).

639
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     PAROLE     
-

"Propos" : A ceste parole [s]'est eslevé ung bruit et murmur entre les Vertuz, et en parlant les unes aux autres [et] approuvent l'oroison de Prudence, [gectoient] de costé leurs yeulz envers Justice qui bien vaincue estre sembloit. (GERS., Concept., 1401, 404).

640
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     PAROLE     
-

[P. oppos. à fait] "Mot" : Quelle amour ? Amour qui se monstre non pas de parole tant seulement mais de fait et d'operacion, car se tu dis que tu aymes Dieu, et tu ne fais son plaisir et ses commandemens, tu es, selon que dit saint Jehan, menteur et mensongeur (GERS., Concept., 1401, 409). Ung preudomme fut qui a son filz demanda une foys quans amis il avoit. Le jouvencel respondit que plus de L, voire plus de cent, car il cuidoit comme inexpert, que tous ceulz feussent trop bien ses amis qui luy monstroyent beau semblant de chere, de parole ou de bras. (GERS., Concept., 1401, 415).

641
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     PAROLE     
-

[P. oppos. à fait] "Mot" : Quelle amour ? Amour qui se monstre non pas de parole tant seulement mais de fait et d'operacion, car se tu dis que tu aymes Dieu, et tu ne fais son plaisir et ses commandemens, tu es, selon que dit saint Jehan, menteur et mensongeur (GERS., Concept., 1401, 409). Ung preudomme fut qui a son filz demanda une foys quans amis il avoit. Le jouvencel respondit que plus de L, voire plus de cent, car il cuidoit comme inexpert, que tous ceulz feussent trop bien ses amis qui luy monstroyent beau semblant de chere, de parole ou de bras. (GERS., Concept., 1401, 415).

642
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     PAROLE     
1.

"Commandement de Dieu" : Dieu en celle ame haubergera Qui sa parole accomplira (GERS., Pent., p.1389, 71). ...et ou livre des fais des appostres nous avons comment le Saint Esperit descendi sur tous ceulx qui oÿent la parole de Dieu. (GERS., Pent., p.1389, 79). Ainsy pluseurs viennent a la parole de Dieu, laquelle est dicte pour laver l'ame et la faire blanche par pureté, et plaisant a Dieu, mais ilz s'en partent souvent ainsy noirs comme par avant ou plus. (GERS., Concept., 1401, 427). Affin doncques que a fruit et a proffit nous puissons ouir la parole de Dieu pour faire noz ames belles et plaisans, retournons a celle de laquelle nous faisons solennité, la toute belle amie de Dieu (GERS., Concept., 1401, 427).

643
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     PAROLE     
1.

"Commandement de Dieu" : Dieu en celle ame haubergera Qui sa parole accomplira (GERS., Pent., p.1389, 71). ...et ou livre des fais des appostres nous avons comment le Saint Esperit descendi sur tous ceulx qui oÿent la parole de Dieu. (GERS., Pent., p.1389, 79). Ainsy pluseurs viennent a la parole de Dieu, laquelle est dicte pour laver l'ame et la faire blanche par pureté, et plaisant a Dieu, mais ilz s'en partent souvent ainsy noirs comme par avant ou plus. (GERS., Concept., 1401, 427). Affin doncques que a fruit et a proffit nous puissons ouir la parole de Dieu pour faire noz ames belles et plaisans, retournons a celle de laquelle nous faisons solennité, la toute belle amie de Dieu (GERS., Concept., 1401, 427).

644
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     PART1          PART2     
.

À part. "En particulier" : Les lettres de Dieu sont les paroles de la saincte Escripture, par lesquelles on puet scavoir son estat, sa voulenté et ses promesses ; ses messagiers, heraulz et secretaires sont tous ceulz qui la preschent a part ou en publique. (GERS., Concept., 1401, 418). Puis par le semblable alla devers les dames faire comme avoit fait aux chevaliers, et en mille n'en trouva une, qui feust constante en son mariage, pourquoy il dist : "In omnibus nullam repery", puis à la fin, à chacun d'eulz appart les admonesta, tant dames que chevaliers, de mieulx tenir loyaulté. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 34 v°).

645
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     PARTIR     
B. -

S'en partir. "S'en aller" : Je treuve en l'Ystoire Tripertite, ou premier Livre, que Constantin voulant esprouver la loyaulté de ceulz qui le servoyent faignyt ung mandement publique que tous ceulz qui vouldroyent regnier leur loy crestienne demourroyent a honneur avec luy, les autres a desonneur s'en partyroient. (GERS., Concept., 1401, 410).

646
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     PASSER1          PASSER2     
1.

[D'une pers.] "Franchir un obstacle ; traverser un endroit dangereux" : Qui fit a Hanibal guerroyer Ytalie, passer les montaignes, souffrir extremes froidures jusques a perdre l'ueil ? Amour de vaine gloire. (GERS., Concept., 1401, 412). ...un quidam qui se dist estre nouvel Moïse, qui fist devant aucuns plusieurs merveilles et signacles, leur promettant les mener en la terre de promission et les faire passer à pié seq la mer et les tira et mena jusques en l'isle de Crete où il en fist noyer plus de cinquante mil. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 91 r°). ...icelui Berthrand le mena avecques lui en plusieurs de ses entreprinses et, par especial, à la deffecte des Anglois, desquelx estoit conducteur Robert Canolle et Thomas Gracon, et estoient ou premier conflict VIIm hommes d'armes et mille Vc archiers de eslite nouvellement passez et venuz de Angleterre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 142 r°).

647
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     PASSER1          PASSER2     
-

[Dans un cont. métaph.] : ...affin que par leur exemple, allocucion et par bonne doctrine, je peusse plus legierement et seurement passer le tres brief et tres perilleux pelerinage de ce mortel monde (GERS., Concept., 1401, 388).

648
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     PASSION     
C. -

"Mouvement de l'âme" : Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens, avarice es cornailles, et ainsy des autres. (GERS., Concept., 1401, 399). Telz coleriques doiuent fort et diligemment moderer la passion de ire... car ilz sont moult enclins et sont hastifz et ardans comme le feu du quel ilz ont les qualitez cestassauoir chault et sec. (CIB., p.1451, 219). Combien que Dieu est toutpuissant, toutevoies on lui a donné point aucuns fais coulpables comme mentir et vouloir mal, ne aussi les passions penibles comme cremir et douloir, ne les corporeles come dormir, mengier et ambuler se non par adventure par maniere de transsumption (Somme abr., c.1477-1481, 161).

649
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     PÉCHÉ     
-

Péché d'Ève : Je demande a Justice, puisque elle veult les loys estre gardees, se nostre Dame sera point comprise en la generale loy et maudisson que bailla Dieu aux femmes pour le pechié de Eve, c'est que en tristesse enfenteront et en engoisses ? (GERS., Concept., 1401, 402).

650
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     PÉCHÉ     
-

Péché mortel. "Péché qui expose à la damnation éternelle" : La seconde maniere est quant aucun est racheté de pechié veniel, et si n'est mie enchoit en pechié mortel. La tierce maniere, quant aucun est racheté aprés ce que il est enchoit en pechié originel, conme sont lez enffans qui sont rachetés du pechié originel par le baptesme (Songe verg. S., t.2, 1378, 252). Une recapitulation des .VIJ. maladies des dames malcontentes, desquelles maladies les .VIJ. pechiés mortelx sont engendrés, et de la garison par l'example et miroir de la Passion de Jesu Crist ; et premierement de la maladie d'idropisye segnefiant orguel. (...) et [la dame malcontente] ne se pouoit saouler de boire, voire les bruvages de ce monde, honnours, richesses et delis dont elle estoit encheue, non pas tant seulement ou pechié d'orguel mais en tous les autres : avarice, gloutonnie et luxure, yre, envie et peresse (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 272). Mais pechié mortel quelconque, c'est certain, corrompt et viole innocence de l'ame. (GERS., Concept., 1401, 402).

651
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     PÉCHÉ     
-

[P. oppos. à péché mortel] Péché véniel. "Péché qui peut être pardonné" : Se l'Eglyse a aucun apprové conme saint, il ne s'ensieut mie que, pour tant, elle approve sez pechiés mortieulx [et] venieux, lezquelx il avoit faiz avant sa canonizacion. (Songe verg. S., t.2, 1378, 236). La seconde maniere est quant aucun est racheté de pechié veniel, et si n'est mie enchoit en pechié mortel. (Songe verg. S., t.2, 1378, 252). La quinte maniere est quant aucun est tellement racheté que il ne puet comettre aucun pechié veniel, conme dient aucuns de monseigneur saint Jehan Baptiste (Songe verg. S., t.2, 1378, 252). ...nostre Dame a toudiz esté belle sans laidure de pechié quelconque originel, veniel ou actuel (GERS., Concept., 1401, 421). Quartement il puet estre fait a cause de luxure estre acomplie, et en cest estat est pechiet ou veniel ou mortel, selon que la luxure est veniele ou mortele. (Sacr. mar., c.1477-1481, 46). De la penitance des pechiéz venielz. (...) Par quoy pechié veniel est pardonné. (Somme abr., c.1477-1481, 96).

652
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     PEINDRE     
I. -

Empl. trans. "Couvrir qqc. avec de la peinture" : ...semblables sont a la beauté des fiens couvers de noif, ou, comme dit Jhesu Crist, aux sepultures blanches et paintes, ou comme les pommes [que dit Josephus croistre en Sodome, qui par dedans sont] plaines de cendres et par dehors belles (GERS., Concept., 1401, 416).

653
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     PEINE     
-

Loc. À (grand-)peine : Le second amy, c'est assavoir le monde et amis charnelz, pour lesquelz enrichir tu as pris tant de peines, qué secours te feront eulz ? En bonne foy, a grant peine te donront ung linceul pour toy ensevelir. (GERS., Concept., 1401, 416). ...ou temps de l'empereur Charlemaigne, fut trouvé l'ymage d'icelui Mercure en Almaigne, en ung chastel apellé Hermopol, si grande et si riche, que à paine la peut icelui Charles par trois jours distribuer à ses gens d'armes (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 23 r°).

654
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     PÈLERINAGE     
C. -

P. métaph. "Vie" : L'autre chose qu'il a fait, si est que pour ce qu'il a toujours eu paour pour ses grans pechiés d'estre souspris au terme de son pelerinage, voire par telle maniere doubtant qu'il n'aist espace de bien recognoistre ses defautes et les graces que Dieu li a fait, (...) nostre povre pelerin quant de sa part et par la bonté divine en sa plaine santé a escript un livre en latin (...) ouquel il se dispose au mieux qu'il peut et scet, par maniere de contemplacion, de grant desir et de devote orison et humble supplicacion, a bien finer son pelerinage et morir en Dieu par sa misericorde (MÉZIÈRES, Test. G., 1392, 303). ...ouyr la louenge des sains et sainctes, affin que par leur exemple, allocucion et par bonne doctrine, je peusse plus legierement et seurement passer le tres brief et tres perilleux pelerinage de ce mortel monde (GERS., Concept., 1401, 388).

655
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     PERDRE     
2.

"Être privé (de l'usage d'un membre)" : Qui fit a Hanibal guerroyer Ytalie, passer les montaignes, souffrir extremes froidures jusques a perdre l'ueil ? Amour de vaine gloire (GERS., Concept., 1401, 412).

656
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     PERDURABLE     
-

Félicité pardurable/gloire pardurable : ...la sainte et divine Escripture oste l'ennuy de la personne qui a luy s'abandonne (...) et luy enseigne le sentier de pardurable felicité (GERS., Concept., 1401, 388). ...la plaine et parfaicte vision et tresdelectable fruicion de Dieu en gloire pardurable. (CIB., p.1451, 192).

657
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     PÈRE     
1.

Le premier père : Et quant a vostre disputacion, que avez longuement tenue, saichiez que point ne voulons que regart aiez a nostre regle et loy generale et penible, imposee par le forfait du premier pere, car pour les autres ceste loy est faicte, non mie pour elle (GERS., Concept., 1401, 405).

658
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     PERSÉVÉRER     
-

Loc. prov. [En cooccurrence avec diable/diabolique] : "Ma treschiere dame, comme aussi autresfoiz j'ay dit, il est humaine chose de pechier et dyabolique de perseverer..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 353). Je supply et enhorte que chascune personne crestienne, tant soit entachee de ors pechiez et abhominables, elle s'en confesse, car humaine fragilité est pechier mais perseverer est perversité de deable deable(s). (GERS., Concept., 1401, 428).

Rem. P. réf. à l'adage théol. : «Peccare humanum est, perseverare diabolicum» (Éd. Gers., 341).

659
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     PERSUADER     
Empl. trans. Persuader qqc. "Convaincre de qqc., amener à reconnaître la vérité de qqc." : Et cecy je vueil persuader et declairer par IIII consideracions. La premiere est que la phizonomie de Jhesu Crist estoit telle que en luy reluisoit exemplaire de toutes vertuz (GERS., Concept., 1401, 424).
660
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     PERVERSITÉ     
"Action perverse, mauvaise intention" : Je supply et enhorte que chascune personne crestienne, tant soit entachee de ors pechiez et abhominables, elle s'en confesse, car humaine fragilité est pechier mais perseverer est perversité de deable(s). (GERS., Concept., 1401, 428). Maistre Gencien de Beaugenci fut en ce temps moult renommé en la maison et avecques le duc d'Orleans, pour la science des estoilles. Fut lui qui advera la perversité d'un nommé Johannem Barrensem, magicien du duc de Bourgongne, lequel depuis fut pris et brullé. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 148 r°).
661
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     PESER1          PESER2     
2.

Au fig. "Pénible" : Qui dit que les commandemens de Dieu sont trop durs et pesans, il fait Dieu mensongier qui le contraire afferme : Jugum meum suave est et onus leve. (GERS., Concept., 1401, 413).

662
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     PETIT     
1.

"Qui a peu de vigueur, qui est faible" : Tu as beauté corporelle mais une petite maladie tost la te ostera. (GERS., Concept., 1401, 417).

663
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     PÉTITION     
"Demande" : ...mez cela fust fait a la peticion du Roy, lequel povet de soy legitimer, conme il appiert en la ditte decretale. (Songe verg. S., t.2, 1378, 8). Mais aussy, o Pere de toute bonté, dit Misericorde, puisque tant as descendu a nostre peticion miserable, que tu veulz racheter l'umain lignage du servage de pechié, droit est que tu soyes tres parfait racheteur et que du moins tu rachetes une personne tres excellemment. (GERS., Concept., 1401, 401).
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     PHYSIONOMIE     
"Traits, expression du visage" : "Ma belle fille, vostre fisonomie et gracieux habit et la croix que vous portez moustre que vous estes venue de bon lieu..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 601). Et pour ce faisoient garder les anciens philosophes de Grece as portes de Athenes ou l'estude estoit lors et regarder a la phisonomie des enfans qui venoient, pour aprendre s'ilz estoient a ce bien disposés ou non ; et se on les trouvoit telx qu'ilz fussent habiles, on les faisoit entrer en la cité et les recevoit on ; et se ce non, on leur veoit ["interdisait"] la porte (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 97). La premiere est que la phizonomie de Jhesu Crist estoit telle que en luy reluisoit exemplaire de toutes vertuz ; aux mauvaiz elle apparoit moult espouentable et plaine d'auctorité pour les esmouvoir a bonne cremeur. (GERS., Concept., 1401, 424). Aux bons la phisonomie Jhesu Crist sembloit plaisante et aimable, et a ce les esmouvoit (...) Semblablement je dy que la phisonomie nostre Dame esmouvoit les regardans a toute pureté et chasteté, et mortifioit luxurieuse cogitacion. (GERS., Concept., 1401, 425). La seconde consideracion est que, selon le dit de Aristote, nature fait la phisonomie des princes dignes telle que elle esmeut les regardans a creme[u]r et reverence (GERS., Concept., 1401, 425).
665
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     PHYSIONOMIE     
"Traits, expression du visage" : "Ma belle fille, vostre fisonomie et gracieux habit et la croix que vous portez moustre que vous estes venue de bon lieu..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 601). Et pour ce faisoient garder les anciens philosophes de Grece as portes de Athenes ou l'estude estoit lors et regarder a la phisonomie des enfans qui venoient, pour aprendre s'ilz estoient a ce bien disposés ou non ; et se on les trouvoit telx qu'ilz fussent habiles, on les faisoit entrer en la cité et les recevoit on ; et se ce non, on leur veoit ["interdisait"] la porte (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 97). La premiere est que la phizonomie de Jhesu Crist estoit telle que en luy reluisoit exemplaire de toutes vertuz ; aux mauvaiz elle apparoit moult espouentable et plaine d'auctorité pour les esmouvoir a bonne cremeur. (GERS., Concept., 1401, 424). Aux bons la phisonomie Jhesu Crist sembloit plaisante et aimable, et a ce les esmouvoit (...) Semblablement je dy que la phisonomie nostre Dame esmouvoit les regardans a toute pureté et chasteté, et mortifioit luxurieuse cogitacion. (GERS., Concept., 1401, 425). La seconde consideracion est que, selon le dit de Aristote, nature fait la phisonomie des princes dignes telle que elle esmeut les regardans a creme[u]r et reverence (GERS., Concept., 1401, 425).
666
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     PHYSIONOMIE     
"Traits, expression du visage" : "Ma belle fille, vostre fisonomie et gracieux habit et la croix que vous portez moustre que vous estes venue de bon lieu..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 601). Et pour ce faisoient garder les anciens philosophes de Grece as portes de Athenes ou l'estude estoit lors et regarder a la phisonomie des enfans qui venoient, pour aprendre s'ilz estoient a ce bien disposés ou non ; et se on les trouvoit telx qu'ilz fussent habiles, on les faisoit entrer en la cité et les recevoit on ; et se ce non, on leur veoit ["interdisait"] la porte (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 97). La premiere est que la phizonomie de Jhesu Crist estoit telle que en luy reluisoit exemplaire de toutes vertuz ; aux mauvaiz elle apparoit moult espouentable et plaine d'auctorité pour les esmouvoir a bonne cremeur. (GERS., Concept., 1401, 424). Aux bons la phisonomie Jhesu Crist sembloit plaisante et aimable, et a ce les esmouvoit (...) Semblablement je dy que la phisonomie nostre Dame esmouvoit les regardans a toute pureté et chasteté, et mortifioit luxurieuse cogitacion. (GERS., Concept., 1401, 425). La seconde consideracion est que, selon le dit de Aristote, nature fait la phisonomie des princes dignes telle que elle esmeut les regardans a creme[u]r et reverence (GERS., Concept., 1401, 425).
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     PLAIE     
B. -

P. métaph. "Fléau" : Amour d'argent commendera a un p(a)illart ou sodoyer aler en bataille, et soy exposer a playes, a fain, a soif et a mort : il y obeyra. (GERS., Concept., 1401, 411). ...Marcus Curtius, aymant la chose publique, se voulut exposer pour icelle, sachant que par le moïen d'un homme la grieve playe cesseroit, si se gecta dedans tout armé et cessa la maledicion. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 50 r°). ...lors Marcus Curtius, tout armé et monté à cheval se gecta dedans [dans la gueule d'enfer], comme dessus est dit et fut la plage cessée et la terre reclose. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 51 v°).

Rem. Forme plage att. ds FEW IX, 11a : plaga : hapax XVe s.

668
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     POÉTIQUE     
"Qui est fictif, qui est inventé selon des procédés littéraires" : Pour tant a parler des choses divines a la forme des choses humaines, comme les prophetes souvent l'ont fait en leurs escriptures, a l'exemple de Boëce et de Alain et d'autres poetes catholiques, je prendray une telle figure et ymaginacion poetique pour plaisamment expliquer la verité de ceste concepcion (GERS., Concept., 1401, 389).
669
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     POLYPUS     
"Pieuvre, poulpe" : ...et a l'exemple d'un laron et d'un poisson qui se nomme polipus il[z] occi[en]t en embras[s]ant, et soubz la cotte de beau semblant ont cachié traïson, rapine, fraude, mouquerie, detraction. (GERS., Concept., 1401, 409).
670
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     POMME     
-

RELIG. [P. réf. au fruit défendu du paradis terrestre] : Mais helas ! Adam [et Eve], ingra[s] de ce, forfi[ren]t mou tost contre [t]a majesté royale, divine et imperiale, en trespassant ton commandement de non mengier la pomme, et en preposant leur volenté a la tienne par orgueil et fole rebellion. (GERS., Concept., 1401, 398).

671
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     PORTER1          PORTER2     
D. -

"Donner, fournir des informations (à qqn)" : Je vous annonce comme herault et messaigier du benoit Filz de Dieu, Jhesu Crist, et comme cilz qui porte lettres patentes et autantiques de par ycellui : Dieu en celle ame haubergera Qui sa parole accomplira (GERS., Pent., p.1389, 71). L'ange qui ordonné fut messagier isnellement descendit porter les nouvelles a Joachim et saincte Anne. (GERS., Concept., 1401, 406).

672
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     PORTER1          PORTER2     
E. -

Porter la parole. "Prendre la parole (au nom d'un groupe)" : Elle adoncques feist signe a sa compaign(i)e et seur germaine Sapience qu'elle portast la parole pour exposer ce que entre [el]les, Vertuz, avoyent deliberé et parlamenté ensemble. (GERS., Concept., 1401, 393).

673
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     PRÉDÉCESSEUR     
II. -

Subst. masc. "Celui qui précède qqn dans un emploi, dans un domaine du savoir" : La premiere est que le saint Esperit revele aucunes foys a l'Eglise et aux [et aux] docteurs darrenier(e)s aucunes veritez ou exposicions de la saincte Escripture lesquelles il n'a pas revelé a leurs predecesseurs. (GERS., Concept., 1401, 420). ...duquel Ionicus l'Escripture sainte fait mencion, et dient aucuns qu'il eut par grace science infuse, par especial la science de astrologie de par le Createur, laquelle il excerça plus amplement que n'avoient jamais fait ses predecesseurs. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 14 v°).

674
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     PRÉJUDICIER     
Empl. intrans. Préjudicier à qqc. "Nuire à qqc., porter préjudice à qqc." : Sy est doncques certain que la loy generale point ne doit prejudicier a grace et privilege especial, et m'est advis, Justice, que tu dois non pas seulement a [ce] t'encliner mais ce demander (GERS., Concept., 1401, 403).
675
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     PRÉLAT     
A. -

"Supérieur ecclésiastique" : Pour quoy je dy que veue la multitude des docteurs nouveaulx et des prelaz de l'Eglise qui dient ceste opinion estre vraye, que nostre Dame a toudiz esté belle sans laidure de pechié quelconque originel, veniel ou actuel, c'est plus seure chose de ainsy le tenir que l'opposite (GERS., Concept., 1401, 421). Le novice ne puet vouer sans la licence de son pere, abbé et prelat. (Sacr. mar., c.1477-1481, 52).

676
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     PRÉSERVATION     
B. -

[Domaine moral ou spirituel] : Tu scez que entre six manieres de racheter la plus parfaicte est preserver une personne tellement que point ne trabuche en la subjection de pechié quelconque, originel ou actuel, qui autrement, sans ta preservacion telle, y encherroit, comme on fait plus grant grace a ung homme le garder de cheoir en la boe que le relever depuis qu'il y est embatus. (GERS., Concept., 1401, 401).

677
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     PRISER1          PRISER2     
II. -

Empl. pronom. "S'estimer" : Sur toute riens moult fort [les Vertus] menassoyent le desloyal tirant Pechié, disant que ce chetif et maleureux et souillart mal y vouldroit venir, et que riens ne se prisoyent se devant elles ou aprés en son logis y entroit. (GERS., Concept., 1401, 406).

678
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     PRIVILÈGE     
B. -

[Privilège accordé par Dieu contre la loi naturelle] : ...et que la premiere mere Eve eust en ce eu plus grant privilege en [s]a naissance que celle qui sera ta mere, car elle fut faicte sans telle rebellion. (GERS., Concept., 1401, 399). Et te prie, Justice, considere comment le souverain Empereur souventes foys pour trop meindre cause que pour honnourer sa mere et amie il mue et change le commun et acoustumé cours tant de nature comme de l'Escripture et faisant miracles souvent, graces, pardons et privileges. (GERS., Concept., 1401, 403). Toutevoies ledit corps est en pluseurs lieux selon qu'il est dessoubz diverses hosties. Et est ce pour l'union du corps avec la personne du Filz de Dieu, pour quoy c'est bien raison que tel corps aist previlege par dessus aultres creatures, c'est a scavoir qu'il puist estre en pluseurs lieux. (Somme abr., c.1477-1481, 138).

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     PRIVILÈGE     
B. -

[Privilège accordé par Dieu contre la loi naturelle] : ...et que la premiere mere Eve eust en ce eu plus grant privilege en [s]a naissance que celle qui sera ta mere, car elle fut faicte sans telle rebellion. (GERS., Concept., 1401, 399). Et te prie, Justice, considere comment le souverain Empereur souventes foys pour trop meindre cause que pour honnourer sa mere et amie il mue et change le commun et acoustumé cours tant de nature comme de l'Escripture et faisant miracles souvent, graces, pardons et privileges. (GERS., Concept., 1401, 403). Toutevoies ledit corps est en pluseurs lieux selon qu'il est dessoubz diverses hosties. Et est ce pour l'union du corps avec la personne du Filz de Dieu, pour quoy c'est bien raison que tel corps aist previlege par dessus aultres creatures, c'est a scavoir qu'il puist estre en pluseurs lieux. (Somme abr., c.1477-1481, 138).

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     PRIVILÉGIER     
Empl. trans. "Doter qqn d'un privilège" : Et quant a vostre disputacion, que avez longuement tenue, saichiez que point ne voulons que regart aiez a nostre regle et loy generale et penible, imposee par le forfait du premier pere, car pour les autres ceste loy est faicte, non mie pour elle ; comme singulierement nous l'eslisons, singulierement aussy privilegier la voulons. (GERS., Concept., 1401, 405).
681
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     PRIVILÉGIER     
-

Part. passé en empl. adj. [D'une pers.] "Qui jouit d'un privilège" : Et si veons, conme experience le nous enseingne, que plusieurs cytés et persones priviligiees par privileges dez princes, par prescripsion ou longue costume, que taille ou aide ou subvencion ne doient païer, toutevoies, au jour d'uy, telles cytés ou persones se soubmetent a la volanté du Roy conme lez aultres (Songe verg. S., t.1, 1378, 44). ...et se passent telles possessions chargees de rentes et de censives a touz possesseurs, soient privilegiés ou non (Songe verg. S., t.1, 1378, 44). Plus [Dieu] seroit serf a ses loys que prince temporel aux siennes, et plus seroit serve son espouse et l'emperresse du ciel que les roynes terriennes qui sont privilegees contre tous civilz servages (GERS., Concept., 1401, 402).

682
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     PROFITABLE     
B. -

[D'une chose concr. ou abstr.] "Utile, bénéfique" : Et point ne me vueil chargier de allegances ou concordances, combien que en matiere quelconque plus grant habondance avoir je ne pourroye, car a gens qui point n'entendent latin peu sont plaisans, proffitables ou edifians, et si en seroit mon fait trop plus long et obscur. (GERS., Concept., 1401, 390). En oultre je vueil que l'en sache Que proffitable est la bourrache, Et espinoches nouvelletes, Persil mesmes avecque bletes (LA HAYE, P. peste, 1426, 94). ...mais en homme la semblance de Dieu est plus expresse que en quelconques choses materielles, et pour ce soy congnoistre est moult proffitable. (CIB., p.1451, 184).

683
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     PROPOS     
B. -

"Sujet (d'un discours)" : Et mesmement a nostre propos contre le commun cours il sainctifia Jheremie avant sa nativité et rendit l'eritage temporel, paradis terrestre, a Enoc et Helye. (GERS., Concept., 1401, 403). ...comme il recite en sa dite somme, l'un après l'autre, à divers propos et sur plusieurs parties. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 124 r°).

684
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     PROPOSER     
C. -

Proposer + inf. "Avoir le dessein de faire qqc." : Mon Dieu, dit elle, mon maistre et mon empereur, point poin[t] ne suys du tout non saichant de la belle entreprise que tu veulz faire, et de l'excellente dame que proposez former. (GERS., Concept., 1401, 391).

685
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     PROSTITUER     
Empl. trans. "Déshonorer" : Veez cy la dame que on dit toute belle, mais dessoubz moy a esté maculee, t[a]chee et prostituee par pechié originel ! Veez cy la mere et amie de vostre roy mais d'elle premier je fu roy et seigneur par pechié originel ! (GERS., Concept., 1401, 404).
686
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     PROTESTER     
-

Protester que : Justice bien se apparceut estre notee, et aprés pluseurs langaiges, pour soy descharger, protesta publiquement que sur toutes ces choses dictes et proposees elle se rapportoit a la bonne justice et saige ordonnance de Dieu (GERS., Concept., 1401, 404).

687
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     PUBLIER     
II. -

Empl. pronom. "Se répandre" : Ce conseil, propoz et ordonnance incontinent se publia par le monde en diverses manieres : en ciel entre les angelz, en terre entre les prophetes, et en enfer entre les justes qui leur redempcion attendoyent. (GERS., Concept., 1401, 390).

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     PUBLIQUEMENT     
"Devant tout le monde" : Justice bien se apparceut estre notee, et aprés pluseurs langaiges, pour soy descharger, protesta publiquement que sur toutes ces choses dictes et proposees elle se rapportoit a la bonne justice et saige ordonnance de Dieu (GERS., Concept., 1401, 404). ...pour eviter oysiveté et pour la plus grande recreation, vacquoit à l'estude de astrologie et s'en alloit le plus du temps tenir à Athenes, où estoit la fleur des grans astrologiens et philozophes, et là lisoit publiquement de ladicte science, comme par ses gestes peut clerement apparoir (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 28 r°).
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     PUCELLE     
.

Vierge pucelle. "La Vierge Marie" : Mais pechié mortel quelconque, c'est certain, corrompt et viole innocence de l'ame. Si doit estre sans ce tirant Pechié conceue ceste vierge pucelle comme elle doit estre vierge corporelment (GERS., Concept., 1401, 402).

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     PUNAIS     
A. -

Au propre. "Qui inspire le dégoût" : Tu as beauté corporelle, mais saiches que par dedans elle est layde, orde et punaise (GERS., Concept., 1401, 418).

691
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     PURETÉ     
A. -

[D'une pers.] "État de ce qui est exempt de souillure morale ; intégrité, innocence" : ...pour ce que l'amour de Dieu purifia l'amoureuse ame de saint Pol, et la pacifia, il ot cler entendement pour sa pureté de cuer (GERS., P. Paul, a.1394, 512). Lors fort m'esjoy, et bien me sembla que plus convenable theume avoir je ne pourroye a louer la purté, l'excellence et beauté de ceste gracieuse Dame. (GERS., Concept., 1401, 389). Et pluseurs enfans, sans doubtance Plains de purté et d'innocence, En plusieurs lieux à mort livrés (LA HAYE, P. peste, 1426, 169). Ilz sont trois aornemens de l'espeuse : l'anel au doigt, la monile et affiquet au pics, la couronne au chief. Le premier note d'euvre la purité, car en sa main est son euvre, le second l'affection de purité [trad. erronée du lat. affectus sinceritatem], car au pis est l'affection. (Sacr. mar., c.1477-1481, 46).

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     PURIFIER     
B. -

RELIG. Purifier (l'ame). "La rendre pure en la lavant du péché" : Disons [a] la parfin que pour ce que l'amour de Dieu purifia l'amoureuse ame de saint Pol, et la pacifia, il ot cler entendement pour sa pureté de cuer (GERS., P. Paul, a.1394, 512). ...il pleust a ton Dieu [toy] regenerer, abelir et purifier par le sacrement de baptesme (GERS., Concept., 1401, 408).

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     QUANT     
"Combien de" : Car tout ainsy que on voit es petites parties des eschez que qui sauroit bien l'art, il sauroit bien quel deveroit estre le premier trait et le second et le tiers et le quart et ainsy tous les autres, se plus y en avoit, et par consequent, il sauroit quel le mat devroit estre et a quans traiz, tout ainsy feroit il de tout le jeu entier, qui en pourroit bien savoir le procés. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 23). Ung preudomme fut qui a son filz demanda une foys quans amis il avoit. (GERS., Concept., 1401, 415). Et puis encore en quantes miseres nature humaine est trebuchee et asubiectee par le pechie originel. (CIB., p.1451, 197). Tu es subiect a necessitez innumerables, a quelles necessitez et quantes te oblige ce corps miserable ? (CIB., p.1451, 198).
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     RACHETEUR     
RELIG. "Rédempteur" : Et la primiere rayson sera telle : Jhesuchrist fust racheteur de tout l'umain lygnage, en tant que chascun avoit mestier de sa grace. (Songe verg. S., t.2, 1378, 248). ...puisque tant as descendu a nostre peticion miserable, que tu veulz racheter l'umain lignage du servage de pechié, droit est que tu soyes tres parfait racheteur et que du moins tu rachetes une personne tres excellemment. (GERS., Concept., 1401, 401).
695
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     RACONTER     
Empl. trans. "Raconter" : ...neantmoins ta benigne clemence et liberté qui nous a creez noblement sans noz merites me donne hardement de parler et raconter ce que ton humble fille Charité et ses compaignes ont deliberé et enjoint a dire (GERS., Concept., 1401, 393). De cestui raconte Macor qu'il avoit une perre dicte alectoire qui se treuve ou ventre d'un coq, qui y fist beaucop. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 41 r°). C'est comme, à tout grande quantité de pecune, peu acompaigné se mist en mer en la main des piractes, qui pour icelle avoir le gecterent dedens. Advint que ung dauphin le chargea sur son dox et le porta au roy Arion de Corinthe, racomptant la merveille que nul n'avoit jamais oye ne veue, et se trouverent, quant et lui, ceulx qui dedans la mer gecté l'avoient. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 41 v°).
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     RADIER1          RADIER2     
Empl. intrans. au propre et au fig. "Rayonner" : Trop mieulz est a croire que les vertuz de nostre Dame, desquelles elle fut toute remplie, s'espendoient, radioyent et se monstroyent par dehors, comme simplesse, humilité, continence, virginité, comme de saint Anthoine tesmoingne sa legende. (GERS., Concept., 1401, 426).
697
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     RÉFORMATION     
"Fait de rétablir dans sa forme primitive (considérée plus pure et meilleure)" : Dont il est ainsi que toute la substance en groz de cestui livre ou songe, parlant moralment, n'est autre chose que la venue en esperit de nouvel en ce monde de la royne Charite, Sapience et Verite, et de ses trois compaignes, a la requeste et supplication d'Ardant Desir et de sa suer Bonne Esperance, en personne de tous ceulx qui desirent la reformation de tout le monde et de la crestiente. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 96). Je renvoye les peres et les meres et les autres a leurs consciences. Je tiens que la reformacion de l'Eglise se doit faire par eulz. (GERS., Concept., 1401, 429).
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     REGARD     
A. -

"Action ou manière de diriger les yeux vers qqn ou qqc." : ...et experience l'enseigne comme le regart du lyon est aux bestes espouentable. Pourquoy ne pouoit le regart nostre Dame esmouvoir que a chasteté et attrempence ? (GERS., Concept., 1401, 425).

699
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     REGARD     
B. -

"Aspect de la chose vue" : Pourquoy ne pourroit nostre Dame par son regart estaindre mauvais et charnel mouvement et esmouvoir a chasteté comme le regart de ung savinier (...) ou comme nous veons es precieuses pierres que aucunes esmeuvent naturellement a leesce ? (GERS., Concept., 1401, 425).

700
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     REGARDER     
B. -

"Prendre en considération (en tournant son esprit vers l'intérieur)" : Je te afferme que tant de peine, de travail, de soucy et de honte ne te fault pas souffrir pour servir Dieu, ton bon et loyal amy, et paradis avoir, comme ceulz icy prenent pour argent et enfer acquerir. Mais regarde en surplus que fait amour de vaine gloire. (GERS., Concept., 1401, 412). Tu es enclin en vices et tantost coules en pechie, et a vertus tu es foible et a peine fais oeuures vertueuses : regarde de quoy tu te dois orguillir et enfler, vrayement se tu te congnois es choses deuant dictes tu te conuertiras a lermes et a gemissemens, tu te conuertiras a Dieu en humilite (CIB., p.1451, 198).

701
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     REGARDER     
A. -

"Celui qui regarde, spectateur" : Semblablement je dy que la phisonomie nostre Dame esmouvoit les regardans a toute pureté et chasteté, et mortifioit luxurieuse cogitacion. Nous avons que quant Moyse ot parlé a Dieu, sa face resplendissoit forment, et une saincte paour aux regardans engendroit. (...) La seconde consideracion est que, selon le dit de Aristote, nature fait la phisonomie des princes dignes telle que elle esmeut les regardans a creme[u]r et reverence (GERS., Concept., 1401, 425).

702
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     RÉGÉNÉRER     
Empl. trans. "Renouveler moralement par le baptême" : ...il pleust a ton Dieu [toy] regenerer, abelir et purifier par le sacrement de baptesme (GERS., Concept., 1401, 408).
703
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     RÈGLE     
1.

"Ligne directrice de conduite, loi" : ...car, en toutes lez choses du monde, soient bonnes ou males, c'est neccessité qu'elles aient eu aucun conmancement, lequel est ruigle et mesure d'ycelles choses. (Songe verg. S., t.1, 1378, 309). Et quant a vostre disputacion, que avez longuement tenue, saichiez que point ne voulons que regart aiez a nostre regle et loy generale et penible, imposee par le forfait du premier pere (GERS., Concept., 1401, 405).

704
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     REGRACIER     
-

Regracier qqn de qqc. : Et c'est le premier point de ma legacion, toy regracier de ce, selond nostre puissance, combien que plus grant soit le bienfait, je le confesse, que ne sont les graces et mercis possibles par nous estre rendues. (GERS., Concept., 1401, 394).

705
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     REINE     
-

[À propos de la Vierge Marie] : Mais a la parfin justice est que celle royne, dame et maistresse des angelz, qui selon la promesse divine doit froissier et casser le chief du serpent, c'est assavoir de l'ennemy d'enfer, ne soit en temps quelconque membre de luy et sa subjecte (GERS., Concept., 1401, 404).

706
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     REINE     
-

[À propos de la personnif. d'une vertu] : Tout ce faisoit la royne qui pour ce temps dominoit : Justice la rigoreuse. (GERS., Purif., 1396-1397, 61). Elle ot nom : Charité l'amoureuse, premiere fille du vray Dieu d'amour, royne de toutes les vertuz, et de Nature dame et maistresse ; et est la vertus qui fait Dieu amer sur toutes choses, qui autrement est nommee Grace de Dieu. (GERS., Concept., 1401, 392).

707
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     RELIGION     
-

En partic. Religion chrestienne : La quarte consideracion : Les sains docteurs en matiere touchant la foy et la religion crestienne ont toudis procedé meurement, sans tost determiner veritez doubteuses (GERS., Concept., 1401, 422). Cestui fit plusieurs livres et entre autres, fist le livre de la chrestienne religion. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 77 v°).

708
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     RENVOYER     
D. -

Renvoyer qqn à qqc. "Demander à qqn de recourir à qqc." : Icy je ne dy riens. Je renvoye les peres et les meres et les autres a leurs consciences. Je tiens que la reformacion de l'Eglise se doit faire par eulz. (GERS., Concept., 1401, 429).

709
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     RÉPUGNANCE     
B. -

"Obstacle" : Je ne voy, dit elle, en ceste matiere repugnance quelconque que la toute belle amie de nostre Dieu ne doye en tous temps, en [sa] concepcion et aprés, estre quitte et delivre[e] du dommageux tirant Pechié originel (GERS., Concept., 1401, 402).

710
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     RÉPUTER     
II. -

Empl. pronom. Soi réputer + attribut. "Se considérer comme tel" : N'avons nous pas de nostre Dame qui se reputoit petite ancelle et ung neant a son jugement, laquelle neantmoins fut de telle manificence que elle s'accorda a estre mere de Dieu ? (GERS., P. Paul, a.1394, 502). Tres hault, tres puissant et sans pareil, seul et souverain Empereur, je me scay et me repute indigne parler aucunement devant ta divine majesté (GERS., Concept., 1401, 393).

711
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     REQUÉRIR     
-

Loc. Une bonté l'autre requiert : Plus meritoirement a cause d'obeissance et que une bonté l'autre requiert : comme ilz te servent tu les doys honnourer. (GERS., Concept., 1401, 428).

Rem. Cf. DI STEF., 94a, s.v. bonté.

712
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     RESSEMBLER     
I. -

Empl. trans. Ressembler qqn : ...mais je ressamble le queux qui a perdu le goust d'assavourer les viandes, qui met en sa viande les ailz puans en lieu de doulces amandes. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 380). Ilz ressemblent ceulz desquelz dit Aristote que ilz escoutent diligemment les medecins mais riens n'en font. (GERS., Concept., 1401, 427).

713
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     RESSEMBLER     
II. -

Empl. trans. indir. Ressembler à qqn/qqc. : Mais helas ! je fais doubte que pluseurs de nous ne ressemblent a la corneille qui se baigne souvent, et ja pourtant ne devient blanche. (GERS., Concept., 1401, 427). ...et y fut l'arcevesque de Cantorbie, qui ot nom Baudoyn et l'evesque de Calin et l'abbé de Wastimoustier et ung nommé Magdelain, qui proprement ressembloit au bon roy Richard, leur maistre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 149 v°).

714
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     RIDER1          RIDER2     
-

Part. passé au fig. [De l'âme] "Flétri" : ...a laquelle [beauté de l'âme] garder tu doys mettre toute ta cure, o ame devote, tellement que point tu ne soyes halee par l'ardeur de luxure, enflee par orgueil, noire et tachee par envie, aveuglee et chascieuse par mescreance et ignorance, begue ou muette par paresce de Dieu loer et de prier, ridee par fraude et duplicité, puante par mauvaise renommee (GERS., Concept., 1401, 418).

715
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     ROI1          ROI2     
-

Roi des rois : C'est bien a scavoir que se justice est trouvee et louee entre les hommes, Dieu le souverain roy des roys ne sera pas sans justice (GERS., Déf., 1400, 224). Non pas amie de homme mortel, non pas d'ange ou d'archange, mais de Dieu, le Roy des roys, et des seignourissans le Seigneur. (GERS., Concept., 1401, 408).

716
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     RONGER     
3.

[Des vers ; comme image de la vanité de l'existence hum.] Ronger (la chair des morts) : Tu as beauté corporelle mais tantost les vers la rongeront. (GERS., Concept., 1401, 417). ...tantost elle sera boutee en terre, et sa charoingne rongee de vers (GERS., Noël, p.1404, 295).

717
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     ROSE     
1.

La rose nouvelle. "La Vierge" : Voirement, a dit Sapience, bien seroit chose mesapartenant que ainsy se feist et que l'estoille journale a sa naissance fut eclipsee, la rose nouvelle flestrie, la fontaine tarie, la fleur du lis epalie, la mere mer[e] de vie mortifiee mortifie[e], la royne du monde faicte subjecte, subjecte a la plus vile et abhominable subjection qui soit, c'est celle de pechié. (GERS., Concept., 1401, 401).

718
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     ROSÉE1          ROSÉE2     
B. -

Au fig. RELIG. Rosée (du ciel/de grace/d'en hault...). "Bienfaits, consolations qui viennent de Dieu" : Et par consequant Dieu retrayra sa main, sa benediction et sa rousee du ciel, et commandera qu'il ne pleuve sus la terre. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 269). ...qu'il luy plaist [à Dieu], de sa grande misericorde et grace, tous les escoliers estudianz en cest livre ainsi abuvrer (...) et enluminer de la rousee de sa haute sapience et entendement (Man. lang. G., 1396, 44). O cieulx, degouttez vostre rousee d'en hault, et le juste descende des nues ! Ouvre soy la terre, et germe le Sauveur ! (GERS., Annonc., a.1400, 229). Comme a l'encommencement du nouvel temps, ou quant l'estoille journale se doit prochainement lever a l'aube du jour, toute riens s'esgaye et s'esjouyst, les oysillons chantent, et la rousee descent, pareillement lors en ceste nouveauté le monde s'esjouy, et descendi plus habondamment la rousee de grace (GERS., Concept., 1401, 391).

719
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     ROYAUME     
-

Royaume espirituel. "Le règne de Dieu dans l'âme humaine" : Adam n'en eschapa mie, car, aprés la premiere desobeyssance, Justice tantost le despouilla de son noble vestement de innocence, amena Rebellion en son royaume espirituel, le chassa hors de son propre heritaige, paradis terrestre, luy fit espouser mort (GERS., Purif., 1396-1397, 61). Tu scez, Sire, que selon ma premiere et droicturiere institucion je devroye produyre les hommes telz que en leur royalme espirituel point n'y eust rebellion de la charnalité ou sensualité contre raison, car ma loy naturelle est tres juste. (GERS., Concept., 1401, 399).

720
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     SACERDOTAL     
"De prêtre" : Dy s'elle eust esté mere de Dieu se Adam n'eust oncquez pechié ? Dy s'elle fust noble, tant en lignee royale comme sacerdotale ? (GERS., Annonc., a.1400, 229). ...tu scez que eulz deux sont du lignage et sang royal ton bon amy David et du sacerdotal de Aaron (GERS., Concept., 1401, 396). ...toutes les causes motives quy sont en une personne non prebstre sont en ung prebstre ; mais oultre ce la dignité sacerdotale a aultre chose. (Traité S. Sacr. B., c.1450-1500, 148). ...predist à merveilles precizement la mort d'un roy en Occident et la grande effusion du sang sacerdotal et aussi la grande mortalité secheresse, faulte de pluie (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 42 r°).
721
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     SACOUTER     
Sacouter à l'oreille. "Chuchoter à l'oreille" : Bien est vray, Sire affin que je riens ne te cele, ung scrupule, doubte ou question me survient en ceste besoingne, se ainsy s'acomplissoit par oeuvre de mariage, et tu pues apparcevoir Justice qui le me note, conseille et sacouste a l'oreille. (GERS., Concept., 1401, 397).
722
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     SAGE1          SAGE2     
4.

"Relatif à la sagesse divine" : Justice bien se apparceut estre notee, et aprés pluseurs langaiges, pour soy descharger, protesta publiquement que sur toutes ces choses dictes et proposees elle se rapportoit a la bonne justice et saige ordonnance de Dieu (GERS., Concept., 1401, 404). Le Filz dont est apellé la sapience du Pere, non pour tant que le pere est sage par la sapience engendree, mais pour ce qu'il a engendré son Filz, auquel est approprié sapience. (Somme abr., c.1477-1481, 110).

723
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     SANCTIFIER     
Empl. trans. "Faire que qqn vive conformément à la loi divine" : Et mesmement a nostre propos contre le commun cours il sainctifia Jheremie avant sa nativité et rendit l'eritage temporel, paradis terrestre, a Enoc et Helye. (GERS., Concept., 1401, 403). De la sanctification de la mere. Comment elle fu sainctefiee haultement. (Somme abr., c.1477-1481, 92). L'aultre [manière d'envoyer le Saint-Esprit] est invisible, par laquelle est envoié es cuers et pensement de l'ame pour sainctefier la creature. (Somme abr., c.1477-1481, 118). L'esperit de Dieu nous saintefie, l'eaue de baptesme nous lave et nettie, le sang de nostre redempteur nous a racheté de la mort eternele et de la subjection et servitude du deable (Somme abr., c.1477-1481, 127).
724
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     SATISFACTION     
-

Faire satisfaction : La primiere, selon aucuns, quant la guerre n'est mie juste, car celluy qui conqueste aucune chose en telle guerre, si est tenu de la restituer. L'autre excepcion, quant celuy contre qui l'en a juste guerre si offre raison et veult faire satisfaccion. (Songe verg. S., t.1, 1378, 149). ...fut ordonné par le hault conseil de la Trinité pour satisfaire a Justice, qui moult fort y contredisoit, que le Filz de Dieu prendroit cher humaine, et que la Divinité seroit unie et mariee a l'umanité pour faire satisfaction, et le temps vint que l'incarnation se deust accomplir et celebrer (GERS., Concept., 1401, 390).

725
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     SATISFAIRE     
II. -

Empl. trans. indir. Satisfaire à qqc. "S'acquitter de ce qui est attendu ou exigé" : Et quant a la noblesce, jassoit ce que tous de par toy soyent anobliz qui bien font, toutesfoys s'il faut satisfaire a la reputacion mondaine, tu scez que eulz deux sont du lignage et sang royal ton bon amy David et du sacerdotal de Aaron : sy ne faudra point a noblesse celle qui en descendra. (GERS., Concept., 1401, 396).

726
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     SAVINIER     
[Plante] "Genévrier du Sud de l'Europe (supposé inciter à la chasteté)" : Pourquoy ne pourroit nostre Dame par son regart estaindre mauvais et charnel mouvement et esmouvoir a chasteté, comme le regart de ung savinier (GERS., Concept., 1401, 425).
727
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     SCRUPULE1          SCRUPULE2     
II. -

"Inquiétude, trouble de conscience" : Qui par maniere de scruple eust fait aucunesfoiz aucune petite conscience au grant docteur, le dessusdit Gregoire, de son election, il n'eust pas refuse par grant humilite d'un grant concile la ventilacion (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 357). ...et ceulx aussi qui sont venuz dudit Terrible, en transquilite de conscience et sans aucun scruple sicomme ilz dient et de fait moustrent fermement et benignement, obeissent a Clement comme s'ilregnast universalement et sans scisme en l'eglise par toute la Crestiente. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 372). Bien est vray, Sire affin que je riens ne te cele, ung scrupule, doubte ou question me survient en ceste besoingne (GERS., Concept., 1401, 397). RAISON. (...) Quele ingratitude et quele perversité est ce de non donner lieu aux divins delices, mais miserablement le denyer ! Or considere maintenant se tu as autant de signes par lesquelz tu peus congnoistre que par la reception tu desplairas a Dieu. CONSCIENCE. Je n'en scay nulz sinon scrupule de conscience des pechiez passez qui pas encores ne sont bien amendez (Traité S. Sacr. B., c.1450-1500, 173).

728
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     SECRÉTAIRE     
B. -

RELIG. "Celui qui écrit par inspiration divine ; auteur de l'un des Évangiles" : Elles sont escriptes par le divin secretaire saint Jehan l'euvangeliste ou XIIIIe chapitre, confermees et publiees au jour d'ui en l'euvangile de la grant messe (GERS., Pent., p.1389, 71). ...tournons, s'il vous plaist, les yeux de nostre consideration a regarder la disposition de Nostre Dame, qui nous appert par ceste belle euvangile Missus est où est contenu nostre theume et tout le mistere de l'Incarnation par le secretaire saint Luc. (GERS., Annonc., a.1400, 232). En oultre mandons que ceste nouvelle soit a eulz deux par ung des angels, noz messaigiers, tantost portee. Et tu, Verité, nostre secretaire, despesche les lettres sans sejourner. (GERS., Concept., 1401, 405).

729
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     SEIGNEUR     
-

Nostre Seigneur : Dy pourquoy Nostre Seigneur attendi tant pour prendre char humaine ? (GERS., Annonc., a.1400, 230). ...en touchant aucunement la matiere de l'advenement nostre Seigneur ou nous sommes. (GERS., Concept., 1401, 408). Tiercement de tant que nostre Seigneur a receu plus de honte et de indignité pour nous, de tant luy devons nous plus de louange et gloire. (GERS., Noël, p.1404, 296). ...commençant à Nabusgodenozor et finissant à Nostre Sainieur Jhesu Crist. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 44 r°).

730
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     SEMBLANT1          SEMBLANT2     
.

"Belle apparence extérieure" : ...et a l'exemple d'un laron et d'un poisson qui se nomme polipus ilz occient en embrassant, et soubz la cotte de beau semblant ont cachié traïson, rapine, fraude, mouquerie, detraction. (GERS., Concept., 1401, 409).

731
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     SEMBLANT1          SEMBLANT2     
.

Monstrer beau/bon semblant. "Faire bon accueil" : Ilz ont moustre bon semblant et ne sont pas bons amis. Il se dit en proverbe : Qui ne se scet de qui garder, si se garde de tous. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 218). Ung preudomme fut qui a son filz demanda une foys quans amis il avoit. Le jouvencel respondit que plus de L, voire plus de cent, car il cuidoit comme inexpert, que tous ceulz feussent trop bien ses amis qui luy monstroyent beau semblant de chere, de parole ou de bras. (GERS., Concept., 1401, 415).

732
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     SENSUALITÉ     
[P. oppos. à raison] "Les sens" : Et en signe de ce, cez quatre Enpyres si ont esté par vision demonstrés a Daniel, en semblance, non mie de honmes mez de bestes, car ilz n'ont mie esté, en leur conmencement, par voye de raison, mez par voie de sensualité et de beste deraisonnable. (Songe verg. S., t.1, 1378, 153). Car lez herbes et lez melodies si puent grandement changier et muer la disposicion du corps et, par consequant, il puent convertir lez mouvemens de la sensualité, laquelle chose appiert dez herbes. (Songe verg. S., t.1, 1378, 390). Pour quoy nous devons savoir que la destre partie [du jeu d'échecs], pour ce qu'elle est quant est de sa nature, plus notable et plus noble que la senestre n'est, tres convenablement signifie raison qui doit toujours regner et seigneurir en l'omme ; et la senestre sensualité signifie, qui voulentiers est a raison rebelle et contredit a lui communement (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 765). Nature aprés ce que le congié de parler fu ottroyé de Dieu ainsy parla : "Tu scez, Sire, que selon ma premiere et droicturiere institucion je devroye produyre les hommes telz que en leur royalme espirituel point n'y eust rebellion de la charnalité ou sensualité contre raison, car ma loy naturelle est tres juste...." (GERS., Concept., 1401, 399). Voulenté de sensualité est seulement es bestes mués. Et pour ce quant a ceste tele voulenté point pecheriesmes, se nostre raison ne fust joincte a icelle par accord a laquelle raison apartient de refrener ou restraindre et retraire la sensualité (Somme abr., c.1477-1481, 174).
733
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     SENTENCE1          SENTENCE2     
-

En partic. "Décision, jugement rendu par Dieu" : ...ne attens pas la sentence de Justice aprés la mort, car sans remede tu seroyes perdue et rigoreusement condampnee. (GERS., Purif., 1396-1397, 67). Tel arrest et sentence, comme [j]e croy devotement, getta le benoit Filz de Dieu. (GERS., Concept., 1401, 405). O dure sentence sur lame qui ne se veult congnoistre. (CIB., p.1451, 199).

734
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     SERF     
-

Estre serf à qqc. "Être assujetti à qqc." : Je me donne merveille se Justice veult que le souverain empereur et cond[i]teur des loys soit si astrains a elles que en riens ne les puisse ou doye muer pour quelconque cas qui aviengne. Plus seroit serf a ses loys que prince temporel aux siennes, et plus seroit serve son espouse et l'emperresse du ciel que les roynes terriennes qui sont privilegees contre tous civilz servages (GERS., Concept., 1401, 402).

735
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     SERVAGE     
A. -

Au propre. "Assujettissement" : Plus seroit serf a ses loys que prince temporel aux siennes, et plus seroit serve son espouse et l'emperresse du ciel que les roynes terriennes qui sont privilegees contre tous civilz servages (GERS., Concept., 1401, 402).

736
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     SERVAGE     
B. -

Au fig. "Ce qui lie l'homme ; sujétion" : Mais aussy, o Pere de toute bonté, dit Misericorde, puisque tant as descendu a nostre peticion miserable, que tu veulz racheter l'umain lignage du servage de pechié, droit est que tu soyes tres parfait racheteur (GERS., Concept., 1401, 401).

737
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     SERVE1          SERVE2     
-

[Dans un cont. fig.] : Tele royale domination dedens nous, helas, est bien estrange de nous, quer le corps souvent domine, et raison est la serve et en vile subjection ! (GERS., Annonc., a.1400, 231). Plus [Dieu] seroit serf a ses loys que prince temporel aux siennes, et plus seroit serve son espouse et l'emperresse du ciel que les roynes terriennes qui sont privilegees contre tous civilz servages (GERS., Concept., 1401, 402).

738
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     SIGNE     
-

Faire signe à qqn : Elle adoncques feist signe a sa compaign(i)e et seur germaine Sapience qu'elle portast la parole pour exposer ce que entre [el]les, Vertuz, avoyent deliberé et parlamenté ensemble. (GERS., Concept., 1401, 393).

739
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     SILENCE     
-

Faire silence. "Se taire" : A ce mot toutes s'acorderent et firent adoncques tres hault silence, les oreilles eslevees pour reveremment escouter l'arrest de la sentence. (GERS., Concept., 1401, 405).

740
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     SOLENNITÉ     
A. -

RELIG. "Fête religieuse célébrée tous les ans" : Dy pourquoy aucuns sont rachetez et aultres non, quer aucuns sont dampnez ? Dy se ceste sollennité est plus grande que de Noel ou de Pasquez ? (GERS., Annonc., a.1400, 230). Et se l'auctorité ne vous souffist, eslevez, je vous pry, les yeulz de vostre pensée et regardez en la lumiere de vraye foy la gloire des sains et sainctes desquelz nous feismes hyer solennité. (GERS., Déf., 1400, 220). Et devise nostre sermon en trois parties : La premiere appliquera nostre theume a la matiere de ceste solennité [de la Concepcion]. (GERS., Concept., 1401, 390). Cestui Ypolite escripvit, entre autres choses, à Romme le jour de la solempnité de Pasques jusques au premier an de Alexandre, où il monstra bien qui valloit et à quoy servoit astrologie. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 83 r°).

741
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     SOUDOYER1          SOUDOYER2     
"Soldat engagé pour une certaine solde ; mercenaire" : Lors s'i esbatent a grant tourbe et confusion les soldoyers de l'ennemy d'enfer pour mettre a perdicion la povre perrochienne de ceste eglise, c'est assavoir nostre ame. (GERS., Purif., 1396-1397, 65). Ces trois traitres soubdoyers se peuent ainsi nommer : Flateur mensongeur, Delit luxurieux, Estat pompeux, oultrageux ou ambicieux. (GERS., Annonc., a.1400, 234). Amour d'argent commendera a un p(a)illart ou sodoyer aler en bataille, et soy exposer a playes, a fain, a soif et a mort (GERS., Concept., 1401, 411).
742
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     SOUILLARD     
Au propre et au fig. "Personne malpropre ; souillon" : Sur toute riens moult fort menassoyent le desloyal tirant Pechié, disant que ce chetif et maleureux et souillart mal y vouldroit venir, et que riens ne se prisoyent se devant elles ou aprés en son logis y entroit. (GERS., Concept., 1401, 406).
743
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     SOUVERAIN     
2.

[D'une chose concr. ou abstr.] "Qui, dans son genre, atteint un degré éminent de perfection" : ...et le souverain remede en ce cas est humilité qui se submet a croyre autruy conseil. (GERS., P. Paul, a.1394, 501). La seconde et darrienne doubte est assavoir se nostre Dame ot souveraine beauté corporele entre les femmes (GERS., Concept., 1401, 423). La haulteur de la verité theologienne qui est ung ray de la souveraine lumiere esclarcissant l'entendement (Somme abr., c.1477-1481, 98). Quoyqu'il en soit, il fut très cler et de souverain engin en la science des estoilles. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 77 r°). Cestui en escripvit moult amplement sur la VIe maison et composa aussi contre la peste plusieurs choses moult souveraines (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 133 r°).

744
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     STÉRILE     
[D'un être hum., homme ou femme] "Impropre à la génération" : Nature, aprés ce que veue l'ot et entendue, dit que faire ne se pouoit car Joachim et saincte Anne brehaings estoyent et steriles, et pour neant et en vain ceste(s) chose(s) ilz demandoyent. (GERS., Concept., 1401, 395). Et pou me muet ce que allegue Nature, que brehaings et steriles ilz sont, car ta puissance est infinie, et mieulz appartient, ce semble, que celle qui doit estre la plus me[r]veilleuse des autres en toute beauté et bonté soit de toy formee merveilleusement et par miracle, que seulement par Nature. (GERS., Concept., 1401, 397).
745
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     STÉRILE     
[D'un être hum., homme ou femme] "Impropre à la génération" : Nature, aprés ce que veue l'ot et entendue, dit que faire ne se pouoit car Joachim et saincte Anne brehaings estoyent et steriles, et pour neant et en vain ceste(s) chose(s) ilz demandoyent. (GERS., Concept., 1401, 395). Et pou me muet ce que allegue Nature, que brehaings et steriles ilz sont, car ta puissance est infinie, et mieulz appartient, ce semble, que celle qui doit estre la plus me[r]veilleuse des autres en toute beauté et bonté soit de toy formee merveilleusement et par miracle, que seulement par Nature. (GERS., Concept., 1401, 397).
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     STÉRILITÉ     
A. -

[À propos d'un être vivant] "Incapacité de procréer" : Et voulons, [non contrestant] l'allegacion de nostre fille Nature sur leur sterilité [de Joachim et Anne], que parens ilz soyent a celle de qui nous voulons humainement estre enfant. (GERS., Concept., 1401, 405).

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